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LE PTB ET MOI ZOUZ.

Envoyé par albert 
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
12 septembre 2011, 12:21
BOURGI...CHIRAC...VILLEPIN ET LES MALETTES...

'...BOURGui Coure BOURGI...!!!!
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
12 septembre 2011, 13:00
J’ai un faible pour les mains comme d’autres l’ont pour les orteils. Je regarde souvent les doigts des mains des femmes loin d’être un tic, elles m’apprennent beaucoup de choses.

Tout est dans les doigts.

Nos mamans ne donnaient pas trop d’importance à leurs doigts, ni à leurs mains.

Des doigts de travailleuses, des mains de travailleuses qui ont tant et tant pétris de pain, joués du violon, assaisonnés, coupés des légumes, lavés des tonnes de vêtements, absorbés tant de lessive à tel point que par la force des choses, elles gardent plus tard les stigmates de leur fonction.

A l’époque les mamans ne se manucuraient que rarement les bouts des ongles et pour cause, elles avaient tout le temps les mains dans l’eau froide, l’eau chaude était encore rare à cette époque.

Je ne vous parle pas des mains des paysannes qui ont tant et tant traitées les pis des vaches, nettoyées les toisons de leurs moutons, enlevées les crottes, battre le linge à la rivière et j’en passe sur les mains du début du siècle. Pour sur que ces paysannes sont encore sur les labours à fatiguer leurs mains.

Les femmes d’aujourd’hui prennent soin de leurs mains, de leurs doigts pour paraitre ‘look’. Il faut dire que la femme d’aujourd’hui est attachée à leur image. Donc finies les mains calleuses ou gerçures. Des ongles superficielles ont même prit le dessus sur les ongles naturelles. Avec en plus des motifs, ce qui nous donns des mains aux extrémités colorées par un tas de tatouage.

La première fois qu’une jeune fille a tenu un balai à 25 ans, elle vit apparaitre une cloque sur sa paume et depuis, elle ne balaie plus. Même à 65 ans et vivant seul, il lui suffit d’ouvrir la porte et la fenêtre pour qu’un courant d’air fasse le travail pour elle.

Lorsque je regarde les mains de maman, je devine à la courbure de son index, combien de pommes de terre, de coupures d'aiguilles, de carottes, de betteraves, de fraises, de pommes, de viande hachée etc sont passés par là. Elles a des doigts ridés, des paumes ridées, des biceps en guimauve bref, elle est devenue flasque au point qu’elle me dit ‘…Oullit halkoum… ! Je suis devenu comme un halkoum ( gâteau orientale)

Ses mains et ses doigts sont marqués par ce labeur qui a duré plus de 80 ans. Et ils méritent le respect parce que des mains et des doigts pareils sont des mains d’une grande travailleuse donc le travail par les mains durant tant d’années méritent l’honneur.

Lorsque je prends sa main dans la mienne, j’ouvre ses doigts et j’ai comme l’impression, à mesure de les écarter, de deviner une histoire, une histoire qui remonte le temps. Du temps où toute jeune fille elle avait encore des doigts d’élève.

Puis les enfants sont arrivés et les doigts, les mains se sont mises au travail. Quel travail… ? Celui de la propreté, celui de l’hygiène, celui des ragouts, celui de la peinture, de l’astiquage, de l’essorage et cela n’en finissait pas parce que ses doigts et ses mains ne se reposaient qu’à la nuit tomber.

Trouvez -moi aujourd’hui des mains de travailleuses de 35 ans… ? Lesquelles, celles d’une secrétaire, d’une dentiste, d’une doctoresse, d’une PDGERE…. !’ Allez donnez moi un seul exemple de femme moderne qui use ses doigts et ses mains au turbin dit maison… ?

Il n’y en a pas. La mécanique a soulagé les mains et les doigts de nos femmes et celles de nos filles.

Pour sur qu’arrivées à 90 ans ces mains et ces doigts seront tjs à la mode européenne bien de chez nous.




Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
12 septembre 2011, 13:05
Les mains et les doigts de Elsa sont surement des mains d'ouvreuses, hatati...! Des mains et des doigts stylo BIC.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
12 septembre 2011, 13:48
des mains d'ouvreuses ??? quel cinoche ce breitou !!!
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
14 septembre 2011, 08:19
Le Général de Gaulle, et bien avant que je sois français, traitait ses compatriotes qui ont voté pour lui, de veaux.

Une chance d’avoir échappé au troupeau de bovins mais pas à celui de vache à lait sous l’ère SARKO.



Notre pouvoir d’achat se trouve grévé par une hausse des sodas. Le sucre n’est pas bon, surtout pour les diabétiques. C’est une bonne chose. On nage dans l’amertume et rassurons nous, il n’y aura pas en France de révolutions à l’instar des pays arabes qui rêve de démocratie.

Nous les français nous en avons eu une, celle de 1789 et un mini soulèvement en 68.

Par contre l’abolition des privilèges est encore d’actualité, comme l’est le droit de cuissage, le harcèlement des femmes qui ont la malchance de travailler sous des maires et des ministres et des présidents sous d’autres cieux. Pour que les femmes aient un avancement, elles doivent relever la jupe et le jupon.

Depuis la républicaine gaullienne, les moeurs se sont légèrement dégradèes. Des républiques ‘proficraties’ ont vu le jour. Sexe, magouilles, commissions, rétrocessions, compromissions sont devenus les gros titres de nos quotidiens et quotidien.

Un joli bouquet que nos grands se payent sans perdre la face.

Sous Giscard, les diamants, sous Mitterrand les 40 voleurs et le secret de polichinelle, sous CHICHI les emplois fictifs avec en toile de fond les mallettes avec comme associé Villepin. Tout cela bien sur, reste à démontrer. Le Pen n’y est pour rien, il est blanc, bleu rouge de haut en bas. Bref, tous baignent dans les saintes huiles.

Heureusement que le règne de Sarko sauve l’honneur mais ne nous gargarisons pas trop, on n’est pas à l’abri de confidences à venir.

Les incriminés ont bcp de flèches dans leurs carquois.

Les victimes c’est nous. Nous qui allons voir nos résidences secondaires taxées d’une plus value, qui allons voir nos niches de chiens rabotées.
e
Nous qui payons pour la GRECE en faillite qui sera sauvé peut être par les chinois. Ils ont l’intention d’acheter ce pays. Télémaque, Ulysse Dionysos et compagnie seront bientôt jaunes. Ne nous affolons pas qd même, nous avons la Joconde et Marianne. Pour rien au monde nous ne les abandonnerons même s’il faut aller au feu.

Une bonne nouvelle qd même, j’apprends que 30 000 places supplémentaires seront construites dans les prisons. Qui a dit que le délinquance ne reculait pas dans notre pays… ????



J'ai comme une grande envie de chanter '...Y' a de l' joie....!' Sans trainer.

Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
14 septembre 2011, 12:45
Donc ma chère Elsa, suite ‘…AUX MAINS DE MA MERE… !’ Je te présente la jambe et les orteils de maman accompagnés de deux gros oignons. Deux bosses assez proéminentes.

Lorsque je viens m’asseoir prés d’elle, elle prend sa jambe droite et la pose au milieu de mes jambes en me précisant

‘…Me tkhrech, en rod bélli ââla krarzec… ! ‘Ne crains rien, je fais attention à tes testicules… !’

Puis ‘…Khir loucen ouehda ménem tét feléc… ! ‘…Il ne manquerait plus que l’une d’elles explosent… !’

Alors je lui réponds ‘…Ne t’inquiète pas Maman, elles n’exploseront pas car au point où elles sont, elles sont dégonflées… !’

Ce qui m’attire cela ‘…Nomchi kobbara ââliom… ! Que je parte en sacrifice pour elles… !’

Où a-t-on entendu qu’une maman parte en sacrifice pour les couilles de son fils de 75 ans….Vraiment.. !

Donc lorsqu’elle pose son pied sur ma jambe, son mollet a perdu de sa finesse. Il ressemble à un pain de boulou avec des varices. Je les lui caresse et tout en plaisantant, je la taquine

‘…Ye hassra ââla saq mimti… !’ Elle fut la jambe de ma mère… !’

