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La révolte dans les pays arabes

Envoyé par lapid 
Re: La révolte dans les pays arabes
28 juin 2011, 12:28
"Printemps arabe" ou "brumes d’Automne"? - Par Dore Gold - 29 mai 2011

L’espoir que l’expansion des valeurs démocratiques contribuera à l’union des sociétés arabes s’est transformée en crainte de failles profondes sur base de motifs religieux, ethniques ou tribaux. En fait, le "Printemps arabe " a rendu le Proche-Orient beaucoup moins stable.

Les images de protestations de masse en provenance de Tunis et du Caire et diffusées en Europe et aux Etats-Unis, ont provoqué un souffle d’espoir au sein d’un grand nombre de spectateurs et observateurs. Voilà enfin, un désir de démocratie qui envahit le monde arabe. Durant les décennies précédentes des régimes démocratiques se sont développés en Amérique du sud et en particulier dans les pays faisant partie du bloc soviétique. Il semblait donc qu’une forme de régime démocratique se développerait en faveur du Moyen-Orient aussi.

On imaginait déjà, un climat d’une nouvelle ère dont un régime civil remplacerait la police secrète et l’armée, et où le régime répressif cédera la place aux notions de respect des droits de l’Homme. Les manchettes des journaux annonçaient « printemps arabe » symbolisant la naissance d’une nouvelle époque et d’un grand espoir pour l’avenir.

Sur le plan Israélien, l’orientation dans laquelle se trouve le Moyen -Orient est une question cruciale. Car si le monde arabe se dirigeait réellement et sincèrement vers un régime démocratique, cela aurait réduit les menaces traditionnelles sur l'Etat juif.

Depuis 1948, l'un des défis stratégiques majeurs auxquels est confronté Israël émane de la puissance des armées régulières existantes au sein des pays arabes en relation avec l’armée israélienne qui s’appuie surtout sur ses unités de réserve.

Les armées régulières dans les pays arabes sont importantes en nombre pour que les régimes puissent maintenir leur gouvernance et leur capacité de réprimer leur population en cas de nécessité. Cela a donc créé une asymétrie quantitative importante en faveur des armées arabes pendant de nombreuses années. Nul le doute qu'un Moyen-Orient démocratique ne s’appuyant pas sur des baïonnettes, et permettant que les budgets militaires seront réduites auraient servi les intérêts israéliens.

La semaine dernière le Président Obama s’est référé dans son discours à la tribune du Département d’Etat sur les lignes de 1967. Son but principal de son exposé était de focaliser les rébellions en cours qui frappent le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Obama a insisté sur la volonté d’aider dans ces démarches historiques.

Il a eu raison de le dire car durant des générations entières les dirigeants du Moyen-Orient ont systématiquement détourné les plaintes, les contestations et la rage contre leurs régimes et leurs revendications à des réformes politiques contre l’Occident et Israël en les accusant de tous leurs malheurs et problèmes.

C'est effectivement pour cette raison, que les Etats Unis et Israël ont un intérêt constant pour la réussite des révoltes arabes. Selon Obama, un tel changement pourrait prendre plusieurs années mais il constate que la tendance démocratique qui a commencé en Tunisie puis en Egypte est un processus irréversible.

Cependant, aux Etats-Unis, des voix sceptiques s’élèvent quant à la réussite du "printemps arabe". Le 22 mars 2011, le Secrétaire d'Etat à la Défense, Robert Gates, a avoué dans une interview au « Washington Post »: « Je pense que nous devons être conscients du fait que les résultats ne sont pas déterminés par avance, et il n’est pas sûr que tout se terminera comme on le souhaite…nous tâtons dans l’obscurité et nul ne sait quel sera vraiment le résultat ».

Les principaux journaux américains ont également soulevé des questions concernant les véritables intentions des révolutions arabes. Le 13 mai dernier, le « Washington Post » a publié une longue analyse intitulée « détérioration menace l’espoir du printemps arabe ». L'éditorialiste note : « à l’heure où le printemps est remplacé par l’été ; des évènements à travers la région résultent à un tournant sombre et plus négatif, les chances d’un avenir meilleur ne sont plus garanties. »

L’article souligne que « le départ rapide des présidents tunisien et égyptien et l'aigue transition du régime ont entraîné les pays à des mois de violence et d'incidents sanglants et n’ont fait que renforcé le pouvoir qui existe toujours entre les mains d’autocrates et cela après plusieurs générations de dictature. »

Dans 1ère page du « New York Times » du 22 mai dernier, nous trouvons un autre commentaire avec une constatation similaire et intitulé l’espoir du réveil arabe est menacé ». L’article décrit comment les islamistes, dont leur base est située au cœur de la Tunisie, menacent les partis politiques laïcs basés dans les villes côtières. L'éditorialiste estime que si les islamistes seront élus, l’armée reprendra le pouvoir par la force.

