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A-t-on le droit de ne pas s’indigner avec Stéphane Hessel ?

Envoyé par MeYeR 
Re: A-t-on le droit de ne pas s’indigner avec Stéphane Hessel ?
07 mars 2012, 01:39
Interview de Jacques Tarnéro, auteur du livre « Le nom de trop : Israël illégitime ? »



Ancien chercheur au CNRS, chargé de mission à la Cité des sciences et de l’industrie et auteur de deux longs-métrages : Autopsie d’un mensonge, le négationnisme (2000), et Décryptage (2003), Jacques Tarnéro nous reçoit à Genève pour nous présenter son dernier ouvrage « Le nom de trop : Israël illégitime ? », paru en novembre 2011.

Quel est l’objectif de cet ouvrage ? Quel message souhaitez-vous faire passer ?
« Au départ, j’ai écrit ce livre en réponse à celui de Stéphane Hessel « Indignez-vous », paru en décembre 2011 et édité à plus de 1.900.000 exemplaires, ce qui est un succès stupéfiant vu la vacuité de l’ouvrage. L’auteur véhicule une bonne conscience comme relai ou substitut de toute pensée. Il prend appui ou plutôt prétend s’adosser sur les idéaux de la Résistance au nazisme. Il y a dans cette démarche quelque chose d’extrêmement gênant car la France n’est pas aujourd’hui privée de liberté. Les Français ne vivent pas sous un joug totalitaire. Il y a une instrumentalisation d’un symbole pour mieux accabler l’adversaire. Et quel est il ? L’unique cause de l’indignation de Stéphane Hessel se nomme Israël. Le Résistant Hessel pointe et nomme le Mal. Pour lui et les « indignés », il n’y a pas d’autre puissance maléfique à la surface de la Terre qui mobilise leur énergie que l’action d’Israël en Palestine. Aucun indigné n’est descendu dans la rue à ce jour pour dénoncer les massacres en Syrie, au Darfour, au Tibet, en Egypte, pour dénoncer l’épuration ethnique contre les Coptes ou les chrétiens d’Irak. Mon livre questionne cette trop bonne conscience , cette indignation sélective, l’analyse et la démonte en essayant de prouver, que bien au contraire, c’est Israël qui nous protège tout autant que l’existence de cet Etat et celle de son droit à l’existence, protège les libertés (la conscience démocratique, la liberté des femmes, l’esprit critique…).


La deuxième raison pour laquelle j’ai choisi d’écrire ce livre réside dans ce constat insupportable de l’accablement continu et incessant, de plus en plus grave et de plus en plus menaçant, qui condamne tout ce que fait Israël, quoi qu’il fasse, la paix comme la guerre. Aujourd’hui, c’est sa légitimité, son droit à exister qui est mis en cause. Avec un acharnement récurrent, ce qui est en cause va bien au-delà de la politique menée par Israël. Dans mon livre, je détaille l’histoire de cette condamnation radicale qui est une énigme dans l’histoire. »


Justement, comment expliquer qu’Israël est sans cesse remis en question, délégitimisé, accusé et utilisé pour déverser sa haine contre les Juifs ?
« Récemment, l’historien israélien Shlomo Sand a reçu un accueil très favorable de la critique et le prix « Aujourd’hui » pour son livre intitulé « Comment le peuple juif fut inventé ». Le peuple juif serait donc une invention, une notion artificielle puisque une création artificielle. Si l’on considère que les ayant-droits d’un peuple, seraient le droit à une patrie, à un Etat sur un territoire donné, alors l’Etat que ce peuple inventé revendique n’a pas de raison d’être puisque ce peuple n’a pas de légitimité à se nommer tel, qu’il n’existe pas. Ce serait donc une « imposture ». Pourtant, le concept de peuple se définit comme l’ensemble des personnes qui se reconnaissent en lui. Un peuple possède des attributs constitutifs (une religion, une langue, un alphabet, des coutumes, une histoire commune…). Il se trouve que ce livre dénie aux Juifs la qualité de peuple, alors que dans son histoire et depuis sa création, on répète dans les textes et la liturgie : « l’an prochain à Jérusalem ». S’il y a un groupe humain qui possède ces critères, ce sont bien les Juifs dont l’histoire, y compris dans leur dispersion, montre la pérenité comme peuple.


A Paris, une grande figure du monde intellectuel, Alain Badiou, professeur à l’Ecole normale supérieure, (qui avait signé en 1979 une tribune dans Le Monde intitulée « Kampuchea vaincra », dans laquelle il soutenait le pouvoir khmer rouge, responsable du génocide cambodgien), aujourd’hui gourou de la gauche radicale, a mis en cause la pertinence de la notion même du « nom Juif » . Si ce « nom » Juif n’a pas de pertinence, le peuple qui rassemble l’ensemble des « noms juifs » n’a pas, par voie de conséquence, non plus de pertinence ni de légitimité. On peut donc dire que les élucubrations de M. Badiou s’articulent et complètent celles de Shlomo Sand. En effet, ce que ces deux personnages avancent, montre que l’essence même de la revendication juive et du sionisme serait fausse et mensongère. C’est bien le statut d’Israël qui est visé, sa légitimité conceptuelle, puisque les racines de cette histoire mériteraient une remise en cause radicale».


Comment réagissez-vous face aux déclarations accusant Israël d’instrumentaliser la Shoah à des fins politiques ?
« Quand l’Iran menace Israël d’anéantissement, peut on accuser les juifs d’instrumentaliser leur histoire ? Quel peuple peut vivre avec comme mémoire, l’histoire de sa destruction et comme perspective d’ avenir une destruction annoncée ?


En 1980, Robert Faurisson déclare que « la prétendue Shoah et le prétendu génocide des Juifs sont un seul et même mensonge qui a servi a escroquer le peuple allemand, le peuple palestinien et dont les bénéficiaires sont l’Etat d’Israël et le sionisme international » ! Cette « invention » désigne donc les juifs comme étant des imposteurs qui auraient inventé l’histoire de leur propre martyre.


En 1977, le journal Le Monde, considéré comme le journal de référence, avait publié sur une pleine page deux articles de volume égal, un texte de Robert Faurisson déclarant que les chambres à gaz n’avaient jamais existé, et sur l’autre moitié de la page, celui de Georges Wellers, premier historien de la déportation, déclarant le contraire. Le fait que le quotidien ait mis sur un pied d’égalité un mensonge et une vérité a introduit un poison radical sur le « signe juif » et sur ce qu’était et faisait Israël.


En 1982, au moment de la première guerre du Liban, le journal Témoignage Chrétien avait publié un article intitulé « Les Palestiniens dans Beyrouth comme les Juifs dans le ghetto de Varsovie ». Ici, le lecteur se demande finalement qui sont les nazis. Le non-dit de ce titre induit alors l’idée qu’Israël a une pratique nazie et représente le « Mal absolu ». Les choses vont ensuite se succéder avec la seconde Intifada. A cette période, la célèbre image du petit Mohammed Al-Dura, présenté comme mort dans les bras de son père avait été mise en avant. Une journaliste d’Europe 1 avait alors commenté cette photo en déclarant que cette image annulait celle du petit garçon juif en culotte courte, prise dans le ghetto de Varsovie. Une fois de plus, si cette photo annule la première, on se demande qui est le SS. C’est à cette période que la mise en place symbolique de la nazification d’Israël a commencé.


