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A-t-on le droit de ne pas s’indigner avec Stéphane Hessel ?

Envoyé par MeYeR 
Re: A-t-on le droit de ne pas s’indigner avec Stéphane Hessel ? par Pierre Assouline
18 mars 2011, 04:02
Un petit forfait entre amis: quand Alain Finkielkraut reçoit Stéphane Hessel en compagnie de François Zimeray

Pourquoi donc Alain Finkielkraut a-t-il reçu Stéphane Hessel, le 12 février, dans son émission radiophonique hebdomadaire? { L'émission est temporairement consultable à l'adresse : [www.franceculture.com] } Il s'agissait de débattre autour de l'opuscule "Indignez-vous!" du médiatique vieillard. Des commentaires abondants ont souligné le néant de pensée comme le néant de vision de ce texte minuscule, une espèce de degré zéro de l'anti-sarkozisme d'extrême gauche. L'homme par ailleurs, Finkielkraut ne l'ignore pas, a fait de la distillation d'une haine inépuisable d'Israël sa raison d'être au soir de sa longue vie. Son discours, particulièrement sommaire, se déroule en totale indifférence aux faits, sans épaisseur historique ni conceptuelle. On imagine difficilement que le contempteur du droit de l'hommisme ait pu attendre d'un bref débat radiophonique avec ce personnage, le jaillissement d'une quelconque idée ou un simple retour à la raison. Obligation imposée par France-Culture, volonté de surfer sur un phénomène éditorial aussi consternant qu'instructif (la brochure est déjà vendue à plus d'un million d'exemplaires), désir de donner le gage du politiquement correct pour ne pas être rayé de la grille des programmes?

Peu importe en définitive. Attendant de pied ferme son invité, notre philosophe avait convoqué pour l'assister, François Zimeray, l'ambassadeur national des droits de l'homme. Un choix en principe judicieux puisque l'incertaine participation de Hessel à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l'homme est le principal titre qui l'autorise à statuer de ce qui est moral ou pas sur la planète. La balance de la légitimité morale ainsi équilibrée, on allait voir ce qu'on allait voir.

Finkielkraut ouvrait alors de la façon suivante le débat sur "la Palestine" :

"Dans un deuxième temps il y a toute une réflexion sur la Palestine, "Mon indignation à propos de la Palestine, la Bande de Gaza la Cisjordanie, l'occupation israélienne" et là bien sûr on peut et on doit s'inquiéter de la persistance de cette occupation, de la politique extrêmement crispée de l'actuel gouvernement israélien qui a même fait plier Obama, en tout cas pour le moment.

L'hôte de Hessel n'a encore posé aucune question. Nous sommes ici hors débat, c'est à dire sur des constats qu'il estime évidents et incontestables. Qui discuterait pour savoir si le soleil se lève bien à l'Est ou si la terre est bien ronde. En substance, le problème irrécusable de la "Palestine", c'est l'occupation et la politique "crispée" du gouvernement israélien, tellement obstinée que même Obama a plié, à une pointe de menace près, "pour le moment". L'idée que "l'occupation" puisse être une pure construction des propagandes "rouges-vertes", que Mahmoud Abbas et les siens puissent peut-être endosser quelques responsabilités dans l'impasse des négociations, n'a pas à effleurer l'auditeur, son attention doit être attirée ailleurs.

Et c'est à partir de cet énoncé que s'ouvre légitimement la discussion:

"... la question que je pose c'est pourquoi cette polarisation, au fond la tendance de l'indignation à remplacer les problèmes par des ennemis mais des ennemis il y en a beaucoup, notamment des ennemis des droits de l'homme alors pourquoi celui là et celui-là exclusivement? N'y a--t-il pas quand même en matière des droits de l'homme d'autres sujets de mobilisation, peut-être plus urgents encore que la question israélo-palestinienne.."

La mise en cause de Hessel est là et uniquement là, son analyse de la "Palestine" est validée mais il oublie les situations comparables ou pires. La perche est tendue, l'invité a la parole pour dire les horreurs insoutenables qu'il a vues à Gaza... et faire amende honorable, comme preuve de son objectivité : "[il ya des régions] plus dévastées, plus affreuses, probablement plus inhumaines que ne l'est la situation des Palestiniens même à Gaza où ils sont particulièrement en souffrance".

Zimeray allait-il balancer les évidences que l'on n'interroge pas de Finkielkraut par de vraies questions? Voici son approche:

"...vous insistez sur cette cause qui mérite d'être défendue... vous avez choisi de mettre la lumière sur un lieu de souffrance, un lieu de désespérance où je suis allé moi-même deux fois, nous devions même y aller ensemble, il y a quelques temps.."

Pour l'ambassadeur, si la cause à laquelle Hessel s'est voué "mérite d'être défendue", elle doit l'être sur le même mode accusateur puisque l'autre terme, Israël, a produit chez les Palestiniens "souffrance" et "désespérance". Il va exprimer des émotions parfaitement en phase avec de celles de Hessel, et même lui demander d'aller plus loin pour plus d'efficacité :

"... est-ce que vous ne croyez pas par ailleurs, que la meilleure façon de défendre les Palestiniens c'est aussi de trouver les mots qui touchent les Israéliens, et qui leur fassent toucher du doigt la difficulté d'être, de vivre à Gaza, de vivre sans perspectives? Moi je l'ai ressenti comme vous l'avez ressenti et vraiment cette émotion m'a accompagné et a été importante pour moi dans ma compréhension, pourquoi vous ne faites pas ce chemin là d'aller parler aux Israéliens comme vous parlez aux Palestiniens et inversement ..."

Zimeray fait ensuite état de sa divergence, la visite de Hessel au chef du Hamas. Finkielkraut à son tour appuiera sur ce point, l'un et l'autre donnant en même temps à Hessel gage sur gage de leur accord sur l'essentiel, la nature fautive d'Israël :

Finkielkraut :

"Tout cela ne doit pas nous empêcher de critiquer l'actuelle politique israélienne qui mène en effet à l'impasse, les Israéliens devraient montrer c'est le moins qu'on puisse dire un peu de bonne volonté et pour sauver sa coalition Netanyahou ne le fait pas..."

Zimeray:

"...encore une fois je ne viens pas vous dire qu'il ne faut pas en parler [du problème israélo-palestinien], je ne viens pas vous dire qu'il n'y a pas de problème et je ne viens pas vous dire que les Israéliens sont innocents..."

