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LE PTB ET MOI ZOUZ.

Envoyé par albert 
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
05 novembre 2011, 12:20
Il y a longtemps, papa était hospitalisé, à Marseille, au CHU DE LA TIMONE. Pour une grave maladie.

Durant son séjour, profitant de la pause des infirmiers, papa s'habille et rentre en taxi à la maison, celle de son fils à Marseille.
Les auxiliaires prient de panique le cherche de partout mais en vain.
Papa z'al n'est pas dans les corridors. Le chef de service appelle donc mon frère qui le rassure. Papa n'a jamais aimé les hôpitaux.

Lors de mes séjours avec maman, elle me disait '...En dalli bech nareb mel jmââ mébel...! Je crois que je vais m'enfuir de cette bande de fous...!'

Elle faisait donc allusion à l'évasion de mon papa. Sauf que maman ne pouvait pas marcher convenablement. Cela me rassurait tant soit peu parce qu'elle aurait été capable comme mon père de se faire la belle.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
05 novembre 2011, 12:25
YACOUB EL MEGHBOUN 3° .




Il trépasse au bout d’une semaine car comme je l’ai dis plus haut, le chef de famille est asthmatique depuis La Goulette. Rouhou fi khechmou, la vie lui pendait au nez. Donc il était délicat par son ancien travail qui lui a laissé des séquelles.

Yacoub suite au décès de son papa, prend le relais, le balai. Il a 22 ans. Et une famille à nourrir.

Cette famille comme toutes celles qui ont vécu dans l’indigence savent se contenter de peu. E’li jéb rabbi jéb. Ce que D ieu offre, nous le prenons. Elle n’a pas la grosse tête et même s’il voulait l’avoir cela leur était impossible.

Yacoub travaille dur. Il est costaud et ne souffre de rien. Comme il est l’ainé, il ne peut prétendre encore au mariage. Il a trois sœurs après lui et donc, il doit attendre qu’elles se marient, c’est la tradition quI le veut. Et même si on immigre ailleurs, la tradition suit et se poursuit.

Yacoub est exempté du service militaire. Le service du recrutement lui a trouvé une ‘houla’ un début de loucherie. Il voir de travers. Un balayeur qui voit de travers ramasse de travers mais à la municipalité, on est peu regardant sur ce défaut.

Bref, ses sœurs se marient enfin, et le voilà libre de la tradition, il veut prendre épouse. Surtout que l’âge a sonné.

Meskine Yacoub, marqué par sa jeunesse, se considérant comme complexé par la faute des autres, parce que le dédain marque l’esprit et pour longtemps, se voit proposer une cousine qui habite HAIFA. Elle est belle, travaille, de père gabésien et de mère gabésienne. Il n’y a rien à redire, la famille de la cousine correspond au vue de la maman.

Sauf que les futurs beaux parents ne portent plus le houli alors qu’elle, elle le porte encore en Israël.

Yacoub se satisfait de cette cousine qu’il connait de la Goulette. Alors qu’elle n’avait que 5 ans. Lui en avait 15.

Le mariage a lieu. Les deux familles sont heureuses. YACOUB et FORTUNEE s’installent donc à HAIFA.

La maman de Yacoub emménage donc chez le couple. Chez son fils.

Bouche cousue et yeux cousus.

A Suivre...
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
06 novembre 2011, 02:47
MAMAN, CETTE HÉROÏNE DES TEMPS MODERNES.






Le bébé qui né est mis spontanément sur le ventre de sa maman, par l’accoucheur, alors qu’il est encore gluant.
Et bien que le cordon ombilical soit rompu, un autre lien plus fort se crée, la fibre maternelle. Un lien qui va durer toute la vie. Entre une mère et son enfant. Et cela se répètera autant de fois que la maman met au monde ses enfants.
Le miracle de la vie. Ce miracle qui se répète depuis la nuit des temps.

Le papa n’est pas en reste puisque le lien paternel prend aussi naissance dés la sortie du bébé. On dit de lui qu’il est encore plus fort que celui de la maman.

