Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
18 septembre 2015, 03:43
Petite scénette d’autrefois…Chez nous.

Meiha devant son bol de pois chiches…

‘…Yé Hayé, el homs méchouch, chtit chwiyé melh…. !’
( Ma fille, les pis chiches sont fades, j’ai envie d’un peu de sel… !)
‘…El tbib, yé mââ, kallok nakess él mélh… !’
(…Le médecin a dit de diminuer le sel… !’)
‘…Yéjéni ménou el méboul he’dé…. !’
( Assez de lui ce fou… !’)
‘…Yé benti loucen temé gdima khobj, chtit karmouda…. !’
(‘…Ma fille, s’il y a une ‘petite dentée de pain lol, j’ai envie d’un crouton…. !’)

Mon pére sort de son lit…

‘..Yéji rabéc mel chtit ou chtit, enti hablé fi omroc…Loucen mé teméche
Béch tarmi…. ?
(‘…Juron connu, assez de tes ‘ J’ai envie’, tu es enceinte toi à ton âge… ? Si tu es interdite de sel et de pain tu vas avorter… ?’)

Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
19 septembre 2015, 11:55
Un ami goulettois de bonne souche, du fin fond de la Goulette profonde,
Me rappelle le Bowling….De Abou Nawas.

Nous eûmes vent de l’ouverture du coté de Gammarth, d’un lieu de divertissement un espace de jeu, connu aux USA surtout sous le nom très U.S de Bowling.

Situé non loin du célèbre Hôtel Abou Nawas et bien avant Raouad.
Le Bowling de la Baie des Singes eut un succès considérable durant quelques années puis il tomba en désuète, après le départ des jeunes juifs, oublié par tous, les vents de sable ont fini par le ‘ruiner’.

Sa fermeture, est due surtout à la fréquentation d’un nouveau style de personnes plus portées sur la boisson que sur les boules. Ivresse, bagarres etc ...

Bref ‘…l’aribat ‘khem’joué’…Les arabes l’ont pourri ( Je fais noter à certains
De mes amis tunisiens, que cette ‘expression vient d’eux et pas de moi afin d’ôter les doutes sur ma personne.)

Donc au début, toute la jeunesse juive, de Tunis et banlieues, se donnait rendez vous soit les samedis soirs en hiver dans ce hall qui présentait 8 pistes ... !! ou le dimanche après midi.
Nous allions par bandes de 4 ou de 5 et arrivés sur place, nous nous rendions au comptoir pour régler. Ensuite direct au vestiaire pour chausser des chaussures adaptées.

Je vous laisse imaginer ces débuts de lancers….Emportés par notre élan, avec une boule de 5 6 7kgs….Nous perdions parfois l’équilibre et bravo la glissade. Emir, notre ami, portait au poignée, un bracelet en cuir.

Avec le temps, nous avons su maitriser, le strike.

Et surtout frimer devant nos belles jeunes filles.

Ye Jadis…Lol…


Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
19 septembre 2015, 12:46
Flétrissures du temps .

Blessures, cicatrices mal pansées,
Difficile d’oublier notre jeunesse dorée.

Un petit rien me ramène aux abysses
Profondes de ce que nous fumes autrefois.
Des jeunes aux avenirs incertains
Doutes qui s’installent au matin.
Et au loin l’écho d’une sirène de bateau.

Les mouchoirs flottent, oriflammes
Du désespoir, adieux aux trottoirs
Pour ceux qui ont eu le temps.

Au soleil levant, des familles manquaient
A l’appel….En ces belles saisons.
La ville se vidait au couchant.
Le silence s’installe bien ancré
Dans les demeures vides, abandonnées.

Et je restais là, assis sur ma chaise
L’esprit ailleurs presque errant
Pensant à nos amis immigrés.

Ils n’étaient pas des migrants
Mais des partants avec leur raison.
Aujourd’hui absents mais présents
Bien loin.




Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
20 septembre 2015, 02:49
Je m’appelle Albert, les copains m’appellent Bébert, j’ai 18 ans.

Je suis devant le marché centrale de la Goulette en ce dimanche du ……1968.

Il fait soleil chers auditeurs et nous sommes à deux jours de Kippour.
Il est 9 heures du matin.

Une partie du marché s’est transformée en un amoncellement de cages à poules et coqs. Le Mââch’âch s’agite dans leur prison.
Pas loin du boucher Lellouche, Le rabbin Uzan aiguise sa lame, il attend sa première cliente. Derrière lui trois commis, les raya’ché, tous diplômés et reconvertis pour un jour dans le déplumage.

Ils seront dans qqs jours, après Kippour, vendeurs de roseaux et de branches de palmiers. Plus tard à Pâque, badigeonneurs. En été pêcheurs, ou conducteurs de barques, chaouch à la municipalité le matin ou l’après midi, balayeurs ou égoutiers.

Chez nous, il n’y avait pas de sottes gens mais des pères de famille qui voulaient gagner leur vie honnêtement en cumulantn qqs extras.

‘…Bonjour Madame Belhassen alors… ?’
‘…E’weda chrit dje’ji ou béch nââ’tiem él rébi… !’( Voilà, mes poules sont là et je vais le remettre au chohet… !)
-‘..Bonjour ye rébbi, khoud, jit bécri, béch ted’bah’li el khem’ché djijét haché âânic… !’ Tiens rabbin, je suis venue de bonne heure, pour que tu m’égorges mes cinq poules, que ton œil en soit épargné…. !’)

Lui…

-’…Lé tema ââr’bââ, mou narfeq enti dimé tha’ouat Rabec… !’(Non, erreur, il n’y a que 4, je te connais toi, tjs Tu me ‘…CINQUE…’Juron… !’ )
-‘ …Béch nem’chi ,nââ’mel el marché ou bââd ner’jallec fissa… !’ (Je vais continuer mes courses et ensuite, je reviens les prendre rapidement… !)
En un quart d’heure, un attroupement de femmes devant le rabbin qui à chaque égorgement met 3 minutes à passer le fil de sa lame sur son ongle. Rass’ra.

Les ‘deplumeurs’ se grattent de partout et surtout s’énervent sous les quolibets des femmes ‘…Ye Mek’mel…Ounem sred’ki… ? (Et toi le pouilleux où sont mes poules… ?’)

Madame Belhassen, la première venue à 9 heures du mat sortira vers Midi
du marché. '..Chouf yé rebi, mén habch ned'ââlik melle en Kolloc yekhed fik el haq...!'( Excoute rabin, je ne veux pas te maudire, seulement que la justice divine te juge...!')

Ici RADIO ZEMARRA à vous les studios de TV NINO.


Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
21 septembre 2015, 13:03
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
22 septembre 2015, 07:30
Je fus…

Nous fûmes tous.

Des jeunes insouciants avec des parents soucieux.

Quoi de plus naturel et nous voilà aujourd’hui parents et soucieux.
Nous étions des jeunes pas armés pour la vie d’adulte.

Nous comptions sur nos parents et eux comptaient sur nous
Pour plus tard.

La chaine continue, elle ne s’arrêtera pas tant qu’il y aura des pères
Des mères, des mémés et des pépés. Lorsque ce petit monde s‘en va
Ils restent nous. Puis, elle continuera après nous, c’est le cycle de la
Transmission.

Tiens à Kippour, j’étais souvent assis prés de papa David à la syna, je faisais souvent semblant de prier. Plus tard, Papa croyait que je lisais alors que je regardais les petites voisines installées au balcon de la SYNA en pleine séance de Aâmida. (dialogue avec D ieu) Comment voulez vous qu’il reconnaisse ma voix alors qu’elle n’était pas très religieuse et que les stentors l’étouffaient… ?