En Egypte, l’armée est toujours au pouvoir, en outre, la tension monte entre les politiciens musulmans et la minorité copte, dont leurs églises sont devenues des cibles d’attaque. Dans le passé, les anciens régimes ont profité des différends entre les groupes ethniques et religieux pour pouvoir demeurer au pouvoir.

La confrérie des Frères musulmans demeure la plus dangereuse pour le "printemps arabe". Au début de la rébellion égyptienne, les Frères musulmans ont gardé un profil bas. Des commentateurs ont estimé leur pouvoir électoral à 20% sur le total des sièges au Parlement et la confrérie a fait savoir qu’elle ne se présentera pas aux élections présidentielles.

Actuellement, les Frères musulmans affirment qu’ils peuvent obtenir plus de 50% des sièges et qu’ils ont déjà un candidat pour la présidence.

Le Premier ministre jordanien, Marouf al-Bakhit, s’est plaint que les branches égyptienne et syrienne des Frères musulmans ont coordonné les dernières vagues de protestations à Amman avec les Frères musulmans de Jordanie.

Tel que le Hamas à Gaza, les leaders des Frères musulmans en Egypte et en Jordanie ont condamné les Etats-Unis après l’élimination d’Oussama Ben Laden et ont prouvé une fois de plus leur orientation djiadistes.

En dépit de tout, certains attribuent au "printemps arabe" un processus déjà acquis et réussit, et exigent du gouvernement israélien de prendre des risques en faveur du processus de paix. Dans un contexte de menace stratégique dont Israël ne peut savoir avec certitude qui seront ses voisins dans une décennie, il est clair que la marge des risques est plus limitée et nous devrions agir avec beaucoup de sagesse.

Il ne s’agit pas d’adopter une attitude de « va-tout ou rien » ; Israël devrait certes soutenir les changements démocratiques dans le monde arabe, mais dans la même veine devrait admettre qu’il existe également des signes inquiétants. Ils témoignent que le ciel est déjà assombri. Le "printemps arabe" pourrait bien devenir et très rapidement que des "brumes d'automne".


Source : [www.jcpa-lecape.org]
Re: La révolte dans les pays arabes
29 juin 2011, 14:27
Le tourisme est en berne au Maroc

Après le printemps arabe, l’attentat de Marrakech est venu porter un coup sévère au tourisme au Maroc. La demande étrangère s'est éteinte. Le complexe touristique de Mazagan est très touché.


Bord de mer Al Jadida

A Marrakech, on n’a jamais vu cela. La place Jamaa El Fna est quasi déserte. Dans le souk, les touristes se font rares. « Tout s’est arrêté », explique Ahmed, propriétaire d’une échoppe d’articles en cuir.

Eric, gérant d’une maison d’hôtes, s’inquiète : « du jour au lendemain, plus un appel, plus une réservation. C’est une catastrophe ».

Géraldine, installée à Sidi Ghanem, la zone artisanale de Marrakech, confirme : « notre activité de vente de bougies décoratives a baissé de 40% environ (...) les touristes viennent moins, c’est évident. Même si les autorités disent le contraire ».

Pourtant, l’année 2011 n’avait pas trop mal commencé. A l’exception de la station balnéaire Mazagan.

Bénéficiant d’un report de la demande pour la Tunisie et l’Egypte, en raison des événements politiques, le Maroc avait enregistré une hausse de 10% des arrivées de touristes aux postes frontières entre janvier et avril, selon les chiffres de l’observatoire du tourisme.

« Jusqu’à fin avril, nous étions plutôt sur de bonnes tendances, affirme Marc Thépot, vice président du directoire du groupe Risma Accor. Le Maroc était perçu comme une destination alternative, calme et sans problème ». Le groupe gère les trente-trois hôtels du français Accor au Maroc, qui vont de l’économique au haut de gamme.

Mais depuis l’attentat du 28 avril 2011, la donne a changé.

« Nous sommes à moins 30% de RevPAR (revenu par chambre disponible) sur certains de nos hôtels à Marrakech », souligne Marc Thépot.

Jet4you, compagnie aérienne low cost, constate, elle, une baisse de 11% sur le marché français.