Maman n’a fait, durant toutes ses années, qu’à renforcer ses liens à tel point que nous étions débordés par cet amour que l’on trouvait hors normes. Par moments, mes frères et moi s'interrogions sur ce que nous considérions comme un étouffement, une main mise sur nos libertés.

Elle voulait tout savoir sur nos fréquentations, elle voulait s’immiscer dans nos affaires, elle voulait superviser tout, commander selon son inspiration. Nous prévenir sur ce qui est bien et mal. Gérer la vie de ses enfants. Elle y était parvenu pendant longtemps jusqu’au jour où nous lui avons fait comprendre que ces diktats n’étaient plus d’actualité. Qu’il fallait passer par autre chose. Que nous avions grandi, que nous nous sommes mariés et que tous ces commandements d’avant n’avaient plus courts. Sinon nous serions restés sous sa botte.

La colonisation était terminée et notre indépendance réelle fut acquise après un certain nombre d’années. Malgré tout cela, elle refusait de comprendre que le temps est arrivé pour composer et plus à s’affronter.

Maman est une dure à cuire. Renoncer ne fait pas partie de sa culture et jamais elle a renoncé à ce qu’elle croyait être juste. Renoncer à sa vérité alors que souvent, elle était à coté de la plaque.
Son prénom de VICTORINE veut tout dire. Je n’ai pas connu une seule défaite que maman ait subi.

Je n’ai pas connu un seul revers. J’ai connu une maman battante même dans les pires moments de notre indigence. Elle était l’espoir personnifiée. Elle était celle qui osait affronter, sans gêne, avec larmes et mots simples des épreuves que beaucoup de personnes n’osaient entreprendre. Ella avait le don de convaincre, de persuader qu’elle en arrive un jour à DAMNER UN DOYEN DE FACULTE QUI MONTRAIT TROP DE ZELE envers elle. Elle l’avait menacé de s’immoler par le feu devant son établissement si elle n’obtenait pas satisfaction.

Des exemples de ce type étaient courants. Tout ce qu’elle entreprenait pour l’obtention des aides, elle les avait. Aucune administration française digne de son nom n’a pu lui refuser ses demandes sauf la Préfecture de Paris qui lui avait refusé la nationalité française alors qu’elle avait déposé plus de trois dossiers. Elle s’était mise dans la tête de rencontrer, en fin de cause, Chirac pour faire valoir son droit à l’obtention de cette nationalité.

Maman pour se montrer charitable s’ingérer dans des affaires qui n’étaient pas de son ressort.

Elle plaçait toutes ces actions dans la MITSWAT. Des mitsvoth qui parfois nous ramenaient des remarques désobligeantes de la part de ceux ou celles qui voyaient cette ingérence mal placée.
Maman était une grande HAJ KLOUF.

Jusqu’à ses derniers mois, avant qu’elle ne soit foudroyé par UN AVC, elle faisait son marché, prenait son café du coté de Gambetta, était souvent avec ma sœur dans divers endroits, se querellaient avec nous, et tous les matins j’avais droit à des remontrances vers les 9 heures du mat.

Elle a osé affronter une opération de son genou gauche à 89 ans. Une opération de sa hanche, col du fémur durant son hospitalisation, s’était rétablie de fêlure des cotes. Et tout cela avec le sourire aux lèvres et un courage exemplaire.

Elle était à l’écoute de sa santé et son docteur montrait des signes d’agacement devant les questions qu’elle lui posait. Son savoir médical nous étonnait et elle aurait pu faire une belle carrière dans ce domaine. Et même une carrière militaire parce qu’elle était sur tous les fronts. Jamais maman n’a baissé les bras, ni s’est découragée tant elle avait la foi dans ses convictions.

Nous considérions maman comme une maman infaillible et incassable tant sa vigueur à relever les défis était immense.

Maman était tjs persuadée de son bon droit. Un droit édicté à sa façon et que personne n’osait contredire. Ghoula.

Joyeuse, pleine d’humour ceux et celles qui l’ont connu savent de quoi je parle. Elle se jouait de tout avec drôlerie.
Et au moment où je vous écrits, maman ne pense pas à nous quitter bien que la courbe de son cerveau est plat. Mais son cœur bat pour nous.
Et le cœur d’une maman c’est une maison bien chaude, accueillante et pleine d’amour.