Récemment, lors de la flotille humanitaire censée apporter des médicaments périmés à Gaza, des soldats israéliens ont tué neuf turcs d’un mouvement islamiste fanatique. Suite à cette affaire, des manifestations dans Paris et à Londres ont été organisées par des activistes affichant des banderoles présentant un signe = entre la croix gammée et l’étoile juive.


Autre exemple lors du séisme en Haïti, à la suite duquel une équipe médicale israélienne est venue apporter son aide. Des médias arabes ont déclaré que cette équipe était en fait venue pour effectuer des prélèvements d’organes. Ce mensonge présenté comme un fait avéré a été repris et mis en avant pendant quinze jours sur le site du Nouveau Parti Anticapitaliste d’Olivier Besançenot, qui s’est ainsi fait le relai d’une rumeur moyenâgeuse. Les choses ne s’arrêtent pas là. Désormais, des « humoristes » tel que Dieudonné diffusent dans l’opinion publique cette haine visant à nazifier les Juifs et tout ce qui vient d’Israël.


Comment un passage à l’acte criminel, l’assassinat d’un jeune juif innocent en 2006, Ilan Halimi, a-t-il pu se produire ? Un député français, Julien Dray avait déclaré : « Dieudonné en a rêvé, et Fofanna l’a fait ! ». Avait-il tort ? Etait-ce abusif ? Sûrement pas. Le gang des barbares n’a certainement pas lu Badiou, ni Sand, ni Gobineau, ni Le Pen… par contre, un air du temps lui a soufflé que kidnapper un Juif pour rançonner sa « communauté riche et puissante », était quelque chose de faisable. La raison de ce passage à l’acte réside dans les préjugés diffusés dans la culture du lumpen proletariat de banlieues qui laissent croire que les Juifs sont nuisibles, solidaires et ont de l’argent. »


Ceci dit pour répondre précisément à votre question, je pense qu’il y a eu de la part des mileux juifs une invocation abusive de l’histoire de la shoah comme étant la mesure du Mal absolu et que ceci fut une erreur, car dans sa singularité et dans son unicité, la shoah ne peut pas être désignée comme la représentation d’un Mal indépassable. Il n’y a pas de physique du Mal, c’est absurde. Depuis, il y a eu d’autres crimes terrifiants et on ne sauraient les mesurer comparativement, au Cambodge, au Rwanda. Chaque grand crime possède son unicité. Il faut aussi se méfier de ceux qui ne versent de larmes sur la shoah que pour mieux dénoncer Israël. Il y a un usage alibi de cette compassion pour les morts tandis qu’on accable les vivants. La nouvelle haine des Juifs se repait de son amour pour les Juifs morts. »


Dans votre livre, vous parlez également de boycott d’Israël. Ce boycott est de plus en plus présent dans le monde et notamment en Suisse. Ne craignez-vous pas que votre livre soit, lui aussi, boycotté ?
« C’est la Chine qui devrait être boycottée. Ce pays est d’ailleurs en train de faire disparaître le peuple tibétain, mais personne n’en parle. Pourtant, une dizaine de moines tibétains se sont immolés par le feu pour interpeller le monde du sort fait à leur pays et à leur peuple. Cependant, à la différence des bombes humaines, qui ne sont pas des suicides mais des actes jubilatoires, l’immolation des moines est, elle, un vrai geste de désespoir. Le seul fait de nommer un « attentat suicide » une bombe humaine qui tue en se détruisant, c’est entrer dans la stratégie terrifiante de ceux qui l’ont inventée comme arme contre Israël. En effet, la bombe humaine, le prétendu suicidé, induit une compassion pour celui qui se fait exploser et culpabilise ses victimes puisqu’il « se suicide ». C’est ne rien comprendre à la folie islamiste que de nommer les choses ainsi.


Quant à mon livre, sorti le 2 novembre 2011, il a été envoyé dans toutes les rédactions en France mais à ce jour, c’est le silence total. Il n’y a qu’aux Etats-Unis et en Belgique ou dans les communautés juives que j’ai été invité à en parler. Je pense que ce livre dit un certain nombre de choses qui ne veulent pas être entendues et surtout pas débattues.


Selon vous, que faudrait-il faire pour changer les mentalités ou le regard des journalistes afin de redonner une image réelle et positive d’Israël ?
« Je n’ai aucune solution car nous ne sommes pas dans l’ordre du rationnel. Ce qui est dit sur Israël relève des mêmes catégories de fantasmagories que crée l’antisémitisme classique. Les juifs sont encore aujourd’hui accusés de tous les malheurs du monde. Dans le monde arabe c’est une évidence. En Egypte par exemple, une touriste allemande a été attaquée par un requin à Sharm el Sheikh. Commentaire du directeur du tourisme égyptien : « ces requins ont été dressés par le Mossad ». En ce qui concerne la France et l’Europe, l’accablement d’Israël a une fonction thérapeutique, permettant aux Européens de dire « Vous, les Juifs-israéliens, faites aux palestiniens ce que nous vous avons fait durant la Seconde guerre mondiale». La particularité française consiste, quant à elle, à dire que les Juifs-israéliens font subir aux Palestiniens ce que les Français ont fait subir aux Algériens. Ainsi, les consciences ressortent blanchies et propres. Les dettes de culpabilité sont épongées. Tout ceci n’est pas de l’ordre de la raison. Au dernier festival de Cannes, le cinéaste Lars Von Triers a eu des mots qui ont faché, mais pas tous : il a trouvé de bonnes excuses à Hitler, ce qui lui a valu des réprimandes et a ajouté « Israël fait chier », mais n’a reçu aucune réprimande, car en effet, c’est une opinion souvent partagée dans la meilleure des bonnes consciences, que celle qui dit que sans Israël, la terre tournerait mieux …


Que faudrait-il faire ? La seule strtégie possible serait de sortir de notre solitude et de l’enfermement judéo-juif. Il faut dire aux Européens et aux peuples vivant dans des démocraties ce que José Maria Asnar, ancien premier ministre espagnol, avait déclaré : « Si Israël tombe, nous tomberont tous ». Ce qui menace Israël vous menace. Ce qui menace Israël menace nos libertés, la liberté des femmes. Israël est bien la première ligne de front, mais c’est l’Europe en tant qu’ensemble culturel qui est déjà malmenée. Or, les démocrates européens n’osent pas nommer les choses, n’osent pas affronter ces nouvelles questions et laissent à l’extrême droite le libre champ pour des délires symétriques. Le sabotage, par des islamistes, d’une rencontre à Bruxelles, à l’ULB, autour de Caroline Fourest, pour son enquête sur l’extrême droite, montre la sainte alliance qu’il existe entre intégristes de tous poils.