Elle

‘…Echthab, chwiye mé nekhou… !’ ‘…Que veux tu, ce n’est rien la fatigue… ? 90 ans de marche...!’

‘…Aâla calet él mejél, âindéc zouz calouét, kif zouz ââwinét… !’ Mais en plus ta chance, c’est que tu as deux prunes qui ressemblent à deux yeux…’

Elle

‘…E’kek méi yekh’dounch bél âine… !’ Pour que l’on me prenne pas de l’œil…. !’

Donc ses deux yeux de perdrix sont là pour éviter à maman le mauvais œil. Elle réplique à tout.

‘…Maman enfin mais qui peut te prendre de l’œil dans l’état où tu es…. ? ‘…Ah mon fils, tu es ignorant de ces choses là… !’

Elle est persuadée encore que la mauvais coure après elle.

La semaine dernière, une podologue est venue pour lui rafistoler les ongles. Car nous insistons mes frères, ma sœur et moi à ce qu’elle soit très belle. C’est la moindre des choses.

Mais entre vous et moi, toutes les fois que je sors de sa chambre, je lui embrasse les pieds et ses oignons et ils ne sentent pas mauvais.






hebergeur d'image

Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
17 septembre 2011, 07:25
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
17 septembre 2011, 12:07
L’effort s’arrête là où la fatigue se fait trop ressentir. L’épuisement est la dernière limite, frontière, à ne pas dépasser lorsque le corps est soumis à de grandes pressions.
Une voiture qui marque sur son compteur 180 km ne peut aller au-delà.
Je n’ai jamais entendu qu’une personne puisse allez aussi loin que son corps physique lui permet.

Nous avons tous une mesurette virtuelle, graduée dans notre système corporel qui surveille notre effort et si cet effort dépasse notre capacité à courir, à lever, à sauter par exemple Et bien il y a un dépassement d’effort qui mène à des accidents corporels.
Se surpasser c’est aller au devant des gravités.

Le vieux est contraint à de petits efforts et ses efforts vont en diminuant jusqu’à ce qu’il n’y a plus d’efforts et à ce stade, tnecét el bagra fél kouri. La vache s’est faite baiser dans l’écurie.
En tant que sportifs de haut niveau, nous étions surveillés, contrôlés tous les jours lors des entrainements en Equipe Nationale, avec des tests d’efforts bien sur et jamais perso je n’ai poussé en delà de mes moyens, mes efforts, mes limites.

Même en compétition normale, je mesurais mon effort sur un terrain, et je faisais le clin d’œil à mon passeur (j’étais passeurs et smacheurs) de soulever le ballon à mon autre coéquipier qui se trouvait à l’aille opposée parce que mes jambes ne tenaient plus pour smasher.

Mais qu’en est t’il des souvenirs…. ? De cette boite à souvenirs qu’est la mémoire… ? Qu’en est t’il de notre mémoire, cette mémoire que l’on croit endormie, en sommeil, en hibernation certes, mais jamais inactive. Il suffit d’ un détail, d’un fait pour qu’elle se remette en marche.

La mémoire est le sommier des événements. Quels qu’ils soient. Elle est réserve naturelle de toutes les images, sons, bruits, odeurs etc de tout ce que nous avons capté, enregistré, noté, analysé etc durant toute sa vie.

Ce fameux rabbin à la grande verrue brunâtre au coin de son nez droit était un rabbin qui usait de violences verbales et corporelles à notre égard. Muni d’un bâton, il caressait nos fesses de temps à autre lorsque nous étions bruyants et indisciplinés.

Je me souviens de notre syna de l’Hôpital de la Goulette. A l’entrée à droite, il y avait une grande et vielle armoire de couleur marron, assez vieillotte. A l’intérieur s’entassait vieux livres, kippas, taleths etc dans un désordre indescriptible et dés qu’on ouvrait l’un des deux battants, on risquait un séjour sur la tête.

