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LE PTB ET MOI ZOUZ.

Envoyé par albert 
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
27 octobre 2011, 11:30
YACOUB EL MEGHBOUN.





La suite de YACOUB DE LA GOULETTE.
(Je vous avais déjà entretenu de YACOUB de la Goulette. Voilà la suite.
(J’ai seulement changé qqs situations)




Yacoub de la Goulette est un garçon bien plus que malchanceux.

Je pense que le mot chance n’a pas du l’effleurer et sans doute aussi qu’il ne sait pas ce que c’est.

Yacoub comme tous les enfants goulettois, arrivés à l’âge de maturité, soit 15 ans, est en âge de travailler. Il n’est pas allé trop loin pour en chercher un, de travail.

Son papa est ‘staniou’ réparateur de bassines et kinkettes (bacs à linge) et autres ‘brimous’. Il tenait son échoppe pas très loin d’un terrain vague. Très sollicité mais malade, asthmatique, sujet à de grandes crises, il propose à son fils de 15 ans de l’aider, battre le fer sur l’enclume, souder, limer etc…

Yacoub n’avait pas trop le choix et même s’il en avait un , il n’aurait pas été très loin. Et puis son avenir en dépendait. Après tout il travaille avec son papa.

L’atelier et la maison se touchaient, ils faisaient mur commun.
Yacoub n’avait point besoin donc de prendre le TGM ou de se déplacer à des kms à la ronde. Juste qqs pas et le voilà dans le bain. L’odeur des ébrasures, le doux parfum de la ferraille, du pétrole, la fumée du chaudron, le bruit du marteau etc…

Il grandit dans cette ambiance.

La famille compte 4 filles et 1 garçon. Il est l’ainé de la marmaille. Yacoub travaille dur six jours sur sept sauf le samedi cependant il voudrait bien connaitre du pays, comme tous ses voisins qu’il voit jouer à ces jeux qui ont fait notre bonheur. Il voudrait donc visiter une région qui ne serait pas très loin de son terrain vague qui sert de poubelles et de sorties d’égout de sa maison. Voir du pays, ce n’est pas voyager très loin mais se faire des amis au centre ville, dans son quartier et même si ce n’est pas le centre ville, le coté latéral.

Bref, il ne connaitra que les épiceries, les boulangeries etc…Pour aider sa maman recluse. On ne l’a jamais vu prendre un café parce qu’elle est de souche gabésienne. Et les gabésiennes sont respectueuses de leurs us et coutumes, lebche bél houli, elle s’habille de la tenue provinciale alors que nos mamans s’habillaient façon moderne sans takrita, foulard.

Perso, je ne l’ai jamais vue pas même lorsque je rentrais dans l’atelier qui avait une porte donnant sur la maison. Les filles ne sortaient que rarement sauf pour aller à l’école. Elles étaient ‘makbounin’( attachées) à leurs parents. A l’inverse de Yacoub, elles avaient des prédispositions pour les études.


Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
29 octobre 2011, 11:29
Pour des raisons personnelles mes publications sont suspendues jusqu'à nouvel ordre.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
29 octobre 2011, 11:47
rien de grave j'espère, je prendrai patience, à bientot et amitiés
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
29 octobre 2011, 11:51
je viens de lire pour "Maman Haye", je suis désolée et je pense à toi
du courage tu vas en avoir besoin
je t'embrasse,

Shochote.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
29 octobre 2011, 12:26
Shochotte, il y a un temps pour tout. Il faut savoir garder raison et accepter le jugement de D ieu.

Maman est vieille.

J'ai tjs pensé que partir jeune est une forme d'injustice.

La douleur d'une vieille personne qui s'en va n'est pas aussi grande que celle d'un frère qui décède encore jeune.

Cela fait six mois que nous nous préparons à cette idée.
Six mois durant lesquels, nous avons kiffé maman, oui kiffé comme jamais nous l'avons fait mais six mois c'est court certes. Les plus belles choses au monde ne durent pas éternellement.

Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
29 octobre 2011, 13:56
Fél déniè e'di kol chey i tenssa, méllé eb, om oullé ekh yamrou mei ten'sseou. Abeden.

Dans cette vie, toute choses belles, bonnes ou mauvaise s'oublient mais pas un père, une maman, une sœur ou un frère jamais ils ne s'oublient.