Puisque l'unanimité des trois débatteurs est faite, puisque les Israéliens sont bien coupables, Hessel saisit vite et fort l'occasion offerte de proférer l'un de ces morceaux d'anthologie dont il a le secret:...

"...je rappelle que si j'y ai été appelé [à Gaza] c'est par des amis juifs, des amis israéliens qui nous disaient "vous les Juifs de France, venez, venez voir ce que votre pays, le pays que vous aimez, le pays que vous avez raison d'aimer et d'appuyer, ce à quoi il s'est laissé aller", c'était un appel auquel je n'ai pas résisté.

Puisque l'unanimité des trois débatteurs est faite, puisque les Israéliens sont bien coupables, Hessel saisit vite et fort l'occasion offerte de proférer l'un de ces morceaux d'anthologie dont il a le secret:

"...je rappelle que si j'y ai été appelé [à Gaza] c'est par des amis juifs, des amis israéliens qui nous disaient "vous les Juifs de France, venez, venez voir ce que votre pays, le pays que vous aimez, le pays que vous avez raison d'aimer et d'appuyer, ce à quoi il s'est laissé aller", c'était un appel auquel je n'ai pas résisté.

J'y suis allé avec des amis comme Martin Hirsh, comme Jean-Jacques Salomon, comme Raymond Aubrac, tous Juifs et qui ont constaté comme moi et comme nous venons de le dire tous les trois, que le gouvernement israélien faisait une politique dangereuse et en tout cas pas efficace..."

Quand pour clore le chapitre, Finkielkraut fait à Hessel la critique mortelle, les 3 millions de réfugiés palestiniens de 1948 inventés par lui dans un grand moment de transport antisémite, il épargnera au grand homme l'épreuve d'une justification impossible en donnant d'autorité la parole à Zimeray.

Résumons à présent.

Comme le dit justement le dernier nommé, tous trois, Finkielkraut, Zimeray, Hessel, ont condamné au diapason Israël, l'occupation, l'action de son gouvernement, sa responsabilité dans l'impasse d'aujourd'hui. Ils ont divergé sur deux points: l'importance exclusive donnée à ce conflit et l'opportunité de la visite aux autorités du Hamas.

Le petit forfait, le tour de passe-passe de grand art de Finkielkraut, c'est d'avoir imposé son diagnostic, sa vision, comme vérités d'évidence, inéligibles au débat, interdites de questionnement. L'attention de l'auditeur étant insensiblement déplacée vers des aspects annexes, l'oubli des autres drames, la rencontre avec Haniyeh, il sera privé de la possibilité d'aborder l'essentiel : les Palestiniens veulent-ils vraiment la paix, Israël est-il vraiment responsable de l'impasse ?

L'observateur le moins attentif du monde sait pourtant un certain nombre de choses :

1) que le gouvernement Netanyahou, dès son installation en avril 2009 a demandé l'ouverture immédiate de négociations,

2) qu'en juin 2009, à Bar Ilan, Netanyahou fit sienne la solution à deux états,

3) que son gouvernement a gelé les constructions dans les implantations durant dix mois, en signe de bonne volonté à l'endroit des Palestiniens, et que des négociations sans conditions préalables ont été ouvertes sous l'égide de l'administration Obama au début septembre,

4) que c'est Obama qui a retiré son offre compliquée pour une prolongation de trois mois supplémentaires du gel des constructions, alors qu'Israël était prêt à y consentir,

5) que c'est Mahmoud Abbas et son état-major qui ont refusé d'emblée la négociation, puis imposé un système invraisemblable de négociations "indirectes", enfin consenti la mort dans l'âme à s'asseoir un mois autour de la table, avant de la quitter brusquement faute d'imposer leurs injonctions préalables.

En un mot, s'il y a impasse c'est parce que les Palestiniens ne veulent pas d'un accord négocié. Parce que dans une tradition désormais séculaire, ils ne veulent toujours pas d'une souveraineté non musulmane sur ce qu'ils estiment être une terre sacrée de l'Islam.

De tout cela, Alain Finkielkraut et son compère Zimeray n'ignorent rien. Mais ils préfèrent non seulement le taire mais littéralement l'effacer, l'interdire de figurer dans la problématique du conflit, condition sine qua non pour endosser la tunique confortable du procureur d'Israël. Ce faisant, ils s'alignent sur le narratif palestinien de la façon la plus détestable qui soit, celle qui dissimule le cadavre en train de se décomposer dans le placard palestinien tout en barbouillant Israël de ses miasmes.

Suite à ce duel à fleurets mouchetés avec une grande figure de l'extrémisme "rouge-vert" contemporain, l'un conserve son émission, sa chaire et sa tribune tout à la fois, l'autre son poste d'ambassadeur des droits de l'homme. Sic transit gloria mundi.


Jean-Pierre Bensimon
, pour Raison Garder, le 13 février 2011
Re: A-t-on le droit de ne pas s’indigner avec Stéphane Hessel ? par Pierre Assouline
18 mars 2011, 04:23
Stéphane Hessel, vieil homme indigne

Un CV glorieux n’excuse pas tout !



Ceux qui n’ont, hélas, plus vingt ans depuis longtemps se souviennent avec un plaisir nostalgique de la sortie, en 1965, du film de René Allio, La vieille dame indigne. L’histoire était adaptée d’une nouvelle de Bertolt Brecht et montrait la libération tardive des conventions bourgeoises d’une femme devenue veuve qui partait à l’aventure sur les routes de France en compagnie d’une jeune serveuse de bar délurée, au grand dam de ses deux fils. Le rôle titre était interprété par la grande Sylvie, entourée de Jean Bouise et de Victor Lanoux. La musique était de Jean Ferrat. Rien que du bon…

On ne peut en dire autant du spectacle que nous offre aujourd’hui Stéphane Hessel. Oui, je dis bien spectacle, car s’agit-il d’autre chose que d’une habile mise en scène de lui-même par un vieillard dont toutes les apparitions publiques révèlent l’immense plaisir narcissique d’avoir acquis le statut d’icône nationale ? Hessel n’est pas indigne dans le sens où Allio utilise ce terme pour montrer l’insondable bêtise et méchanceté de ceux qui exigent des gens âgés qu’ils se comportent selon des normes sociales étouffantes en les enfermant dans le carcan de la bienséance et de la retenue.