Bien avant d’entrer, il y avait la loge du chemech, une chambre étroite dans laquelle vivait sa famille. En face de sa loge, les toilettes et les escaliers attenants au balcon, l’espace des femmes.
En bas dans la grande salle, il y avait la teba face aux sepharims. Il y avait un espace entouré de garde fous en fer forgé. Entre cette espace et la tebah, un couloir qui nous servait à nous amuser hors de la vue du rabbin. Il y avait aussi une cour qui permettait aux fidèles de se rafraichir lorsque la syna était pleine de fidèles et surtout lorsque l’atmosphère devenait étouffante. Dans cette courette, des bancs en ciment badigeonnés de chaux blanches. Un lieu de repos.
Toujours à l’intérieur, des bancs assez longs de couleur marrons et des petits bancs personnels avec des accoudoirs, tjs de la même couleur. Ces accoudoirs se terminés en boule repliée.

Deux rangées de bancs couraient tout le long des murs. Elles étaient symétriques.

Notre syna pouvait contenir entre 500 et 600 fidèles le jour de kippour sans compter les débordements sur la rue, roch achana et la fête des cabanes, idem pour les autres grandes fêtes.

Trois lustres dominaient la salle. A chaque coin, des grands Kandils étaient suspendus et dans leur huile flottaient des veilleuses faits mains. Ces quatre grands kandils au nom de grands rabbins étaient pris d’assaut pendant les fêtes de Rebbi Chymyone et Rebbi Meyer. Papa avait l’habitude de plonger ses doigts pour graisser les paupières de ses enfants par cette huile sainte. Et lorsque nous comprenions sa démarche, on s’esquivait. Lol.

Ce rabbin d’une humeur exécrable nous apprenait donc à lire et à réciter les passouks sans jamais faire de commentaires d’où l’ignorance de ce que je lisais.

Après la bar mitswath, nous nous sommes, mes frères et moi, soulagés de ne plus avoir affaire à lui.

Suite à l’effondrement de son toit, elle fut renouvelée grâce à des dons. Mais hélas, peu fréquentée depuis suite aux départs de nos concitoyens.


Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
17 septembre 2011, 13:00
Toutes les fois que je rends visite à maman dans sa chambre 122 à la clinique, elle me lance toujours sur le même ton ‘…Et après mon fils, on fait quoi… ?’

Et après… ? Un après que je ne lui explique pas.

Après je ne sais pas ce qui peut arriver et comme le dit la chanson, il n’y a plus d’après.

Après c’est l’espoir de faire autre chose, de changer la lassitude, la fatigue parce que dans son esprit cet ‘…Après…’ serait meilleur que celui d’avant. Meilleur que quoi… ? De cette situation figée, de cette situation qui peine à changer, de cette situation qui ressemble à celle de la semaine dernière, d’hier, de ce soir, de demain… ?

Que puis-je donc lui offrir après cet ‘…Après ..’ qui pourrait la distraire, lui prouver que des avants ne seront pas comme des Après de maintenant et de demains… !!! Je lui dis ‘…Après maman, lorsque tu auras fini de manger, nous irons faire un tour dans le grand jardin….Sur ta chaise… !’ ‘…Comme hier alors… !’ ‘ Peut être que je t’emmènerai au zoo voir des singes…. !’ ‘Tu me compares à un singe maintenant…. !’’ Non maman, has ve challom ; c’est juste pour te distraire, changer le quotidien, tu pourras donner à manger aux ouistititi… !’ ‘ Et où se trouve ce parc de singes…. ?’’ Juste là en bas… !’ ‘Tu me prends pour une débile, tu me crois sénile…. !’

Elle ne l’est pas mais pas du tout. Lol.

‘…Ecoutes, mon fils… !’ En chuchotant ‘…Il se passe de choses ici, de drôles de choses, il y a un complot contre nous, la famille Tubiana… !’ ‘ Quelle famille maman, il n’y a personne ici, ni Tubiana ni Cohen… !’’ Non, je te dis, ce noir qui vient tous les soirs, croyant passer inaperçu, tu crois que je ne le vois pas, il faut mettre les choses au clair, sinon il nous détruira…. !’’ Non maman personne ne nous veut du mal… !’ Rentre l’auxiliaire de vie pour me remettre ces deux cachets…’…Chut, elle nous espionne celle là…. ! Dites moi Madame… !’ Elle feint de pleurer, puis sourit… !’ Ce qui fait dire à la femme noire ‘…Qu’elle actrice votre maman…. !’ Une actrice qui est tombée encore avant hier sans se faire mal… !’ Elle veut marcher APRES sa convalescence mais hélas, elle ne le peut et c’est à moi que revient la charge de la mettre au lit, de la couvrir, de lui monter son oreiller etc… ! Une fois ces taches accomplies, elle me redit ‘…On fait quoi après….. ?’ Bébert… ?’ ‘Tu vas dormir maman…. !’ ‘…Oui je me sens fatiguée, dormir juste deux heures me ferait du bien… !’ Oui certes, dormir à 19 heures lui ferai du bien et APRES RESTER toute la nuit sans dormir la rend ivre le matin.
Après la pluie le beau temps et après le beau temps la pluie.

