‘….PAPA ET MAMAN…. Papi…Mamie…!’
Chapitre 2°.
C’est par la première, notre ainée Vicky, que nous eûmes ce grand honneur, comme tant de milliards d’autres au demeurant que nous est revenu le mérite d’être PAPA et MAMAN.
Doris et Valérie ont suivi et nous avons donc entendu triplement, sans jamais compter, des PAPAS ET MAMANS0 à profusion soit dans les rires ou dans les pleurs…’…Papa….MAMAAAAN…..DORIIIS …. ! m’a prit mon crayon…. !’ Et l’autre qui lui répond ‘dem bered, ‘…Tiens tiens ton crayon… !’ Arrêt tes pleurs…. !’
Puis un jour, arrive le second mot, le second personnage qui balaye le rôle de père ou de mère, nous devenons donc deux en un, comme les shampoings, sous le sobriquet de PAPA et MAMAN pour mes enfants…. PAPI BEBERT…PAPOU…MAMIE LINE …. Pour les petits.
Du coup, lorsque ma petite première fille Sharon a prononcé le mot de Papi, elle m’a envoyé balader très loin parmi les vieux et c’est là que j’ai senti l’odeur de la ‘neffa’ (tabac à chiquer) des vieux goulettois assis devant leur porte été comme hiver, monter à mon pif.
Je deviens donc en judéo-arabe BABA Aâjij, (le papa bien aimé).
Ma femme ‘….Mémèti lââjija… !’ dites cela à Evelyne et elle va s’emporter, elle préfère le mot français et basta, moi les deux mais Sharon ne viendra jamais me dire ‘…Yé baba lââ’jije…’Ni elle ni les autres, ne connaissant rien de mon ancien parlé indigène, barbare.
Elle connait bien pkaila, bsal ou loubia puisqu’elle adore les ragouts tunes confectionnés par sa mamie.
Il y a deux semaines, les valises de ma femme à peine posées sur le carrelage qu’elles repartaient pour Jerba.
J’étais donc invité, tant que je ne bave pas encore sur ma chemise, et que je ne salis pas les parois du WC, chez ma fille et là je kiffe tjs sur SHARON. Sans oublier Léna bien sur sa sœur cadette.
Elle a grandi depuis ce fameux jour du 2 Janvier 2004. 10 ans. Je la regarde donc faire. Aller et venir de la cuisine au salon, faire le service tout en regardant sa maman, ma fille, qui me fait des yeux ronds, moqueurs et des petites grimaces….
‘…Sharon ma chérie, je suis très content de toi, je vois que tu es aux petits soins pour nous tous, que tu prends qqs responsabilités, comme mettre le couvert, le choulhan, apporter les boissons, je suis fier de toi… !’
‘…Papi je ne fais cela que lorsque j’ai des invités… ! Sinon d’habitude, je joue dans ma chambre… !’
La douche froide en plein quidouch.
Ma petite fille SHARON, comme bcp d’autres couples, associe le sang tune juif et le sang tune algérien. Ca fait bon ménage tant que le second ne déteint pas trop sur le premier, lol.
Savez- vous pourquoi, je la vois comme une fée… ? Et bien je vais vous le dire, les fées en générale se trouvent souvent aux pieds des sources, or dans son règne de bébé, elle ne dormait dans nos bras ou dans son landau qu’aux bruits de l’eau qui coulent du robinet.
Les chants perdus.
Le père du jeune coucou
N’apprend pas à son fils à chanter.
Comme la grenouille dont l’enfant
Coasse dés son premier cri.
La jeune hirondelle suivra le vol
De sa maman par-dessus les terrasses
Mais jamais, elle ne reviendra
Dans l’ancien bercail du papa.
Le papillon ignore que sa vie
Sera de courte durée.
Il ne pense pas à ce souci
Durant ses heures bien raccourcies.
Le jeune et beau maquereau
Fera son chemin bien seul
Dans les profondeurs de l’eau
Alors la rose sait en quelle saison
Elle doit clore.
