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Claude Berri, homme-clé du cinéma français

Envoyé par jero 
Claude Berri, homme-clé du cinéma français
13 janvier 2009, 09:15
Claude Berri, homme-clé du cinéma français
LE MONDE


Une double image perdurera. Celle d'un homme pressé qui affirmait s'être amusé toute sa vie plutôt qu'avoir travaillé. Et celle d'un homme irrémédiablement sinistre, comme hanté par des tourments secrets. Le second masque de Claude Berri a pris le dessus, ces dernières années, lorsqu'il a été fracassé, miné par une dépression chronique. Au suicide de sa femme, Anne-Marie Rassam, en 1995, s'était ajouté l'accident de son fils Julien Rassam, qui est mort en 2002 après s'être retrouvé tétraplégique. Il avait 74 ans, dont quarante-cinq de carrière : avec un mélange de crainte, d'admiration et d'affection, on l'avait surnommé "le parrain", "l'empereur", "le pilier", "le chef de famille" du cinéma français. Claude Berri était aussi un grand collectionneur d'art. Il est mort le 12 janvier à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, des suites d'un accident vasculaire cérébral.

1er juillet 1934
Naissance à Paris.

1967
Fonde Renn Productions.
"Le Vieil Homme et l'Enfant".

1954
Début de sa passion pour l'art.

12 janvier 2009
Mort à Paris.

Ses principaux filmsComme réalisateur :

1963 : "Le Poulet", court métrage, Oscar à Hollywood
1967 : "Le Vieil Homme et l'Enfant"
1983 : "Tchao Pantin"
1986 : "Jean de Florette" et "Manon des sources", d'après Marcel Pagnol
1990 : "Uranus", d'après Marcel Aymé
1993 : "Germinal", d'après Emile Zola
1996 : "Lucie Aubrac"
2005 : "L'un reste, l'autre part"
2007 : "Ensemble, c'est tout", d'après Anna Gavalda.

Comme producteur :

1968 : "L'Enfance nue", de Maurice Pialat
1971 : "Taking off", de Milos Forman
1979 : "Tess", de Roman Polanski
1983 : "L'Homme blessé", de Patrice Chéreau
1992 : "L'Amant", de Jean-Jacques Annaud
1994 : "La Reine Margot", de Patrice Chéreau
1995 : "Gazon maudit", de Josiane Balasko
1999 : "Astérix et Obélix contre César", de Claude Zidi
1999 : "Tout sur ma mère", de Pedro Almodovar
2007 : "La Graine et le mulet", d'Abdellatif Kechiche
2008 : "Bienvenue chez les Ch'tis", de Dany Boon.


Filmographie Vidéo : Claude Berri, quarante ans de cinéma
Né le 1er juillet 1934 à Paris, il avait pris le nom de sa mère comme nom de scène, en y ajoutant un "r", pensant que Berri était plus facile à retenir que Langmann. Il le regrettait. Claude Berri disait être resté fils toute sa vie. Fils d'un fourreur juif du Faubourg Poissonnière, il était un acteur-né, qui faisait rire tout le quartier. Il disait qu'il allait "mettre De Funès au chômage" ; il lui rendra hommage dans le film Le Cinéma de papa (1970). Il voulut faire du théâtre. En dépit d'un concours gagné, de débuts prometteurs, son profil peine à s'imposer. "Petits rôles, petits rôles. Comme disait mon père : il vaut mieux être balayeur dans les rues que comédien au chômage." Son père ajoutait : "Il faut que tu donnes les cartes !" Le fils a obéi, il est devenu un "patron" : auteur, réalisateur, producteur, distributeur. Brasseur de millions.

Son ascension commence en 1963. Son court métrage Le Poulet décroche un Oscar. Personne n'avait voulu le produire. Il n'agira pas ainsi. Lorsqu'il gagne de l'argent, il réinvestit ses profits dans les films des autres : Chéreau, Annaud, Balasko, Zidi, Almodovar, Kechiche... "Produire est un moyen d'éviter de penser à soi-même. A un moment, j'en ai eu assez de me regarder le nombril. Je n'ai jamais voulu faire des affaires. J'ai partagé le magot." En y laissant des plumes : l'échec public de Tess, de Roman Polanski, l'endetta jusqu'au cou.

