Bienvenu(e)! Identification Créer un nouveau profil

Recherche avancée

LE PTB ET MOI ZOUZ.

Envoyé par albert 
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
19 novembre 2011, 10:26
MAMAN CETTE GRANDE ÉCONOME.







‘….E’cra lahcheb él ghedoua… !’ Pense à demain disait souvent ma grand mère Meiha à sa fille Haya, ma maman qui entame son 20 iéme jour de grand sommeil. ( Elle a encore ouvert les yeux et elle suivait du regard les auxiliaires de vie qui lui faisait sa toilette.)

Cette réflexion bien d’actualité dans l’ancien temps tient surtout de certaines situations qui, si on ne prend pas garde, deviennent souvent précaires lorsqu’un coup dur arrive. Et si on n’y prend pas encore garde, elle tourne à la catastrophe.

Elle se traduit par ‘….Si tu es aisée aujourd’hui, n’oublie pas que demain la roue peut tourner… !Et que tu peux en pâtir… !’ C’est la fable de la Cigale et de la Fourmi.

Ma grand –mére Maiha ignorait sans doute la morale de cette histoire. Voilà pourquoi elle prévenait souvent maman de ne pas être dépensière mais économe.

Meiha n’avait pas tort parce qu’en 1956, Papa le grand généreux des apéros en tout genre, n’avait pas prévu qu’au lendemain de l’indépendance, tous ses débiteurs, architectes surtout allaient prendre la poudre d’escampette et laisser mon père sur le carreau. D’où sa faillite et donc plus d’argent à la maison.

Les années noires allaient commencer pour nous.

Bien qu’enfant est scolarisé, je m’étais rendu compt que le gouter de la récré par exemple était diminué de sa barre de chocolat Allal. Et puis et surtout, maman nous inscrivait à l’O.S.E( Œuvre de Secours pour l’enfance).

Ma famille tombait dans l’indigence alors qu’auparavant papa se baladait avec ses amis en calèche, le sien, sur la grande avenue Jules Ferry. Son atelier de marbrerie de la rue Navarrin fut liquidé et son magasin d’exposition de la rue BAB CARTAGENE suivi le même sort.

Papa était déclaré en faillite.

Par fierté, il faisait semblant d’aller travailler et maman ignorait cette situation jusqu’au jour où, présentant des signes de dépression, il se mit à raconter ses déboires. Il avoua qu’il n’avait plus de magasin et qu’il passait son temps au jardin du Belvédère assis sur un banc à se morfondre. Il rentrait le soir sans argent.

Les petits cadeaux du vendredi soir et les gâteaux disparurent du jour au lendemain.

La déche avait prit la place de la grande générosité de mon papa DAVID.

C’était sans compter sur les ‘économies’ de maman. Papa n’en savait rien.

Elle en avait car maman prévoyante et surtout attentive aux conseils de la vieille s’était transformé e durant qqs années en ‘petite chapardeuse’. Je m’explique. Lorsque papa rentrait le soir légèrement éméché et qu’il cuvait sa boukha, maman durant la nuit lui faisait les poches. Au matin, une fois dégrisé, papa était surpris de constater de la perte de la moitié de son argent et lorsqu’’il s’adressait à maman le matin, elle lui répétait sans cesse en jurant qu’elle n’avait rien prit. Dans le seul but d’assurer notre quotidien le plus élémentaire.

Meiha rassurait sa fille en lui disant ‘…Certains mensonges sont charitables, ma fille, c’est la vie de tes enfants qui en dépend… !’

Maman était une excellente couturière. Elle avait une machine de marque SINGER et elle confectionnait ses patrons sur du papier kraft. Toutes ses robes étaient faites par ses soins. Elle nous reprisait nos chemises, nos socquettes et tout ce qui pouvait être cousu. Ce qui était un gain d’argent fort appréciable. Cette économie s’imposait à elle.

Prévoyante maman l’était. Elle souffla un jour, une idée à mon papa chomeur, ouvrir durant un été une ‘casse-crouterie’ à la Goulette, pas très loin de chez nous, sur l’avenue F.Rossvelt. En face du POMPON ROUGE tenue par une certaines MADAME LAGARDE. A 60 mètres du célèbre Casino.

Le billard chez BELGACEM était tout juste à coté de cette nouvelle création.

