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Barack Obama serait-il le Messie ?

Envoyé par mena 
Barack Obama serait-il le Messie ?
19 février 2008, 22:30
Barack Obama serait-il le Messie ? (info # 012002/8) [Analyse]

Par Sébastien Castellion © Metula News Agency

Qu’il gagne les élections présidentielles ou qu’il les perde, le succès du sénateur Barack Obama dans la campagne Démocrate américaine est le plus important phénomène politique de l’histoire américaine depuis la victoire de Ronald Reagan en 1980.

Obama fait la course en tête pour remporter l’investiture du parti Démocrate ; les sondages, à ce stade de la course à la Maison Blanche, le donnent gagnant face au candidat Républicain John McCain. Cette percée laisse perplexe les commentateurs Républicains, qui étaient encore certains, il y a quelques semaines, de devoir affronter Hillary Clinton. Malheureusement pour eux, le principal angle d’attaque qu’ils ont adopté pour l’instant sera sans doute inefficace face au Sénateur de l’Illinois.

Les critiques Républicaines peuvent être résumées comme suit : Obama parle bien, très bien même, mais son programme politique est mince et, lorsqu’on peut l’identifier, plutôt inquiétant. Sur de nombreux sujets, il a montré son inexpérience et sa naïveté. Ainsi, il annonce un retrait rapide d’Irak, c’est-à-dire une victoire d’al-Qaida et une défaite du gouvernement démocratique d’Irak, et déclare qu’il souhaite rencontrer Mahmoud Ahmadinejad. Puis il tente de rectifier le tir, en annonçant qu’il n’hésiterait pas à venir combattre al Qaida sur le territoire pakistanais … c’est-à-dire à envahir un pays allié.

Sur les questions économiques, les idées d’Obama sont nettement à la gauche du centre politique américain. Il est résolument hostile aux grandes entreprises, veut remettre en cause les accords de libre-échange des Etats-Unis et propose de fortes augmentations de la dépense publique, donc de fortes augmentations d’impôts : augmentation des minima sociaux, des centaines de milliards de dollars de dépenses pour améliorer les infrastructures et développer des programmes environnementaux.

Mais surtout, Obama passe trop peu de temps à dire ce qu’il va faire, et consacre trop d’énergie à parler en termes vagues d’ « unité », d’« espoir », de « changement » et autres slogans sans contenu. Il lui arrive trop souvent de se lancer dans une rhétorique qui fait plus penser à l’avènement des temps messianiques qu’à un programme politique : « Nous sommes nous-mêmes ceux que nous avions attendus… Nous sommes l’espoir de l’avenir… Nous pouvons refaire ce monde à l’image de ce qu’il devrait être… devenir un hymne qui guérira cette nation, réparera le monde et rendra notre époque différente de toutes les autres ». Espérons qu’il se reposera le septième jour.

L’ennui, c’est que ces critiques Républicaines – assez largement fondées – ne semblent avoir aucun effet sur l’électorat. Si McCain veut gagner en novembre (et s’il est bien confronté à Obama), il ne pourra pas se contenter de cette ligne d’attaque.

Trois raisons profondes, plus fortes que tous les arguments Républicains, jouent en faveur de l’actuel favori Démocrate.

La première raison est que la majorité des Américains estime que la guerre contre le Djihad international, en général, et la guerre d’Irak, en particulier, ne sont plus aussi urgentes qu’au début de la décennie. Cette perte d’intérêt est le résultat direct des succès de George W. Bush. Il n’y a pas eu de nouvelle attaque contre l’Amérique depuis bientôt sept ans ; al-Qaida a été gravement affaiblie en Irak. Pour beaucoup d’Américains, il est donc temps de passer à autre chose. Alors, pourquoi pas un programme massif de renforcement des infrastructures ? Après tout, c’est vrai que les routes et les ponts du pays sont en mauvais état…

Et si vous objectez que la politique étrangère d’Obama sera présentée par les djihadistes comme une défaite américaine, et que cela renforcera les extrémistes au sein du monde arabe, bien des Américains vous répondront que tant que les djihadistes ne peuvent pas attaquer l’Amérique, le caractère plus ou moins extrémiste des sociétés arabes est le problème des Arabes – pas des Américains. Obama peut bien perdre la guerre d’Irak et réduire les crédits militaires, mais il ne pourra pas démanteler, à lui seul, en quatre ans, la capacité de l’Amérique à se défendre face à un ennemi qui a subi, depuis sept ans, de graves revers.