Nous attendons sa libération ou sa résurrection après tout une anecdote de la bible nous rappelle qu’un ange s’est fait battre par Jacob. Alors pourquoi pas elle…. ?


Pièces jointes:
jacob.jpg
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
06 novembre 2011, 03:50

MAMAN ET D IEU.



La relation de maman avec D ieu est une relation ambigüe. Bien que portée dans la foi juive, elle avait tendance à se révolter contre lui lorsqu’elle subissait un échec ( bien rare) ou qu’elle entendait une injustice venue d’ailleurs. Par contre elle disait souvent ‘…RABI MEI I CHWI’NICH…. ! Que D ieu préserve mes enfants. Le mot RABI était gravé sur sa langue.

D ieu était en elle, parfois il l’a mettait hors d’elle. Mais souvent elle demandait pardon à son créateur lorsqu’elle jugeait qu’elle dépassait les bornes. ‘…TERJA AALA KAYA… ! Elle revenait sur son vomi.
Maman n’est jamais tombée malade sans doute que D ieu veillait à sa santé et lorsqu’elle claironnait qu’elle était cardiaque depuis 30 ans, les circonstances actuelles montrent le contraire. Son cœur est tjs là avec un bon rythme.

Elle considérait D ieu comme son compagnon de route, celui en qui elle pouvait faire confiance dans toutes les situations délicates ou pas et lorsque D ieu lui donnait satisfaction elle le remerciait par un ‘…RABI OUE ELI HAL EL BIBEN…. ! Il n’y a que D ieu qui ouvre toutes les portes… !’ C’est un rappel à l’ordre.

Dieu est sa clef, sa solution alors que les hommes ne valent pas la peine que l’on compte sur eux.
Elle les trouvait ‘mokhssien’ sans couilles. Seul D ieu était à ses yeux le grand serrurier dans son monde. Elle avait raison et cette notion de D ieu, maitre de toutes les solutions, fait partie de notre vocabulaire. ‘…LOUCEN I HAB RABI…. ! Si D ieu veut… !’ Et souvent D IEU le voulait.

Qui mieux que D ieu ou Achem résout nos problèmes… ? Atténue nos soucis… ? Ce mot de Rabi est la marque de l’espérance, de la guérison, de la sagesse, du bon sens pour elle et pour nous.
Oubliez son nom durant les périodes pénibles et douloureuses c’est faire preuve de cécité. De toutes les façons, je ne vois personne d’autres à qui s’adresser lorsque la pression du quotidien se fait pénible.
Même dans les moments de joie, Maman évoquait son nom ‘…BAHIET RABI… !’Avec le concours de D ieu… ! Si nous sommes parvenus à ce que nous sommes aujourd’hui…. !’
Maman est une enfant du miracle puisque née 7 ans après la mort de ses frères à une époque de 1913 où une épidémie, le choléra dans son quartier de la Harra de Tunis ( guetto juif) emporta les enfants de ma grand mère d’autant plus que le médecin de service avait prédit à ma grand mère qu’elle n’enfantera plus. C’était sans compter sur le divin.
Elle doit sa naissance à D ieu. D’où son prénom de HAYA, je suis la vie. Je suis vivante. Tour ceci explique cela aujourd’hui, son acharnement à vouloir rester en vie. Il y a des prénoms prédestinés.
D’ailleurs dans notre torah, lorsque qq’un de bien jeune est en sursis, les rabbins lui changent son prénom en HAIM. VICTOR…Celui qui vit. LE HAIM lorsqu’on léve son verre veut dire ‘…POUR LA VIE… !’
Maman est une traditionnaliste, elle respectait toutes les fêtes et les traditions et jamais elle ne manquait une coutume pour honorer avec foi les préceptes de la loi sacrée.
Elle y montrait qq fois un certain scepticisme au vu de certains comportements d’hommes religieux.