Il est indigné et tient à faire connaître urbi et orbi les motifs de son indignation dans un opuscule devenu en quelques semaines un phénomène d’édition. La vacuité du propos qui décrit un monde binaire où l’on conspue les méchants (les financiers, la mondialisation, le ministre de l’intérieur, Israël) et où l’on chante les louanges des bons (les sans-papiers, les sans logis, les Roms, les Palestiniens, le programme du CNR) a beau être relevée par des gens aussi peu suspects de pensée subversive qu’Eric Le Boucher, le succès est irrésistible. Hessel, c’est l’axe du bien à lui tout seul : toute sa vie, il a eu tout juste, a toujours été du bon côté, ne s’est jamais compromis avec les salauds, s’est toujours arrangé pour que sa biographie ne puisse être autre chose qu’une hagiographie. L’achat de son livre par les gens ordinaires relève de la croyance magique que sa lecture pourrait faire de vous un homme ou une femme meilleur(e), réveiller le Hessel qui sommeille en chacun d’entre nous.

Parvenir à un très grand âge dans un état physique et mental acceptable relève d’une loterie qui ne tient compte ni des mérites, ni des mauvaises actions de ceux que le destin choisit. Cette élection transforme ceux qui en bénéficient en porte-parole d’une génération quasi éteinte. Elle oblige donc. Hessel parle, par exemple, au nom de ceux, aujourd’hui disparus, que le nazisme a surpris dans leur jeunesse à Berlin. Donc au nom de mon père, né quelques années avant lui dans la capitale du Reich, et qui fut contraint de la quitter pour des raisons sur lesquelles il est inutile de s’attarder. Je ne suis pas certain que mon père eût apprécié les discours de Stéphane Hessel, pas seulement sur Israël, mais aussi sur l’état de la France et du monde. Je suis même assez certain du contraire, bien que toute sa vie il ait voté à gauche.

La Résistance, dont mon père fut l’un des acteurs, comme Stéphane Hessel, rassemblaient des hommes aux opinions très variées, et même diamétralement opposées, non seulement ceux qui croyaient au Ciel et ceux qui n’y croyaient pas. Des paladins de la Révolution se battaient aux côté des chevaliers de l’Ordre. Hessel a-t-il le droit d’embarquer tous ceux là dans sa croisade personnelle ?

Brandir aujourd’hui le programme du Conseil national de la Résistance pour faire honte aux gouvernants d’aujourd’hui relève au mieux de l’idiotie historique, au pire de l’imposture. Ce texte de compromis s’appliquait à une France traumatisée qu’il fallait rassembler pour qu’elle se relève, dans un contexte où n’existaient ni l’Union européenne, ni la liberté généralisée des échanges des biens et des marchandises. Ceux qui ont vécu les dites « trente glorieuses » me comprendront : le retour aux conditions de vie de l’époque est une perspective peu enthousiasmante, tant sur le plan matériel que sur celui des libertés publiques et des mœurs. On appliquait, pourtant, ce fameux programme du CNR dont Hessel et ses perroquets nous rebattent aujourd’hui les oreilles.

Il y a aussi chez Hessel cette obsession anti-israélienne qui fait songer à la définition donnée jadis de l’antisémite par Pierre Larousse : « Personne qui hait les Juifs plus qu’il n’est raisonnable. » On n’a parfaitement le droit de ne pas aimer Israël, son gouvernement et même son peuple. Mais faut-il pour autant aller se prosterner à Gaza devant les chefs du Hamas ? Affirmer, lors d’un débat public, que les obus lancés par ces mêmes gens du Hamas n’avaient pour effet que de « faire courir un peu plus vite les habitants de Sdérot vers les abris » ?

Roland Dumas et Stéphane Hessel ont plus de point communs qu’on ne le pense généralement : états de service impeccables dans la Résistance, engagement pluridécennal à gauche, quelques aptitudes à évoluer dans le monde de la diplomatie et une détestation infinie d’Israël. Je me demande si, au fond, je ne préfère pas Roland Dumas et ses crapuleries à Hessel et ses bondieuseries laïques.


Luc Rosenzweig
, journaliste – Causeur
Re: A-t-on le droit de ne pas s’indigner avec Stéphane Hessel ? par Pierre Assouline
18 mars 2011, 04:28
S'indigner ou ne pas s'indigner ?

- Gaza. Une petite bande de terre qui vit sous un double blocus : égyptien à sa frontière sud et israélien à sa frontière nord. Les palestiniens, désespérés, lancent plus de huit mille rockets sur Israël.

Ils ne lancent pas une seule rocket sur l’Égypte.[/u]

- Gaza... qui vit sous un double blocus : égyptien au sud, israélien au nord. BDS (Boycott désinvestissement sanction) lance un appel mondial pour boycotter Israël et ses produits.

BDS ne lance pas d'appel au boycott de l’Égypte, de son tourisme, de ses produits.

Indignez vous Stéphane Hessel !

- Juin 1967. Israël reprend à la Jordanie – pas aux Palestiniens - la Judée Samarie. La résolution de l'ONU n°242 exige d'Israël qu'il rende ce territoire à la Jordanie, dès qu'un accord sécuritaire sera trouvé. Les Palestiniens décident, unilatéralement, que c'est à eux, et non à la Jordanie, que Israël doit rendre ce territoire. L'ONU refuse. Elle n'accorde aux Palestiniens aucun droit sur ces terres, et elle ne prend aucune résolution en ce sens. Et pourtant, le monde continue de dire qu'Israël a volé ces terres aux Palestiniens.

Indignez vous Stéphane Hessel !

- Juin 2010. Flottilles de la « Paix » pour Gaza. Neuf morts. Hystérie collective du MRAP, de SOS racisme, des ligues de droits de l'homme, du PC, des Verts, des Socialistes et de la presse, déchaînée.

- Janvier 2011. Tunisie. Soixante dix morts. Murmures gênés du MRAP, de SOS racisme, des ligues de droits de l'homme, du PC, des Verts, et des Socialistes. [ Le reveil hypocrite des medias et des politiques apres tant d'annees de silence. ]

- Et si cela ne vous a pas encore indigné, Monsieur Hessel, regardez. Avez-vous vu ces...« pacifistes » du Hamas font un « procès » à des membres du parti d'opposition Fatah...

Comptez le nombre de ces pauvres bougres froidement abattus par les palestiniens Mr Hessel. Entendez vous le terrible silence du MRAP, de SOS Racisme, de EuroPalestine, de BDS, des Verts, des communistes, des ligues des droits de l'homme, d'Amnesty International, de l'ONU, du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU, de l'Union Européenne, des gouvernements, des élites, des diplomates ?