La deuxième raison qui joue en faveur d’Obama relève de la pure politique américaine. Après l’élection de George W. Bush en 2000 – gagnée par quelques centaines de voix en Floride, alors que son adversaire avait obtenu plus de voix que lui à l’échelle du pays – les Démocrates ont abandonné le ton généralement consensuel et modéré de Bill Clinton pour un style haineux jusqu’à la démence. Bush était le mal incarné, ou, pour reprendre les expressions de divers Démocrates de haut niveau, « un misérable raté ». Les théories les plus paranoïaques – Bush était prévenu à l’avance des attentats du 11 septembre, il n’est allé en Irak que pour servir les intérêts pétroliers, il va réduire à néant les libertés américaines ... – ont été reprises, non seulement par les habituels crétins, mais aussi par des dirigeants Démocrates de la trempe de Howard Dean, un temps favori pour les présidentielles de 2004. Les troupes américaines en Irak ont été comparées par divers parlementaires Démocrates, et non des moindres, aux tortionnaires de Saddam Hussein ou à ceux de Pol Pot.

Quant aux Républicains, ils ne sont jamais tombés dans une pathologie aussi grave ; mais lors des trois dernières élections, ils ont eux choisi une tactique électorale de confrontation directe, destinée à mobiliser leur électorat traditionnel et non à séduire les électeurs du centre. Au total, la décennie a été marquée par un ton politique strident, rancunier et généralement désagréable. Cela pouvait satisfaire les électeurs qui s’identifient fortement à l’un ou l’autre des deux grands partis. Mais pour les électeurs centristes – appelés en Amérique « indépendants » – cette atmosphère de guerre civile froide a rendu la décennie 2000 pénible à vivre.

La grande force – on peut même dire le coup de génie – de Barack Obama est de ne plus parler en termes de confrontation, mais de réconciliation. Oui, ses idées le placent nettement à la gauche du parti Démocrate : mais là où Hillary Clinton parlait hystériquement de « vaste complot de droite », Obama ne manque pas une occasion pour montrer du respect à ses adversaires politiques et annoncer qu’il sera prêt, comme Président, à travailler avec eux. En annonçant une grande réconciliation nationale, il fait miroiter la fin de la décennie de l’aigreur. Les indépendants ne sont pas les seuls à être soulagés.

Enfin, au-delà d’un simple espoir de réconciliation à court terme, Obama fait miroiter aux Américains la rédemption de leur pays entier. Le sénateur de l’Illinois – son succès serait incompréhensible sans cela – est Noir. Il ne descend pas des esclaves du Sud américain : la famille de son père vient du Ghana, ce qui fait probablement de lui un descendant des Africains qui vendirent aux Blancs les membres des tribus rivales. Il n’empêche. L’Amérique a honte de son passé esclavagiste et raciste. En votant pour un candidat Noir qui parle de réconciliation et d’une ère nouvelle, beaucoup d’Américains ont le sentiment qu’ils accompliront l’acte rédempteur, qui permettra à Amérique d’être enfin pardonnée pour son passé et de regagner l’amour du monde. Le salut collectif, après tout, vaut bien de prendre le risque d’élire un Président inexpérimenté (il pourrait s’entourer de conseillers solides) ou situé très à gauche de l’ensemble du pays (la démocratie américaine contient assez de contre-pouvoirs pour l’empêcher d’aller trop loin).