Compte tenu de l’actualité, comment voyez-vous l’avenir d’Israël et son influence sur l’avenir des Juifs d’Europe ?
« On ne peut être que très inquiet ! D’abord parce qu’une menace existentielle est annoncée par le Président de la République iranienne Mahmoud Ahmadinejad, qui ne cesse de déclarer qu’il y a un Etat de trop et qu’il va le détruire. On ne peut pas ne pas penser à la déclaration de Goebbels à la Société des Nations en 1938 qui déclarait : « nous allons nous occuper des Juifs ». On connaît la suite de l’histoire. Je suis donc très inquiet pour Israël, qui a heureusement les moyens de se défendre. Ce petit pays représente trois départements français, face à l’Iran qui représente trois fois la France ! Que va-t-il se passer si l’Iran annonce qu’il a la bombe atomique et qu’il compte l’utiliser contre Israël ? Qui va se battre pour Israël, ou à côté d’Israël? La presse vient d’annoncer une reprise des négociations avec l’Iran. Comment les Etats occidentaux peuvent ils croire un seul instant à une bonne volonté de ces gens là ?


Concernant les Juifs d’Europe, le paysage est tout aussi inquiétant. Je pense que les Juifs ont désormais un avenir de « personnages de musée ». On les apprécira pour leur finesse d’esprit, leur névrose, leur humour, leur littérature, mais plus comme acteurs politiques du monde réel. Dans certains quartiers de France et d’Europe, ils seront marginalisés et peut-être risqueront-ils de devoir marcher la tête basse. Il y a en effet un rapport de force qui correspond à la nouvelle donne démographique et culturelle. Et les juifs sont le marqueur, le baromètre de cette nouvelle donne. La présence juive en Europe, son avenir est désormais problématique pour autant que les Juifs veuillent s’affirmer tels. Tout ceci n’est que le reflet d’une actualité que personne n’ose regarder en face, donc on ne peut être que très inquiet. »


Par Elodie Benarousse pour la CICAD, 22 février 2012.


Re: A-t-on le droit de ne pas s’indigner avec Stéphane Hessel ?
07 mars 2012, 03:43
Salut la Douda,
Comment la veille de pourim un juif peut il etre inquiet?
Celui qui nous a de tout temps protege,continuera a nous proteger.
On a connu aman aracha, hitler, hahminajad subira la meme fin qu'eux.
C'est reelement dommage que les perses n'ont pas apris la lecon du passee!!!!!Mais va savoir, ils finirons peut etre par s'occuper de leur dictateur comme ils c'etaient occupes d'aman, ils ont l'habitude,non?
Re: A-t-on le droit de ne pas s’indigner avec Stיphane Hessel ?
07 mars 2012, 04:06
Voila encore qqchose d'interressant.du site Modia du rav Y.R.Dipour

Lettre a vous pour Pourim:
Bé ézrate Hachem Rav Yehoshua Rahamim Dipour :
Pourim est souvent vu comme un moment historique et rare, unique, où le sort s’est retourné pour le bien des Juifs. C’est cela, mais c’est beaucoup plus.

1. C’est un épisode d’amour extraordinaire et qui nous enseigne sur l’amour et sur l’amour réussi. Voici comment. Le Roi de Perse est émerveillé de la droiture et de la qualité et de la beauté d’Esther. Quand, audacieuse, elle vient vers lui, il lui dit en persan des phrases merveilleuses au lieu de la repousser: «Qu’y a-t’il vers toi, Reine Esther, et quelle est ta demande. Jusqu’à la moitié du royaume je te le donne». Quel bonheur si c’est la relation que vivent tous les époux! Vraiment, chacun est alors moitié totale avec l’autre. Ce dialogue est encore plus beau que le Cantique des Cantiques car il n’a aucune déception.

2. Et pourquoi en Perse-Iran? C’est vraiment alors la réussite de toute la Création qui commença difficilement entre Adam et Eve. Pour bien comprendre ces dialogues dans leur langue originale, j’ai appris le persan, de même que j’ai appris l’arabe avant notre alya. Rien de politique en cela, simplement travailler et participer à la réussite de la Création de bonté.

3. Mais pourquoi, dans toute l’histoire, cela se passa-t’il uniquement en Iran? Quand on connaît la littérature poétique constante de cette nation, on comprend mieux: dans tous les siècles c’est une littérature d’amour total, délicat, inégalé (Roumi, Hafez, et autres). Même les discours des meetings politiques qui luttent contre les horreurs sont en poèmes d’une beauté allusive inimaginable et que tous les auditeurs captent sans ajout politique précis et sans demander autre chose. Sur You Tube on trouve ces documents filmés comme un retour d’Esther dans sa droiture, sa force, sa pureté:



4. Mais il faut lire les dernières lignes de toute la Bible (II Chroniques 36;22-23) pour comprendre pourquoi notre tradition a remis le message ultime à ce peuple, non pas à un prophète ni à un rav de notre peuple. Voici ce texte stupéfiant: «Dans la première année de Cyrus roi de Perse, à l’époque où devait s’accomplir la parole de Hachém annoncée par Jérémie, Hachém éveilla le bon vouloir de Cyrus, roi de Perse; et celui-ci fit proclamer dans tout son royaume par la voix (des messagers) et aussi par des missives écrites ce qui suit: Ainsi parle Cyrus, roi de Perse: Hachém, Dieu du ciel, m’a mis entre les mains tous les royaumes de la terre, et c’est Lui qui m’a donné mission de lui bâtir un Temple à Jérusalem, qui est en Judée. S’il est parmi vous quelqu’un qui appartienne à Son peuple, que Hachém son Dieu soit avec lui et qu’il monte (véyaâl, la alya)». Quand on pense au conflit actuel entre une minorité qui a pris le pouvoir en Iran et le mal qu’elle veut faire à Israël et à son peuple et à son droit à Jérusalem, on comprend qu’il y a en ce moment une heure historique comme Pourim.