La passion avec laquelle il s'acharne à aider Milos Forman est un bel exemple de sa ténacité. En 1967, il n'a pas un centime. Sûr du talent du jeune cinéaste tchèque, il achète Au feu les pompiers et négocie sa sortie. Accompagnant Forman à Prague, Berri se dit : "Son prochain producteur ne sera pas Lelouch (comme c'était prévu) mais moi." Fondée en 1967, afin de produire Le Vieil Homme et l'Enfant, sa société Renn Productions devient un acteur majeur du cinéma français, associé aux distributeurs AMLF puis Pathé. Produisant aussi bien Jacques Rivette (Hurlevent) que Claude Zidi (Astérix).

En 2005, Claude Berri laisse la destinée de Renn à Pathé, juste après avoir lancé deux projets de films qui ont marqué ces deux dernières années : Bienvenue chez les Ch'tis, de Dany Boon, qui a battu le record de fréquentation en France, et La Graine et le Mulet, sacré aux Césars en 2008. Entre-temps, son fils Thomas Langmann a fondé sa propre société, baptisée La Petite Reine, qui produit Astérix aux Jeux olympiques et Mesrine.

Claude Berri ne dédaignait pas faire l'acteur. Dans Stan the flasher de Serge Gainsbourg, il se montre peu soucieux de son image, jusqu'à la provocation.

En 1988, pour défendre les droits de ses camarades lors des négociations du GATT (accord général sur les tarifs douaniers et le commerce), et sur la télévision à péage, il fonde l'Association des auteurs, réalisateurs, producteurs (ARP). Elu président de la Cinémathèque française en 2003, il devient celui qui peut obtenir des subsides du pouvoir, il pousse à la modernisation de l'institution, ouvre des expositions dans ce lieu.

Grand collectionneur de peintures et de photographies, il datait la naissance de sa passion de 1954, lors d'une visite à l'exposition que consacrait le Musée de l'Orangerie à Van Gogh. Au début des années 1970, il acquiert sa première oeuvre, une gouache de Magritte. Il s'intéresse ensuite à l'Art déco, puis, confiait-il, il a "une sorte d'hallucination" : "J'ai entendu des voix me dire qu'il fallait que je vende ma société de production pour acheter de la peinture..." Jean Dubuffet, d'abord, puis l'Américain Robert Ryman, dont il possédait la plus importante collection au monde. Il disait collectionner "pour apprendre" et ajoutait : "La connaissance passe par la possession." En 1990 puis en 2008, il avait ouvert, d'abord rue de Lille et ensuite dans le Marais, à Paris, des espaces où il organisait des expositions d'art contemporain.

C'est comme cinéaste qu'il s'exprimait le plus ouvertement. "Je n'aime pas le cinéma confidentiel", écrivait-il dans ses Mémoires. Il n'était pas hostile, en revanche, au cinéma de confidences. Il a puisé dans sa propre vie la matière d'une grande partie de ses films. "On m'en a fait le reproche, insinuant que je n'avais pas d'autre source d'inspiration." François Truffaut l'en félicitait : "Berri n'est pas un metteur en scène cinéphile, il ne se réfère pas aux films existants mais à la vie elle-même. Il puise à la source, il a d'abord des histoires à raconter."

Ainsi Le Vieil homme et l'Enfant (1967), un sujet qu'il raconte à Godard "avec l'espoir de l'intéresser" : "Il m'a conseillé de l'écrire moi-même", racontait-il. Un gamin juif sous l'Occupation. Une évocation de son enfance, à la fin de la guerre, "où j'étais caché sous un faux nom chez de braves vieux, admirateurs du maréchal Pétain. Pour moi, ce n'était pas seulement un film sur l'antisémitisme, mais sur les préjugés, la bêtise."

