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Chateaubriand, l’Islam, le sionisme et la démocratie

Envoyé par mena 
Chateaubriand, l’Islam, le sionisme et la démocratie
24 juillet 2010, 21:46
Chateaubriand, l’Islam, le sionisme et la démocratie (info # 012307/10) [Analyse]

Par Claude Berger © Metula News Agency


L’auteur de cet article, Claude Berger, est un sacré personnage. Enfant caché, shérif à six ans, il a fait d’abord une triple carrière d’écrivain, de journaliste et de chirurgien dentiste. Il a notamment publié "Marx, l'association, l'anti-Lénine", chez Payot, et "Pour l'abolition du salariat", aux éditions Spartacus.

Il a signé dans Les Temps Modernes, Libé, Le Matin, Le Meilleur des Mondes, L’Obs, etc. Mais comme cela ne suffisait pas à rassasier sa soif d’action, il a ouvert un restaurant musical yiddish dans le cœur du Marais [1], "Le train de vie". Et, vous n’allez pas croire qui est le chanteur principal ! Si !

Malgré l’envoi d’un bateau libyen, la fièvre médiatique pour Gaza l’islamiste faiblit. On enlève le voile « humanitaire » et la réalité apparait. Les « douces flottilles» n’ont qu’un but, conforter le Hamas et sa guerre contre Israël et l’Autorité palestinienne, et faire oublier les raisons d’un blocus limité aux armes et aux matériaux à usage militaire.

L’opération Plomb durci, qui répliquait à l’envoi de milliers de roquettes sur le sud d’Israël, n’a pas changé le programme du Hamas : le renversement de l’Autorité palestinienne, l’établissement de la charia et l’éradication de l’Etat hébreu.

Fantasmes du panislamisme, partagés par les Frères Musulmans, les mollahs d’Iran, le Hezbollah, Al-Qaïda, et, désormais, par une Turquie prise par la tentation de l’hégémonie sur les laïcs et les minorités.

Pour l’islamisme, Israël est un pays de trop, tout comme les Juifs sont un peuple de trop. Les victimes d’hier se seraient métamorphosées en « bourreaux » des Palestiniens, des musulmans, des Arabes, avec la complicité de l’Occident coupable.

Cette mythologie est favorisée, en Europe, par les orphelins des idéologies de renversement totalitaire, aveugles devant l’islamisme, dans un climat qui n’est pas sans rappeler la déliquescence de la conscience dénoncée par Stéphane Zweig lors de la montée du nazisme.

Avec des grilles de lecture voisines, on confondra islamisme et peuple palestinien, Hamas et Fatah. On contraindra l’information à entrer dans les habits étroits d’une « vision » d’Israël déguisé en Etat « colonial », voire nazi et génocidaire, agent de l’impérialisme américain, nom laïc du « Satan ».

Et on rejettera ce qui en dérange l’imagerie. Au besoin, on en fabriquera : enterrement fictif d’un militant palestinien à Djénine ; « assassinat » fictif à Gaza d’un enfant palestinien, dont le montage photo fera le tour de la planète ; maquillage quotidien de l’événementiel. On en oubliera le blocus égyptien et la bienveillance de l’Autorité palestinienne.

On taira le ravitaillement permanent de Gaza.

Apartheid ? Un habitant sur cinq en Israël est arabe. Tous jouissent des droits de l’homme et de la représentation parlementaire, alors que la simple présence juive en terre d’Islam est rarement tolérée.

Et qu’en sera-t-il dans l’Etat palestinien ?

Amnésie sur l’origine du conflit israélo-palestinien qui tient dans le refus arabe, en 1948, de la création de deux Etats ; le refus de l’Etat juif annihilant d’ailleurs tout projet de construire l’Etat palestinien sur les territoires qui lui étaient dévolus par l’ONU.

Curieusement, il ne fut jamais question d’un Etat palestinien, (qui n’eut jamais d’existence historique) lors de l’occupation égyptienne de Gaza, jordanienne des Territoires - avec interdiction d’accès au Mur Occidental pour les Juifs – ainsi que durant toute la domination ottomane du Moyen-Orient.

Avant de pencher un temps vers le panarabisme de Nasser, le mouvement palestinien parlait la langue de l’islamisme, et, tout naturellement, le grand Mufti de Jérusalem allait voir son ami Hitler pendant la guerre à Berlin.

Ce n’est que tardivement, et pas toujours très clairement – double langage oblige -, que le mouvement nationaliste palestinien se sépare de ses idéologies de naissance et accepte le principe de deux Etats.

L’islamisme, comme le nazisme ou le bolchévisme, n’accorde pas de place, ni aux Juifs, ni à la démocratie. Il ne fait pas de place non plus aux femmes.

Les Juifs en terre d’Islam, près d’un million, ont dû fuir, chassés, persécutés et poussés simplement dehors.

Le sionisme, loin d’être un mouvement colonial, est le mouvement d’émancipation des Juifs, à la fois de l’Europe et des terres de l’Islam.

Les réfugiés palestiniens, partis de leur gré ou chassés en 1948, lors de la guerre menée par cinq pays arabes contre Israël, doivent participer à la création de leur nouvel Etat, tout comme les Juifs des pays arabes ont façonné Israël. Question d’équivalence pour deux nationalismes.