Leur silence vous accuse. Votre indignation à la carte vous suivra jusque ...

Regardez autour de vous : votre silence de faux pro-palestiniens détourne de vous des millions de gens lucides.


J-P Grumberg
Re: A-t-on le droit de ne pas s’indigner avec Stéphane Hessel ? par Pierre Assouline
30 avril 2011, 11:37
L'échec de Stéphane Hessel - Pour Philosémitisme - 29 avril 2011

"Il est commode et facile de jouer au "juste" quand on ne tient jamais les deux bouts de la chaîne et qu'on a décidé, au nom de son camp, de n'appréhender l'Histoire et les drames du monde qu'avec un regard délibérement mutilé. S'il faut choisir, je préfère mille fois les affres d'un Finkielkraut aux suavités partisanes d'un Stéphane Hessel. L'un prend en charge le tout pour penser quand l'autre n'en saisit qu'une partie pour militer." ( [www.philippebilger.com] Ne vous indignez pas!, Philippe Bilger)

Comme nous le rapportions dans un post précédent, la majorité des Français ne semble pas apprécier les Palestiniens. Nonobstant le fatigant matraquage pro-palestinien et anti-israélien des médias, les Français sont à peine 16% à exprimer un sentiment positif envers la Palestine. Alors que les anti-israéliens avaient trouvé une icône en la personne de Stéphane Hessel et que son livre avait atteint des sommets en matière de succès de librairie en France, rien n'y fait. Ça ne mord pas. Aussi longtemps que les Palestiniens ne renonceront pas à la violence (comme vient de le rappeler M. Obama), aussi longtemps qu'ils appelleront de leurs voeux la destruction d'Israël, il est tout à fait normal que les Français éprouvent de vives réticences. (Dans le journal quotidien de l'Autorité palestinienne : «Juifs, Juifs ! Votre fête est la Fête des Singes [www.crif.org] ) Et le plus ils feront l'objet de matraquages pour les faire accepter la violence aveugle le plus ils se méfieront. Stéphane Hessel, Monsieur Indignez-vous, a échoué sur toute la ligne.

Il est intéressant de noter qu'au Royaume-Uni, où ne sévissent pas des icônes médiatiques du genre Hessel, 31% des Britanniques disent avoir une opinion positive de la Palestine. Le double - ni plus ni moins.

A lire absolument: A-t-on le droit de ne pas aimer danser avec Hessel?, par Allegra [israel-chronique-en-ligne.over-blog.com]

Source: [www.jpost.com] The Jerusalem Post

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The Israel Project vient de publier un sondage qui révèle qu'Israël et les Palestiniens inspirent peu de sympathie en Grande–Bretagne et en France. Toutefois, les Français sont légèrement plus favorables à Israël, contrairement aux Britanniques qui s'expriment en sens inverse.

Interrogés sur leur sentiment sur Israël et les Palestiniens, 19% des Britanniques disent apprécier Israël et 31% les Palestiniens.

31% des Britanniques ont des réticences envers Israël, et 25% envers les Palestiniens.

En France, 21% apprécient Israël, contre 16% qui apprécient les Palestiniens. 29% des Français n'apprécient pas Israël et 36% les Palestiniens.
Re: A-t-on le droit de ne pas s’indigner avec Stéphane Hessel ? par Pierre Assouline
30 avril 2011, 16:18
A-t-on le droit de ne pas aimer danser avec Hessel? - upjf - 28 avril 2011

Stéphane a dansé avec le siècle, mais le danseur a sauté quelques mesures de la valse brillante. C’est l’impression que m’a laissée son livre de souvenirs Danse avec le siècle édité en 2006, que j’ai presque terminé, et lu à contrecœur, je l’avoue.

Stéphane Hessel est né en 1917, à Berlin. Il est le fils de l'écrivain Franz Hessel et d'Helen Gründ, qui formeront avec Henri-Pierre Roché le célèbre trio de Jules et Jim. Son père est issu d’une famille de la grande bourgeoisie juive ayant fait fortune dans le commerce des grains, convertie au protestantisme luthérien, et sa mère est la fille d'un banquier prussien et protestant...



Ses parents émigrent à Paris en 1924. Son père et son frère ainé retournent en Allemagne, tandis qu’il reste en France auprès de sa mère et une gouvernante qui l’a partiellement élevé, deux femmes auxquelles il est très attaché. Il est inscrit à l’école alsacienne, école privée à caractère élitaire, fondée par des protestants. Il est bachelier à 15 ans, reçu à l'Ecole Normale supérieure et naturalisé français en 1937. En 1939, il épouse Vitia, une jeune Russe juive, la fille de Boris Mirkine-Guetzevitch, un célèbre professeur de droit constitutionnel. Mobilisé, aspirant officier, il n’a pas l’occasion de se battre, participe à la déroute de l’armée française, est fait prisonnier près de Saint-Dié, et enfermé avec son unité « dans un lieu hâtivement aménagé en camp de prisonniers » dont il s’évade. Il rejoindra le général De Gaulle à Londres en mai 1941.



Il vit donc le régime de Vichy pendant un an. Il le retrouvera aussi lors de son parachutage en France en 1944. Ses beaux–parents quittent la France au début de la guerre, émigrent en Amérique, et sa femme les rejoindra un peu plus tard. Vitia enseignait au lycée d’Angers, dont elle a sans doute été exclue en application des lois raciales anti-juives du régime. On peut supposer que leur judaïté a joué un rôle dans leur départ. Mais dans la partie de son récit couvrant la période de guerre, pas un mot sur les lois portant statut des Juifs sous Vichy, pas un mot sur les rafles, ou sur les persécutions des Juifs en France par un gouvernement français. Curieux oubli pour un homme qui aujourd’hui fait appel à ses origines juives dès lors qu’il s’agit de donner plus de légitimité à ses critiques haineuses d’Israël, ou pour justifier sa principale indignation : « Aujourd’hui, ma principale indignation concerne la Palestine, la bande de Gaza, la Cisjordanie ». Oubli ou décision de gommer une part de la réalité ? Quel homme et quel juif pourrait, en 2006, raconter cette époque en omettant le rôle de la France dans la persécution et la déportation de ses Juifs ?