Il y a des APRES difficiles à gérer. Mais pas des AVANTS qui ont été gérés. Il y a des AVANTS GERABLES mais qui peut gérer des APRES… ?

Lorsque les circonstances semblent peu favorables aux vieux et aux vieilles, on gère l’instant présent au quotidien. Sans penser à l’APRES que l’on veut tjs meilleur. Mais cet APRES dépend t’il de nous… ? Non, il dépend de ce que D ieu veut qu’il soit APRES.

Des APRES DE BONNE AUGURES, il en existe, comme existent des APRES DOULOUREUX. Car APRES L’APRES, je sais quelle APRES IL RESTE.
Mais celui là, je le voudrais le plus tard possible.




Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
18 septembre 2011, 02:20
UN DIMANCHE D’ETE A LA GOULETTE……..AOUT …60.



Les hirondelles n’ont point attendues ce mois pour s’installer dans leur précédente demeure.

Les bougainvilliers avaient déjà prévu d’étoffer leurs habits verts dans les jardins privés bien avant ce mois et l’air sans rater son rendez vous s’est paré d’autres senteurs. Tout ce qui était caché sous le sol, sous le sable se retrouve à la fête bien loin de l’humidité de la saison froide et pluvieuse. L’hiver chez nous n’a point de neige mais des averses et des vents venus de la mer, comme des pirates, semant de partout ce sable gris blancs qui obligeaient nos mamans à couvrir les interstices des seuils de nos portes d’entrées afin qu’il ne pénètre pas nos chambres.

Lorsque la mer devenait rageuse, elle débordait parfois sur notre avenue et lorsque la pluie devenait torrent, nos égouts débordaient et bonjour les inondations.

Avec l’arrivée du printemps et de l’été, chers à nos yeux, tout devient calme, beau et serein et le soleil s’est mué en un astre bienveillant, réchauffant nos cœurs et nos esprits.

Nous avions bien quatre saisons bien distinctes à la Goulette et chacune d’elle laissait son empreinte.

L’été la Goulette se transformait en une immense citée de vacances et cet apport nous le devons à nos amis tunisois qui ont comprit que, passer un trimestre à la Goulette, c’est assurément vivre cette période dans la joie et le bonheur.

Tout comme les hirondelles, certaines familles juives de Tunis retrouvaient leur ancienne maison de l’été passé soit face mer soit au centre ville. Mais toutes étaient logées à la meilleur enseigne.

Lorsqu’ arrive le Dimanche, toutes les rues sont calmes au petit matin. Seuls les chants des chardonnerets, des pinsons ou les cui cui des moineaux chantaient en concert aux aubes merveilleuses d’une ville empreinte de sérénité.

Que l’on fût de la Goulette Casino, de Goulette neuve ou de la Piccolla Chichilia, le programme restait immuable.

Le marché, bien matinale, était prêt à recevoir ses premiers clients et les boutiques relevaient leurs rideaux vers les 10 heures du mat.

Les marchands de beignets étaient déjà à pied d’œuvre. Les amoureux de ces pates rondes faisaient la queue pour emporter ce kif chez eux tandis que d’autres l’appréciaient sur le toit de leur voiture accompagné souvent de figues ( karmous verts ou violets).

Les beignets au miel étaient aussi très coté tandis que les adorateurs du DRÔÔ ( sorgo) s’affichaient chez le fameux NAIM qui tenait boutique à qqs encablures du CASINO . Certains avec leur grande casserole à emporter, d’autre consommant sur place en y rajoutant un tas d’ingrédients, halwé, harissa el louz, sucre glace et j’en passe.