Elle les trouvait hypocrites en certaines circonstances et elle s’en plaignait à nous en prenant cela à la rigolade. Elle était portée sur la dérision devant certains agissements de ces religieux juifs dont elle disait parfois ‘…I SALIOU NAR EL SEBT OU YEKH’RAOUW FOUC EL GAMH NAR HAD… ! Ils prient avec ferveur le samedi mais chient sur le froment le Dimanche… !’ Je serai le dernier à ne pas l’approuver.

Cette relation fluctuante avec D ieu marque cependant sa dépendance avec le tout puissant. Elle est une fervente croyante envers A chem, son protecteur. Et rien ne peut se faire sans son rappel selon elle et nous. Elle me disait souvent durant nos conversations dans les diverses chambres de ses hospitalisations ‘…Je suis une fille de D ieu… !’
Laissant entendre par là que rien ne pouvait lui arriver. Voilà où mène une très grande espérance.

Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
07 novembre 2011, 11:10
Maman Haya et ses enfants.




Les relations mère/enfants, père/filsont été souvent marquées par des conflits.

Des conflits qui reposent pour la plupart du temps sur des quiproquos, des incompréhensions, des malentendus, des mots blessants, des remarques insupportables à un age ou une maman se doit d’être sage et compréhensible.

Certains de ses conflits mère/filles, mères/ fils débutent dans la plupart des cas vers l’âge de l’adolescence entre 14 et 18 ans. L’âge dit bête. Un âge où l’adolescent tente de se démarquer de ses parents en créant ce qu’on appelle autour de lui un cercle, son espace de liberté . Que faut t’il comprendre par ESPACE… ?

Son environnement, ses plates bandes, son espace interdit aux autres; à ses parents en premier.

Un espace où il pense pouvoir tout gérer, sans que personne ne vienne lui rappeler ce qui est bien ou pas bien. Il s’estime être déjà libre avant sa majorité et prêt à prendre ses responsabilités. A assurer, à gérer son quotidien.

L’adolescent montrera son hostilité sur tout ce qui vient de chez ses parents qu'il pense être un abus de gérance.

Il n’a donc plus besoin de se faire conseiller et impose souvent ses vues contre vents et marées. D’où parfois les fugues et les querelles sans fin.

Il estime que ses parents ne lui font pas confiance entre 14 et 18 ans. Entre sa paranoïa et la réalité des choses de la vie, il parit sur la méfiance. Plus apte à écouter les conseils d’amis de quartier, d’école que le bon jugement de ses parents et même de ses frères et sœurs.

D’où son refus d’obéir, de créer une coquille et ses réflexions du genre ‘…Vous n’êtes plus dans le coup… !’ Il estime lui l’être. C’est la désobéissance et la rébellion.

Maman a usé du frottoir pour se faire entendre et respecter. A usé nos fesses par ses fessées afin de ramener de l’ordre dans notre foyer.
Nous n’en sommes pas morts et nous ne portons pas de stigmates. Elle avait bien raison car nous étions indisciplinés tout enfant et les trapézistes que nous étions ont eu fort affaire avec elle.

Prendre l’armoire pour tremplin, puis s’agripper au lustre pour se balancer et ensuite tomber sur le matelas ( filet de réception) pour amortir notre chute; n’était pas d’actualité dans une chambre qui mesurait 3 mètres sur 2.

Notre seul protecteur était le dessous du lit en fer ( moula).

Le nerf de bœuf était caché derrière elle lorsque nous dépassions l’heure du soir, l'heure prescrite pour rentrer à la maison. Cela ne nous a jamais tués.

Sans jamais hurler, nous craignons cependant son timbre de voix, elle usait de diverses menaces comme allait se plaindre de nos agissements à papa qui était doux comme un agneau.

Plus tard, vers mes 20 ans, une jeune fille a eu la sordide idée de m’appeler au téléphone alors que je déjeunais.

Maman leva le combiné et la voilà se transformait en inspecteur de police. Un interrogatoire en règle. Qui êtes-vous… ? Qui sont vos parents… ? Quel âge avait vous… ? Etc….Manquait que les empreintes digitales, la taille et la couleur des yeux.

Mon amie ne m’a jamais plus rappelée.