Je ne rajoute pas, méditons, aimons ce peuple qui a tant aimé le nôtre, qui nous a parlé clairement avec les noms divins et selon l’essentiel de l’attente divine. Quel peuple. Prions pour lui. Et ouvrons la Bible, le Tanakh, pour y relire ces lignes comme message final de toute la Torah et de toute l’histoire humaine. Dans cette ligne, relire sur Modia [www.modia.org] et les photos, même de la salle de la tombe d’Esther et de Mordékhaï ou de prophètes comme Daniel. Et comme la tombe de Cyrus en Iran. Soyons infiniment et délicatement reconnaissants à ce peuple. Un poète iranien au 14e siècle au nom de son peuple a écrit: «je possède un joyau et je cherche quelqu’un qui puisse le regarder, Goharé dâram béssaheb nazari mi djouyam» (Hafez, Diwan 373,4). Soyons ce regard dont ils ont besoin à leur tour aujourd’hui. Et écoutons la méguila de Pourim dans ces regards vrais et nouveaux. Que notre qualité envers eux leur apporte à leur tour ce qu’ils nous ont autrefois donné. Gratuitement, comme le Créateur le fait. De tout coeur tous ensemble à Pourim. Rav Yehoshua Rahamim Dipour
Re: A-t-on le droit de ne pas s’indigner avec Stéphane Hessel ?
07 mars 2012, 07:27
3. Mais pourquoi, dans toute l’histoire, cela se passa-t’il uniquement en Iran? Quand on connaît la littérature poétique constante de cette nation, on comprend mieux: dans tous les siècles c’est une littérature d’amour total, délicat, inégalé (Roumi, Hafez, et autres). Même les discours des meetings politiques qui luttent contre les horreurs sont en poèmes d’une beauté allusive inimaginable et que tous les auditeurs captent sans ajout politique précis et sans demander autre chose. Sur You Tube on trouve ces documents filmés comme un retour d’Esther dans sa droiture, sa force, sa pureté:

Henri l'Aaziz,,,

Tout cela parce que l'humanité n'est pas immuable, et que les individus changent pour le bien comme pour le mal, en ce bas monde qui dés le début fut crée dans la perspective d' une lutte interminable.

Le mot Paix,,, dont tous se gargarisent ne deviendra absolu qu'à la fin des temps.
Re: A-t-on le droit de ne pas s’indigner avec Stéphane Hessel ?
08 mars 2012, 06:23
Cher ami ladouda,
Et tout cela depend uniquement de nous!!
Chacun doit s'efforcer de lutter contre son propre mauvais penchant,l'aprivoiser, et pour finir, le rendre bon.
Pas facile naturellement, mais si on y pense, et on s'efforce, on finira peut etre par reussir.
Excelente fete de Pourim, ou tout le mal c'est transforme en bien.

Re: A-t-on le droit de ne pas s’indigner avec Stéphane Hessel ?
11 mars 2012, 05:13
Comme suite à l'émission du 28 mars signalée dans mon post

Auteur: MeYeR
Date: 28 February 2012, 15:40

voici le texte intégral de l'intervention de Brice Couturier devant Stéphane Hessel et Elias Sanbar délégué de la Palestine à l'UNESCO.

A la suite de cette émission, des auditeurs ont réagi contre Brice Couturier auprès du médiateur de Radio France, Jérôme Bouvier . Le 1er mars celui-ci, en présence de B.C., a traité de ce sujet. Il est intéressant d'écouter la réponde de B.C. (voir ci-dessous)


Le conflit israélo-palestinien a perdu sa centralité
28.02.2012 - 08:16

Cher Stéphane Hessel, cher Elias Sanbar,

Je confesse mon admiration pour votre éditeur, qui a eu l’idée si originale de faire dialoguer deux personnalités « d’origine et de génération différente », comme il l’écrit, et dont le lecteur naïf s’attend à ce qu’elles aient sur la question israélo-palestinienne, des avis peut-être différents… Mais on constate rapidement que, comme le dit Elias Sanbar, vous êtes « côte-à-côte et non pas face-à-face ». Vous communiez dans une même hostilité de principe envers le seul Etat juif, responsable, selon vous de tous les maux qui l’accablent et de toutes les violences commises au Moyen Orient.

Oh ce n’est certes pas la première fois qu’on feint d’organiser des débats contradictoires sur ce conflit du Proche-Orient en mettant en scène, mettons, un représentant patenté de l’Autorité palestinienne et un militant israélien de La Paix Maintenant, ou encore un responsable de l’OLP et un « Alterjuif » (selon l’excellent néologisme forgé par la psychiatre Muriel Darmon)… Mais que dirait-on d’un « face-à-face sans complaisance », bien sûr, entre un représentant officiel du Likoud et un Arabe pro-israélien, car il en existe, vous savez. Il y a une manière de simuler le débat entre des gens d’avis rigoureusement identique, qui a pour effet de disqualifier toute voix discordante. La mienne est bien modeste, face à deux personnalités de votre envergure, permettez-moi cependant de la faire entendre.

Pendant des années, on nous a répété que le Moyen Orient vivrait dans la paix, la stabilité, la bonne humeur et la prospérité générale, si seulement le « problème israélien » était résolu… Mais l’on restait vague sur la résolution en question. Passait-elle par la paix ? Ou par la victoire et la destruction d’Israël, telle qu’elle a été recherchée lors des guerres lancées par ses voisins contre l’Etat juif ?

Il semble que l’histoire qui s’emballe depuis le Printemps Arabe de l’an dernier, ait définitivement invalidé cette théorie.

L’actualité, au Proche et au Moyen Orient, ne tourne plus de manière obsessionnelle autour du conflit israélo-palestinien. Il ne figurait pas à l’agenda du Printemps arabe. Les peuples arabes ont cessé de s’en prendre en bloc à ce bouc-émissaire commode, offert à leur colère par des despotes qui les ont plongés dans la tyrannie policière et l’échec économique . Je ne pense pas que quiconque aujourd’hui souscrive encore à l'idée qu'un règlement pacifique de ce conflit résoudrait tous les problèmes de la région.

Le Printemps arabe et ses suites hivernales – savoir la montée en puissance des partis islamistes à la faveur des processus de démocratisation -, les prodromes de guerre civile en Egypte, la guerre froide qui se poursuit par Syriens interposés entre l’Iran et l’Arabie saoudite, les menaces de plus en plus précises de l’ayatollah Khameiny contre « le cancer sioniste » qu’il entend « éradiquer » par l’arme nucléaire, les menaces iraniennes sur le détroit d’Ormuz, tous ces évènements ont fait perdre au conflit israélo-palestinien sa «centralité» d’hier. Il n’y a guère qu’en Europe où la diabolisation d’Israël fonctionne encore. Faute d’avoir su donner aux enfants de l’immigration les emplois correspondant à leurs qualifications, on cherche à les enfumer dans une pseudo-communion suspecte dont la figure du Juif est la victime commode. Le vieil antisémitisme, d’origine chrétienne comme d’origine musulmane, trouve là une reconversion particulièrement inquiétante.

L’actualité brûlante, ce sont, en particulier, les atrocités commises par le régime syriencontre sa propre population. Elles méritent l’attention des grandes consciences que vous êtes d’une manière peut-être plus pressante que les appels au boycott des produits israéliens. Pour donner un ordre de grandeur, je signale que l’Opération Plomb Durci,lancé par Israël contre Gaza d’où partaient des tirs de roquettes qui ont ensanglanté le Sud du pays, a fait 1 315 morts, parmi eux des militaires - mais hélas aussi des civils - entre décembre 2008 et janvier 2009. Le régime d’Hafez El-Assad a déjà tué plus de 8 500 de ses propres ressortissants, la quasi-totalité étant des civils.