JAMAIS.

Je dois m'en aller.

Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
01 novembre 2011, 12:07
Le grand bêtisier des hôpitaux.

Comme je l'ai annoncé, il y a qqs jours, maman Haya est tombée dans le coma.

La veille jeudi soir, je l'avais mise au lit après son léger repas.

Le lendemain matin, vers les 10 heures 30, la maison de retraite m'appelle et m'informe que maman ne voulait plus se réveiller.

La doctoresse nous apprend qu'elle n'a plus que qqs heures de survie.
Ce sera pour dimanche matin ou au plus tard lundi matin.

Maman porte un masque à oxygéné avec un long jabot en plastic. Elle respire fort. Sa poitrine monte et descend.

Elle ne souffre pas.

Passe dimanche. Arrive Lundi maman est js là, elle dort paisiblement.
Nous lui parlons à tour de rôle. On lui chante à l'oreille.

Hier rentre un interne avec deux feuilles. Son dossier.

'..Pardon Monsieur, je dois questionner Madame Siméoni...!'

Je regarde ce jeune pigeon de 24 ans, asiatique,cheveux gomminés et avec une moue..

'...Pardon, questionner ma mère...? Mais ca fait trois jours, qu'elle ne répond à personne, elle est sous morphine et vous voulez la questionner....!'...Mais pardon jeune homme, vous avez lu ou pas son dossier....?'

'..Non...!'

'...Alors c'est donc comme cela que l'on vous apprend le métier...? Vous n'êtes même pas au courant de son état...?

Il est ressorti pâle comme la lune.

Je l'ai laissée dormante vers les 18 heures.

Mais là, il se passe qqs chose de bizarre.

Je vais en avoir le cœur net.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
02 novembre 2011, 11:49
MAMAN HAYA, LA DORMEUSE DE LA CHAMBRE 336.

Elle dort d’un sommeil profond. Ivre de sommeil, elle peine à bouger et ses paupières de plomb sont si lourdes qu’un cric hydraulique ne pourrait les soulever.

Elle dort paisiblement. Seule sa respiration par moment saccadée rompt ce silence d’une chambre plongée dans la pénombre.

Et moi dans mon coin, je scrute son visage attentivement avec l’espoir bien mince, éphémère, de la voir ouvrir les yeux. Mais son regard caché par ces deux petits rideaux de chaire ignore mon espoir.
Son beau visage a changé.

Ses joues se creusent, sa bouche a prit la forme d’un rond. Ce rond que je connais depuis longtemps, ce rond des personnes en fin de vie. Ces personnes sont sous palliatifs. Ils sont accompagnées par un tube d’où coule la morphine, la drogue qui apaise.

Je tente de lui parler.

Je m’efforce à la ramener vers moi, je teste ses réactions, je lui chuchote à l’oreille des paroles de réconfort, je l’embrasse sur son front chaud sentant la lavande, je fais tout pour la retenir, pour la faire sortir de ce sommeil léthargique, enivrant.

Elle a bu un breuvage inconnu qui annihile ses forces et qui fait d’elle une grande dormeuse.

Et moi dans mon coin, assis, les yeux plantés sur son doux visage, j’assiste à la lente montée de maman vers la lumière.
Mais qu’elle est loin cette lumière bon D ieu. Qu’il est long le chemin.

Ses fonctions cérébrales sont plates, plates comme une mer qui a cessé de s’agiter. Plates comme un plateau de montagne dépourvu de vent où seul règne le silence, maitre des lieux.

Son cœur bat. Elle respire. Elle lève la main droite. Balaie l’air par moment comme on chasse une mouche entreprenante mais retombe lentement le long de son corps.

Elle dort sereinement, paisiblement et par moments, un sursaut vient perturber son sommeil.

Tout est calme. Tout respire le calme. Dans sa chambre 336.
Plus de bonjours, plus de coucous ‘ Maman’, plus de petits déjeuners, plus de diners, plus rien, je rentre sans rien seul avec ma peine et ma tristesse qui emplissent mon cœur.

Elle dort, la tête légèrement penchée en arrière, posée sur un oreiller blanc. Elle semble ailleurs, dans un autre univers. Et j’aimerai bien savoir contre qui elle se bat pour être aussi calme. Elle, la battante, elle lutte surement sans armes égales avec le kidnappeur des vies. Mais la partie est inégale. Les vieux à cet âge sont dépourvus d’énergie et arrive le moment, où ils abandonnent la compétition d’avoir trop combattu un ange 'emporteur'.