Maman marquait son autorité d’une façon peu cavalière. Après avoir fini, elle me questionna…

’…Ech’qoun el makssoufa e’di… ? ‘ Qui est cette demie portion… ?
‘…Ma future fiancée… !’
‘…Enti khraa fi termic ou thab tokh’tob… !’ ‘…Tu as la merde entre tes fesses et tu veux déjà te marier… ?’ Fin du chapitre.

Mes autres frères étaient logés à la même enseigne. Nous avons compris alors que tout devait se faire à son insu. Et le jour où j’ai reçu des lettres d’une autre amie à Marseille, maman les déchirait après les avoir lu. Ce qui me mettait dans une rage folle.

‘…Je dois tout savoir… !’ C'était l'inquisition aprés celle d'Espagne.

Elle avait ses petites voisines de quartier qui venaient aussi l’informer de nos fréquentations.

Maman jugeait que les filles étaient des sangs sues, des ‘…BLEOUET FI YEDEM SENSLET…’ petites diablesses porteuses de menottes… ! Entendez par là, des filles qui veulent s’accrocher que coute que coute au garçon. Elle n’a jamais trouvé une fille, une copine, à son gout.

Elle jugeait encore que notre âge et nos situations ne supportaient aucune union pour le moment. Donc exit toutes les filles avant que nous ayons 30 ans.

Sur ce point là elle avait raison.
Mes frères étaient étudiants et moi, je m’emmerdais quelque part dans un bureau de comptabilité. Nous étions donc pas prêt pour nourrir une poule bien belle et bien faite.

A 30 enfin, je choisi ma future femme. Plus tard ce fut le cadet, puis le benjamin, puis ma sœur et enfin le dernier. Le rass bou tabiss.

Ce fut pour nous l’entrée dans la galère. Nous avons tout entendu d’elle après nos mariages. Elle qui prenait de l’âge et avec son âge grandissait la paranoïa.

Nous avons combattu toutes les situations contre une maman qui clamait son amour pour nous. Un amour possessif, contraignant, étouffant. Tous les entendus sont passés. Une fois elle est gentille, en parlant de ses belles fille, une fois elle est méchante, une fois vous êtes des PD, une fois ‘…NOMCHI KOBARRA ÂÂLIKOM lorsque arrivait son anniversaire. Ou lorsqu’elle était invité durant les grandes fêtes. Sa présence à table nous donnait des sueurs froides. Et j’usais de moult stratagèmes pour divertir l’assemblée de frères et d’épouses réunis. Et même malgré cela, elle avait tjs un gentil mot pour soulever un tsunami.

Nous vivions par moment l’enfer en sa présence tant son caractère était autoritaire et indépendant. Elle ne savait pas se taire. Sauf que pour dire une connerie à table souvent pour humilier. Parfois, quoique bien rare pour complimenter.

Elle n’avait pas encore compris que nous étions des hommes mariés, père de famille et pour certains d’entre nous grand-père. Nous étions ses petits enfants et à ce titre, elle s’obligeait à nous le rappeler souvent au risque de se voir couper la conversation au téléphone. Elle avait la fâcheuse habitude de nous rabaisser en certaines circonstances.

Plus tard, j’ai compris qu’il fallait la confronter sur son terrain et lui faire comprendre que le temps, de la soumission, est révolu. Elle usait de comédies envers nous, et à chaque fois qu’elle voyait que la réplique ne lui convenait pas, elle haletait et nous parlait de son cœur. Un cœur bien loin d’être cardiaque puisque cela fait 12 jours, qu’elle se trouve dans le coma et que son rythme cardiaque oscille entre 14. 8 et 14/ 9.

Depuis 6 mois, depuis ses diverses hospitalisations, nous avons eu affaire à une autre maman, contrainte à l'oisiveté.

La maladie rend les gens vulnérables, fragiles,soumis, délicats et à cause de celà, maman est devenue la plus adorable des mamans. La plus belle des mamans, la plus tendre des mamans, la plus affectueuse des mamans.