Les maraichers ambulants sillonnaient les rues et proposaient leurs pastèques ‘bel mouss’ au couteau) c'est-à-dire au gout. Ils incisaient la pastèque et ils vous faisaient gouter un petit cône, un morceau afin de prouver que celle là est bien sucrée et surtout bien rouge. Le melon échappait à cette cicatrice. Chez les autres maraichers, les boutiques, les tranches de pastèques s’exposaient sur une table mise devant leur étal. Et tout un chacun pouvait se rafraichir sur place.

Les marchands de HINDIS (figues de barbaries) sillonnaient les rues tout en hurlant ce HARA BDOUROU. Les quatre à cinq millimes. Ils avaient soit des charrettes, soit alors des brouettes de maçon. Il suffisait de leur laisser le plat pour qu’il soit rempli par la quantité demandée. La consommation sur place était comptée selon le nombre d’épluchures.

Le marché du poisson était prit d’assaut et les harangues pleuvaient drues sur la qualité du poisson frais.

Les boucheries n’étaient pas en reste et chaque famille avait ses habitudes chez tel ou tel coupeur de viande.

A 15 ans, j’étais celui qui, pied nus et en short, était déjà dans l’eau avec qqs amis à pêcher au mouchoir la guimbre alors que d’autres posaient la bouteille fumée ou blanche, au fond troué, remplie de mie de pain pour piéger le petit mulet. D’autres armés d’un pic dénichaient les pieuvres dont l’habitat naturel consistait en une boite de fer. Et c’est parmi les barrières de protection faites de ceps de vigne qui se prolongeaient jusqu’à 50 métrés de distance du rivage, que les ‘piqueurs de pieuvres et de sèches, tiraient leur butin.

Les plus téméraires d’entre nous se transformaient en sous mariniers pour tirer la grosse dorade, le mérou etc avec leur harpon. Les plus hardis allaient pécher aux blocs, là où passaient les paquebots en partance pour Marseille.

La pêche était une grande passion pour les jeunes goulettois qui se flattaient d’être les meilleurs au monde. Parmi mes amis, ces habitués de la pêche préparaient les amorces depuis la veille. Les ‘trimoulignas’( vers de terre) étaient mis dans des feuilles de vignes mouillées et placées dans un endroit humide. D’autres préféraient les TOUBOUS ( ces vers assez épais) qu’ils dénichaient au bord de la mer car ces derniers étaient invisibles à l’œil nu.

Seuls les connaisseurs savaient les repérer et lorsqu’ils tombaient sur ce fameux trou, l’habitat naturel du toubou, nos chasseurs posaient qqs grains de sel sur l’orifice du trou afin de faire remonter à la surface du sable la tête de l’intrus et à ce moment là, nos fins limiers plongeaient leur truelle profondément afin de couper la fuite du gros vers et ainsi trancher son corps mou.

Un dimanche à la Goulette, c’est les apéros dans les brasseries. C’est les séances matinales du cinéma Rex. C’est la messe dans le quartier italien. C’est les promenades sur les avenues, les communions des jeunes vierges italiennes, le café prit au Café VERT sous un parasol, c’est le pick-fot chez BEN GACEM, c’est la préparation des tables et des chaises pour les restaurateurs, c’est Antoine qui donne rendez vous aux blocs à sa jeune Marie. Ceux sont les plages envahies et les épluchures de pastèques et de melons qui jonchent le sable après la levée du camp. C’est aussi Deidou qui s’en va au paradis, c’est Nathalie qui née, c’est la bande qui joue au foot sur la plage, c’est celui là qui se fait embrocher par un train, c’est la fête sur les terrasses c’est LA GOULETTE EN COULEUR. Cette Goulette qui a tant marqué les esprits 70 ans après, et que j’en parle.

Plus tard, c’est Guilou Krief qui sort sa planche à voile, le corps bien bronzé et la démarche assurée.

Sur mon balcon de Maisons Alfort, le rideau vient de tomber alors que les cloches de l’église viennent de se taire. Au loin.




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