C’est pourquoi la rhétorique d’Obama, plus religieuse que programmatique, ne lui a pas nui. Sa popularité a, de fait, une dimension incompréhensible si on n’y voit pas la mise en pratique des notions chrétiennes de péché et de rédemption. Et, après tout, Obama n’est pas le seul homme politique à utiliser à l’occasion une rhétorique creuse. Clinton disait « Je crois à un endroit que l'on appelle espoir ». Bush avait pour slogan, en matière d’éducation, de « ne laisser aucun enfant sur le chemin ». Obama ne se distingue pas des autres hommes politiques par sa rhétorique sans contenu – mais parce qu’il l’emploie avec bien plus de talent.

Tout cela ferait-il de lui, s’il était élu, un bon Président ? Presque certainement, non. Parler de réconciliation nationale est facile ; gérer les conflits inévitables avec le Congrès et les groupes d’intérêt est une autre histoire. Le talent de transcender, dans un discours, les sujets techniques n’est pas celui qui permet de résoudre les problèmes quand ils se posent vraiment. L’inexpérience ne peut pas être entièrement surmontée par le choix de bons conseillers – tout simplement parce qu’elle peut conduire à se tromper dans le choix de ces conseillers [1]. L’élection d’un Président Noir ne mettra pas fin aux tensions raciales : l’Amérique a déjà vu des Noirs à la tête de sa Cour suprême, maires de grandes villes et gouverneurs d’Etat, ministres des Affaires Etrangères (deux fois de suite) et cela n’a pas réduit l’intensité des problèmes raciaux. Enfin, en politique extérieure, les bonnes intentions du Sénateur ne peuvent que conforter la conviction des djihadistes que l’Amérique est faible, naïve et prête à être frappée à nouveau.

Une fois passés les moments d’extase de son élection, puis de son discours inaugural, il est donc probable que l’Amérique d’un Président Obama se réveillerait rapidement avec la plus grande gueule de bois de l’histoire politique. Mais il ne s’agit là que d’une prévision rationnelle ; face au type d’enthousiasme politico-religieux que suscite actuellement le candidat Obama, l’histoire a bien souvent montré que la raison est le plus faible et le plus pauvre des arguments.

Notes :

[1] C’est déjà le cas en politique extérieure, comme Laurent Murawiec l’a montré récemment dans ces colonnes.
Re: Barack Obama serait-il le Messie ?
21 février 2008, 21:11
Je pense qu’il serait prématuré de tirer des conclusions au sujet du succès d’Obama.
Nous sommes surpris par la rapidité de ses succès. Nous serons aussi surpris comme nous le sommes ces jours-ci, en se rendant compte qu’il est aussi un plagiaire comme vient de le dire madame Clinton.

Bientôt nous allons aussi découvrir non seulement qu’il n’a pas de substance dans ses promesses, mais nous allons aussi trouver qu’il use peut-être une magie africaine ou indonésienne inconnue encore aux Américains. Certainement il est loin d’être un messie.
Comme me le dit mon papa attendons la fin.
Re: Barack Obama serait-il le Messie ?
22 février 2008, 11:04
Obama’s Speedy Success

I think that it is premature to come to any conclusion about Obama’success. We are surprised by the speed with which Obama became the front runner. I guess we will be also surprised as we are today when finding out, according to Mrs. Clinton, that Obama is a plagiarist. Some find that this action is unethical.

Soon we will discover that all his speeches are without any substance or experience. If we are slowly, slowly discovering every day something new, we may still discover that Obama is maybe using a kind of African or Indonesian magic, still unknown to us. I rather take my dad’s advice “we should wait and see the end”.
Re: Barack Obama serait-il le Messie ?
25 février 2008, 07:28
Un messie noir pour Israël alors!

Ce monsieur est un musulman anti-sioniste et pro-palestinien, vous savez le genre de gars qui veut défendre la veuve et l'orphelin. S'il devient président des Etats-unis, à mon avis, il ne le restera pas longtemps! Tous ceux qui prétendent être des "berliner" (allusion à cette phrase prononcée par Kennedy en Allemagne) finissent toujours très mal.
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