A Kippour D ieu pardonne…70 ans qu’il me pardonne à la fin il doit se dire
‘…Bon, il ne prie pas mais il fait tout avec son cœur.. !’ Bel argument.

Bref, je rêve d’un kippour où mon petit grand fils sera assis prés de moi dans une syna de louba…là, A chem me le permettra.

Aujourd’hui, je fus, en ce moment je suis un peu myope,
Clopinant légèrement, dimanche, j’achète une canne.

Allez Rabi mââkom ou en challah kol’kom lab’ess…Amin.


Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
25 septembre 2015, 03:10
Je n’ai connu qu’une seule synagogue dans mon bled, celle qu’on appelait

LA SYNAGOGUE DE L’Hôpital.

Il y avait un balcon pour les femmes et les enfants.

Elle pouvait contenir jusqu’à 500 personnes.Lors du birkat ‘amazone’
Bien plus puisque, par manque de places, cela se passait dans la rue.
Nos kippours étaient souvent marqués par qqs incidents bien amusants.
Le bedeau, tjs le même, avait pour mission de passer parmi les fidèles
Pour vendre bénédictions et seffer tora.

Il y avait une arrière cour dans ce lieu de culte, un espace d’air où chacun pouvait se reposer et se détendre. Les enfants venaient aussi s’y amuser au grand dam du rabbin et des fidèles à cause du bruit qu’ils faisaient….

Souvent qqs fidèles, vêtus en taleth se promenaient dans les rues adjacentes où bien Allaient rendre visite aux autres lieux de culte, qqs brasseries étaient converties ce jour là en lieu de prière.

A suivre…

Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
26 septembre 2015, 10:22
Les enfants du Kippour. Goulettois.

Tous les papas ne manquaient pas l’occasion de faire venir leurs jeunes fils
A la syna durant Kippour. Un devoir initiatique. Ils portaient tous une kippa. Un taleth factice qui leur donnait l’illusion d’être adultes.

Certains étaient assis sur les genoux de leur père, d’autres assis à coté
Serrant d’entre leurs paumes ce coing couleur brune et parfumé au ‘Clou de Girofle’.
Sagement assis au début, ils éprouvaient plus tard l’envie d’aller jouer dans cette arrière cour.

Lorsque le papa était pressenti pour monter à la téba, ils regagnaient leur place et là, debout, ils attendaient bien sagement, l'air figé, le retour du papa qui posait sa main sur leur petites têtes, bénédiction oblige.

L’enfant de Kippour enfant roi était considéré comme le porteur de la continuité.

Il l’est encore et le sera toujours, et en France ou ailleurs, il devient de plus en plus respectueux des traditions.

Sans parler des filles qui ont acquis leur titre de religiosité ce qui n’était pas le cas à la Goulette.

A Suivre…..


Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
26 septembre 2015, 12:10
PHOTO JARDIN AVENUE DE PARS.
Pièces jointes:
RUE DS BORDEAUX.jpg
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
27 septembre 2015, 00:41
La syna de l’Hôpital à la Goulette.

J’ignore son âge mais je sais où elle se situe.

Je la connais par cœur, dans les moindres détails.
C’est là bas que j’ai appris à lire la torah avec mes amis de quartiers.
Je devais avoir 10 ans.

A qqs mètres de l’entrée, une table à gauche, le pupitre du rabbin qui siégeait à temps partiel ; assis sur un banc qui pouvait recevoir trois personnes. Les accoudoirs se terminaient par une boule. Boule qui de temps à autre sortait de son gaine.