Chacun d’eux ne connait pas son destin
Tandis que l’adolescent forge le sien.
Il grandit, espère, vit dans le mal ou le bien
Mais jamais il ne pense à se déraciner.
Mais quand l’heure du départ arrive
Il se dit ‘…Pourtant, je suis bien ici… !’
Sommes-nous bien partout … ?
Les pierres ne le diront pas
Les insectes non plus, ils ne pensent
Ni réfléchissent au temps imparti.
Tel est le sens de la vie.
Cher Bebert,
Ce chabbat j'etais invite chez ma fille Valerie,et les jumeaux qui sont a l'armee, ont tout fait pour se liberer et etre avec nous au kidouch et ne rigolent plus comme avant quand je faisais le kidouch a la Tune, maintenant c'est eux qui le font a la Tune!!!!!!!.
Les deux petits n'ont pas arrete de dire "Saba reste avec nous jusqu'a Chavouot" ils ne voulaient pas que je parte.
Alors tres cher ami, je comprends tres bien tes sentiments avec tes petits enfants.
Rabbi ikhaliem alina. Amen
Hag sameah
C'est naturel, tu sémes et tu récoltes le bien et le bon...RM Yossef...Alias Henri el méjiène.
Picolla Chichilia
‘….Du coté de la PICCOLA SICILIA, les italiens et les maltais adorateurs de la bière et du vin, de la bonne chaire fraiche du poisson en tout genre sentaient la bonne marée de notre pays de cocagne. Ils avaient le monopole du poisson sur les quais de la Goulette. Les cafés mais plus les brasseries étaient fréquentés que par les hommes. Rares étaient les épouses autour de leur table à kif. Les adorateurs du poulpe, des ‘trillias’, des coquillages etc… Sans oublier le bon vin de la bonne treille ont marqué de leurs indélébiles affections, respect et gentillesse ce petit coin de paradis terrestre que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. A la veille du 15 AOUT, jour de l’Ascension et de la sortie de la MADONNE DE TRAPANNI, je leur présente mon profond respect. Sans eux la Goulette se serait trouvée, handicapée d’un énorme apport culturel.
Beaucoup d’entre eux étaient mes compagnons de classe et de jeux.
A Norito, à Buffa Rita, aux deux sœurs MARIE Croce, à Baldaquino, Camilléri etc…Un salut de ma part.
Il y a des vents qui passent et ne laissent pas d’empreintes mais celui dont je vous parle s’inscrit sur tous les murs de nos souvenirs. Et il risque encore de trouver de nouvelles pierres pour mieux soutenir sa fondation… !’
Par Albert Simeoni. Tiré de HARISSA.COM.
Il y avait deux façons pour rejoindre le quartier dit de la PICOLA CHICHILIA de la Goulette, soit en descendant à la station ferroviaire nommée le BAC ou alors par Goulette Neuve.
Le regard du visiteur qui, pour la première fois pose le pied sur l’un des deux quais de ces stations était déjà attiré par le clocher de l’Eglise qui surplombait ce quartier sud de la Goulette.
Ce quartier réservé aux seuls italiens et maltais de notre banlieue, avec ses petites ruelles dallées, enchevêtrées et ses grandes fenêtres aux persiennes à demi closes était la réplique même de ces villages siciliens de la SICILE profonde qui surplombaient les collines et les champs.
Chez eux, à la Goulette par contre, tout était plat et point de pentes raides ni de descentes abruptes.
Les murs aux couleurs blanc pâles, rongées par l’humidité, laissés apparaitre bien des croutes.
Il y avait beaucoup plus d’ombres que d’espaces ensoleillés, au vu de l’étroitesse des rues aux noms grecs ou romains. Seule la grande place de l’église était ensoleillée et les goulettois siciliens, tels des lézards venaient se doraient sur ce parvis qui leur était réservé.
Pour rencontrer ces vieux et jeunes natifs du quartier, il y avait deux moyens soit les rencontrer tout endimanché au sortir de l’église un dimanche matin soit aller à leur rencontre sur les quais du vieux canal en toute saison car les quais étaient leur raison de vivre et leurs balancelles leur subsistance.
