Sarkozy et les loups

Sarkozy et les loups


La chasse à l’homme est bien entamée. Le Point de cette semaine nous offre un portrait du Président Sarkozy avec pour titre «L’homme cerné».

Point n’a été besoin de lancer de mot d’ordre pour lancer la meute. Les loups ne répondent jamais à une démarche raisonnée mais à leur instinct de prédateur. C’est tout naturellement que la horde se forme au premier hurlement de l’un d’eux, seul moyen de communication de cette espèce. Quant à leurs motivations, elles ont en général un rapport avec la faim, elle-même aggravée par des conditions météorologiques rudes.

Le canis lupus politique peut être, lui aussi, touché par la frustration. Il lui arrive d’avoir faim, très faim, et de constater que ses réserves de nourriture pour l’hiver sont bien maigres. Il peut alors faire appel à des clans étrangers voire concurrents pour se mettre en chasse de nourriture.

On ne peut qu’évoquer cette organisation sociale sauvage en prenant connaissance de l’appel «Pour une vigilance républicaine» (1) qui a réuni en un temps record, à la mesure de leur degré d’amertume, tous les aigris de la dernière consultation présidentielle. Ils s’y sont précipités comme des morts-de-faim, persuadés que la vacuité de leurs idées et de leurs programmes serait comblée par cette curée. Hurlant à la lune, ils sont parvenus à réunir, à ce jour, 25741 signatures, 25741 louveteaux se tenant chaud, soudés par l'instinct grégaire, convaincus que cette chaleur provisoire leur servirait de programme pour bâtir la France du futur.

Ces canidés faméliques et pathétiques font croire à leurs congénères en la présence d’un danger mortel pour leur survie, pour leur organisation sociale. Ils agitent le chiffon rouge de la dérive monarchique alors que certains d’entre eux l’ont si bien incarnée quand ils commandaient la meute. Ils font mine de trembler pour la paix civile alors que leurs décennies au pouvoir sont celles qui ont permis la déstructuration d’une société dont les émeutes de novembre 2005 n’ont été que les prémices.

Quant à leur appel à l’indépendance de la presse et au pluralisme de l’information, on peut difficilement faire mieux en matière de tartufferie. Le noyautage des médias par la bien-pensance antisarkozyste n’est plus à démontrer. Quand l’ensemble des moyens d’information parvient à tenir une semaine de news – et ce n’est pas fini ! - avec une vidéo de quelques secondes censée démontrer l'incapacité de self-contrôle du Président, on se dit que les cache-misères des indigents programmes politiques du PS et du Modem ont encore de beaux jours devant eux.

Ah oui ! Il y a aussi les anciens chefs de meute, ceux qui ont été mis à l’écart parce que trop vieillissants, mais à qui a été octroyée une parcelle de pouvoir sous la forme de sièges au Conseil constitutionnel. On y trouve les chantres du principe de précaution, ceux qui l’ont inventé et érigé en dogme absolu et que personne n’ose contester. Pensez : comment ne pas accepter la destruction de cheptels entiers d’animaux dont l’un des membres était contaminé? En fonction de ce principe, on n’est pas sûrs d’avoir sauvé des vies humaines mais on est certains d’avoir ruiné des familles d’exploitants.

Curieusement, ce sont les mêmes inventeurs du principe de précaution, derniers survivants de la Chiraquie, qui, une fois au Conseil constitutionnel, uniquement mus par leur désir de nuire à leur ancien rival, se mettent en travers d’une loi visant à protéger des vies humaines. Car là, on en est sûrs, permettre à de grands criminels récidivistes de sortir de prison sans contrôle, aboutit automatiquement à un pourcentage non nul de récidive et de victimes humaines. Mais ce principe de précaution-là est visiblement moins fashion pour une intelligentsia formatée par tant d’années de compassion envers les assassins au détriment des victimes.

Cette fois-ci, les Français n’ont pas «marché». 80% d’entre eux ont compris la manœuvre de leurs anciens chefs et soutiennent le projet de loi de leur nouveau président. Il leur reste juste à réaliser à quel point on les fait hurler à la mort sans la moindre raison valable depuis plusieurs mois.

Jean-Paul de Belmont © Primo, 2 mars 2008


(1) Liste des premiers signataires :

Pierre Lefranc, ancien chef de cabinet du Général de Gaulle
Dominique de Villepin, ancien Premier ministre
Ségolène Royal, ancien ministre, Présidente de la région Poitou-Charentes
François Bayrou, ancien ministre, député des Pyrénées-Atlantiques
Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre
Corinne Lepage, ancien ministre
Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne
Bertrand Delanoë, maire de Paris
Maurice Leroy, député de Loir-et-Cher
Noël Mamère, député de la Gironde
Jean-Christophe Lagarde, député de la Seine-Saint-Denis
Marielle de Sarnez, conseillère de Paris
André Gérin, député du Rhône
Arnaud Montebourg, député de la Saône-et-Loire
Jacqueline Gourault, sénatrice du Loir-et-Cher
Jean-Pierre Brard, député de la Seine-Saint-Denis
Jean-Paul Bled, président des Cercles universitaires d'études et de recherches gaulliennes

Hé oui très dure réalité, après une élection basée sur des discours hautement populiste.

