Bienvenu(e)! Identification Créer un nouveau profil

Recherche avancée

LA LITERATURE FRANCAISE ET LES JUIFS A TRAVERS LES AGES.

Envoyé par breitou 
LA LITERATURE FRANCAISE ET LES JUIFS A TRAVERS LES AGES.
09 avril 2010, 01:36
traite de la question juive dans ses deux grandes œuvres, « Les Lettres Persanes » (1721) et « De l’Esprit des Lois » (1748). Soumis à l’injustice, les Juifs lui servent de tremplin pour émettre une critique en règle de la société de son temps. Pour Montesquieu, le problème juif n’existe pas. Ce sont ceux qui les persécutent qui ont un problème.




En 1721, Montesquieu publie les « Lettres Persanes ». Basée sur la correspondance imaginaire de deux voyageurs persans, Usbek et Rica, en Europe, l’œuvre se veut une critique en règle de la société de l’Ancien Régime. Montesquieu est un des rares philosophes des lumières à porter sur les Juifs un regard dénué de préjugés.

Il affirme notamment que « Ils font paraître chez les Chrétiens, comme parmi nous, une obstination invincible pour leur religion qui va jusqu'à la folie. La religion juive est un vieux tronc qui a produit deux branches qui ont couvert toute la terre, je veux dire le Mahométisme et le Christianisme ; ou plutôt c'est une mère qui a engendré deux filles qui l'ont accablée de mille plaies : car, en fait de religion, les plus proches sont les plus grandes ennemies. Mais, quelques mauvais traitements qu'elle en ait reçu, elle ne laisse pas de se glorifier de les avoir mises au monde ; elle se sert de l'une et de l'autre pour embrasser le monde entier, tandis que d'un autre côté sa vieillesse vénérable embrasse tous les temps. ».

A travers les Juifs, Montesquieu réfléchit sur le rôle de la religion en général, et du christianisme en particulier, sans constater le vent de renouveau dont il souhaite voir le renforcement en Europe : « Ils n'ont jamais eu dans l'Europe un calme pareil à celui dont ils jouissent. On commence à se défaire parmi les chrétiens de cet esprit d'intolérance qui les animait : on s'est mal trouvé en Espagne de les avoir chassés, et en France d'avoir fatigué des chrétiens dont la croyance différait un peu de celle du prince. On s'est aperçu que le zèle pour les progrès de la religion est différent de l'attachement qu'on doit avoir pour elle ; et que, pour l'aimer et pour l'observer, il n'est pas nécessaire de haïr et de persécuter ceux qui ne l'observent pas. »

Dans les lettres persanes, Montesquieu innove dans le fait qu’il juge la société française et européenne à travers les Juifs (mais pas uniquement). Voilà ce que lui inspire l’Espagne et le Portugal : « Ils ont de petites politesses qui en France paraîtraient mal placées : par exemple, un capitaine ne bat jamais son soldat sans lui en demander la permission ; et l'inquisition ne fait jamais brûler un Juif sans lui faire ses excuses. » Il traite aussi du fait national juif, qu’il n’ignore pas : « Les Juifs, toujours exterminés et toujours renaissants, ont réparé leurs pertes et leurs destructions continuelles, par cette seule espérance qu'ont parmi eux toutes les familles, d'y voir naître un roi puissant qui sera le maître de la terre. » Et de la terre d’Israël : « Depuis la destruction des Juifs sous Adrien, la Palestine est sans habitants. »

C’est en 1748 que Montesquieu publie à Genève son œuvre majeure : « de l’Esprit des Lois ». Il y passe en revue l’histoire des Juifs, dont il se sert pour montrer les défauts des sociétés européennes dont il fait une critique en règle. Extraits :


Sur les accusations au nom de la religion


« Un Juif, accusé d'avoir blasphémé contre la Sainte Vierge, fut condamné à être écorché. Des chevaliers masqués, le couteau à la main, montèrent sur l'échafaud, et en chassèrent l'exécuteur, pour venger eux-mêmes l'honneur de la Sainte Vierge... Je ne veux point prévenir les réflexions du lecteur. »