J’ai eu la chance de côtoyer des jeunes filles communiées et de sentir à travers ces rues l’odeur spécifique des mets italiens à base de poisson.
La plupart des maisons avaient des escaliers en pierre bien usées, bien sombres, coincées entre deux murs délabrés, point de rampe ni d’appuie et ces portails n’avaient pas de verrous ou de codes digitales. Certaines portes des appartements, souvent en bois massif, donnaient sur rue et je pouvais voir, les maitresses de ces maisons balayer devant leur seuil.
Les balcons sur rue étaient rares sauf du coté du canal et la plupart d’entre eux servaient à l’étendage du linge ou alors de vue panoramique le jour de la sortie de la STE VIERGE..
On pouvait en voir aussi, sur cette fameuse place de l’église ces saillies de béton dans un piteux état, à tel point que les entrailles, poutres, squelettes de fer de retenues bien rouillées, tenaient par la grâce de la Sainte patronne du quartier. Certains rares balcons se sont effondrés sous le poids de la famille
Ce décor typique, s’apparentait aux maisons colorées de la grande Sicile, de la Sardaigne et à toutes ces maisons du bassin méditerranéen tant par l’architecture que par ce mode de vie bien propre aux natifs de ces régions.
Toutes les fois que je visitais tel ou tel quartier durant mes pérégrinations dans ces pays étrangers, je disais ‘…Zut on dirait notre petite Sicile… !’ J’avais l’impression de retrouver des visages connus, surtout celles de ces vieilles femmes aux visages burinés par le soleil et les intempéries. Même fichu, foulard et même mode de vie. Comme si le temps s’était figé au-delà des siècles et au delà des frontières.
Deux spectacles ont retenu mon attention, celui de la sortie de la Sainte Madonne de Trapanni le 15 Aout, jour de l’Ascension une fois l’an et secundo ce spectacle au quotidien immuable de la sortie des balancelles tôt le matin sous la haute autorité du Bou Kornine et de leur rentrée avant la tombée de la nuit, le protocole était qu’elles devaient rentrer vers les 16 heures de l’après midi.
J’avais devant mon regard bien juvénile, ces groupes de patron pêcheurs portant le béret qui discutaillaient sans fin, une fois leur balancelle arrimées aux grosses bites, négociant leur marrée aux plus offrants.
Les tirars( caisse en bois) recouverts de glace concassée qui ne laissait apparaitre que les yeux des rougets, autres merlans non frits et anguilles remuantes.
Les poulpes, rascasses, raies, soles, langoustes etc …..Étaient mieux lotis, ils étaient séparés des autres groupes pour la bonne raison qu’ils étaient destinés aux restaurateurs tandis que les autres poissons, dits populaires, au marché aux poissons.
A la période du thon, vers le mois de Mai Juin, cette chaire très appréciée ne se vendait pas sur le quai en tranches ainsi que sa cousine la bounite mais tjs au marché en entier.
Chaque patron pêcheur avait sa clientèle attitrait qui réservait, dés le départ des balancelles, leur lot de grands et petits poissons.
Lorsque la criée sur les quais prenait fin, les moussaillons avaient pour tache de mettre à quai les grands filets qui seront prit en mains le lendemain par ces vieilles mains, ces femmes veuves habillées tout en noir, aux doigts agiles et calleuses pour repriser les mailles déchirées des filets, ces filets garnis de ronds de liège sur tout leur pourtour.
Qui dit bateaux ou balancelles, dits mécaniciens, peintres, aire de repos pour rafistoler les embarcadères mises sur des trétaux. C’est le carénage, la mise sur cale sous le soleil ou la pluie devant le regard des curieux qui ne se lassait pas de voir ce spectacle aujourd’hui disparu.
Ils discutaient ferme en italien et peu en français. Souvent vêtus d’un tricot marcel noir, la bouteille de bière n’était pas loin, souvent posée sous l’embarcadère dans le frais bien chaud de nos journées goulettoises.