Comme vous avez qualifié la première opération de «crime de guerre» et de «crime contre l’humanité», j’imagine que vous aurez à cœur de proposer la même inculpation contre le régime de Bachar El Assad, ou encore contre les auteurs des atrocités commises contre les minorités chrétiennes en Egypte et ailleurs dans le monde arabo-musulman…

Brice Couturier

[Le médiateur de France Culture, émission du 1er mars 2012, à propos de Brice Couturier et de son intervention sur l’émission avec Hessel-Sanbar du 28 février sur le 7/9.
Ci-après un document audio]


[www.franceculture.fr]

Le Rendez-vous du médiateur par Jérôme Bouvier
Le site de l'émission
le jeudi, une semaine sur deux.
9 minutes
LE RENDEZ-VOUS DU MEDIATEUR
01.03.2012 - 12:50

De nombreux auditeurs ont exprimé leur agacement concernant les interventions de Brice Couturier, chroniqueur pour l'émission "Les Matins de France Culture" au côté de Marc Voinchet.

Brice Couturier livre ici, un auto-portrait et présente son parcours à France Culture.

Jérôme Bouvier rappelle que le médiateur n'a pas vocation à dire ce qui est bien ce qui est mal sur le plan des idées. Brice Couturier précise qu'il n'appartient à aucun parti ; tous ses invités ont droit au même traitement.

Concernant ce que la direction de France Culture attend d'un intervenant comme Brice Couturier : réponse dans la voix de Vincent Lemaire.

Le degré d'implication lorsque l'on travaille sur une chaine du Service Public : sur ce plan, les modèles de Brice Couturier se situent au niveau de la BBC. Pour terminer, le chroniqueur répond sur la forme de ses interventions : est-ce que l'agressivité est une bonne manière de faire surgir le débat ?

Re: A-t-on le droit de ne pas s’indigner avec Stéphane Hessel ?
11 mars 2012, 10:55
Tsedaka tatsil me mavet.
La tsedaka nous sauve de la mort.
Ce matin avant de commencer a prier j'ai ete au bet habbad de Nes-Tsiona,pour donner ma tsedaka de Pessah pour les necessiteux, et je pense que j'ai ete genereux.
En debut d'apres midi ma fille qui habite Beer-Sheba m'a appele en pleur hysterique pour me dire qu'une fusee Grad est tombee dans son jardin, que toutes les vitres de la maison avaient volees en eclats,la moitiee du toit en tuiles envole, son salon plein d'eclats,etc.
Mais comme d'habitude, un miracle, car ses 4 enfants etaient a la maison,et pas un seul n'a ete blesse.
Par la suite je me suis souvenu que de bon matin j'avais fait cette tsedaka!!!!!
Re: A-t-on le droit de ne pas s’indigner avec Stéphane Hessel ?
12 mars 2012, 02:15
Kipat barzel


Par Ilan Tsadik

Ce dimanche matin, les miliciens islamistes palestiniens de Gaza ont à nouveau tiré sept roquettes sur la ville d’Ashdod [210 000 habitants] ; toutes ces Katiouchas ont été interceptées et détruites par la Kipat barzel, le "Dôme de fer". Cela ne constitue pas uniquement une bonne nouvelle pour les habitants du sud de l’Etat hébreu ; dans une considération plus large, l’efficacité de ce premier système au monde capable de détruire en vol les roquettes ainsi que les obus d’artillerie vient de modifier la donne des conflits asymétriques et, probablement aussi, des guerres tout court.

Depuis vendredi, le Dôme a ainsi, selon le décompte de la Ména, abattu pas moins de 37 projectiles. En fait, il est parvenu à neutraliser toutes les bombes volantes qu’il était censé anéantir sauf deux. Et les deux Katiouchas en question n’ont causé aucun dégât et n’ont pas fait de victimes.

Les autres projectiles sont tombés dans des zones inhabitées. La Kipa est capable de reconnaître les projectiles ennemis ne se dirigeant pas vers les régions peuplées, et elle ne lance pas ses missiles Tamir à leur poursuite, dans un souci d’économie, chaque intercepteur coûtant plus de 20 000 euros.

Durant le round actuel de confrontation avec les milices terroristes djihadistes, Israël ne dispose encore, dans le Sud, que de trois batteries de cette arme-bouclier. Certaines parties du territoire ne sont ainsi pas encore protégées. Cela explique la raison pour laquelle trois ouvriers thaïlandais ont été frappés par un obus de mortier dans leur résidence du périmètre du Conseil régional d’Eshkol. L’un d’eux se trouve dans un état sérieux et a été enlevé par hélicoptère vers l’hôpital Soroka de Beersheva.


Kipat barzel : on peut désormais vivre (presque) normalement sous les bombes


Sept Israéliens ont par ailleurs été modérément touchés : ils se sont blessés en tentant de rejoindre les abris, dans un premier cas, et, dans un second, ils ont été pris dans un carambolage routier, provoqué par la surprise suscitée par un tir de fusées.

Après avoir précisé tout ceci, nous avons observé, sur place un changement fondamental : grâce au Dôme de fer, la vie se poursuit quasi normalement dans les cités d’Ashdod, Ashkelon et Beersheva. Pour la première fois dans l’histoire, la population civile se trouve presque hermétiquement protégée des fusées Grad qui sont dirigées vers ses maisons.

Cela participe d’un résultat remarquable pour la high-tech israélienne, mais surtout, cela génère l’admiration de tous, à commencer par les habitants de ces villes, qui regardent les interceptions, comme d’autres des feux d’artifice, et jusqu’aux émissaires d’armées étrangères, qui essaient de saisir la portée stratégique et tactique de l’innovation ainsi que d’enregistrer la précision des tirs.

La première conclusion saute aux yeux : même si, par mesure de sécurité, les élèves et étudiants de la zone de combat ont été priés de rester chez eux, en ce dimanche matin, Jérusalem n’a plus de raison de se hâter de conclure un cessez-le-feu avec les islamistes.

Dans les conditions de protection prévalant grâce à la Kipa, Tsahal prend tout son temps afin d’agir efficacement contre les lanceurs de roquettes de Gaza, leurs chefs, et les usines et entrepôts d’armes et de munitions.

Les batteries actuellement déployées ont été améliorées depuis leur première sortie, il y a quelques mois, et l’on annonce encore des perfectionnements pour les modèles à venir. L’un des ingénieurs, que j’ai trouvé à pied d’œuvre à proximité de la batterie d’Ashdod, en train de recueillir des données électroniques, m’a confié que, "si on y met les moyens, le système peut être fiable à 99,9%". D’après lui, il l’est déjà à 95%, mais il manque encore des batteries, et les programmes de guidage de tir sont encore un peu perfectibles. Il affirme cependant, qu’ "à l’heure actuelle, il faudrait un terrible coup du sort pour que quelqu’un soit sérieusement blessé dans les régions protégées", et ajoute, "en descendre sept dans une salve quasi-simultanée de sept, c’est tout de même pas mal…".