Elle nous étonne encore par son courage. Et toutes les fois que nous allons la voir, nous sommes prit d’un grand frisson. Ce frisson, ce sentiment qui touche notre cœur et fait trembler notre âme et laisse nos yeux larmoyer parce qu’on se dit qu’il n’est pas possible qu’un tel monument soit allongée sur un lit de fortune.

Nous avons fait table rase de ce passé. Nous lui devons bcp de choses aussi. Moi 150 cl de sang, mes frères leurs diplômes et leur situations.

Nous lui devons les valeurs morales qu’elle nous a inculquées. Pas sa force morale et cette volonté à vaincre. Nous ne pouvons jamais l’égaler sur bcp de points.
Nous ses enfants chéris, ne pourrions jamais faire ce qu’elle a entrepris pour nous.


Maman est un Titan, quelqu’un qui ne s’oubliera pas.
Et autant de fois que nous lui demandons pardon à son chevet autant de fois, nous ressentirons plus tard son absence après sa longue vie.

Les enfants sont souvent ingrats envers leurs parents mais nous avons la certitude d’avoir accompli envers elle notre devoir de fils et de fille avec bcp de fierté. Maman n’a jamais manqué de rien. Jamais.

Auprès d’elle nous sommes des nuls, des zéros pointés avec des bonnets d’ânes. Alors pour ceux et celles qui pensent que par moment leur maman les fait chier, pensez à ce mot lorsqu’elle tombera dans un coma profond qui dure et qui nous rend petits très petits devant elle.

Merci MAMAN, nous t’aimons.



hebergeur d'image


Qu'elle est belle et jolie
En caressant ses joues.
Elle sert à tant d'usages
Que rien ne peut l'égaler.

Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
07 novembre 2011, 11:43
YACOUB EL MEGHBOUN.FIN




Fortunée tombe enceinte. Il faut savoir que chez ces gens là, les visites chez le gynéco est impensable. Il laisse la nature a ses caprices et la capricieuse de nature va faire des siennes.
L’enfant né de cette union bénie est handicapée. Il est trisomique.

YACOUB et sa femme sont effondrés mais il assume comme de bons parents juifs. Un calvaire. Les assistantes sociales se suivent et ne se ressemblent pas. Les pauvres sont dépassés par l’ampleur de la catastrophe.

La consanguinité a joué en leur défaveur.

Mais portant surement cet accident de parcours sur le MEKTOUB, il décide de lui tordre le cou à leur façon.

Fortuné retombe enceinte. 9 mois plus tard, c’est un débile qui né. Ce n’est plus une catastrophe mais une tragédie. Malgré ce second coup du sort, il relève une nouvelle fois le défi et deux ans plus tard, ils se disent que peut être, cette fois çi la nature sera plus clémente à leur égard.
Troisième enfant, un autre débile. La tragédie s’est muée en drame incommensurable. Une grande ghzira.
Les services appropriés avaient bien averties les parents, dés leur premier enfant, du danger de récidive mais allez faire comprendre à deux chtecs’ des années 60, le danger de procréer dans de telles conditions.
Comme Yacoub était ancien forgeron, il était naturel que sa tête ‘tebca mlehma’ tête soit plombée ou soudée.

Mais pire encore, le couple voulant briser ce cercle infernale, misant encore une fois sur la compassion de D ieu à leur égard, tente une quatrième tentative et c’est toujours un enfant débile qui né.
Le couple passera son temps à vivre dans la débilité de leurs enfants et sa vie d’un hôpital à un hôpital, de maisons spécialisées en maisons pour enfants handicapés.
Leurs enfants sont encore vivants mais rarement à la maison parce que YACOUB comme son oncle le rabbin AKIBA s’était marié avec une cousine. Une fille débile était née.

Ils n’avaient pas compris que dans la torah, il est interdit d’épouser une cousine germaine au premier degrés.


Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
08 novembre 2011, 10:18
Parmi nous, il se trouve une personne qui a très bien connue maman et bien sur, elle me rappelle en privé des anecdotes.
Je les publierai en temps voulu.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
08 novembre 2011, 10:26
BULLETIN DE SANTE N° 5°

12 iéme jour dans la coma.

Maman à 90 ans 10 mois et 12 jours.