Berri et le mariage : en 1969, avec Mazel Tov ou le mariage, il commence une série où il joue lui-même le personnage principal. "Quand j'ai écrit cette histoire de mariage, je n'étais pas encore marié. Ce n'était pas mon expérience que je racontais, mais plutôt mon appréhension d'être marié." Berri au service militaire : Le Pistonné (1970). Berri fasciné par la libération sexuelle des années 1970 : les clubs échangistes dans Sex shop (1971), jalousie et crise conjugale dans Le Mâle du siècle (1974), l'adolescent qu'il fut en victime de la misère sexuelle dans les années 1950 avec La Première Fois (1976).


Claude Berri transforme Coluche en prof soixante-huitard qui laisse le bazar s'installer dans sa classe (Le Maître d'école, 1981), puis en flic à rouflaquettes reconverti en pompiste alcoolique (Tchao Pantin, 1983). Il rend hommage à Marcel Pagnol avec Jean de Florette et Manon des sources (1986), et signe sa trilogie filmée historico-littéraire française : Uranus d'après Marcel Aymé (1990), Germinal d'après Emile Zola (1993), Lucie Aubrac (1997).

Mais il n'a pas totalement refoulé ses souvenirs : dans Je vous aime (1980), il fait revivre à Catherine Deneuve l'émoi de ses propres amours, la souffrance de ses ruptures. "A travers son personnage, je cherchais à comprendre comment on peut faire sa vie en plusieurs fois, moi qui avais toujours cru que je la ferais en une." Plus qu'une comédie sur le Viagra, La Débandade (1999) est une autodérision sur la perte du désir. Adapté de Christian Oster, Une femme de ménage (2002) porte les traces de sa dépression. C'est à ce moment-là que Claude Berri rencontre l'écrivain Nathalie Rheims, qui devient sa compagne. L'Un reste, l'autre part (2005) évoque cette période. Comment refaire sa vie. La culpabilité.

Il faut citer A nos amours, de Maurice Pialat, qui vécut un temps avec Arlette Langmann, la soeur de Claude. Pialat y incarne le père Langmann, Arlette est jouée par Sandrine Bonnaire, et Claude Berri par Dominique Besnehard.

Ayant pignon sur rue près des Champs-Elysées, Berri avait un fantasme : écrire, devenir "le Paul Léautaud de la rue Lincoln". Il raconte sa vie dans Autoportrait, dont est extraite la majeure partie des propos ici reproduits. Il est mort en plein tournage de Trésor, un film avec Alain Chabat et Mathilde Seigner évocateur du couple qu'il formait avec Nathalie Rheims, que celle-ci compte mener à bien.



Jean-Luc Douin
Re: Claude Berri, homme-clé du cinéma français
13 janvier 2009, 09:19
Le blog de Pierre Assouline

12 janvier 2009
Pour saluer Claude Berri

(Claude Berri n’est plus. Hématome intracrânien à 74 ans quelques années après un accident vasculaire cérébral. Ce n’était pas un écrivain mais il avait publié son Autobiographie (365 pages, Editions Léo Scheer, 2003) ; et puis c’était mon ami. La lecture de ses souvenirs m’a inspiré les lignes qui suivent. Elles disent pourquoi je l’aimais.)

Il y a vingt ans, l’éditeur André Balland reçut dans son bureau de la rue Saint-André-des-Arts la visite d’un homme qui voulait absolument l’entretenir d’un sujet important. Sa vie.
« Elle est passionnante, lui dit-il d’emblée.
- Ah…
- Vous venez de publier la biographie du grand marchand de tableaux Kahnweiler par Pierre Assouline.
- Eh oui…
- Je suis en quelque sorte le Kahnweiler du cinéma, j’ai tout fait dans ce métier.
- Bon…
- Ce serait donc bien qu’il écrive ma biographie.
- Mais…
- En deux tomes parce qu’il y a beaucoup à dire, je vois déjà où on peut faire la coupure.»