Le quai de l’Amiral Courbet a disparu tout comme les italiens goulettois de la Picolla Chichilia, tout comme ce quartier rénové qui ne porte plus les noms des seigneurs de l’antiquité, mais pour un goulettois de passage, qui passe l’entrée de la Goulette, aujourd’hui goudronnée, il lui impossible de ne pas se rappeler qu’en ce temps là vivait une des plus belles communautés au monde qui a laissé l’écho d’un vécu et des vestiges enfouis sous le sol.
Albert Siméoni. L’enfant de la Goulette.
Le vendredi soir en Aout à la Goulette.
Qu’avaient t’ils de spéciaux nos vendredis soirs au mois de Juillet ,Aout, Septembre….. ? Tel est le sujet qu’un ami me demande de raconter sur mon MP.
Il me demande aussi de raconter les jeux de ballon, le volley, la natation au bloc, les ricochets etc…..
Vastes sujets que je vais essayer de disserter point par point.
Je commence donc par le vendredi soir au mois cités ci-dessus…
Sur les plages tout d’abord, les mamans se faisaient moins nombreuses ce jour là et pour cause de préparation des agapes du chabath.
Certaines d’entre elles le préparaient en deux fois,
les boulettes le jeudi matin avant la plage, elles les fritaient la veille ou le midi et hop dans le congélateur puis le reste le vendredi matin ce qui allégeait tant soit peu ces charges pour s’adonner plus tard à leur farniente favori le bronzage.
D’autres épouses préféraient tout faire le jour même, le vendredi et ainsi elles se dispensaient de plage.
Quant aux hommes, les males, ils répondaient présents à la plage. Leur enfant aussi.
‘….Emilie, tu as fini ton chabath.. ? Voilà ce qu’on pouvait entendre sous les parasols. Une rengaine répétée autant qu’il y avait de vendredi en été.
‘…Il me reste les boulettes à cuire… !Je les ai faites frire hier, rtaht méném, quant à mon couscous, il est fait depuis 8 heures du mat … ! il me reste à couper les salades… !’
Le vendredi soir, le café vert et tous les autres cafés étaient amputés de ces épouses ménagères qui avaient à cœur de préparer la table avant l’entrée du chabath. Et surtout dans l’attente de la rentrée du mari des enfants de la syna. Ce rituel était immuable soit à Khérrédine soit à la Goulette.
Dans les deux petites banlieues, le nombre de lieux de cultes se multipliaient par deux trois ou même quatre fois. Au vu du nombre de familles juives qui estivaient.
L’après chabath, époux et épouses désertaient encore les cafés et préféraient visionner un film ou titiller les cartes sur leur véranda en compagnie de leur voisin.
Les khérèdinois en savent qq chose.
Les goulettois préféraient sortir leurs chaises longues sur le seuil de leur maison pour papoter avec le voisin et tripoter le jasmin à 50 millimes.
Les voitures ce soir là étaient moins nombreuses sur les avenues tandis que la sortie de la Syna de l’Hôpital de la Goulette se faisait en compagnie du grand Rabbin Fraji Uzan z’al, en jebbah et babouche précédait par une dizaine de jeunes et de moins jeunes pratiquants. Bébè Fitoussi son garde corps lui tenait parfois le bras dans la rue afin qu’il ne trébuche pas sur un passouk.
Perso, je suis un mécréant, je n’assistais pas aux offices religieuses car comme chacun le sait en son for intérieur, prier c’est bien mais être hypocrite n’est pas ma tasse de café surtout lorsque des affaires obscures sont venues ternir l’image de ceux que l’on croit être très ‘religieux’.
Je conclus en disant que les boites de nuit ce soir là étaient à moitié vides.
A suivre…
Suite 3°
‘….Ricochés….Ricochés … !’
Mon plat et beau galet
A la grève empruntée
Couleur brique ou satiné
Entre mes doigts, coincé
Tu iras caresser l’onde plate
Qui dort sous le ciel azuré.
