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Atome iranien : lorsque c’est le chef de l’AIEA qui dissimule les preuves

Envoyé par mena 
Atome iranien : lorsque c’est le chef de l’AIEA qui dissimule les preuves
23 août 2009, 12:41
Atome iranien : lorsque c’est le chef de l’AIEA qui dissimule les preuves (info # 012308/9) [Analyse]

Par Stéphane Juffa © Metula News Agency



Le 14 septembre prochain, l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique – l’AIEA – ouvrira sa convention générale. Le point d’orgue de cette rencontre consistera en la présentation d’un rapport récent sur la situation en Iran.



Le contenu de ce rapport est crucial à plusieurs titres. Il conditionnera ainsi la discussion exceptionnelle, qui se tiendra le 24 du même mois, au siège du Conseil de Sécurité de l’ONU, à propos du contrôle des armes nucléaires et de leur prolifération.



Mais ledit rapport, qui a déjà été distribué aux Etats membres permanents du Conseil de Sécurité, est censé déterminer largement les travaux d’un autre meeting de grande importance, qui réunira, le 2 septembre, les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Russie et la Chine.



A cette occasion, les pays occidentaux entendent convaincre la Russie et la Chine de ce que les activités d’enrichissement forcenées d’uranium que conduit la "République" Islamique d’Iran nécessitent la proclamation d’un nouveau train de sanctions à l’encontre de ce pays lors de la réunion du Conseil de Sécurité.



Ces sanctions seraient "paralysantes" pour l’Iran, selon le contenu qui est envisagé.



La réunion du 2 septembre a, pour finalité, de déterminer la nature exacte de ces sanctions extraordinaires, afin qu’elles puissent être présentées à l’approbation du Conseil.



Pour le moment cependant, Pékin et Moscou s’opposent à la démarche envisagée, ou, au mieux, ne seraient disposés qu’à envisager des mesures de répression-restriction modérées, au point qu’elles n’entraveraient pas la mise au point de la bombe persane.



Mais ce qui rend la tâche des occidentaux quasi irréalisable découle de la position officielle de l’AIEA, exprimée par son directeur général, le docteur égyptien Mohamed ElBaradei.



Le dernier cité ayant récemment réaffirmé que son "agence ne détenait aucune preuve suggérant que l’Iran développait une arme nucléaire".



C’est là que le bât blesse, car des diplomates des pays occidentaux déjà mentionnés, ainsi que des proches du Dr. Shaul Horev – le directeur de la Commission Israélienne de l’Energie Atomique – ont indiqué au très sérieux quotidien Haaretz que l’AIEA dissimulait sciemment les preuves en sa possession, indiquant la continuation des efforts iraniens afin de se doter de l’arme suprême.



Très précisément, les mêmes sources ont dévoilé à Haaretz que les inspecteurs de l’AIEA œuvrant en Iran avaient rédigé et signé une annexe au rapport attendu le 14 septembre, contenant des preuves de ce que la "République" Islamique poursuivait ses efforts de militarisation ainsi que son programme de nucléarisation militaire.



L’annexe en question a été retirée du rapport en voie de publication. A en croire les diplomates supérieurs auteurs des confidences, le document et les preuves qu’il contient ont été censurés par la direction générale de l’AIEA à Vienne.



D’après des indiscrétions parvenues à notre rédaction, cette fois-ci, c’est le chef des inspecteurs en poste à Téhéran qui, devant la gravité de la malversation commise par ses supérieurs, aurait décidé d’informer les occidentaux et de les prier de faire "tout ce qui est en leur pouvoir afin que l’annexe soit réintégrée au rapport".



Les Américains, les Français, les Anglais et les Allemands ont parfaitement saisi le message d’alarme. Ce sont eux qui ont orchestré les fuites en direction de Haaretz, avec suffisamment de détails afin que leur authenticité ne soit pas contestable.



D’autre part, ces pays exercent une pression massive sur ElBaradei pour qu’il divulgue l’annexe censurée lors de la réunion de la convention générale de l’AIEA. Le problème étant que, même si l’Egyptien se résout, en fin de compte, à rendre publiques ces preuves le 14 septembre, ce sera trop tard pour qu’elles figurent sur la table de discussion, le 2, face aux Russes et aux Chinois.



Ce pourrait être, par un jeu de cascades, également trop tard pour préparer une formule de consensus au sujet de nouvelles sanctions pour la réunion du Conseil de Sécurité.



Durant une période où chaque semaine compte dans la course contre la montre destinée à empêcher Téhéran de construire sa première bombe, la perte de temps occasionnée par la manœuvre d’ElBaradei pourrait donc s’avérer critique et donner un coup de pouce décisif au projet cataclysmique des ayatollahs.



Cette fois, les gants sont jetés, et les Israéliens ne s’encombrent pas de formules alambiquées pour encourager Européens et Américains à faire échec aux Iraniens et à leur allié providentiel ElBaradei. Quant aux nations sollicitées, elles paraissent saisir l’urgence de la situation et agissent en conformité avec leurs propres intérêts sécuritaires.



ElBaradei, qui quitte ses activités en décembre, pour être remplacé par un diplomate japonais de carrière : Yukiya Amano. Reste qu’en fonction de cette échéance, l’Egyptien est de moins en moins sensible aux critiques et aux pressions. Les actions de temporisation dont il est à l’origine sont de nature à mettre en danger ni plus ni moins que la paix du monde.



En cachant au public et à son organisation de tutelle – l’AIEA est une dépendance spécialisée des Nations Unies et lui est en tous points soumise – l’existence des preuves de la nucléarisation de l’Iran que ses inspecteurs ont accumulées, Mohamed ElBaradei se rend coupable d’une faute d’une gravité incommensurable.