Vingt ans, des dizaines de films, deux tragédies, un coup de foudre et une dépression plus tard, le livre est paru. Non une biographie mais une autobiographie. En un tome. De sa plume. J’ai peut-être laissé passer un sujet mais j’ai gagné un ami, Claude Berri. A la réflexion, je n’ai pas eu tort eu égard à l’abondance des sujets et à la rareté des amis.

Ce livre, c’est lui. Une vie en vrac, un sacré chaos. Avec un sens consommé de la litote, il la restitue comme elle lui revient, «de manière pas tout à fait chronologique». On peut le lire comme les souvenirs d’un homme de cinéma. C’est vrai qu’il y a tout fait: silhouette, figurant, acteur, assistant, scénariste, dialoguiste, metteur en scène, distributeur, producteur. Son beau-frère Maurice Pialat lui promettait un destin de Pagnol du Faubourg à condition de ne jamais en sortir. Seulement voilà, il en est sorti. Son bureau a toujours été l’endroit où l’on avait le plus de chance de le trouver absent. D’ailleurs, il n’en a jamais vraiment eu. Il était toujours sur les plateaux de ses films. Encore faut-il distinguer entre ses films de la veine intimiste et autobiographique (Le vieil homme et l’enfant…), ses grandes machines historiques (Germinal…) et ceux qu’il a permis sinon suggérés à d’autres de faire (La reine Margot…). Chacun fut une aventure. Le mémorialiste les raconte avec ce goût du détail piquant et cette volupté dans l’anecdote qui, pour beaucoup d’éditeurs, sont la marque de fabrique des meilleurs Souvenirs. On appréciera moins un travers détestable, sa vindicte intacte à l’endroit des critiques qui ne goûtent pas ses films. Même ses meilleurs, qu’ils fussent touchants (Le Cinéma de papa), bouleversants (Tchao Pantin) ou animés d’une violence politique salutaire (Uranus), tous réalisés par un autodidacte qui savait qu’il courrait jusqu’à la fin de ses jours après la légèreté lumineuse du Jean Vigo de Zéro de conduite et du Jean Renoir d’Une partie de campagne.

Ce livre, on peut aussi le lire comme les confessions d’un collectionneur. Les bons jours on appelle ça un amateur, un connaisseur, un mécène. Les mauvais, un obsessionnel, un angoissé, un spéculateur. Lui est un peu tout ça à la fois, et surtout quelqu’un qui a besoin d’acheter de la peinture pour la comprendre. De l’avoir pour la voir. En la possédant, il approfondit ses connaissances. Il n’est pas de pédagogie plus coûteuse. Il s’en était expliqué dans sa longue et passionnante conversation avec le marchand new yorkais Léo Castelli (237 pages, Renn, 1990). On croise vraiment de drôles de gens dans le milieu de l’art. Cette restauratrice de tableaux contemporains, par exemple, qui vient tout exprès de New York pour remettre de la poussière sur un Twombly qu’il avait cru bon dépoussiérer. Au fond, ce n’était pas si sot puisqu’il a alors revendu quatre millions de dollars une toile qu’il avait payée quatre fois moins. Il n’empêche, Claude Berri fait partie de ces rares spectateurs qui n’ont pas du tout apprécié Art de Yasmina Reza, moins gêné par la pièce elle-même que par les rires gras et les ricanements qu’elle déclenchait. Il faut dire que des tableaux qu’on croit tout blancs mais qui se métamorphosent à la lumière du jour, il en a chez lui. C’est même le clou de sa collection. Ils sont l’œuvre de Robert Ryman. Très chers. Quand il est las d’expliquer qu’il est le peintre de la nuance, il dit: « C’est simple, c’est comme les nymphéas de Monet. Sauf qu’il n’y a pas de nymphéas.»