Mais maman n’avait tout l’argent nécessaire pour payer la location et surtout tous les accessoires et l’agencement pour démarrer. Elle s’adressa donc à sa bonne voisine de palier Madame Boccara. Cette femme, la maman de Pierre Boc, ici présent dans FB n’a pas hésitée à lui avancer ce manque d’argent soit 50 DINARS de l’époque. Une famille en OR. Pleine de charité. On ne l’oublie pas Pierre.

Le restaurant chez AYOUCHE vit donc le jour en ce mois de Juin 1957. Ce fut un succès. Trois ans plus tard, le succés était toujours au rendez-vous avec maman derrière le comptoir Nessba à fendre les petits pains pour les garnir de condiments, papa avec son tablier et nous les enfants à servir.

Nous avions un très bon casse croute et un très bon plat tunisien.

Puis nous avons eu l’année suivante CHALLOUM, le faiseur de briks à la main et ensuite un chef Cuisinier HAMDA. Un master chef dans la préparation des complets poissons, grillades etc….Ce n’était plus une gargote mais un restaurant très prisé par notre voisinage.

Le fric rentrait et Madame Boccara fut remboursé trois mois plus tard de son prêt sans intérêts.

En 1960, papa abandonne enfin la casse -crouterie pour se faire embaucher comme patron ( Kabran) dans les ETABLISSEMENTS BOUBLIL NEVEUX ET FILS à Dubosville sous la haut patronage du vieux NANI le papa de SIMON ET DE GUY BOUBLIL. Georges et Nani Boublil mes amis dans FB sont les enfants de GUY. Je les salue affectueusement en passant. Ce sont des gens exceptionnels.

Entre temps, papa ouvrait en 1961, sa seconde marbrerie à la RUE BAB KHADRA. Ce fut le début des années lumière. J’avais 16 ans. A 17 ans, aucun de nous ne pointait à l’O.S.E.


Ma famille avait prit une voie, celle du bonheur. Nous devenions riches. Et bien que riches, nous sommes restés modestes et reconnaissants envers ceux qui autrefois ont donné une grande chance à ceux qui aujourd’hui, hasard de la vie, sont mes meilleurs amis. Les enfants Boublil ignorait ce fait et justice leur fut rendue par moi.

Grâce à la pré@#$%& de ma maman encore ce soir dans son profond sommeil, elle nous a fait sortir de l’ombre pour nous projeter dans la lumière.


Nous avons compris, nous ses enfants que rien n’est jamais gagné d’avance et qu’il faut tjs se mettre en tête que la richesse ne dure dés fois pas très longtemps et qu’ii faut assurer ses arrières.

C’est ce que j’ai fais durant toute ma vie et grâce à son exemple, j’ai su, grâce à D ieu, manœuvrer afin de ne pas tomber dans certains errements.

Celui qui ne prévoit pas l’avenir est un homme ou une femme désinvolte qui courre un risque, celui de se retrouver un jour comme la cigale.


Ne soyez jamais confiants, mais prudents. MEFIEZ-VOUS des jours sans pain.


'...E'li mé yecrach hasséb ghadoua, col em tedbirou...! Celui qui ne prévoit pas ses lendemains, il en porte seul la responsabilité...! MEIHA.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
19 novembre 2011, 10:49
LILIA.

au PTB salle Gabriel.


Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
19 novembre 2011, 10:52
Ce qu'il faut savoir.

Lorsqu'un malade longue durée rentre dans un hôpital, il ne doit pas y rester plus de 45 jours, ensuite il est transféré ailleurs.

Maman est dans ce cas, ce qui revient à dire que si, son profond sommeil perdure, elle sera encore une fois déplacée ailleurs.
La grande joie dans une grande valse.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
20 novembre 2011, 05:14
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
20 novembre 2011, 05:44
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
20 novembre 2011, 05:50
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
20 novembre 2011, 10:54
J'ai fermé les crochets à cause des courants d'air.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
20 novembre 2011, 11:18
Tu as bien fait, remets toi au tricot ca n'a l'air de rien mais ca fait passer le temps.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
20 novembre 2011, 12:04
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
20 novembre 2011, 12:19
Hatte enti BRIDEE...Regarde tes yeux ye japonaise.
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter






HARISSA
Copyright 2000-2024 - HARISSA.COM All Rights Reserved