TENSION 13,7/7,80.

TEMPÉRATURE 37°8. Mieux qu'hier.

SATURATION 99.
RESPIRATION 3 Litres.
Alimentation sroubou. sirot d'eau et de sucre mecla mta élli yec'rani.

Dimanche vers les midi alors que j'étais baissé pour relever un journal j'entends une voix '...BEBERT...!' Klit fej'ya mta mout. C'était ma sœur qui rentrait sans que l'aperçoive. Khir iyé loucen tkoumli.


Vous pensez bien que de nouvelles anecdotes sont dans ma mémoire. Je les publierai en temps voulu.

Maman est une femme de gaité et la tristesse, elle ne connait pas.
D'ailleurs, elle me disait souvent '...Si je pars rendre visite à ma mére Meiha, surtout ne pleurez pas et aller vous amuser...!' Je lui réplique '...Au moins n'oublie pas de prendre un billet de retour...!

Cet après midi, j'ai fait un sketch en solitaire en imitant sa voix, pour essayer de la distraire,la réveiller, j'ai eu pour toute réponse un grattement de sa hanche.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
08 novembre 2011, 11:58
Maman, cette cultivée.




Depuis son jeune âge, la seule distraction que maman pouvait se permettre était la lecture.

Ma tante Louise disait d’elle ‘…Raba meghrouma bél kraya… !’ Juron, sa passion est la lecture… !’ Elle lisait tout ce qui lui tombait entre les mains. Elle marchait en lisant et son regard sans doute par pudeur ne quittait pas ses pages de lecture, une façon de ne pas croiser les regards des hommes. Maman était très belle jeune fille. Lorsqu’elle aidait ma tante Louise dans son petit magasin de cigarettes, installé sous les arcades de la rue de France, elle servait les clients tout en lisant un bouquin.

La lecture ne l’a jamais quittée jusqu’à un âge avancé et bien que fatiguée dans ses diverses chambres, elle lisait le journal et s’informait de tout ce qui se passait à l’extérieur.

Elle avait obtenu son certificat d’études avec brio à l’Alliance Israélite ainsi qu’un diplôme de couture. Elle décrocha même un brevet contre l’alcoolisme. Ce petit diplôme encadré et bien en vu, accroché au mur de la salle à manger expira un jour sous les pieds de mon père qui ce soir là était émèche.

Triste fin pour un certificat contre l’ivresse. Papa ne se soulait jamais, mais il était joyeux certains soirs et cela se voyait par la brillance de ses yeux.

Maman connaissait par cœur les fables de la Fontaine et durant ses divers séjours dans les cliniques et hôpitaux, elle aimait les remettre, allongée ou assise au bord son lit, au gout du jour.
Maitre Renard et le Corbeau l’inspiraient beaucoup sans oublier surtout le LABOUREUR ET SES ENFANTS. Etc…

Par contre, elle connaissait les noms et prénoms de grands auteurs mais n’a jamais flirté profondément avec LAGARDE ET MICHARD. Elle a, cependant, survolé durant nos cours de la sixième jusqu’à la seconde certains auteurs des siècles précédents.

Maman avait par contre une très belle diction et une belle écriture, un riche vocabulaire. Elle avait le don d’épater son auditoire très sensible à ses réflexions bilingues, car elle alternait le français avec le judéo arabe. Mes petits enfants étaient surpris par ses récitations et chansonnettes remises à l’ordre du jour dans leurs petites classes.

Ils étaient à son écoute lorsqu’elle parlait de Maitre Renard et du Corbeau.

Maman écrivait très bien, n’oubliez jamais les accents et surtout mettait les points sur les I en toutes occasions. Lorsqu’elle finissait une lettre, elle me demandait de la relire, pas une faute, pas un accent oublié ni une virgule. Elle respectait la langue française écrite. Elle n’oubliait pas les formules de politesses.

Sa culture générale était rarement prise à défaut tant en géographie qu’en histoire ancienne.

Elle jonglait aussi avec le judéo arabe que le français, deux langues qu'elle apprivoisaient à merveille, l’une complétait l’autre, l’autre le judéo arabe venait venait pour souligner une parabole, ou appuyer une maxime de nos pères.