Ce livre, on peut enfin le lire comme la méditation d’un homme qui veut juste essayer de comprendre ce qui lui est arrivé. Des trois livres qui s’imbriquent dans cet Autoportrait, celui-là est le meilleur car il est le seul à nous faire rire autant qu’à nous émouvoir, sinon à nous bouleverser. Le lecteur y découvrira l’histoire d’un enfant qui ne voulait pas grandir tant il se trouvait bien parmi les siens. Un enfant-roi dans une famille pas très princière, des émigrés de Pologne et de Roumanie. Le père voulait que le fils soit fourreur comme lui, le fils voulait que son père soit acteur comme lui. Ils ont eu tout faux tous les deux, sauf que Hirsch Langmann aura fait de la fourrure en artiste, et Claude Berri du cinéma en artisan. Le Carreau du Temple perdit un assortisseur en queues de vison mais l’usine à rêves gagna un contremaître à sa démesure. C’était écrit mais tout le monde ne sait pas lire. Quand il se lança, Claude Langmann voulut se faire appeler Maurice Chevalier mais c’était pris, quant à Anatole France c’était trop, alors il se rabattit sur Claude Berri qui n’était ni pris ni trop. Un nom, ça dit tout pour la vie, surtout quand ce n’est pas le sien. Un demi-siècle que cet être si profondément Langmann se traîne comme un boulet une identité qui lui est si étrangère.

Ce livre, il l’a vécu comme on suit une thérapie quand on est au fond de l’abîme. Rien ne lui disait rien. Sortir du lit le matin était un calvaire, y rester pire encore. Jusqu’à ce que lui reviennent l’énergie, le goût, le désir d’écrire. Son introspection est une éviscération permanente. Quand il était petit, à l’angle de la rue, il y avait une confiserie. C’est probablement là que son diabète a commencé. Trop de sucre dans le sang. Deux piqûres d’insuline par jour à vie. Un bloc de doutes et d’angoisses animé d’une seule certitude: celle de mourir dans son sucre. Il nous entretient en permanence de sa prostate comme de sa meilleure ennemie, et ne nous fait grâce d’aucun toucher rectal. Les cinéphiles seront peut-être surpris d’y découvrir, entre l’évocation du tournage agité de Tess et celle de la ruineuse beauté de Valmont, des considérations inédites sur les effets secondaires des antidépresseurs dans l’ordre de la constipation. Par moments, son journal extime relève du traité de pharmacologie. Mais ses vrais médicaments, les seuls à l’apaiser profondément, sont hors de prix et pas très remboursés par la Sécurité sociale. Des Morandi aux murs de sa chambre, une éponge bleue de Klein sur la table de nuit. Sa propre ordonnance contre la mélancolie qui le rongeait.

Drôle de type, ce Claude Berri. On le jugera parfois impudique dans sa manière d’évoquer ses femmes, ses enfants, ses amis. C’est qu’il s’en remet à son inconscient plutôt qu’à son instinct. Va droit au nerf sans s’embarrasser de civilités. Fait le point comme on fait le coup de poing, fût-ce contre soi. Car il est persuadé qu’on peut être son propre analyste comme on est son propre biographe. Funeste illusion. Il faut être sur la rive d’en face pour voir qu’il est né à 26 ans le jour où il a perdu son père, son héros. Mais un héros des jours ordinaires. C’était le Wittgenstein du faubourg Saint-Denis. Il disait: «Dans la vie, il y a ceux qui donnent les cartes et ceux qui les reçoivent». Son fils Claude a avancé avec ça depuis cinquante ans. Jusqu’au jour où il a sombré, quand il a senti qu’il perdait la maîtrise.

Au début des années 2000, alors qu’il était l’empereur du cinéma français, et qu’il émergeait à peine de ses ténèbres, il aurait bien aimé téléphoner à son père pour lui demander ce qu’on fait des cartes quand on a les jetons. Il ne comprenait toujours pas qu’on puisse avoir des vies successives ou parallèles. A l’image de ses parents soudés à mort, il croyait encore que quand on fait sa vie, c’est pour la vie. Faire sa vie en une fois comme eux, c’était son rêve mais c’est raté, ce sera pour une prochaine fois. En attendant il sera resté un fils, ce qui ne prédispose pas à être chef de famille. Ni à affronter la solitude.