Une seule phrase, p.59, évoque le sort que les nazis réservent aux Juifs : « Il y aussi dans cette phase longtemps refoulée de ma vie des blancs que je m’explique mal : que savais-je, que savait-on des juifs et des persécutions dont ils étaient victimes ? Où en était le reste de ma famille, les cousins et les oncles vivant en Allemagne ? »

Ce qu’il n’a en tout cas pas refoulé, ce sont les noms des personnes éminentes et célèbres qu’il a eu l’occasion de côtoyer dans sa vie et qui lui ont notamment permis de constituer un réseau de relations fort utiles pour sa carrière. Ainsi, en 1946, alors qu’il avait été nommé à un poste à l’ambassade de France en Chine (celle de Tchang Kaï-Chek qui avait établi sa capitale à Tchoung-king, dans les montagnes du Sichuan), en route pour la Chine, et en transit à New York, il est présenté à Henri Laugier, secrétaire général adjoint aux Nations unies. « Celui-ci était en train de constituer son équipe et obtint du ministère ma mise à sa disposition ». C’est ainsi que Hessel commence sa carrière à l’ONU. Le département de Laugier était chargé des questions sociales et des droits de l’homme et sa direction avait été confiée à un juriste canadien. Hessel occupe un poste de secrétaire et écrit : « J’eus le privilège de participer à la rédaction du premier volet de cette charte des Droits de l’homme… »

Mais ce qui m’a frappée, c’est que dans le récit de cette première période de sa vie consacrée à l’ONU, qu’il illustre cependant de nombreux événements dont il a été témoin de 1946 à 1951, il ne fait aucune mention du vote des Nations unies du 29 novembre 1947, adoptant la résolution 181 qui prévoit le partage de la Palestine en un État juif et un État arabe. Aucune allusion à la naissance de l’État d’Israël. Il est au centre des choses, mais celle-là ne l’intéresse pas et n’a jamais été une pierre parmi les pierres marquant ses souvenirs. Et Ben Gourion ne figure pas au catalogue pipol hesselien.

Quand Israël avait besoin d’aide et de soutien, le vertueux Stéphane ne s’est pas engagé. Aujourd’hui il s’engage, contre.

Il est commode et facile de jouer au "juste" quand on ne tient jamais les deux bouts de la chaîne et qu'on a décidé, au nom de son camp, de n'appréhender l'Histoire et les drames du monde qu'avec un regard délibérément mutilé. (Philippe Bilger, "Ne vous indignez pas !".)

C’est cela, un regard délibérément mutilé.


ALLEGRA


Source : [www.upjf.org]
Re: A-t-on le droit de ne pas s’indigner avec Stéphane Hessel ?
10 mai 2011, 14:39
La faute: Hessel dans Pote à Pote, par Marc Knobel

10/05/11 - - : Crif

Pote à Pote est la revue trimestrielle de la Fédération Nationale des Maisons des potes, proche de SOS Racisme (1). Ce mensuel est distribué par abonnement et selon le site Internet de la Maison des potes, les abonnés sont des associations locales, des institutions, des collectivités territoriales et des particuliers. Or, dans son dernier numéro trimestriel (n° 130, janvier-février- mars 2011), Pote à Pote publie une interview surprenante de Stéphane Hessel.

Deux questions portent plus précisément sur la campagne dite de BDS dont l’objectif –rappelons le- vise les citoyens israéliens (universitaires, chercheurs, sportifs, cinéastes, écrivains) et produits provenant des compagnies israéliennes (nouvelles technologies, fruits et légumes, couches et lingettes pour bébés, cosmétiques, livres, films, spectacles de danse et musicaux, œuvres d'art, médicaments…). Dans cet entretien, Stéphane Hessel prétend étrangement qu’il n’adhère pas « à proprement parler à la campagne BDS », alors que, pourtant, il n’a pas cessé de soutenir le boycott d’Israël et le BDS. Prenons deux exemples. Dans un texte publié le 15 juin 2010 par le Huffington Post, « Les Citoyens du monde doivent réagir là où les gouvernements ont échoué », Stéphane Hessel a accordé au BDS le satisfecit suivant : « Je crois que l’initiative BDS est une stratégie morale qui a démontré son potentiel de réussite », écrit-il. Rappelons également que dans l’édition du 11 janvier 2011 du quotidien Le Monde, Stéphane Hessel n’a pas hésité à maintenir cette position : « La campagne de boycott BDS me semble largement justifiée, aussi bien en France que dans d'autres pays, par exemple en Angleterre, par la violation que l'État d'Israël commet en occupant illégalement des colonies en Cisjordanie et en faisant passer les produits de ces colonies comme produits venant d'Israël. » (2). Nous le voyons ici, Israël est la cible unique d’un boycott inique défendu par M. Hessel, qui -écrivons-le encore une fois- a fait de la détestation d’Israël une véritable obsession.

Ensuite, dans l’entretien qu’il accorde à Pote à Pote, Hessel affirme que les militants du BDS ont « parfaitement le droit d’exprimer leur position » mais qu’il est « en tout cas inadmissible de les mettre devant des tribunaux sous prétexte qu’il s’agirait d’une antisémite ou discriminatoire. »

Seulement voilà : n’en déplaise à Stéphane Hessel, le BDS est en fait une provocation à la discrimination en raison de la nationalité, délit puni d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende par l'article 24, alinéa 8 de la loi du 29 juillet 1881. Et, si elle est suivie d'effets, les articles 225-1 et 225-2 2° du Code pénal prévoient des peines pouvant aller jusqu'à trois ans d'emprisonnement (3).

Enfin, dans l’interview qu’il accorde à Pote à Pote, Stéphane Hessel réaffirme son engagement et sa participation au tribunal Russel. Or, le Tribunal Russell sur la Palestine est un tribunal d'opinion, fondé en mars 2009. Ses promoteurs sont Ken Coates, président de la Fondation Bertrand Russell pour la Paix, Nurit Peled, une israélienne enseignant à l'Université hébraïque de Jérusalem, et Leila Shahid, déléguée générale de l'Autorité Palestinienne auprès de l'Union Européenne. Ce tribunal comminatoire, a été inauguré en présence de Stéphane Hessel. Son objectif affiché : « réaffirmer la primauté du droit international ». En réalité, les membres du tribunal Russel condamnent systématiquement Israël. D’où cette question : pourquoi absolvent-ils donc le Hamas, qui prône pourtant la destruction de l’Etat d’Israël et la liquidation de son peuple ? Drôle de tribunal, que voilà (4).

Dernier point. Nous rappellerons à Samuel Thomas, président de la Fédération Nationale des Maisons des Potes et au magazine Pote à Pote, la position de l’actuel Président de SOS Racisme, contre le boycott d’Israël.