Sur les accusations incohérentes


« Sous le règne de Philippe le Long, les Juifs furent chassés de France, accusés d'avoir empoisonné les fontaines par le moyen des lépreux. Cette absurde accusation doit bien faire douter de toutes celles qui sont fondées sur la haine publique. » « Hérodote nous dit que les lois des Juifs sur la lèpre ont été tirées de la pratique des Égyptiens. En effet, les mêmes maladies demandaient les mêmes remèdes. Ces lois furent inconnues aux Grecs et aux premiers Romains, aussi bien que le mal. Le climat de l'Égypte et de la Palestine les rendit nécessaires ; et la facilité qu'a cette maladie à se rendre populaire nous doit bien faire sentir la sagesse et la pré@#$%& de ces lois. »


Sur les abus du pouvoir


« Ce qui se passa en Angleterre donnera une idée de ce qu'on fit dans les autres pays. Le roi Jean ayant fait emprisonner les Juifs pour avoir leur bien, il y en eut peu qui n'eussent au moins quelque oeil crevé : ce roi faisait ainsi sa chambre de justice. Un d'eux, à qui on arracha sept dents, une chaque jour, donna dix mille marcs d'argent à la huitième. Henri III tira d'Aaron, juif d’York, quatorze mille marcs d'argent, et dix mille pour la reine. Dans ces temps-là, on faisait violemment ce qu'on fait aujourd'hui en Pologne avec quelque mesure. Les rois ne pouvant fouiller dans la bourse de leurs sujets, à cause de leurs privilèges, mettaient à la torture les Juifs, qu'on ne regardait pas comme citoyens. »


De l’Esprit des Lois aura une influence politique majeure. Certaines des idées seront reprises dans les constitutions américaines et françaises, notamment l’idée de la séparation et de la balance des pouvoirs. Du point de vue de l’histoire des Juifs, c’est une œuvre significative de par la tolérance et le jugement. On ne juge avant tout pas les Juifs, mais on se juge par les Juifs.




[www.histoiredesjuifs.com]
Re: LA LITERATURE FRANCAISE ET LES JUIFS A TRAVERS LES AGES.
09 avril 2010, 01:40
Si j’étais juif...

Si j’étais né juif hanté de colère et de vengeance,
Effrayé par ces jours de guerre immense
Je me demanderais pourquoi tant de misère, tant de violence.
Alors je jouerais du piano pour calmer ma conscience.

Si j’étais né juif, je serais hanté par ma différence,
Pourchassé par la peur,
Réveillé par le grincement des mitraillettes,
Je me retrouverais seul.

Si j’étais né juif j’aurais eu peur d’être traqué,
J’aurais pris mes affaires et je me serais enfui.
Dans le froid, le tir des mitraillettes,
Les corps, les cadavres éparpillés par terre,
J’aurais couru. Et qui m’aurait secouru ?

Si j’étais né juif quelqu’un m’aurait tendu la main.
Grâce à sa générosité il m’aurait sauvé la vie.
Comme il aurait été malin, il m’aurait caché dans sa cave à vin.
Un matin de soleil, les cloches auraient sonné,
J’aurais revu le jour en ce matin de paix.

Le son de la flûte me remplit d’amour.
Je ne suis pas né juif mais je ressens leur peur, leur tristesse
Et le bonheur de la solidarité,
L’aide des résistants et le retour de la paix.

REFRAIN

La solidarité c’est pas compliqué
Il suffit de s’entraider, de s’accepter.
La solidarité c’est de l’amitié, du respect,
C’est savoir se donner la main pour un monde de paix.

.../...

______________________________



[college.ronsard.laclasse.com]
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter






HARISSA
Copyright 2000-2024 - HARISSA.COM All Rights Reserved