Voila comment, pour une poignée de dollars d'économisé sur un vrai tracking GPS, on perd 255 millions de dollars, sans compter tout le reste,,,
[ www.liberation.fr]
Humbert GURRERI
UN SICILIEN A TUNIS
Histoire d’une famille peu ordinaire
[ harissa.com]
COURS DE FINANCE INTERNATIONALE ALTERNATIVE à GOLDMAN-SACHS & Co : écheance 2018
Nous sommes en Irlande, dans le crachin matinal d'un jour d'automne dans un petit bourg humide. Les rues sont désertes. Les temps sont durs, le pays est très endetté, tout le monde vit à crédit.
Arrive un riche touriste allemand. Il arrête sa belle grosse voiture devant le seul hôtel de la ville et il entre.
Il pose un billet de 200 euros sur le comptoir et demande à voir les chambres disponibles afin d’en choisir une pour la nuit.
Pour 200 euros, le propriétaire de l'établissement lui donne toutes les clés et lui dit de choisir celle qui lui plaira.
Dès que le touriste a disparu dans l’escalier, l'hôtelier prend le billet de 200 euros, file chez le boucher voisin et règle la dette qu'il a envers celui-ci.
Le boucher se rend immédiatement chez l'éleveur de porcs à qui il doit 200 Euros et rembourse sa dette.
L'éleveur, à son tour, s'empresse de régler sa facture à la coopérative agricole où il se ravitaille en aliments pour le bétail.
Le directeur de la coopérative se précipite au pub régler son ardoise.
Le barman glisse le billet à la prostituée qui lui fournit ses services à crédit déjà depuis un moment.
La fille, qui occupe à crédit les chambres de l'hôtel avec ses clients, court acquitter sa facture chez notre hôtelier qui pose le billet sur le comptoir, là où le touriste l'avait posé auparavant.
Le touriste Allemand redescend l’escalier, annonce qu’il ne trouve pas les chambres à son goût, ramasse son billet de banque et s’en va.!
Personne n’a rien produit, personne n’a rien gagné, mais plus personne n'est endetté! Du même coup le futur semble beaucoup plus prometteur.
C’est ainsi que devraient fonctionner les plans de sauvetage au profit des pays en difficulté. Au lieu de cela on monte des usines à gaz qui plument tout les monde sauf ceux qui tirent les ficelles derrière la scène!
Cette petite histoire pour vous dire qu'il ne faut surtout pas avoir fait l'ENA ou Harvard Business school. Il suffit d'un peu de malice et de common sense. Je suis sûr que nous regrettons tous Thomas Paine et nombreux sont ceux qui haïssent Hollande et ceux qui lui ressemblent de près ou de loin!!
Un moment Dreyfus en France?
Au cours des dernières années, des actes antisémites ont été perpétrés qui témoignent, tant par leur ampleur que par leur répétition, de transformations profondes de la société française. Plus que toute autre manifestation de la vulnérabilité et de la précarité, l'antisémitisme devient l'exutoire facile des phobies sociales. Aujourd'hui l'antisémitisme verbal d'un M'bala M'bala est considéré comme faisant partie du répertoire de l'humour, et ne semble pas pouvoir être arrêté. Conjugué à cet antisémitisme, l'antisionisme semble de bon aloi dans des milieux académiques et universitaires enclins à défendre la cause palestinienne tandis qu'est oublié le passé de la France coloniale.
Au nom de l'universalisme républicain, peu d'universitaires s'aventurent à parler d'une vague antisémite, alors que la France a connu trois événements tragiques ces deux dernières années. Que ce soit l'assassinat sauvage d'Ilan Halimi, la tuerie de l'école Ozar Hatorah de Toulouse par Mohamed Merah ou plus récemment celle du musée juif de Bruxelles, ce sont des juifs qui sont tués, parce que juifs. À cela s'ajoute une atmosphère délétère qui plombe la vie de milliers de juifs pratiquants qui osent à peine s'afficher comme tels dans la rue, au risque de se faire attaquer sauvagement.
A propos d’une douzaine de rougets.
A mon Ami Umberto Gurreri.

Écrit par Humbert Gurreri
Cela aurait pu se passer dans les années 50. Il s'agit ici d'une scène de la vie tunisienne, mettant aux prises deux commères siciliennes avec un arabe vendant du poisson. Intervention d’un agent de police (corse).
Il faut noter que la traduction est précédée d’un (T)qui permettra aux "non initiés" de comprendre les discussions des personnages.