En effet, Bernard-Henri Lévy, Patrick Klugman, Bertrand Delanoë, François Hollande et d’autres personnalités (5) avaient signé une importante tribune, dans Le Monde du 1er novembre 2010. Ils écrivaient qu’ils sont précisément contre le boycott d’Israël et pour la paix, et précisément, contre le boycott parce qu’ils sont pour la paix (6).

Est-ce là le cas de Stéphane Hessel?

Notes :

1) Sur cette fédération, voir notamment : [maisondespotes.free.fr].

2) Stéphane Hessel : "Je ne me considère ni comme un sage ni comme une icône", Le Monde, 11 janvier 2011.

3) Comme le rappelle très justement Maître Michaël Ghnassia, l'objet de cette campagne de propagande n'a finalement pour but que de réduire une nation, composée d'individus aux opinions et aux engagements aussi différents que ceux qui peuvent exister en France, en un unique ennemi désincarné et sans humanité : l'"Israélien" ou le " sioniste ". Aujourd'hui, selon la campagne BDS, les Israéliens ne méritent plus aucune considération en tant qu'individu car ils sont chacun d'eux l'incarnation du "colon raciste". Demain, ce seront les "sionistes" du monde entier qu'il faudra boycotter comme étant les complices des Israéliens. In « Le boycott d’Israël : que dit le droit ? », Les Etudes du CRIF, janvier 2011, n° 19, 31p.

4) Le 27 avril 2011, le leader du Hamas, Mahmoud al-Zahar, qui a participé aux discussions, a insisté sur le fait que « la paix avec Israël n'est pas envisagée ». «Notre programme ne comprend pas les négociations avec Israël ou la reconnaissance de cet Etat», a déclaré Zahhar au Caire.

5) Yvan Attal, comédien ; Pierre Arditi, comédien ; Georges Bensoussan, historien ; Michel Boujenah, comédien ; Patrick Bruel, comédien et chanteur ; Pascal Bruckner, essayiste ; David Chemla, secrétaire général de JCALL, Bertrand Delanoë, maire de Paris ; Frédéric Encel, géopolitologue ; Alain Finkielkraut, philosophe ; Patrick Klugman, avocat ; François Hollande, député (PS) de Corrèze ; Georges Kiejman, avocat ; Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris ; Bernard-Henri Lévy, philosophe ; Mohamed Sifaoui, essayiste ; Yann Moix, écrivain ; Bernard Murat, directeur de théâtre ; Jean-Marie Le Guen, député ; Pierre Lescure, directeur de théâtre ; Serge Moati, journaliste ; Daniel Racheline, vice-président de JCALL ; Arielle Schwab, présidente de l'UEJF ; Dominique Sopo, président de SOS-Racisme ; Gérard Unger, président de JCALL ; Manuel Valls, député-maire d'Evry ; Michel Zaoui, avocat.

6) Cet article peut-être consulté sur le site Internet du CRIF : [www.crif.org]

[www.crif.org]

Re: A-t-on le droit de ne pas s’indigner avec Stéphane Hessel ?
12 mai 2011, 14:57
ARCHIVES : Stéphane Hessel rencontre les dirigeants du HAMAS - 30 octobre 2010

Un des dirigeants du Hamas a rencontré une "délégation française" dans la bande de Gaza, dont l’ancien ambassadeur français Stéphane Hessel, nouvel admirateur d'Olivier Besancenot, et fervent militant du boycott d'Israël avec son ami Régis Debray, conseiller des affaires étrangères de l’ancien président François Mitterrand.


Stéphane Hessel en compagnie du dirigeant du Hamas, Ismail Haniyeh

Ismaïl Haniyeh a appelé ses invités à aider les Palestiniens à "se libérer de l’occupation", à mettre un terme à l’activité de colonisation sur les terres palestiniennes et à "établir un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem comme capitale. Il a souligné la nécessité de mettre fin au siège injuste contre les Palestiniens, en particulier dans la bande de Gaza, transformée en quelque chose ressemblant à une grande prison à ciel ouvert".

M. Hessel a déploré "l’incapacité de la communauté internationale à aider les Palestiniens a rétablir leurs droits perdus depuis la Nakba en 1948 et il a déploré les deux poids deux mesures dans l’application du droit international en faveur d’Israël, bien que ce soit l’occupant."

Il souhaite améliorer cette situation en militant pour la restauration des droits des Palestiniens et pour assurer que justice soit faite par l’application du droit international et le respect de la Déclaration universelle des droits de l’homme, dont il dit avoir été un des co-rédacteurs.
Re: A-t-on le droit de ne pas s’indigner avec Stéphane Hessel ?
28 février 2012, 15:40

[[i]Dans la tranche horaire 7h-9h de mardi 28 février France-Culture recevait Stephane Hessel et Elias Sanbar, délégué de la Palestine à l'UNESCO, à l'occasion de la sortie d'un livre commun.

On peut visionner ci-dessous la vidéo de l'émission.

A la minute 12'30 le journaliste Brice Couturier intervient par un commentaire d'environ cinq minutes auquel les deux auteurs du livre ne s'attendaient manifestement pas. Par la suite le journaliste israélien Emmanuel Halperin leur donne également la contradiction en réfutant en particulier l’accusation d’apartheid et le projet de déligitimisation de l’Etat d’Israël appuyé par le boycott des produits israéliens , soutenu par de nombreuses organisations pro-palestiniennes dans le monde.

Les réponses de Hessel et de Sanbar constituent un refus total de toute contestation de leur point de vue commun sur la question palestinienne.
Voici la présentation de l'émission sur le site de France Culture :][/i]

Quelle justice possible en Israël-Palestine ?

28.02.2012 - 06:30
C'est une émission en deux parties ce matin. A 7h40 nous écoutons Stéphane Hessel et Elias Sanbar à propos du livre de conversation qu'ils viennent de publier. Sorte de récit à deux voix d'un même passé, celui du conflit israélo-palestinien, vécu du point de vue des réfugiés par l'un et du point du vue de l'Onu par l'autre...
Face à l'impasse dans laquelle se trouve la situation actuelle, nous leur demanderons également de réagir aux propositions du philosophe et président de l'université Al Quds Sari Nusseibeh, à savoir la création non pas d'un Etat palestinien mais d'une fédération.
Dans la deuxième partie, nous serons rejoints par le journaliste israélien Emmanuel Halperin, et nous engagerons le débat sur le terme très contesté d'apartheid.