En face, les milices sont visiblement décontenancées face à la nouvelle donne ; elles multiplient les appels à l’aide, auprès de l’Egypte et de pays européens pour obtenir une trêve. Le Caire tente de ramener le calme en proposant les bons offices de son service de renseignement, comme lors des épisodes violents précédents.

Mahmoud Abbas, dans un geste jugé cynique par le Hamas et ses alliés djihadistes, s’est contenté de proposer de livrer des médicaments à Gaza. Selon lui, il en manque, mais tout le monde sait que même cela est inexact.

La précision du bouclier israélien ne constitue pas la seule avancée majeure de l’actuel épisode de violence. En regardant les photos des résultats des frappes ciblées de l’Armée de l’air à Gaza, on s’aperçoit que les ingénieurs hébreux sont parvenus, d’une part, à limiter au maximum la surface d’impact de leurs missiles, et, de l’autre, à augmenter leur capacité destructrice et leur précision millimétrique.

Témoin l’image de cette moto, qui servait de moyen de transport à deux terroristes lanceurs de roquettes. On constate l’état de désintégration de l’engin, et aussi, l’aire hyper-limitée dans laquelle elle s’est produite, environ deux mètres carrés ; à quelques centimètres de l’objectif totalement neutralisé, la chaussée n’est ni retournée ni noircie.


Des frappes… microchirurgicales ?
Source Gaza TV


Cet exploit technologique est destiné à limiter encore davantage les dégâts collatéraux, en particulier, les blessures occasionnées involontairement aux civils. Et cela fonctionne : depuis vendredi matin, sur vingt-et-un morts et trente-cinq blessés, on ne déplore le décès que d’un seul innocent. Tous les autres sont des miliciens islamistes [1].

Voilà qui aurait dû satisfaire nos confrères de l’AFP et des media tricolores, toujours particulièrement vifs à dénoncer le nombre des civils palestiniens touchés lors des éliminations ciblées.

Erreur. L’agence de presse semi-officielle française, dans ses dépêches de fin de semaine, parle, à propos des miliciens islamistes des Comités de Résistance Populaires et de ceux du Djihad Islamique tués lors des combats avec Tsahal, de "combattants".

Le Monde, jamais en reste, en a fait un sous-titre majuscule : "ELIMINATION CIBLEE D’UN COMBATTANT PALESTINIEN".

On est ainsi en train de franchir un nouveau palier dans l’alignement sur la propagande des organisations génocidaires islamistes palestiniennes. Une nouvelle étape sémantique dans l’incitation du public français à la haine d’Israël.

Les organisations et milices djihadistes sont, quant à elles, devenues des "mouvements radicaux", et les chefs terroristes qui les dirigent, des "cadres".

Dans les faits, cependant, il n’existe pas d’activité plus fondamentalement terroriste que celle consistant à lancer des roquettes sur des villes, dans le but unique de tuer le plus de civils possible. Cela colle parfaitement à la définition des terroristes que nous avions proposée, et qui est désormais presque universellement acceptée : Des individus armés s’en prenant systématiquement à des civils.

Mais les journalistes français, de même que le Quai d’Orsay, ont décidé de placer dos-à-dos les terroristes des Comités de Résistance Populaires, ceux du Djihad Islamique, et ceux du Hamas, avec les soldats, les citoyens et les représentants de l’Etat hébreu. Les Français ont choisi de ne plus voir la différence entre ceux – les "combattants" - qui tirent des roquettes sur des cités de 200 000 âmes, dans le but d’en occire le plus grand nombre, et ceux qui tentent de les en empêcher, en faisant tout leur possible afin de ne pas blesser d’innocents.

La Ména avait mis la main, il y a déjà quelques années, sur une directive interne de l’Agence France Presse, intitulée "Quelques règles rédactionnelles pour le traitement de la copie sur le conflit israélo-palestinien". Il semble que ces instructions sont toujours en vigueur ; elles prévoient de ne jamais utiliser le terme "terroriste", "quelles que soient les motivations politiques (…), pour qualifier les attentats et attaques perpétrés (par) les Palestiniens (…)". Ce, au prétexte que la non-utilisation du mot terroriste pour définir "les opérations militaires ou de liquidation menées par l’autre camp israélien pourrait susciter des interrogations quant à la neutralité ou l’impartialité de l’Agence [l’AFP]".

Sur ce point, Marius, je crois personnellement que tu n’as strictement aucun souci à te faire !

Quant au porte-parole du Quai, Bernard Valero, il a déclaré que Paris était rendue très inquiète par ce nouvel épisode de violence à Gaza et dans le sud d’Israël, spécialement lorsqu’un risque pèse sur les civils.

Que faut-il en déduire ? Que les Israéliens auraient dû épargner Zoher al Qaïssi, le chef des Comités de Résistance Populaires, victime d’une frappe ciblée, vendredi, alors qu’il préparait un méga-attentat contre des civils à partir du Sinaï égyptien ? De la même veine que celui que cette organisation avait déjà réalisé, le 18 août dernier, dans la région d’Eilat, assassinant huit Israéliens
Re: A-t-on le droit de ne pas s’indigner avec Stéphane Hessel ?
25 mars 2012, 14:33
Brice Couturier est le journaliste qui a "osé" contredire Stéphane Hessel sur France Culture. Voir [www.franceculture.fr]
Le P'tit Hebdo est un magazine paraissant en français à Jérusalem.


Un journaliste qui a le courage de ses opinions
19 mars 2012

Filed under Actualité, Interviews Posted by Claire Dana-Picard

Brice Couturier, chroniqueur sur France Culture, a défendu les positions d’Israël avec le journaliste israélien Emmanuel Halperin lors d’une émission * à laquelle étaient invités Stéphane Hessel, auteur du livre « Indignez-vous », et Elias Sanbar, historien et essayiste palestinien. Ces derniers accusaient notamment Israël de pratiquer l’apartheid. Brice Couturier nous a accordé cette interview:

Le P’tit Hebdo : Brice Couturier, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Brice Couturier : Je suis un journaliste culturel. Aujourd’hui, je suis éditorialiste : tous les matins, sur France Culture, je lis une chronique à partir de laquelle s’engage la discussion avec le ou les invités du jour. Discussion à laquelle je participe, sous l’autorité du meneur de jeu, Marc Voinchet. Auparavant, j’ai été le coproducteur de l’émission quotidienne de débats Du Grain à Moudre sur cette même chaîne pendant 5 ans, rédacteur en chef adjoint au Monde des Débats, chef du service « idées » à l’hebdomadaire L’Evènement du Jeudi, rédacteur en chef de Lui ; et j’avais été un des fondateurs et principaux contributeurs du mensuel Globe, dans les années 80. Mais j’ai eu aussi une activité d’enseignant et de chercheur en sciences politiques : au Saint Antony’s College d’Oxford, à l’ENA de Varsovie et à l’Université de Marne la Vallée. Je me considère comme une sorte de passeur entre le monde de l’Université, de la production intellectuelle, et le grand public cultivé. Ma spécificité, dans le paysage français, je dirais que c’est une plus grande ouverture que la moyenne sur la vie intellectuelle extra-hexagonale : pendant 5 ans, j’ai présenté, sur France Culture, une émission consacrée à l’actualité européenne, entre 2002 et 2007. J’étouffe en France… On ressasse éternellement les mêmes petites idées toutes faites, les mêmes préjugés recuits qui servent à refouler toutes les questions neuves.