L’arabe est installé rue El Karamed (1), et arrose de temps en temps, ses poissons en criant :
« bella triglia vivi, heï !...Aou l’khout freschk…ya baba !... Ber khis!..ber khis!..ya oueldi »
(T) jolis rougets vivants ( en sicilien) hé voilà du poisson frais… mon père !.. excellent!... excellent !... mon fils (en arabe) »
Deux siciliennes, Donna Soussida et Dona Peppina, en quête d’achats s’arrêtent devant le marchand.
Donna Peppina s’adressant à sa commère (2):
« Donna Soussida…Ah ?… taliaté ca sounnou bèddé sti pichi ca coura bedda tissa…»(3)
(T) (*) :« Madame Soussida…Ah ?... regardez, ils sont vraiment beaux ces poissons ils ont la queue bien raide…(en sicilien)»
Donna Soussida :
« Coummarè mia… ma, qui vi parènno frisqui ? »
(T)«ma chère commère…mais est-ce qu’ils vous semblent frais (en sicilien) ? »
Donna Peppina :
« N’ca sa sounnou frischi ?... Bedda Matré !..noun vous rissi ? taliatè tchi la coura…iènè quiou tissa qua quidda dou chèco di mastro Pèppè »
(T)« Quoi s’ils sont frais ?... Bonne Mère!...ne vous l’ai-je pas dit ? regardez leur queue… elle est plus raide que celle de l’âne de maître Pèppè (en sicilien)»
Donna Soussida :
« N’ca…vérèmo stou moro quouanto n’è vouolè : (interpellant l’arabe) Ya(4)…Ya… »
(T)« Bon…voyons combien cet arabe en veut ?(en sicilien) : (interpellant l’arabe) Eh…Eh… »
L’arabe :
« Ha ?...Ch’noua ? »
« Ha ?...qu’y-a-t-il ?(en arabe) »
Donna Soussidda :
« Ya ?...A quouanto sti pichi ?.... Ah! Ya?... Goulo…. Kaddèchè? »
(T) « Eh ?... Combien pour ces poissons(en Sicilien) ?.... Ah! Eh?...dis-moi…. Combien (en arabe)? »
L’arabe :
« Cosa volè…. Biclou(5) ?.... ou grandi ? »
(T) « lesquels veux-tu….petits ?....ou grands (en sicilien avec des fautes de prononciation)? »
Donna Soussida (montrant les petits) :
« Quisti… Quisti cà ! »
(T) « ceux-là… ceux-là (en Sicilien)! »
L’arabe :
« Quisto ?....Setta frank…. Dezzina !... »
(T) « celui-ci?....Six francs….La douzaine (en Sicilien avec une faute de prononciation) !... »
Donna Soussida (sursautant):
« Quouantou? »
(T) « Combien? (en Sicilien) »
L’arabe (s’impatientant) :
« Ch’noua quouantou ?... Ma tefem’chi ? Got’lek setta frank dezzina, ya ras-el-brel !... »
(T) « Quoi (en arabe) combien ?(en Sicilien)... Tu ne comprends pas ? Je t’ai dit six francs la douzaine, espèce d’âne !... (en arabe et en sicilien) »
Donna Soussida (stupéfaite) :
« sette franqui à doudzzina(6) ?... Bedda matrè ! Taliatè, taliatè, pitchiottè…Mèguio, què n’accatamo n’ou beddou matsou di sparachèddè… »
(T)« six francs une douzaine ?... Bonne mère !regardez, regardez les amis…Il vaut mieux que nous achetions un joli bouquet de broccolis… (en sicilien)»
Donna Pippina (s’adressant à sa commère) :
« Ma, coummarè mia…,ou nou sapiti commo aviti à farè qui mourisqui ? Dichitichi qua vi lassa pi tri franqui…Aspèttatè qua tchi lou riccou io (s’adressant à l’arabe) : Ya ! Ya !...Moghamèddè(7) ! Ah ? mi lassi sti pichi pi touleta(8) franqui ? »
(T)« Mais chère, commère …,vous ne savez pas comment vous devez faire avec les arabes ? Dites-lui qu’il vous les laisse pour trois francs… attendez je vais lui dire moi-même (s’adressant à l’arabe) : Eh ! Eh !...Mohameddè ! Ah ? tu me laisses ces poissons pour trois francs ?(en sicilien)»
L’arabe (énervé) :
« Ch’noua ?...Eddè tleta franqui ?... Cherr !... in endinomok !... »
(T) « Quoi ?...Cà trois francs ?... Cherr !... la putain de ta mère !...(en arabe) »
Donna Pippina (tenace) :
« Aïa…Moghamèddè ! Noun t’incatzzarè à cousi presto…Aïa ? »
(T) « Allez…Mohamed ! Ne te fâches pas si vite…Allez ? (en sicilien)»…
L’arabe :
« Vaï ! Vaï !....gotlek…
(T)« Va-t-en !Va-t-en ...je t’ai dit(en arabe)… »
Donna Pippina (sans se départir de son calme) :
« Aïa, moulia…. Ti rouniou tri franqui ou noussou… »
(T) « Allez, s’il te plaît…. Je te donne trois francs (en sicilien ) et demi… (en arabe)»
L’arabe (énervé) :
« Barra….Yatik bâk’là !...