Stéphane Hessel
Ancien ambassadeur de France, corédacteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme
Auteur notamment d’Indignez-vous ! (éd. Indigènes, 2010)
Il publie avec Elias Sanbar Le rescapé et l’exilé, Israël-Palestine, une exigence de justice (Don Quichotte, 1er mars 2012)

Elias Sanbar
Historien, poète et essayiste palestinien
Ambassadeur de la Palestine auprès de l’Unesco
Auteur de nombreux ouvrages dont un Dictionnaire amoureux de la Palestine (Plon, 2010)

Emmanuel Halperin
Journaliste à la télévision publique israélienne. Enseigne la littérature française et le journalisme à l’université de Tel Aviv.
En PAD au micro de Mélanie Chalandon : Sari Nusseibeh
Intellectuel et universitaire palestinien, président de l’Université al-Qods à Jérusalem
Auteur d’Une allumette vaut-elle toute notre philosophie ? Nouveau regard sur l’avenir de la Palestine (Flammarion, 2012)


Les Matins de France Culture par franceculture


[www.franceculture.fr]


Pièces jointes:
Hessel-Sanbar.jpg
Re: A-t-on le droit de ne pas s’indigner avec Stéphane Hessel ?
06 mars 2012, 06:00
TRIBUNE
Publié le 6 Mars 2012

Hessel mania

« Le rescapé et l’exilé » vient de paraitre aux Editions Don Quichotte. Dans ce livre de 188 pages, Stéphane Hessel et Elias Sanbar (ambassadeur de la Palestine auprès de l’UNESCO) discourent principalement du conflit israélo-palestinien. De ce long échange, je voudrais mettre en exergue quelques points qui m’ont profondément heurté.

Marc Knobel

Voir sa présentation et ses autres contributions
« Sans rire, je devrais me pincer pour voir si je n’hallucine pas, lorsque je lis une telle énormité »

1) Stéphane Hessel : « Les Juifs ont toujours la hantise de la disparition programmée, cela fait partie de leur religion » (p. 53).

Tiens, j’ignorais que les Juifs se prosternaient devant l’autel de leur martyrologie (juive) ! Que les Juifs se souviennent de ce que l’homme est capable de faire à l’homme et des atrocités qui ont été commises sur le peuple juif depuis plus de deux mille ans est une chose. Que cela devienne «une « religion » en est une autre. Ce que cette phrase a quand même de caricaturale et de pathétique, tout de même.

2) Stéphane Hessel : « Au fond de l’imaginaire juif, il y a cette idée que tout ce qui nous arrive nous arrive pour une raison essentiellement historico-religieuse, parce que nous ne sommes pas comme les autres. Il y a des hommes de toutes sortes, il y a des chrétiens, des musulmans, on peut avoir des relations avec eux, bien sûr, mais ce qui nous arrive est significativement autre ; c’est la raison pour laquelle nous devons nous défendre contre tous ceux qui ne sont pas juifs » (p.53).

Quelle énormité tout de même que cette phrase et quelle aberration ! Si je comprends bien, Hessel pense que tous les Juifs du monde ne se perçoivent que comme des assiégés qui devraient se « défendre » contre tout ce qui n’est pas juif. Il y aurait une sorte d’atavisme : une paranoïa collective qui serait si grave, que les Juifs perdent la raison.

Allons, Monsieur Hessel, gardez votre calme. Positivez !

3) Stéphane Hessel : « Il y a les Juifs et ceux qui ne le sont pas. Cela signifie que l’antisémitisme est un sentiment totalement « naturel » pour les juifs. Les Juifs pensent qu’ils ne peuvent pas être véritablement aimés par les autres, parce qu’ils bénéficient d’un rapport unique avec Dieu » (p. 54).

Sans rire, je devrais me pincer pour voir si je n’hallucine pas, lorsque je lis une telle énormité. Si je comprends bien Stéphane Hessel, les Juifs s’adapteraient, comprendraient, trouveraient in fine qu’il est « naturel » que l’antisémitisme sévisse, pour la simple raison qu’ils croiraient (ou pas d’ailleurs) en un Dieu et que ce rapport serait dit-il « unique ». Cette phrase est si délirante qu’elle prêterait à rire, si l’antisémitisme n’était pas un sujet on ne peut plus sérieux. Je ne connais aucun Juif qui trouve que l’antisémitisme est un « sentiment naturel ». Je ne connais que des Juifs qui, lorsqu’ils sont victimes de l’antisémitisme, souffrent de l’antisémitisme : de clichés nauséeux, de préjugés moyenâgeux et de vilains stéréotypes. Il n’y a là rien de « naturel », seulement de la haine.

4) Stéphane Hessel : « En France, tout de suite après la guerre de 1967, on s’attendait à ce que les Palestiniens n’acceptent pas leur condition d’occupés et qu’ils mènent des opérations terroristes. Ce qui leur est arrivé est insupportable. Or, ils n’avaient pas d’autres moyens pour se faire entendre que le terrorisme » (p.89)… Pour être légitime, la violence ne doit pas, de toute façon, s’exercer contre des civils innocents. Elle doit être le derniers recours, quand il n’y a pas d’autres moyens de se faire entendre (p.93).

Pitoyable et je pèse mes mots. D’ailleurs, ce passage comprend plusieurs pages. Insidieusement Elias Sembar veut comparer la résistance sous l’Occupation nazie et la « résistance » palestinienne. Faut-il le rappeler, il n’existe et ne peut exister aucune justification à la terreur. Aucune cause ne permet de légitimer et ne peut légitimer le terrorisme.

5) Stéphane Hessel : « Nous ne vivons pas dans une société démocratique mais dans une société oligarchique ou un ou deux millions de personnes sur les sept milliards que nous sommes, détiennent l’essentiel des leviers de commande. Elles n’ont que faire, dans leur recherche effrénée du profit, de nos libertés, de l’environnement, des droits des peuples. Et elles ont bien des raisons d’avoir plus de sympathie pour Israël que pour les Palestiniens. Si Israël ne respecte pas la légalité internationale, c’est que les Américains le laissent faire. Et si les Américains le laissent faire, c’est que les puissances financières américaines arrivent à défendre leurs intérêts dans le monde arabe sans pour autant lâcher Israël » (pp. 103-104).

Il faudrait que Pierre-André Taguieff qui en connaît un rayon sur les théories conspirationnistes, se penche sérieusement sur ces phrases. Stéphane Hessel se rend-il compte de leur énormité ? Lui, qui entrevoit qu’un conglomérat de superpuissants (deux millions, écrit-il) mènent la danse et dominent le monde. Evidemment, ces oligarques zieutent sur Israël, bénéfice oblige. Money ! Money ! Ah, les Juifs et l’argent.