[passouline.blog.lemonde.fr]
Re: Claude Berri, homme-clé du cinéma français
15 janvier 2009, 09:48
PARIS (AFP) - Le monde du cinéma rend hommage au producteur Claude Berri



Quelque 800 personnes, dont de très nombreuses personnalités du cinéma, ont assisté jeudi après-midi à Bagneux (Hauts-de-Seine) aux obsèques du producteur, réalisateur et acteur Claude Berr i , décédé lundi à l'âge de 74 ans.

Parmi les personnalités présentes qui entouraient la famille - ses enfants Thomas et Darius Langmann et sa compagne Nathalie Rheims - figuraient notamment les acteurs Vincent Cassel, Fanny Ardant, Anouk Aimé, José Garcia, Emilie Dequenne mais aussi les réalisateurs Roman Polanski, Bertrand Blier, Claude Miller ou Claude Lelouch.

Catherine Deneuve ("Je vous aime"), Emmanuelle Béart ("Jean de Florette" et "Manon des sources") étaient aussi présentes de même que Agnès Soral et Richard Anconina, partenaires de Coluche dans l'emblématique "Tchao Pantin".

Toute l'équipe du dernier film de Claude Berri "Trésor", actuellement en tournage, dont l'actrice Mathilde Seigner, ainsi que de nombreux représentants de tous les métiers du cinéma qui ont travaillé sur ses longs métrages étaient réunis également dans le carré juif du cimetière.



Très ému, le réalisateur Jean-Jacques Annaud a évoqué "ce personnage singulier unique dans notre métier" qu'était Claude Berri, pour rappeler qu'il avait été à la fois acteur, réalisateur, producteur et distributeur.

L'acteur Alain Delon a rendu hommage à un homme qui a été "pour nous tous un géant, un chef de famille direct, authentique et instinctif. Tu es parti sur un triomphe", allusion au film "Bienvenue chez les Ch'tis", champion du box-office français que Claude Berri a produit aux côtés de Pathé. L'acteur Kad Merad, héros du film de et avec Dany Boon, était également venu lui rendre hommage.



Le comédien Roger Dumas a raconté les liens qui les unissaient depuis l'enfance: "tu as été le pivot de notre petit groupe. Dieu que nous avons ri. Pour moi, tu étais un Buster Keaton qui rit".

Evoquant les films autobiographiques de Claude Berri réalisateur ("le Vieil homme et l'enfant", "Mazel Tov", "le Cinéma de papa"), le rabbin Moshé Taïeb, ami de la famille, a expliqué que Claude Berri "n'a jamais oublié d'où il venait. Il a revendiqué qu'il était ce fils d'un fourreur juif qu'il va maintenant rejoindre".

Le monde de l'art était également présent avec le président du Centre Pompidou Alain Seban ou le patron de la FIAC Martin Bethenod.

L'expert en art et ancien patron de Sotheby's France Marc Blondeau, ami très proche de Claude Berri qui a ouvert un lieu dédié à l'art contemporain récemment, a raconté ses achats de Picasso, de Dubuffet puis d'abstraction lyrique et d'art minimal, et souligné qu'il trouvait dans l'art "la sérénité (qu'il) recherchai(t) dans (sa) quête de l'essentiel".

Le monde politique était aussi représenté par la ministre de la Culture Christine Albanel, son prédécesseur Renaud Donnedieu de Vabres ou le maire de Paris Bertrand Delanoë.

L'inhumation a eu lieu à l'issue d'une cérémonie très simple d'une heure.
Re: Claude Berri, homme-clé du cinéma français
16 janvier 2009, 11:01
[www.israelvalley.com] (klic klic)



Claude Berri est mort.

Pierre Assouline lui a consacré un très bel hommage mais il y a un aspect qui n’est pas mentionné, c’est le rapport de Claude Berri au judaïsme.

[jsegalavienne.wordpress.com]

[passouline.blog.lemonde.fr] (klic klic)



[www.lefigaro.fr] (klic klic)
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