LPH : Lors d’une émission récente sur votre chaîne, vous avez pris nettement position en faveur d’Israël face aux deux invités Stéphane Hessel et Elias Sanbar : qu’est-ce qui vous a dérangé particulièrement dans ce débat ?

BC : J’avais prévenu Marc Voinchet, le producteur et présentateur de la Matinale que je ne participerais tout simplement pas à un « débat » entre deux personnalités qui pensent et disent exactement la même chose. Car c’est un grand classique de la désinformation à la française : vous prenez un homme politique de gauche et un intellectuel d’extrême-gauche, qui va l’engueuler, en lui disant que son parti n’en fait vraiment pas assez ; vous laissez mener un débat entre un politique de droite et un politique de gauche par une journaliste bien engagée à gauche sans prévenir le public ; vous prenez un « alterjuif » (comme dit Shmuel Trigano), adversaire irréductible d’Israël et vous feignez de l’opposer à un représentant patenté de l’OLP… Ce sont des débats truqués. Marc, sensible à mes arguments, m’a alors proposé d’inviter un intellectuel israélien. Puisque mon rôle ne se limitait donc pas à encaisser des coups (sans avoir toujours le temps de répondre), je suis revenu dans le débat.

Mais j’ai pour principe : pas de « vache sacrée », ni de « tarif réduit ». Mes interviews ne sont pas agressives. Mais je refuse de laisser prêcher, pérorer parfois, des personnages qui sont parvenus, en France, au statut « d’intouchables ». Personne n’ose ni les interrompre, ni les contredire. Même lorsqu’ils disent des bêtises. Peut-être parce que mes modèles se trouvent dans le monde anglo-saxon, et que je me sens suffisamment équipé sur le plan intellectuel, moi j’ose. C’est ça qui a choqué beaucoup d’auditeurs, qui ont réclamé mon éviction de France Culture.

LPH : Qu’attendiez-vous d’un tel débat ?

BC : J’espérais que les invités allaient accepter de discuter de ma thèse – quitte à la réfuter. Ma thèse, c’est que la pseudo « centralité » du conflit israélo-palestinien est un leurre, offert par les despotes arabes à leurs opinions publiques, pour masquer la réalité de leurs échecs – économiques, sociaux, culturels. On a fait croire à ces gens que la source de tous leurs maux, que l’arriération de leur société, avaient une cause unique : la présence d’un Etat juif sur la « terre sacrée de l’Islam ». Mais avec les Printemps arabes, la chute des despotes, le conflit avec Israël a donc perdu sa pseudo « centralité ». Les intellectuels français ne l’ont pas compris. Ils ont juste un temps de retard…

LPH : Il est rare, comme vous le savez, de trouver dans les médias français des journalistes objectifs qui comprennent et exposent les positions d’Israël et qui ont, comme vous, le courage de leurs opinions. À quoi est due chez vous cette lecture du conflit au Proche-Orient ?

BC : Ce serait un peu prétentieux de dire que je suis mieux informé que la moyenne mais il y a de ça. La paresse intellectuelle des confrères est proverbiale… Et puis il y a mon rapport très particulier avec la culture juive. Je n’ai aucune origine juive – même en cherchant bien. Mais il se trouve que je me suis toujours identifié avec des intellectuels juifs – Raymond Aron, Isaiah Berlin, Arthur Koestler, Leo Strauss… Parce que je crois qu’on ne peut saisir ce qui s’est joué au XX° siècle, avec les totalitarismes, que lorsqu’on en a été la victime. Des deux côtés. Et j’ai aussi lu des auteurs juifs – je veux dire des penseurs qui sont nourris de culture juive : Gershom Scholem, Shmuel Trigano. J’ai aussi lu pas mal de littérature yiddish en français, surtout Schalom Asch, quand je vivais en Pologne, où je cherchais partout des traces de la vie juive disparue…

LPH : Ne craignez-vous pas d’en subir les conséquences ?

BC : Bien sûr ! Je passe déjà pour « libéral », ce qui est, dans cet étrange pays, une grave accusation (il vaut mieux avoir été un partisan des Khmers rouges !), mais « sioniste » en plus, c’est prendre le risque de se voir boycotter ! Mais je peux vous dire que j’ai le soutien très ferme de ma direction. Olivier Poivre d’Arvor, le directeur de France Culture et Sandrine Treiner, la directrice des programmes, veillent au respect des principes de base du service public : indépendance, pluralisme, diversité, laïcité. Leurs encouragements ne m’ont pas manqué. De toute façon, si je renonçais à dire ce que je crois être la vérité, si je transigeais avec ma vocation de « truth seeker », je me trahirais moi-même. Mais, bien sûr, comme tout le monde, j’ai une famille à faire vivre et parfois, mon audace leur fait peur. Mais, vous savez, l’émission en question m’a valu plus de 200 e-mails et un abondant courrier. Les ¾ m’écrivent : vous n’êtes pas politiquement correct, c’est vrai ; mais c’est ça qu’on a envie d’entendre. Ca m’a galvanisé, de sentir cette présence derrière moi. Etre tout seul à tenter de vivre dans la vérité, comme les anciens dissidents, ça devait être terrible… J’essaie d’ouvrir des fenêtres sur une pièce qui sent le renfermé –la France…

LPH : A votre avis, pourquoi les journalistes français font-ils preuve d’une telle hostilité à l’égard d’Israël ?

BC : Il n’y a pas qu’en France. Dans toute l’Europe de l’Ouest, condamner Israël est devenu la norme. Il y a beaucoup de raisons. Mauvaises. L’une d’entre elles, c’est de chercher à s’attirer les bonnes grâces des immigrés d’origine musulmane. On les traite assez mal chez nous. Ils sont discriminés sur le marché de l’emploi. Au lieu de les laisser s’installer et travailler, pour s’enrichir – c’est pour ça, après tout, qu’ils sont venus chez nous -, on leur offre des compensations symboliques. La condamnation d’Israël en premier lieu.

LPH : Israël est accusé à tort de pratiquer l’apartheid. Cette année, comme les années précédentes, il y a eu de nombreuses manifestations dans le monde à l’occasion de la « semaine de l’apartheid israélien ». Comment en est-on arrivé là ? D’où viennent ces accusations ?

