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LE PTB ET MOI ZOUZ.

Envoyé par albert 
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
30 avril 2012, 11:02
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
30 avril 2012, 22:22
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
01 mai 2012, 06:53
Les vers libres GOUPIL 1 2 et 3 publiés dans LE MONDE sont de moi sous le pseudo de Goupil.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
01 mai 2012, 08:29
A quand l'Académie Française ?
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
01 mai 2012, 08:39
Justement j'ai reçu un coup de fil de chez un tailleur de la RUE DE RIVOLI, il me demande de me présenter pour prendre mes mensurations. Donc je suppose qu'il y a du CHENE sous roche...??? Je vais aller à son rendez vous. Et je te dirais ce qu'il en est. Soit patient.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
01 mai 2012, 08:43
Je suis né dans un temps révolu.

Je vis à présent dans un temps qui m’est dévolu.
Entre ces deux temps, mon expérience de la vie a évolué. Et en jetant un regard condescend, bien bienveillant je dis que ce premier temps là est meilleur que le second.

J’aurai aimé qu’il soit plus large, plus extensible car je pense ne pas en avoir trop profité.

J’ai eu la chance de naitre juste après la guerre. Dans une année de PAIX., bien loin des dépressions, des angoisses, des peurs, des craintes, des malheurs, des souffrances et des deuils.
Je n’ai pas été marqué par le bruit des canons et autres sons de cloches funestes.
Je suis né dans une vie d’espoir et de renouveau. Renaissance d’une vie bien sereine parmi un peuple rempli de juifs, de chrétiens et de musulmans bien tranquilles. Bien loin de toutes les sornettes en tout genre et de tous ces corbeaux qui nous chantent l’hymne à la mort.
Ma vie ne fut pas marquée par un langage dur, sec, méprisant comme celui des chleus, mais par un langage chaud, plein d’affection, la langue judéo arabe et le français.
Bien loin de Goethe, j’ai appris la FONTAINE, lu et relu LAGARDE ET MICHARD. L’arabe populaire, dialectal fut aussi mon compagnon de route avec le temps.
Je suis né dans une petite chambre. Entre mon père, ma mère, ma grand-mère ma tante et mon oncle. Trois femmes qui ont forgé ma vie par le grand apport non point philosophique de la vie mais par la simple morale de leur quotidien, par ces simples valeurs qu’elles n’ont pas apprises sur les bancs de l’école.

Elevé dans une caisse en bois, ce promontoire fut ma tour de gué. Je retenais tout et tout ce que j’ai retenu je vous l’ai dévoilé.
La MNEHA et LA CHOKHEFE la gentillesse et l’affection, le savoir vivre dans l’indigence et la pauvreté.

Je suis un enfant de la carte grise de L’O.S.E. Des cantines et des colis. Merci mon D ieu de m’avoir épargné la vie de château, les majordomes et les domestiques. Et aussi le PIANO ou LE VIOLON et du COUCOU qui sort à midi d’une horloge naphtaline.
Darbouka, mezzoued, et tchictchika stambouli.
Loin de moi les cravates, les nœuds papillons et les chaussures diplomates vernies. Marcel et flyfoot.

Jébbè ou békita.

Enfant au nez parfumé à l’odeur de l’ AHCHOUE, je suis à présent PAPY d’une autre HACHOUE…La Parlotte. Elle dégouline de partout sans pouvoir la maitriser.
Enfants de Paris ou d’ailleurs, vos parents tout comme les miens n’ont sans doute pas eu le temps de raconter leur vécu. Trop occupés dans leur travail et leurs taches domestiques. Elles ont pensé bien plus à nous, qu’à-elles, à cette futilité qu’est l’écriture. Ils portent en eux ce qu’on appelle LA RICHA…Sur leur front, cette marque de Noblesse qui font d’eux des êtres à part.

Aujourd’hui Enfants bien vieux qui portons haut leurs voix, leurs coutumes, leurs traditions leur façon de parler et de raconter. De cuisiner. YE HASSRA.

Dans ma plus pure enfance, j’ai appris donc à rester debout entre quatre bois. Puis adolescent, je suis passé sous des filets, plus tard sous le joug de ma maman et ensuite sous les mains de ma femme. Puis je me suis mis à genoux pour mes enfants et aujourd’hui je rampe devant mes petits enfants. Et pour mes arrières petits enfants, je serai sous leur pas. Sans doute.

Vive le pays où je suis né.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
02 mai 2012, 09:03
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
02 mai 2012, 10:06
LE RÔLE DE LA MEME.

Celui ou celle qui n’a pas vécu auprès de sa mémé maternelle ne peut comprendre le rôle prépondérant, l’influence de cette mamy dans la vie familiale.