Allez, je m’arrête là, pardonnez moi, mais j’ai des choses plus sérieuses à lire.

[www.crif.org]
Re: A-t-on le droit de ne pas s’indigner avec Stéphane Hessel ?
07 mars 2012, 01:00
Syrie : l’immense lâcheté du monde Occidental
envoyer par mailmardi 6 mars 2012, par Lybie

Guy Millière :

On ne parle plus guère dans la presse française de ce qui se passe en Libye.

Au régime Kadhafi a succédé, comme c’était prévu, un régime à la solde des Frères musulmans et adepte d’une application stricte de la charia.

L’épuration ethnique a vidé le pays de la présence des Africains noirs venus des régions subsahariennes.

Les morts se sont comptés par milliers.

L’antisémitisme règne.

Les milices issues d’al Qaida ont le monopole des armes.

Les tombes de Chrétiens et de Juifs enterrés sur le sol libyen depuis la Deuxième Guerre Mondiale sont détruites.

Ni Bernard Henry Levy, ni Nicolas Sarkozy ne se rendent plus à Tripoli ou à Benghazi.

Le premier doit être en train de rédiger un prochain livre : titre provisoire « L’islam radical sans l’aimer ».

Le deuxième commence à comprendre qu’il lui reste moins de deux mois avant que souffle le vent cinglant de la défaite électorale.

On parle, par contre, beaucoup de la Syrie.

Sur le mode du constat.

On compte les cadavres.

On déplore les morts.

On traite comme un événement de portée internationale l’exfiltration de deux journalistes pris sous le feu de l’armée de Bachar al Assad et on passe par pertes et profits la mort de deux autres journalistes, l’un Français, l’autre Américain.

On montre des corps d’enfants mutilés. Et on passe à autre chose.

Des diplomates européens ont dit voici quelques mois que la Syrie n’était pas la Libye et qu’une intervention serait bien plus « compliquée », et dès lors rien n’a été fait.

La Syrie, c’est vrai n’est pas la Libye.

En Libye, il y avait un dictateur devenu l’allié du monde occidental, et les Frères musulmans et al Qaida voulaient le pouvoir.

Des armées occidentales sont intervenus pour donner le pouvoir aux Frères musulmans et à al Qaida.

L’opération était simple, et ni la Russie ni la Chine n’ont trouvé à redire.

Dès lors que le monde occidental se met au service de ses propres ennemis, pourquoi des ennemis du monde occidental devraient-ils tempêter ?

En Syrie, il y a un dictateur hostile au monde occidental, et allié à l’Iran, mais aussi à la Russie et à la Chine.

Le monde occidental serait prêt à faciliter l’arrivée au pouvoir des Frères musulmans et d’al Qaida, mais de là à affronter l’Iran, et à fâcher la Russie et la Chine, il y a un pas que ni les dirigeants européens ni l’administration Obama ne veulent franchir.

Il en résulte la situation actuelle.

Où conduira-t-elle ?

L’issue la plus vraisemblable est un maintien au pouvoir du régime Assad. Il est, de fait, difficile de voir comment les opposants syriens pourront résister à une armée très supérieure en nombre et en armement, disposant de soutiens multiples et de livraisons de matériel en quantité quasiment illimitée.

Homs sera sans doute écrasée par Bachar, comme Hama l’avait été en 1982 par son père Hafez.


On se scandalisera ici ou là, et puis on oubliera.

Une issue bien moins vraisemblable serait la victoire des opposants syriens, donc une victoire des Frères musulmans et d’al Qaida.

Quand bien même ce serait l’issue préférée de Barack Obama et des dirigeants européens, ni l’un ni les autres ne sont parvenus à convaincre les alliés de Bachar, et ni l’un ni les autres ne parviendront vraisemblablement à convaincre ceux-ci.

Il serait possible de noter l’existence d’un mouvement syrien revendiquant une démocratie à l’occidentale, la Syria Democratic Coalition (SDC), mais il faudrait ajouter aussitôt que la SDC, bien que soutenue en Syrie par les Chrétiens, les Druzes, les Kurdes et les Assyriens, ne dispose hors de Syrie d’aucun appui.

Il faudrait noter, surtout, l’immense lâcheté des Occidentaux.

Quand les armées françaises et britanniques ne peuvent pas être utilisées pour servir l’islam radical, comme en Libye, elles ne sont pas utilisées du tout.

Quand l’armée américaine ne se voit pas demander par son Commandant en chef de se replier et d’abandonner le terrain, comme en Irak et en Afghanistan, et quand elle ne se voit pas demander de servir les amis islamistes de la Maison Blanche, elle se voit ordonner de rester l’arme au pied.

Même s’il fallait considérer que le choix entre le clan Assad et la coalition islamiste qui lui fait face est un choix entre le pire et le pire, on pourrait se demander où sont passés les grands élans humanitaires de certains, les paroles d’indignation d’autres.

Bernard Henri Levy, après avoir trouvé que l’islamisme était joli du côté de Benghazi, n’a visiblement pas trouvé le chemin de Damas, et s’il appelle cette semaine à une intervention humanitaire, il le fait bien tardivement, et en citant l’infréquentable et antisémite ministre des affaires étrangères turc.

Nicolas Sarkozy, lui, a d’autres tâches plus urgentes, c’est clair, et s’est contenté de dire que les crimes de Bachar ne resteraient pas impunis : des mots, juste des mots.

Barack Obama, de son côté, est à la hauteur de lui-même, autrement dit, à celle d’un tapis de prière servant à invoquer Allah et à celle d’un paillasson sur lequel les dirigeants russes et chinois essuient leurs souliers.

Je n’ai vu, dois-je le souligner, se lever aucun des manifestants si prompts à rejoindre les rues dès qu’un terroriste est blessé à Gaza.

Manifester contre un Etat juif est facile et suscite des élans irrépressibles chez des multitudes.

Se réjouir de la chute de dictateurs alliés à l’Occident et de l’arrivée au pouvoir d’islamistes peut se révéler facile aussi. Se lever contre un criminel musulman soutenu par les pires régimes de la terre semble infiniment plus difficile.

S’il est une occasion au cours de laquelle les donneurs de leçon habituels ont montré leur imposture, c’est, en tout cas, bien celle-là.

© Guy Millière pour www.Dreuz.info

Mardi 6/03/2012

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