Bien loin tu iras porter l’emprunte
De mes doigts, au fond de ton sein
Tu réveilleras ton D ieu à son déjeuner
Et sur ces oreillers d’algues
Tu poseras le message de l’enfant
Qui sommeille en lui.
Par tant de ricochés,
Les ondes en cercle
Font frémir le vague à l’âme
Du fils de la mer qui joue
Sur tes vagues bien reposées.
Du souvenir lointain
Au petit train train
Combien de ricochés
Dans ma mémoire se réveillent,
Surfent encore au fil du temps,
Sans jamais tomber
Dans l’oubli de ma nostalgie.
COULEURS BLEU BLANC ROUGE.
Bcp de mes amis goulettois, n’ont certainement pas vus le drapeau nazi flottait sur la cité. Ou du moins, ils s’en rappellent peu.
Je ne l’ai pas vu. Plus tard, j’ai vu le drapeau tricolore flotter sur les édifices administratifs jusqu’à l’âge de 9 ans, des képis galonnés, et des pompons rouges.
Puis un autre drapeau est venu le remplacer en 56. Le rouge et le blanc avec le croissant.
J’ai donc vécu sous celui çi durant plus de 33 ans.
33 ans durant à vivre dans une cité P.C.S. S Paix..Calme…Sérénité et sécurité. Elle ne l’est plus.
Puis arrive ce jour d’été de 1989 où j’allais vivre sous cet ancien premier drapeau bien connu d’autrefois LE BLEU BLANC ROUGE.
Mon cœur portait donc deux drapeaux. Comme je porte mes organes en double. Sauf pour un seul d’entre eux.
Depuis un certain nombre d’années, un autre drapeau est venu se greffer aux deux autres, LE BLEU ET LE BLANC avec le MAGUEN DAVID. Dans mon cœur angoisse.
Je deviens donc un homme aux TROIS DRAPEAUX.
A droite celui de ma Tunisie, au centre celui de Ma France et à gauche celui d’Israël.
Etrange dilemme qui fait de moi un homme aux trois couleurs.
Il y a parmi nous ceux qui ont décidé de ne plus voir le drapeau du pays de leur naissance, ceux qui aujourd’hui, parmi notre communauté, voit le drapeau français d’un regard bien triste et ceux qui voient le drapeau BLEU BLANC comme celui du départ et de l’ultime espoir.
On a vu des voyous se ‘torcher’ le derrière avec l’emblème de mon pays DE France, le bruler sur des places d’ailleurs alors qu’il a donne et donne encore beaucoup de MAZEL à ceux qui violentent son étendard bien qu’il continue encore, malgré les vicissitudes du moment, à tout faire pour protéger ces citoyens.
On a vu sur la grande place de Tunis, un drapeau nazi brandit…Un drapeau d’Israël foulé au sol au sortir des toilettes d’un aéroport Alors qu’en Israël aucun fanion digne de ce nom soit t’il n’est mis à rudes épreuves….
Faites la différence Messieurs, Mesdames.
D’entre tous ces drapeaux le mien est tricolore ici, bicolore qd je vais ailleurs.
Mais je préfère le blanc de partout.
La Passerelle et l’enfant.
J’avais juste la hauteur
Qu’il fallait pour me pencher
Par-dessus la corde de la passerelle
Faite de lattes remuantes,
De ce pont qui reliait la ville
A l’autre bout du grand espace
Vide. Là où les fusiller marins,
Dans leur mess, se reposaient.
Papa me tenait la main.
Craignant que je tombe.
Je m’agrippais à cette Guimbarde
Et je voyais l’eau verte souillée
De plaques noirâtres de cambouis
Qui stagnaient à la surface dormante.
Quelques algues piégées
Couronnes d’un instant, mortes
Sur le dos des pollueurs.
J’entendais ronronner les moteurs des balancelles
Qui, sans prendre le large, vomissaient par leur ventre fatigué l’huile et le gaz oil brulés.
Mes souvenirs comme l’huile vierge
Remontent à la surface sans tacher
Les images qui dorment dans mon cœur.
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