Elle, qui d’habitude est si volubile, si parlante, si joviale, la voilà assommée groggy, ko à recevoir des coups de grands sommeils qui ne lui donnent aucune chance de se réveiller bien que son cœur vit encore. Certainement parce qu’elle a bon cœur.

Et moi dans mon coin, je reste impuissant, témoin inutile, voyeur de ma maman qui semble ne plus vouloir se réveiller. Et je ressorts de sa chambre, le cœur lourd, abattu comme un chien misérable. Marchant d’un pas mal assuré vers mon chez moi.

Mais plus de sonnerie pour le réveil, seul Achem arbitre. L’arbitre suprême.

Le grand juge hésite encore à la rappeler vers lui. Peut être pense t’il au miracle… ? A lui redonner une chance car tout peut arriver.

Reste à savoir si Maman si noble et si fière accepterait de revenir handicapée, ce à quoi je ne crois pas car trop attachée à une vie sans contrainte.

Et mon coin....!!!

Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
03 novembre 2011, 10:37
YACOUB EL MEGHBOUN 2° .



Il n’a pas d’amis Yacoub parce que les jeunes, à l’inverse de son ignorance, étaient bien instruits alors que lui ne parlait pas très bien le français. En plus, il est de souche gabésienne, comme si la race des gabésiens était infréquentable.

Comment parler à une jeune fille ‘moderne’ 1956 lorsqu’on parle mal cette langue. Donc Yacoub hésite à draguer. De quoi voulez vous qu’il entretienne une jeune fille instruite au nom bien français alors qu’il se nomme YACOUB, de soudure à l’étain, de plomb fondu, de cerclage de tonneaux … Alors qu’elles parlent de Montaigne, de Montesquieu, Chateaubriand…. qu’elles dansent le yé yè, le slow etc…etc..Il faut être réaliste. Qui voudrait épouser un homme de nos jours qui s’appellerait Mridekh même s’il est banquier, ca fait mauvais genre….’…Je vous présente mon mari Mrideckh….!’ Et si en plus le Mrideckh ouvre son bec devant l’invité et retrorque envers sa femme distinguée ‘…Me’tne’jemch techkeut… !’ Tu ne peux pas te taire…. !’ Ô la cata… Ô la Bérèsina… !

Donc connaissant son handicap, Yacoub le jeune ado préfère les regarder de loin et ses ‘pseudos amis’ du terrain préfèrent aussi le regarder de loin. C’était comme cela et pas autrement.

On aimait Yacoub lorsqu’on rentrait dans son atelier avec une cuvette à réparer, il nous faisait des prix avec bon cœur alors que nous nous avions un mauvais cœur, et surtout il ne bâclait pas les bassines, il était soigneux envers nos casseroles, nos sceaux d’eau alors que son papa était plutôt ‘chegadi’ (pressé d’en finir). Mais personne de ses bons copains par intérêt ne lui a proposé un jour de venir à un anniversaire, à une boum, ou le faire participer à un apéro, jamais.

Yacoub n’était pas sortable, indigne de nous fréquenter.

Voilà qu’un jour l’atelier est fermé.

On apprendra plus tard que toute la famille est partie en Israël sauf une sœur qui s’est mariée avec un assureur à Tunis.

( C’est lors d’une rencontre imprévue à un mariage, soit 35 ans plus tard, que je croise cette sœur, une amie et qui me raconte tout sur son frère.)

En Israël, la famille s’installe comme toutes ces familles d’immigrants juives quelque part dans le désert, sous la tente. Provisoirement.

Là bas, le papa trouve un travail, balayeur dans une banlieue de TEL AVIV. Levé à 5 heures du mat, il prend le bus, soit deux heures de trajet. A 7 heures balai en main, le papa H’mainou nettoie la voirie. Au quatrième jour, H’mainou se prend une bronchite carabinée. Une sale ‘bendada fél jnéb’.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
04 novembre 2011, 10:37
Elsa depuis qd tu mets des mails privés en public...?Je t'avais répondu que c'était une blague...! C'est insupportable.
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