Elle était la femme orchestre, celle qui réglait presque tout à la maison. Elle s’immiscait de partout et par respect pour elle le gendre ne lui répondait que rarement. En réalité, il se confiait le soir au lit des dérives et des fantasmes de sa belle-mère à sa femme qui souvent lui répliquait ‘…Elle est vieille… !’ Donc l’argument faisait taire souvent l’époux qui se retournait pour ronfler. Présentant ainsi sa face au mur qui lui seul peut le comprendre.

Indépendamment, des taches ménagères, la vieille partageait avec sa fille les soucis du couple sans évoquer ces derniers devant le mari. Elle se mêlait de l’éducation des enfants, de leur mise et de leur façon de répondre.
Je prends par exemple le cas de Meiha z’al et sa fille. Bien souvent je surprenais quelques messes basses entre la vieille et la ma mère) Haya z’al. Maman était très à cheval sur les études, tellement à cheval que j’ai fini CANASSON, et bien souvent je recevais des ‘kobeyssats) des tapes sur la tête lorsque j’alignais mal mes chiffres lors d’une addition.
Réplique de ma grand-mére ‘…Ouhé bede BIM thab zidou oktar bémè… ?’ Déjà qu’il est un bourricot tu veux le rendre encore plus âne qu’il n’est… ?’ Merci Mémé.

Meiha était donc notre avocate.

Lorsque nous étions de trop turbulents, elle faisait jurer maman de ne pas rapporter nos faits et gestes à mon père dans le seul souci de nous protéger contre les imprévisibles réactions de mon papa qui ne nous a jamais touchés. Mais deux précautions valaient bien mieux qu’une.

Lorsque papa rentrait légèrement bu, Meiha faisait un clin d’œil à maman sous entendu ‘…Ne lui fait pas de remarques… !’ Meiha voulait que la sérénité règne à la maison d’autant plus que ma tante( sa fille) et mon oncle( son fils) étaient présents. Et que soulever une querelle devant eux, nous mettrait mal à l’aise l’ambiance et la concorde.
Meiha était donc un barrage qui ne laissait filtrer que les bons conseils. Elle avait souvent le pied dans l’étrier et les lanières du mors entre les mains.
Les taches ménagères chez nous étaient équitablement partagées. A Meiha revenait le lavage et l’essorage du linge à mains nues. Cette opération se faisait dans un grand récipient préalablement rempli d ‘eau chaude lorsque le linge était de moindre importance, dans une bila à la terrasse lorsque le SABOUN était important. Dd ma grand-mère montait la première et ensuite ma mère pour l’étendre. Vers les 15 heures, Meiha rappelait donc à sa fille de le faire descendre ‘…YE HAYEEEE…..EL SABOUN CHEH… !’ HayaAAAAA le linge à séché. Longue liturgie j’entendais tous les jours.

Une fois ce dernier séc, maman le descendait en tas mis dans une grande corbeille en osier. Puis, elle l’étalait sur le divan auprès de ma grand-mère qui, avec délicatesse le pliait. Les chemises et les pantalons étaient à repasser alors que les culottes et autres petits tricots allaient se fourrer sous le gros derrière de ma grand-mère. Ses fesses faisaient office de repasseuse. Grand économie et pas trop d’usure de la semelle de l’instrument. Meiha était obèse. Mon oncle était chargé de cirer les chaussures le dimanche, d’ouvrir son lit de camp dans la salle à manger. Quand à ma tante, elle faisait semblant d’aider. Ce qui faisait dire à MEIHA….’…YID EL KATOUSSA TYAWEN… ! La main de la chatte aide… !’
En attendant que le linge sèche, maman présentait à sa maman, une bassine remplie de légumes.
Pommes de terre, concombre, carottes etc…Petits pois à écosser, fèves les jours de fêtes etc… Sans oublier la confection des HLALEMS, petites pâtes roulées en forme de losange et jetées sur un tamis pour sécher au soleil de notre balcon.
Meiha était un cordon bleu.

La préparation du diner ocuppait donc mmes deux femmes en attendant que nous rentrions de classe pour les devoirs et les coups. Meiha était donc seule à la cuisine pour surveiller les cuissons.

Il faut savoir que nous ne déjeunions pas lorsque nous étions gamins à la maison. Nous étions des enfants de l’O.S.E. Des indigents jusqu’en 1960. Après la roue a tourné et nous commencions à être riches puisque nous ne pointions plus à l’O.S.E et que nous mangions à la maison à partir de cette année là, matin, midi et soir. Trois fois par semaine des côtelettes, des bayds etc sans compter le poisson et les ragouts bien sur parce qu’il faut être reconnaissant envers ces plats qui nous ont tant nourrit durant les longues nuits humides de la Goulette, durant ces années là.