Puis la chaise de l’élève placé à droite du rabbin.. Sur la table un petit amoncellement de livres et surtout bien en évidence le bâton du rebi…Le mot ‘Racha’ revenait souvent entre les lèvres du rabbin Dalloula.
Au centre de la salle, à mis chemin entre la sortie et le Yé’hal, la teba, l’autel qui recevait les seffer tora lors de la célébration des yom tov et du samedi matin. Le Yé’hal avait deux portes avec comme gravures deux Maguen David . A droite et à gauche De celui çi deux kandils suspendus à des chainettes. Ceux dédiés à RABI HAI TAEIB LO MET et à REBI …(oublié.)
Sur les cotés latéraux, étaient cloutés les portes-kandils des défunts. Tjs en bois et de diverses formes.

Les mèches ( ftilét) baignaient dans l’huile, elles étaient rallumées tous les vendredis soirs bien avant l’entrée du CHABATH par le gardien, bedeau qui logeait avec sa femme dans sa bitta située à droite de l’entrée principale.
Au centre de la syna, un grand lustre, sur les cotés latéraux, des lampadaires suspendus qui furent remplacés par des néons muraux.
Là encore, tjs sur les cotés latéraux, et tout autour du périmètre, adossé aux murs, le grand banc, qui pouvait recevoir deux cents personnes en séance plénière.

Au centre deux bancs qui se faisaient face, ils pouvaient recevoir 5 ou 6 personnes selon mensurations. Si Deidou le quincailler venait à s’asseoir, une seule personne à ses cotés.

Encore deux autres bancs dés l’entrée, tous avec accoudoirs se terminant avec des boules.

Toutes ces assises en bois rustique étaient de couleur marron clair.

Là encore après l’entrée, à droite et à gauche deux vieilles armoires aux portes branlantes.

Fermées par un cadenas. Ces deux armoires en bois rustique étaient si gonflées, que pour peu livres taleths, kippas etc pouvaient d’un moment à l’autre faire exploser les deux battants, mais comme nous étions dans une syna, le miracle de l’explosion n’a pas eu lieu. Il se renouvelait tous les ans.
La teba, l’autel en bois vernis couleur marron, était ceint par une série de bougies électriques, sur 12 ampoules 15 VOLTS trois ont eu la vie longue. Pour les autres le ITGADEL.

Le parquet de ce premier était fait de lattes si usées que de largues interstices laissaient apparaitre le sol en marbre d’où que de temps en temps, nous échappions à la vigilance du rabbin pour aller jouer à la hoffra, sans le sous mais avec des bouchons de coca cola.

Il y avait quatre piliers de soutènement d’environ 0, 45 cms de coté et 8 m 50 de haut.

Lors des grandes affluences, une chaise venait s’adosser aux deux piliers qui se faisaient face.

Le sol était en marbre blanc veiné de Carrare. Dalles de 60 X60.
Pour accéder au balcon des femmes, un étroit escalier à gauche de l’entrée
les femmes devaient passer par devant les wc dont la porte était souvent ouverte.

Le balcon était ceint par un garde fou en bois ciselé qui, par moment, pouvait céder sous le poids des dames, elles posaient leurs coudes sur la rampe.

Notre syna était aussi humble que nous le fumes, pas d’ornements pontificaux, ni tableaux de valeur.

Qui auraient pu attirer les convoitises de qqs maffieux étrangers de passage. Aucun portrait de rabbins. Pas de candélabres, une seule mezzouza en bois, clouée sur le chambranle droit de la porte d’entrée.
…LE HE’YAL était protégé par une enceinte en fer forgé, avec deux maguen DAVID en son centre.

Pour y accéder il fallait escalader trois marches, à droite et à gauche.
Lors de très fortes pluies, dans les années 78/79 , le plafond de la syna sombra corps et biens entrainant dans sa chute celui des voisins. Leur maison fut remise à neuf.

La nouvelle syna, reconstruite sous les décombres de l’autre, est la réplique même de l’ancienne à qqs nuances prés.

Les knedéls ne sont plus allumés à l’ancienne mais porte en leur sein une veilleuse electrique, c’est papa Deidou z’al qui me l’a dit.

RABBIN qui officiait REBI BELHASSEN. z'al

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