BC : La paresse intellectuelle, l’ignorance des réalités locales, la passion de répéter tous ensemble des slogans en bénéficiant, en outre, des bénéfices de la bonne conscience morale. Quelqu’un les a appelés les « BiMis » – pour Bien intentionnés, Mal informés… Soutenir l’OLP ou le Fatah, c’est à la mode, comme, dans ma jeunesse, soutenir le Vietcong… D’ailleurs, l’antisionisme a pris le relai de l’antiaméricanisme traditionnel des Français : depuis que le président est un Noir, c’est devenu beaucoup plus mal porté. Alors, on se reporte sur Israël, paria des nations…

LPH : Que faut-il faire à votre avis pour que la politique d’Israël soit mieux comprise, ou du moins mieux exposée, dans les médias français ?

BC : Donner moins systématiquement la parole aux ennemis déclarés de l’Etat juif, à toutes ces bonnes consciences de gauche, qui feignent le courage en cherchant, en fait, à s’attirer les bonnes grâces de ceux qui leur font peur (les islamistes radicaux), qui feignent l’anticonformisme, alors qu’ils répètent en chœur les mensonges du moment, qui rejouent la lutte contre le vrai apartheid (en Afrique du Sud) en se trompant de lieu et d’époque.

LPH : Quelle est votre analyse de la situation en Israël et au Proche-Orient ?

BC : Je pense que les révolutions arabes sont en train de changer la donne. Evidemment, je suis inquiet de l’arrivée au pouvoir des islamistes à l’issue des élections démocratiques, en Tunisie et en Egypte. Mais je veux croire que ce n’est qu’une étape sur la voie d’une démocratisation en profondeur de ces sociétés. Je pense que plus le monde arabe sera acquis à la démocratie, plus il aura tendance à supporter l’existence du minuscule Etat juif en son sein. A cesser de considérer les Juifs et les chrétiens d’Orient comme des dhimmis… De toute façon, la situation, au Moyen Orient, c’est une guerre de plus en plus ouverte entre sunnites (appuyés par l’Arabie saoudite) et chiites (dirigés par l’Iran). Qu’on arrête de raconter que la paix règnerait si Israël laissait s’installer un Etat palestinien dans les territoires conquis après la guerre des 6 Jours ! Ce n’est pas Tsahal qui massacre la population syrienne…

LPH : Etes-vous déjà venu en Israël? Accepteriez-vous de venir pour une tournée de conférences en Israël ?

BC : Bien sûr ! Je suis un ami du peuple israélien. Mais j’entends garder toute ma liberté de critique envers son gouvernement, aujourd’hui, comme demain. Je n’ai pas la fibre militante et je me défie des allégeances aveugles. Je préfère payer mon voyage…

* Pour voir l’émission : [www.franceculture.fr]

[www.leptithebdo.net]

Pièces jointes:
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Re: A-t-on le droit de ne pas s’indigner avec Stéphane Hessel ?
27 février 2013, 07:07
Devant le flot de louanges après la mort de Stéphane Hessel, l'article de Jacques Tarnero paru dans le huffingtonpost permet de préciser la réalité de la pensée de cet "indigné" à oeillères.

[www.huffingtonpost.fr]

Stéphane Hessel, l'indigné
Publication: 03/07/2012 06:00

Dans une interview donnée au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung du 21 janvier 2011 (interview non accessible en ligne), Stéphane Hessel explique comment il a pu survivre aux internements successifs à Buchenwald, Dora et Rottleberode, et en arrive au dernier paragraphe (les 19 dernières lignes) à cette conclusion:

"Aujourd'hui nous pouvons constater ceci : la souplesse de la politique d'occupation allemande permettait, à la fin de la guerre encore, une politique culturelle d'ouverture. Il était permis à Paris de jouer des pièces de Jean-Paul Sartre ou d'écouter Juliette Gréco. Si je peux oser une comparaison audacieuse sur un sujet qui me touche, j'affirme ceci : l'occupation allemande était, si on la compare par exemple avec l'occupation actuelle de la Palestine par les Israéliens, une occupation relativement inoffensive, abstraction faite d'éléments d'exception comme les incarcérations, les internements et les exécutions, ainsi que le vol d'oeuvres d'art. Tout celà était terrible. Mais il s'agissait d'une politique d'occupation qui voulait agir positivement et de ce fait nous rendait à nous, résistants, le travail si difficile."

Cet article publié en 2011 reprend en réalité presque mot pour mot un entretien remontant à 2008, de l'historien Jörg Wollenberg (Université de Breme ) avec Hessel. Le texte de cet entretien de 2008, a été publié dans un supplément à la revue "Sozial Geschichte Zeitschrift für historische. Analyse des 20 et 21. Jahrhunderts".

Du mauvais sort fait aux juifs sous l'Occupation, il n'est pas question dans cet entretien. Que nous dit le grand homme : que l'occupation nazie fut en France assez douce et que l'occupation par Israël de territoires palestiniens est pire que l'occupation nazie.

Que n'a-t-on pas entendu dire sur cet homme merveilleux, ce vieil homme capable de réciter par cœur du Göethe, du Hölderlin, (en allemand, excusez du peu !) alors qu'aucun élève ne connaît l'ombre du début d'une fable de La Fontaine, cet homme délicieux, le cœur sur la main, aimant les femmes, au passé de résistant, de grand résistant, de très grand résistant, de très très grand résistant, co-rédacteur autoproclamé de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, indigné parmi les indignés, pourfendeur de tous les racismes (surtout celui d'(Israël) de tous les impérialismes (surtout celui d'Israël), de tous les colonialismes (surtout celui d'Israël) de tous les crimes (surtout ceux d'Israël) de toutes les méchancetés (surtout celles d'Israël), cette grande âme, si soucieuse des pauvres (surtout des Palestiniens), des humiliés (surtout des palestiniens), des offensés (surtout des palestiniens), ce grand cœur si prompt à s'indigner contre le mauvais sort fait à la terre (avec Edgard Morin, autre grande âme) qui se pose en référence pour le Dalaï Lama, pour Aung San Suu Kyi, toujours Résistant, toujours anti fasciste, toujours Juste parmi les Justes, considère donc avec Jean Marie Le Pen que l'Occupation nazie ne fut pas si affreuse que ça... (sauf pour certains). Il ajoute surtout que cette occupation était moins terrible que le sort fait aux palestiniens sous contrôle israélien.

À quelques jours de la commémoration de la rafle du Vel' d'Hiv', qui toucha plus de 13.000 personnes envoyées à la mort, il y a des insanités d'autant plus intolérables qu'elles proviennent non pas de nostalgiques du nazisme mais d'une icône de la bonne conscience. Que tous ceux qui se sont fait berner par cet illusionniste ouvrent enfin les yeux. Cette hostilité obsessionnelle et exclusive contre Israël dit autre chose qu'un souci de justice. Stéphane Hessel a été, n'en doutons pas, un type bien. Mais le passé glorieux ne saurait être un gage pour un présent qui l'est moins.

Jacques Tarnero est l'auteur du livre Le nom de trop (ed Armand Colin. 2012) et du film Décryptage (2003. prod Sophie Dulac).
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