Adieu le crouton de pain et l’harissa. Adieu le pain et le chocolat. A DIEU LES HACHOUETS….Soupes familiales. Adieu le SEKHEN…Vive me réchaud à pétrole et la venue de la télé PHILLIPS. Adieu le frigidaire avec le couvercle qu’on soulevait. Adieu la corvée de glaces. Adieu les baks ‘punaises’ et les souris…ADIEU LA DOUKHANA ….ADIEU LE CHARBONS LE CANOUNS….Bref VIVE notre nouvelle vie à partir de 1960.

A Suivre….

Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
02 mai 2012, 11:23
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
03 mai 2012, 11:46




En 1962, le jeune SYLVAIN SROUSSI né à Tunis au 105 de L’avenue de Paris, âgé de 18 ans décide de quitter définitivement son pays natal pour Paris.
Comme la plupart de tous ces jeunes juifs de cette époque équipés d’une valise et de 30 Dinars, l’adolescent sans grand bagage intellectuel, laissant ses parents à Tunis, part donc tenter sa chance là bas de l’autre coté de la Méditerranée.
Le jeune homme, bien avant de quitter sa chère Tunisie, travaillait guichetier chez son beau frère dans les divers cinémas que ce dernier possédait à savoir le Palmarium, le Mondial, et le Palace.
Il tenait la caisse. Lors de ces qqs années de vendeur de billets, il se prend de passion pour le cinéma à tel point me dit t’il ‘…Albert, il m’arrivait de voir et de revoir trois ou quatre fois le même film.. !’
A cet âge, combien d’entre nous, n’avons pas eu dans notre délire de ressembler à tel ou tel acteur d’un film américain ou autre. Perso, j’adorais Burt Lancaster et par de là, je me projetais dans certains de ses rôles.
Sylvain n’avait jamais imaginé qu’un jour, il franchirait le seuil d’un studio. Mais il arrive souvent que le rêve devienne un jour réalité.
Il débarque donc à Paris à 18 ans avec sa valise et ses 30 Dinars. Il ne connait personne et n’a aucune attache parentale dans cette grande capitale des années 62. Paris à cette époque devait aussi gérer la situation de tous ces rapatriés d’Algérie. Sylvain, tunisien juif , ne rentrait pas dans cette catégorie de français qui prétendait à une aide.
Son seul compagnon D ieu. Et personne d’autre. Comme on dit chez nous ‘…Tecel ââla rabi ou ââl drayou… !’ Il ne compte que sur Dieu et sur son énergie.
Il loge dans un hôtel de passe du coté du Sentier. Il l’ignorait, ce n’est que qqs jours plus tard qu’il comprit qu’il avait atterri à son insu dans un quartier de putes.
Les 30 dinars qu’il avait en poche servait à régler sa location mais après… ? Après… ? Alors qu’il passait devant un grossiste de gadgets, Sylvain bien inspiré décide de parler au patron de cette officine. Un juif. Il lui propose de lui fournir qqs gadgets à crédit moyennant quand même un légère avance pour le principe.
Le patron ayant remarqué la situation précaire de ce jeune décide de l’aider. Il lui fait confiance et lui remet un petit lot de ces gadgets, payable à tempérament.
Sylvain beau parleur, et surtout fort sympathique n’ira pas très loin pour épuiser Son petit stock. Les filles de joie, au vu de sa gouaille, lui achète ses gadgets. Il se fait donc connaitre parmi ces femmes au sourire charmeur. Flairant le bon filon, il ira créscendo, allant jusqu’à accrocher au revers de son costume, petits insignes et porte bonheur qu’il présentait à cette gente féminine bien génèreuse.
Avec les petits bénéfices qu’il faisait, il pu enfin payer sa chambre et se nourrir convenablement. Il était devenu vendeur à la sauvette dans le quartier du Sentier. Plus tard, il se convertira dans les vêtements, troussautier puis comme vendeur à domicile de livres et autres encyclopédies. Son bagout fait merveille. Bref, notre jeune homme plein de bonne volonté s’adaptait à tout ce qui se présentait à lui, sans jamais rien rechigner. C’était un bosseur.
Un jour qu’il écoulait ses bibelots en ferraille, il tombe en arrêt devant un groupe de personnes armé de caméra qui filmait une scène de film. Sans hésiter et comme mû par une voix divine, il traverse la chaussée et demande à voir le producteur. Il se propose comme acteur. Et remet même au directeur de la production sa carte de visite.
Ne croyant pas trop à sa chance, il est surprit le lendemain de recevoir un coup de fil lui annonçant de bien vouloir se présenter pour un rôle. Sylvain bien sur accepte.
Son aventure cinématographique va commencer.

A Suivre…


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Interview de Mr Sylvain Sroussi dans un journal local tunisien.


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