Son judéo… ? Elle le devait à sa maman Meiha, une femme dont la seule culture était inspirée par la sagesse. Une culture pleine de paraboles, de bon sens et de morale.

Maman Haye nous inculquait surtout la culture de la prudence, de la crainte, de la prévention et précaution. Ne jamais s’attirer des problèmes avec les gens d’armes, la justice. Ses maitres mots étaient calqués sur la moral de sa maman ‘….Ye benti kos ou farec ou khélli mél haqac… ! Ma fille coupe court et sépare et laisse de ton droit… !’

Ce leit motiv continuel nous était rabâché assez souvent aussi bien par grand- mère que par maman. Nous avons suivi le conseil à ce jour.

Et nous n’avons jamais connu commissariat ni couloirs de tribunaux.

Sauf une fois à Marseille où l'un de mes frères, pour une question de vélo moteur circulant sans phare, sans frein, sans assurance en pleine nuit sur la Cannebière, s'est vu convoquer au palais de Justice, ce qui a valu au propriétaire et non à l'auteur de l'infraction, victime innocente, une perte de voix devant le Président de séance et à ma mère présente ce jour là et venue spécialement assisté mon frère dans ce grand délit, un évanouissement sur son banc, suite au verdict, 120 frs à l’époque. Elle dira ‘….GHASSRA TÂÂDET…Une angoisse est passée.

Sur le mensonge, maman disait tjs la vérité selon elle. Mais nous l’avons surprise bien des fois la main dans le mensonge et même avec preuves à l’appuie, elle dira que ce n’est pas elle qui a dit cela.
Une force de la nature.


Certains grands et célèbres orateurs d’ici, comme MEYER et Madame, MAMILI absente, l'ont connu dans certaines fêtes, mariages et brit Milah. Une grande chance.

Ils furent enchantés d’avoir côtoyé une dame distinguée, à la palabre facile. Lors de ces conversations où elle aimait parler et critiquer ses enfants, j’allais vite la prendre par le bras, presque en la trainant afin de la remettre à sa place ….assise dans le seul but de raccourcir le thème.

Patricia ici présente est le seul témoin de maman Vicky de cette époque.

Elle sait de quoi je narre.

Parler de ses parents, c’est d’un grand soulagement. C’est aussi les remettre à l’honneur. Ne jamais les oublier. C’est une forme de respect car l’oubli est irrespectueux.

Tout le monde sait, du moins les habitués de Harissa. Com, savent combien j’ai parlé de ma grand mère Meiha. Peu sur mon papa bien que d’une grande générosité et de gentillesse.

Il ne suffit pas d’allumer une veilleuse pour eux le vendredi soir, ou monter au cimetière au jour du souvenir mais de toujours entretenir leur flamme afin qu’elle brille toujours au firmament de notre mémoire. De la pudeur j’en ai que faire, ce qui m’importe le plus et de porter un message à tous ceux ou celles qui ont eu des parents formidables, adorables, merveilleux dans leur genre mais qui hélas rechignent à en parler. Pourtant ils ont des pages et des pages à raconter, à nous émouvoir parce qu’en chacun de nos géniteurs vit une histoire, un vécu qui ne peut s’immortaliser que grâce aux descendants.

Seules les jeunes orphelins n’ont pas eu cette chance inouïe de vivre d’entre leur grande mère, leur père ou leur mère.

En tout état de cause, mes frères et moi restons sereins devant une situation indépendante de notre bonne volonté. Seule la volonté de
D ieu prédomine dans certaine circonstances pénibles. Et nous acceptons avec bcp de gratitude et de respect son jugement divin.

Je suis fier d’oser et de continuer à oser ce que les autres n’osent pas.
Merci.



hebergeur d'image


..
§§§§§§§Quelle est belle et jolie
M'petite maman chérie.

Et tout en la posant sur son lit.
Elle me couvre de bénédictions.§§§§§§


Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
08 novembre 2011, 12:00
brass breitou, racontes nous ses sempiternelles demandes de nationalité francaise ?
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