Comme disait l'autre à propos des as de la "démocratie impressionniste", c'est celui qui se comporte comme le meilleur des instituts de sondage, en ayant soin de trouver ce que l'électeur a envie d'entendre, il se dépêche d'énumérer les promesses qu'il sait ne pas pouvoir tenir, il jette en pâture ses prédécesseurs en politique, il fait semblant de "parler vrai", et surtout il ne s étend pas sur le volet technique du projet,,, une fois élu,,, il n'y a plus qu'à attendre la catastrophe.

Résultats :

Pouvoir d'achat en Berne,
Les caisses sont vides,
Cadeau fiscale de 14 milliards aux contribuables les plus riches,
Acceptation de cadeaux de ces mêmes contribuables,
Remise en cause de la laïcité,
Remise en cause des acquits sociaux,
Remise en cause de la loi 1905,
L'enseignant inférieur à l'ecclésiastique,
Promotion du communautarisme,
Culpabilisation des enfants de CM2,
Triplement de son salaire,
Insultes envers des citoyens,
Remise en cause de la constitution,
Attaque contre le Conseil Constitutionnel,
Promotion de la rétroactivité de la Loi,
Comportement erratique, instable et indigne de la fonction de Président,
Israel : retour aux frontières d'avant 1967,

,,,etc,,,etc,,,est ce pour cela qu'il fut élu ???

Devinez qui c'est, qui a chuté à 36% d'opinion favorable en moins de 9 mois, et en prime 82 % des électeurs qui condamnent le comportement social !

Alors si ne pas la boucler, c'est hurler avec les loups, et bien on ne la boucle pas, et les trompés de l'élection se reconnaîtront très largement !

PMrimo a écrit:

""""Ah oui ! Il y a aussi les anciens chefs de meute, ceux qui ont été mis à l’écart parce que trop vieillissants, mais à qui a été octroyée une parcelle de pouvoir sous la forme de sièges au Conseil constitutionnel. On y trouve les chantres du principe de précaution, ceux qui l’ont inventé et érigé en dogme absolu et que personne n’ose contester. Pensez : comment ne pas accepter la destruction de cheptels entiers d’animaux dont l’un des membres était contaminé? En fonction de ce principe, on n’est pas sûrs d’avoir sauvé des vies humaines mais on est certains d’avoir ruiné des familles d’exploitants.

Curieusement, ce sont les mêmes inventeurs du principe de précaution, derniers survivants de la Chiraquie, qui, une fois au Conseil constitutionnel, uniquement mus par leur désir de nuire à leur ancien rival, se mettent en travers d’une loi visant à protéger des vies humaines. Car là, on en est sûrs, permettre à de grands criminels récidivistes de sortir de prison sans contrôle, aboutit automatiquement à un pourcentage non nul de récidive et de victimes humaines. Mais ce principe de précaution-là est visiblement moins fashion pour une intelligentsia formatée par tant d’années de compassion envers les assassins au détriment des victimes.

Cette fois-ci, les Français n’ont pas «marché». 80% d’entre eux ont compris la manœuvre de leurs anciens chefs et soutiennent le projet de loi de leur nouveau président. Il leur reste juste à réaliser à quel point on les fait hurler à la mort sans la moindre raison valable depuis plusieurs mois."""


Cette attaque contre le Conseil Constitutionnel est proprement inadmissible !

Je ne sais pas si l'auteur de ce papier considère Robert Badinter comme "un chef de meute survivant de la Chiraquie", mais il montre ici son peu de considération pour ce qui est le "verrou" de la République et sa méconnaissance d'un des piliers essentiels de la dite République: La non rétro-activité de la loi.

100% des français souhaitent qu'il n'y ait aucun récidiviste, évidemment et si seuls 80% d'entre eux sont favorables à cette loi, c'est qu'il n'y a que 20% de français qui ont des notions de droit leur permettant de réfléchir et de juger.

Le Président de la République, juriste lui même, se voyant au plus bas dans les sondages "sort" une loi populiste en sachant parfaitement qu'elle ne sera applicable que dans 10 ou 15 ans et en tous cas pas sur les détenus déjà jugés, il tente d'opposer Cour de Cassation et Conseil Constitutionnel, et d'ébranler ainsi nos institutions dont il est le garant.

Elire un Président, lui souhaiter la plus grande réussite, parce qu'on la souhaite à la France, ne veut pas dire que l'on accepte sans rien dire ses attaques à la laïcité, d'une part, et à la non rétro-activité de la loi, d'autre part (cette dernière n'ayant été violée qu'une fois par Pétain pour oter la nationalité française aux juifs)

Attention aux boites de Pandore qu'une telle décision pourrait ouvrir.