(T)« Fous le camp….tu as…. !(en arabe) »
Donna Pippina (qui n’a pas compris l’injure) :
« Baccala ? …Baccala ?...Quistou baccala ? Ma qui si, foddo ? Ma qui si,Maboullou(9) ? Quisti triquiè sounnou…qui mi coun’tè di baccala »
(T) « Morue ? …Morue ?...cà de la morue ? Mais tu es fou(en sicilien) ? Mais tu es fou(en arabe) ? ça ce sont des rougets…qu’est-ce que tu me parles de morue(en sicilien) »
L’arabe (s’impatientant) :
« Aïa Aïa ! Yezzi mel t’menik ! Setta frank dezzina, fem’t ? Si voï, brin’di…Si non voï lassa. Ou ma t’kassernichi rassi… »
(T)« Allez allez ! Ca suffit va te faire foutre!(en arabe) Six francs la douzaine(en sicilien)tu as compris(en arabe) ? Si tu veux, tu prends…Si tu ne veux pas tu laisses(en sicilien avec des fautes de prononciation)Et ne me casse plus la tête (en arabe)»
Donna Pippina (tenace) :
« Sentè Moghamèddè…Mi lassè pi tri franqui i dourrichi souoddè ? »
(T)« Ecoute Mohamed…Tu me les laisses pour trois francs et douze sous ?(en sicilien) »
L’arabe (décidé) :
« Noun…Noun…gotlek » ; (aspergeant ses poissons, il crie) : « Bella triglia vivi, hei…Aou l’khout freschq…Ya Baba !... Achkoun ma ïelcol’chi ?... Bella triglia vivi… »
(T) « Non…Non…je te l’ai déjà dit(en arabe) » ; (aspergeant ses poissons, il crie) : « Beaux rougets vivants(en sicilien)he …. J’ai des poissons frais…Mon père !... Pourquoi n’en mangeriez-vous pas (en arabe)?... Beaux rougets vivants…(en sicilien) »
Donna Pippina (revenant à la charge) :
« Aïa, Moghamèddè, a coussi mi faï ? Ma piqui, ah ? A coussi mi voï fare’ irrè ? …Mi voï lassarè à voghia di pichi ? Aïa Moghamèddè, t’habbo abba franqui mènou quamessa souddè ? »
(T) « Allez, Mohamed, Pourquoi tu fais comme ça ? Mais pourquoi? Ainsi tu veux que je m’en aille ? …Tu veux que je reste avec une envie de poissons ? Allez Mohamed, tu veux quatre francs moins cinq sous ? (en arabe et en sicilien)»
L’arabe (se fâchant pour de bon) :
« Pouh ! (9) !... In en dinomok !...Ti barra, ya kh’râ! In en din’l’babour(10) li jaïbek…Vaï, vaï…miliou mandgia l’babalouchi… »(11)
(T) « Pouh !... la putain de ta mère !...Fous le camp espèce de merde! Maudit soit le bateau qui t’a amené ici…( en arabe) Va, va…il vaut mieux que tu manges des escargots…(en sicilien) »
Donna Pippina (commençant à se fâcher) :
« Cou ?...Io babaloucha? »
(T) « Qui ?...moi escargot? (en sicilien)»
L’arabe : « Si… tou babaloucha… »
(T) « Oui… toi escargot…(en sicilien) »
Donna Pippina:
« Aïa, ya.. Sent’sa ansourtarè saï ? Masseno…virè, qua ti rounio oun tinboulounè nou moussou, qua ti fatssou ou nassou commou oun piparèddou… »
(T)« Allez, dis ya . N’insultes pas parce que tu sais ? Sinon je te file une beigne sur le museau, et je te mets le nez comme un poivron …(en sicilien) »
L’arabe :
«Qui ? tou ?... »
(T) «Qui ? toi ?... (en sicilien) »
Donna Pippina :
«Si !... io…. Qui ti pare qua mi scanto ? »
(T) « oui!...moi…. Tu crois que j’ai peur ? (en sicilien) »
L’arabe (perdant toute mesure) :
« Vaï, vaï la casa, vaï ! Ouaillaï l’adim… toâ n’ahiloun din’ommo ! »(12)
(T) « Vas-t’en chez toi, vas-t-en (en sicilien) ! Je jure sur dieu… et je te dis putain de ta mère (en arabe) ! »
Donna Pippina:
« A tia n’endin’omoko, gran petsou di ch’quiffioussou ! »
(T) « A toi putain de ta mère(en arabe) espèce de mal appris (en sicilien) ! »
L’arabe :
«In en din bouk, ya bez’rà !. »
(T) «Putain de ton père, femme vulgaire(en arabe) ! »
Donna Pippina:
« N’en dinouboukkou à tia et quiddou da fitoussa di to nana! »
(T)« Putain de ton père (en arabe) à toi et à ta salope de grand-mère(en sicilien) ! »
L’arabe :
« Ti barra, ya kh’ra. »
(T) « fous le camp, merde. (en arabe) »
Donna Pippina:
