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Joyeux 14 juillet !

Envoyé par jero 
Joyeux 14 juillet !
17 juillet 2010, 22:23
Joyeux 14 juillet ! (info # 011407/10) [Analyse]

Par Guy Millière © Metula News Agency


Il me revient fréquemment, ces temps derniers, l’écho de conversations à mon sujet. Mon nom circule. Mais pas du tout de la façon dont je pourrais le souhaiter. Vraiment pas, non. Il semblerait que je suis un être infâme, infréquentable, dont les livres doivent être soigneusement ignorés et que les journalistes des grandes rédactions sont censés jeter au vide-ordures, si, fâcheusement, ils les reçoivent.

Je ne sais si on leur recommande de les toucher uniquement avec des gants de caoutchouc et de se désinfecter les mains après ce geste fatal, mais je pourrais être enclin à le penser. Mes articles ne doivent pas être commentés tant ils sont nauséabonds.

Les grandes radios ne m’invitent plus : la dernière en date à l’avoir fait fut Europe 1, mais en voyant l’air renfrogné des présentateurs et la mine affligée de celui qui m’avait fait venir, au moment où j’ai quitté les studios, j’ai compris qu’il n’y aurait pas d’autre fois, et j’espère que le pauvre garçon n’a pas été licencié pour faute grave à cause de moi.

A la télévision, seul le producteur d’une émission m’invite encore parfois, et reçoit, chaque fois, des menaces, des imprécations, des courriers indignés en abondance. Lorsqu’on lui parle de son émission, on lui dit qu’il peut inviter une représentante haineuse des Indigènes de la République, celle-là même qui figure sur la couverture d’un livre qu’un ami m’a remis et dont je parlerai bientôt ici, et qui s’appelle "Nique la France".

On lui dit qu’il peut inviter un philosophe adepte de Joseph Staline. Mais inviter Guy Millière, là, cela devient carrément indécent. La seule personne qu’on lui reproche d’avoir invité, outre moi-même, est l’infâme Dieudonné, c’est dire.

Qu’ai-je fait pour mériter ce traitement. Aurai-je fait l ‘éloge d’Adolf Hitler ? Non : il serait difficile de trouver plus antinazi que moi dans l’Hexagone. Alors ? Serai-je antisémite ? Raciste ? Non, je n’ai jamais cessé de combattre toutes les formes d’antisémitisme et de racisme.

Et comme je l’ai écrit ailleurs : « si on attaque injustement un Juif, je suis juif ; si on attaque injustement un Africain, je suis africain ; si on attaque injustement un musulman ou un Arabe, je suis musulman et je suis arabe ». Je persiste et je signe.

Clair que je fais bien pire que l’apologie d’Adolf Hitler, qu’être antisémite ou raciste : je défends Israël, et je ne le fais pas en levant le petit doigt et en prenant un air compassé, ou en disant que, depuis Paris, je suis plus à même de juger de la situation que le gouvernement israélien. Non : je le fais en considérant que les attaques contre Israël sont injustes et teintées de relents certains d’antisémitisme.

Et je le fais en respectant scrupuleusement les faits historiques, plutôt que de me soumettre à la propagande qui traîne dans l’air du temps. Je le fais en sachant encore ce qu’est la différence entre démocratie et totalitarisme, en appelant un chat un chat et un terroriste un terroriste.

Je le fais au temps où Binyamin Netanyahu est Premier ministre, comme je l’ai fait au temps où cette position était occupée par Ariel Sharon. C’est effectivement pire que faire l’éloge d’Hitler, n’est-il pas ?

Lorsqu’il est question de Gaza, je peux citer Claude Lanzmann quand il parle de « chancre ». Lorsqu’il est question, encore, parfois, de Sabra et Chatila, je rappelle que l’action a été menée par les milices chrétiennes et je rappelle aussi la généalogie de la décomposition du Liban et les massacres de villages chrétiens libanais que personne n’évoque. Quelle faute de goût ! Evoquer les massacres commis contre des chrétiens !

Lorsque je parle d’Ahmadinejad, je le décris comme un fanatique dangereux et comme un négationniste aux intentions génocidaires, ce qui n’est pas poli et ne peut que choquer des gens qui lui donnent du « Monsieur le Président ».

J’ai traduit en français les Ecrits d’un homme qu’il est de bon ton de traiter de crétin, Ronald Reagan, et que je tiens pour l’un des grands présidents de l’histoire des Etats-Unis. J’ai non seulement défendu George Walker Bush, mais, circonstance aggravante, j’ai écrit des livres expliquent les tenants et les aboutissants de la doctrine Bush.