Il commet un acte allant exactement en sens inverse du mandat qui lui a été confié : sa tâche consiste à rechercher la lumière relativement à l’état de nucléarisation militaire de la planète, or, dans ce cas, il fait volontairement obstruction à son rayonnement. Il prive ses mandants, notamment les Etats membres du Conseil de Sécurité, de la vérité en sa possession, recueillie par les inspecteurs de l’AIEA, sur la cassette de la communauté des nations, des éléments nécessaires à prendre des décisions pouvant influencer la survie de millions d’individus.



En fait, ElBaradei est le second haut fonctionnaire originaire d’Egypte, après Boutros Boutros-Ghali, l’ex-Secrétaire général des Nations Unies, qui œuvre à l’encontre du mandat qui lui est confié. En ce qui concerne Boutros-Ghali, on se rappelle qu’en 1994, il avait donné l’ordre de retrait du Rwanda aux contingents de l’ONU qui y étaient stationnés, jetant ainsi, au sens premier, les victimes sous les hachettes des génocidaires, plutôt que de donner l’ordre à ses soldats de s’opposer au massacre.



Le génocide des Tutsis avait fait entre huit cent mille et un million de morts innocents. Désormais, dans la crise à laquelle le monde est confronté, la menace s’exprime sous la forme de bombes atomiques et non plus de machettes, d’où l’amplification exponentielle du danger.



Pendant ce temps, les ayatollahs continuent à se foutre de la gueule du monde. La semaine dernière, ils ont autorisé des inspecteurs de l’AIEA à visiter le site de construction d’un réacteur d’eau lourde, à Arak, après les en avoir tenus écartés durant plus d’un an en dépit de leurs demandes incessantes.



Les experts occidentaux et israéliens sont persuadés que la visite des inspecteurs n’est pas à même d’empêcher des fuites d’uranium du complexe d’Arak à l’avenir.



Dans le même désir de rouler le monde dans la farine nucléaire, les Iraniens ont autorisé l’AIEA à disposer des caméras supplémentaires dans le réacteur de Natanz, qui se trouvait déjà sous la surveillance quotidienne des employés de l’agence internationale.



Certes, mais l’AIEA avait, en juin dernier, communiqué que l’usine de Natanz devenait rapidement invérifiable – dépassant les capacités de surveillance efficaces – et par là, qu’il n’est plus possible d’identifier les quantités d’uranium soustraites à des fins d’utilisation militaire.



Le consultant principal de la Ména en matière de nucléaire, l’ingénieur atomicien d’origine française Jean Claude Zerbib, a également attiré mon attention sur d’autres faits démontrant les limites des capacités de contrôle et de dissuasion de l’AIEA.



Ainsi Zerbib nous rappelle-t-il que ça n'est pas l'AIEA qui a bloqué le projet de nucléarisation militaire libyen, mais bien les Américains, qui avaient menacé Kadhafi de bombarder ses installations, lequel a fini par céder.



Plusieurs centaines de tonnes de matériel (centrifugeuses, uranium) avaient été transportées aux USA, qui avaient également découvert le plan d'une bombe chinoise, vendue à Kadhafi par le Pakistanais Abdul Kader Kahn.



En Iran, les inspecteurs de l'AIEA ont trouvé, dès 2003, et à plusieurs reprises lors de leurs inspections, des traces d'uranium enrichi.



En 2006, ils ont découvert qu'un contrat avait été signé avec le même Kahn pour le façonnage de l'uranium enrichi sous forme de métal. Or il n'existe qu'un emploi pour une pièce de ce type : être le constituant d'une bombe.



Les inspecteurs découvrirent également que les Iraniens fabriquent des sources de Polonium 210, qui sert principalement à constituer une "bouffée de neutrons" utilisée comme amorce neutronique ; l'allumette de l'arme nucléaire, en quelque sorte. Mais ces découvertes n’ont pas empêché le Dr ElBaradei de continuer à tergiverser sur les intentions profondes des mollahs.



Plus tard, lorsque les Syriens ont entrepris de construire un réacteur plutonigène avec l'aide des Coréens du Nord, ce sont les Israéliens qui l’ont détruit.



Quant à l’AIEA et à M. ElBaradei, qui ignoraient et jusqu’à l’existence de ce projet infernal, ils se sont plaints du fait que les Israéliens ne les aient pas informé "avant toute action". A constater leur efficacité, leur clairvoyance et les penchants du directeur général d’après les derniers événements d’actualité, on peut se dire que Béchar Al-Assad aurait été informé du jour et de l’heure du raid.



Reste que dans la zone bombardée par Israël, les inspecteurs de l'AIEA ont trouvé des traces de graphite qui signent le caractère plutonigène du réacteur détruit, rapporte Zerbib.



Zerbib qui conclut sa note en appelant à revoir l'organisation de l’AIEA, qui fait face à des problèmes d'une autre dimension que ceux imaginés lors de sa création, le 26 octobre 1956. "Les risques de terrorisme nucléaire et de prolifération étaient faibles en cette période", fait remarquer l’atomicien.



Aujourd’hui, à moins de fermeté de la part des nations occidentales et d’Israël, ces risques menacent notre survie. Il est vrai que, tant que l’AIEA prétend officiellement ne détenir aucune preuve de la militarisation de l’atome par les Iraniens, si Israël attaque les installations d’armes et d’enrichissement d’uranium en Iran, certains pourront prétendre que l’Etat hébreu a (à nouveau) agressé un pays pacifique. On le comprendra mieux, je l’espère, après avoir lu mon papier, la publication de l’annexe – et à temps ! - participe d’un enjeu déterminant.
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