« Ch’quiffioussou ! testa ‘fachatta ! (13)»
(T)« Mal appris ! tête enveloppée »(en sicilien)
L’agent de police corse Batistacciou, de service place de la Bourse, attiré par les cris s’approche :
Batistacciou :
« Hé, là ! Hé, là ! Vous avez pas fini, miseriacce ! de faire tout ce scandale sur la voie publique ? Vous criez là tous les deux, quasiment, comme si y avait le feu à la municipalité ? Voyons, qu’est-ce qu’il y a ? »
L’arabe :
Tiens, regarde (en arabe), Monsieur le Policier…je jure sur ta tête que cette italienne m’insulte… »(en sabir avec une base de français)
Donna Pippina (l’interrompant) :
« Non, Monsieur non ce n’est pas vrai, Monsieur le Policier, ce n’est pas vrai !...Cet arabe m’a insulté, pourquoi… »(en sicilien)
Batistacciou (coupant court) :
« Bon ! Bon ! ça suffit !... »
(1)La rue El Karamed est une rue qui se trouve au début des souks , on y trouve quelques échoppes d’alimentation, notamment la rôtisserie de merguez et d’abats d’agneau la plus connue et la plus réputée de Tunis.
(2 )Les Siciliens sont en général très croyants, le baptême est un acte important, le parrain ou la marraine sont souvent un voisin, une amie proche ; par cet acte une très grande intimité se crée et demeure. Dès lors la famille du baptisé et le parrain ou marraine se donne du compère, ou commère.
(3) Pour ces dames siciliennes, la référence pour marquer la fraîcheur, c’est lorsque le poisson est raide et forme un arc de cercle, posé il a la queue en l’air.
(4) ‘Ya’ est en arabe un mot clef pour interpeler quelqu’un.
5) Confusion du P et du B dans la phonétique arabe.
(6) Douzaine : l’arabe prononce de manière erronée, mais cela n’empêche pas la compréhension et le dialogue de se poursuivre.
(7) Quand un sicilien s’adresse à un arabe il lui donne toujours le prénom de Mohamed, car c’est le prénom le plus courant parce qu’il est dérivé du nom du prophète. Cet état de fait est tacitement accepté par tous, même si ce n’est pas son prénom.
(8) Le trois en arabe est repris avec la phonétique italienne
(9) le mot fou est dit en sicilien , puis en arabe (légèrement sicilianisé, (la répétition le rend plus percutant).
(10) Les siciliens sont souvent traités de mangeurs d’escargots, ce qui équivaut à une insulte telle que misérable, pauvre ou va-nu-pieds (car les escargots ne s’achètent pas)
(11) Les arabes n’ont jamais admis leur statut de colonisés, dès qu’un conflit avec un européen survient, la référence à la colonisation est tout de suite exposée.
(12) l’insulte peut paraître gravissime dans la traduction française, toutefois très fréquemment utilisée, elle perd de sa force.
(13) les femmes arabes portent le voile, les hommes la chéchia, les siciliens en parlant de tête couverte ou littéralement de tête enveloppée soulignent de manière négative, équivalant à une insulte, la caractéristique vestimentaire de la communauté arabe.
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La scène à laquelle nous venons de participer, est sans doute burlesque et cocasse, mais peut-on imaginer une pareille scène aujourd’hui, avec de telles expressions et de tels mots ; à l’heure où les différentes sensibilités ethniques sont d’une susceptibilité à fleur de peau, de tels dialogues paraîtraient totalement incongrus. C’était pourtant le théâtre de la vie quotidienne à Tunis, que Kaddour Ben Nitram avait su capter et restituer mieux que quiconque.
Les insultes fusent, et même si dans certains milieux populaires, ces propos correspondent à une certaine façon de s’exprimer, ce langage très coloré et très fleuri, n’est pas étranger au cosmopolitisme de la Tunisie des années 50.
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