On me soupçonne même d’avoir des idées proches de celles des néoconservateurs ; vous savez, ces gens qui préfèrent la démocratie aux dictatures, le droit à l’arbitraire, et qui pensent que des guerres préventives contre des criminels contre l’humanité peuvent parfois constituer la moins mauvaise solution.

J’aurais même des liens avec des fascistes notoires, qui sont d’autant plus fascistes qu’ils sont juifs, ainsi Daniel Pipes, Norman Podhoretz ou Bill Kristol. Une véritable horreur !

J’ai même dit, je crois, que je souhaitais que les Arabes de Gaza soient délivrés du Hamas, et ceux de Judée-Samarie des séides du négationniste Mahmoud Abbas.

On ne dit pas ce genre de choses. On ne critique pas l’islam radical : ou alors, on le fait en citant Caroline Fourest, et en défendant la cause gay et lesbienne pour montrer qu’on est très ouvert.

Mais on ne le fait pas en citant Wafa Sultan. On signe J Call en prenant un verre à Saint Germain des Prés. On ne critique pas J Call. Et puis, surtout, on ne critique pas Barack Obama : comment critiquer un saint homme ? Comment oser penser qu’il n’a pas des idées lumineuses et que le rôle du commentateur est de glisser des pétales de roses sous ses pas.

Il existe présentement en France un stratagème organisé de boycott des produits israéliens, d’intimidation des commerçants, de diabolisation d’Israël, qui me semble parfois destinée à préparer le terrain au pire.

Il existe aussi, ce doit être dit, d’autres formes de boycott. Je ne peux plus publier un livre chez un grand éditeur de langue française. Je ne peux plus publier un article dans un grand quotidien ou dans un grand hebdomadaire. Je suis sur des listes noires à la radio et à la télévision. Des gens bien intentionnés ont tout fait pour que je perde toutes mes sources de revenus, et pour que je sois en situation de mort intellectuelle, et, sans doute de mort tout court. Pourquoi ?

Il fut un temps où, en France, on pouvait aimer l’Amérique, toute l’Amérique, y compris l’Amérique conservatrice, celle du pays intérieur qui écoute Johnny Cash, Toby Keith et Brooks and Dunn. Ce temps semble terminé. Cette Amérique-là, vous dira-t-on aisément en France aujourd’hui, est abominable.

Il fut un temps où il était possible, en France, d’aimer Israël, tout Israël, y compris les gens du parti de Menahem Begin ; l’Israël qui a gagné en 1967 et qui a résisté à l’agression sournoise en 1973 ; l’Israël qui a fait fleurir le désert et donné un espoir aux survivants de la Shoah. Ce temps semble révolu. Israël, vous dira-t-on aisément en France aujourd’hui, est un Etat dangereux, criminel, colonialiste.

Voici trente ans, je défendais la liberté individuelle, les droits naturels de l’être humain, la libre entreprise. Je n’ai pas changé. Je tenais, parce que je suis historien, au respect scrupuleux des faits. Je n‘ai pas changé non plus.

Je tenais, parce que je suis économiste, à la rationalité des analyses économique, et j’étais guidé par des valeurs éthiques fondamentales. Je n’ai pas changé là encore.

J’ai plutôt le sentiment que c’est la France qui a changé, et qu’on veut me faire comprendre que je suis de trop.

J’ai le sentiment que c’est le producteur de la seule émission de télévision qui m’invite encore, et qui se conduit, j’en atteste, en homme respectueux du pluralisme et du débat, qu’on entend incriminer.

J’aurais tendance à dire à tous les bien pensants gorgés de certitudes : comment osez-vous ?

Comment pouvez-vous prétendre être favorable à la liberté et utiliser des phrases ou des attitudes qui me rappellent Saint-Just ou Fouquier-Tinville au moment de la Terreur ?

Comment pouvez-vous dire que vous respectez la liberté de parole, l’information, les faits, les droits de l’homme, la démocratie, et vous comporter ainsi ?

Je ne le leur dirai pas : ils ne m’écouteraient pas. Ils ne me lisent pas. Ils sont à ce point sûrs d’avoir raison. Ils diront que les idées que je défends sont en voie de disparition. Je leur répondrai, même s’ils ne me lisent pas et qu’ils sont sûrs d’avoir raison, que c’est lorsque les idées que je défends sont en voie de disparition dans une société, que celle-ci s’approche de sa propre agonie.

On ne construit rien sur le mensonge, la censure et l’élimination des idées qui sont à l’origine de tout ce qu’il y a de noble et de grand dans la civilisation. Rien qui dure en tout cas.
Re: Joyeux 14 juillet !
18 juillet 2010, 01:43
Etats d'âme d'un incompris.
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