Au début du XIXème siècle, Chateaubriand avait parfaitement saisi le problème et dénoncé l’asservissement des Juifs et leur état de dhimmitude sous l’oppression ottomane et musulmane : « Pénétrez dans la demeure de ce peuple, vous le trouverez dans une affreuse misère, faisant lire un livre mystérieux à des enfants qui, à leur tour, le feront lire à leurs enfants.

Ce qu’il faisait il y a cinq mille ans, ce peuple le fait encore. Il a assisté dix-sept fois à la ruine de Jérusalem ; et rien ne peut le décourager ; rien ne peut l’empêcher de tourner ses regards vers Sion.

Quand on voit les Juifs dispersés sur la terre, selon la parole de Dieu, on est surpris, sans doute : mais pour être frappé d’un étonnement surnaturel, il faut les retrouver à Jérusalem ; il faut voir ces légitimes maîtres de la Judée esclaves et étrangers dans leur propre pays ; il faut les voir attendant, sous toutes les oppressions, un roi qui doit les délivrer. Si quelque chose, parmi les nations, porte le caractère du miracle, nous pensons que ce caractère est ici. » (Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem).

La campagne de presse orchestrée pour soutenir le Hamas sous couvert de convois « humanitaires », au détriment de l’Autorité palestinienne, a pour autre but d’entretenir le thème commun à l’islamisme et à l’ « anti-impérialisme », de « l’illégitimité » d’Israël.

Contestant toute place aux Juifs, à la fois comme Etat-nation et comme peuple en dispersion, l’antisionisme est bien l’antisémitisme de notre temps.

Mais cette complaisance vis-à-vis de l’islamisme ne s’exerce pas seulement à l’encontre d’Israël ou de l’Autorité palestinienne, il concerne la France et la démocratie française. Les mêmes media se gardent bien de lier entre elles les formes multiples d’incivilité et d’irrespect de la culture nationale, qui, peu à peu, tissent la toile de l’islamisme radical.

Ici, un drapeau français remplacé par le drapeau algérien ; émeute à Paris, stade Charléty, pour une défaite algérienne avec tentative de lynchage d’un rabbin ; protection devenue nécessaire des imams républicains, injure au chef de l’Etat, à Saint-Denis, et à ce qu’il incarne, le pays lui-même.

Prolifération de zones armées de non-droit, la dissolution nationale des valeurs et de la culture est omniprésente. Intégration ou subversion ? Diversité mesurée ou irrespect terrorisant ?

La mise en question de la légitimité de la France n’est plus de l’ordre du fantasme. Ceux qui voudraient l’ignorer doivent se garder de prêter l’oreille à Kadhafi, qui dit tout haut ce que d’autres pensent tout bas : « les musulmans vont hériter de l’Europe ; la Turquie sera un cheval de Troie… personne ne peut nous interdire de vivre en Europe… Heureusement, les musulmans se multiplient… Même en Palestine, personne ne peut arrêter ce phénomène… Allah a promis la victoire de l’Islam sur toutes les religions » (Discours du 10 juin).

Il y a quelques deux siècles, le même Chateaubriand, à son retour de Jérusalem, livrait ce propos toujours actuel : « Un nouvel Orient va-t-il se former ? Qu’en sortira-t-il ? Recevrons-nous le châtiment mérité d’avoir appris l’art moderne des armes à des peuples dont l’état social est fondé sur l’esclavage et la polygamie ?

Avons-nous porté la civilisation au dehors, ou avons-nous amené la barbarie dans l’intérieur de la chrétienté ? Que résultera-t-il des nouveaux intérêts, des nouvelles relations politiques, de la création des puissances qui pourront surgir dans le Levant ? Personne ne saurait le dire. Je ne me laisse pas éblouir par des bateaux à vapeur et des chemins de fer ; par la vente du produit des manufactures et par la fortune de quelques soldats français, anglais, allemands, italiens, enrôlés au service d’un pacha : tout cela n’est pas de la civilisation.

On verra peut-être revenir, au moyen des troupes disciplinées des Ibrahim futurs, les périls qui ont menacé l’Europe à l’époque de Charles Martel, et dont plus tard nous a sauvés la généreuse Pologne. » (Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe, T2, p.390).

Le soutien de la démocratie israélienne, confrontée à l’islamisme, tout comme le soutien à toute forme de démocratie palestinienne, est inséparable de la lutte pour le respect de la démocratie en France et de la culture française.

A ce propos, une manifestation contre la campagne anti-israélienne et pour la libération de Gilad Shalit a rassemblé 15 000 personnes place du Trocadéro, à Paris, le 22 juin, avec l’appui courageux, en ces temps de lâcheté munichoise, de Claude Goasguen, Eric Raoult, Anne Hidalgo.

Et de François-René de Chateaubriand.

Sachez-le, car pour les professionnels habituels de la presse française, ce rassemblement n’a pas eu lieu. Ou il n’était pas suffisamment important pour qu’ils le mentionnent.


Note :

[1] www.letraindevie.fr
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