12 000 nuitées annulées à Mazagan
A Mazagan, station balnéaire située à 90 km au sud de Casablanca, les « révolutions » ont eu un impact négatif très net.

La demande étrangère s’est éteinte.

« Pour nous, la plus grande problématique c’est le printemps arabe ! Parce que justement, cela s’appelle le printemps arabe ! Il y a un énorme amalgame fait par nos clients sur l’ensemble des pays de la sous-région. Ils considèrent que ces pays seront touchés par la révolution, tôt ou tard », déplore Marie Béatrice Lallemand, pdg de Mazagan Beach Resort.

Depuis la mi-janvier 2011, Mazagan compte 12 000 nuitées annulées.

Pour faire face à cette baisse d’activité généralisée, les autorités ont lancé une campagne « I love Marrakech » destinée à rassurer et mettre l’accent sur les villes balnéaires (Agadir, Essaouira Mogador, Saïdia, Mazagan et Tanger).

Une campagne promotionnelle vise notamment les vacanciers « last minute » du Benelux.

Les hôteliers, restaurateurs, agents de voyages, tentent également de se rabattre sur le tourisme interne et peaufinent leurs offres, à l’approche du Ramadan, en août prochain.
Re: La révolte dans les pays arabes
01 juillet 2011, 13:26
LA TUNISIE ET L'EGYPTE A LA RECHERCHE DE LEUR AVENIR - Par GUYSEN-TV

En illustration du débat de Guysen, voir la vidéo montrant l'attaque d'un cinéma en Tunisie par des islamistes salafistes.

Un débat entre :

Zvi MAZEL, ancien Ambassadeur israélien en Egypte

et

Jacques BENILLOUCHE, journaliste

au micro de Myriam DANAN




[www.guysen.com]

Source : [benillouche.blogspot.com]

En illustration de ce débat, voir la vidéo montrant l'attaque d'un cinéma en Tunisie par des islamistes salafistes.
Re: La révolte dans les pays arabes
22 juillet 2011, 00:36
L'hiver arabe - Par Giulio Meotti - 22 juillet 2011

En commençant par l'Egypte, il faut se préparer à une société désoccidentalisée, statique, construite sur les lignes d'un État totalitaire du VIIème siècle.

"Les révolutions ne font pas pleuvoir de l'or", c'est un titre éloquent du journal arabe Asharq al Awsat.

Dans un rapport publié le mois dernier, l'Institut de Finance internationale [the Institute of International Finance] prédit que la croissance en Égypte, Jordanie, Liban, Maroc, Syrie et Tunisie chutera de 4,4 % en 2010 à 0,5 % cette année.

L'Égypte est un cas d'espèce pour analyser les conséquences financières du soi-disant Printemps Arabe au Moyen-Orient car c'est le centre de la culture et de la politique du monde arabe. Ce qui s'y produira dans les prochains mois façonnera l'avenir du Moyen-Orient.

Le 25 janvier, le jour même de la première grande manifestation anti-Moubarak, une mission du FMI quittait le Caire en déclarant que la croissance annuelle du PIB était de 5 %, que le système bancaire était solide et la balance des paiements équilibrée.

Après le soulèvement, le PIB s'est effondré, diminuant de 4 % au premier trimestre de l'année.

Bien que la révolution ait soulevé les espoirs de nombreux Égyptiens désireux d'un avenir prospère, libre et démocratique, la crise a détruit l'économie de la nation. Depuis le début des protestations, l'Égypte a perdu près de 10 milliards de dollars, presque un tiers de ses réserves en devises étrangères.

Le taux de croissance globale a diminué de 10 % et la production industrielle locale a diminué de plus de 12 %. Le nombre de jeunes chômeurs a doublé et la bourse a perdu une grande partie de sa valeur. L'industrie du tourisme baisse à un rythme alarmant, 35 %.

Comme le journal égyptien, Al Masri al Ayoum l'explique : « au pied des pyramides de Gizeh, le site le plus populaire du pays et la destination incontournable des visiteurs du Caire, pas un seul touriste occidental n'a été vu durant un jour de semaine ». Les hôtels sont vides et les tour-opérateurs internationaux n'offrent plus l'Égypte dans leurs destinations. Le taux d'occupation des hôtels stagne à 33 % au Caire, 36,5 % à Alexandrie, 33,5 % dans le sud du Sinaï, 30 % sur la mer Rouge, 23 % à Luxor, 16 % à Assouan 23,1 % sur les hôtels flottants (croisières).

Depuis les pyramides de Gizeh jusqu'aux hôtels de la mer Rouge, le nombre des touristes se réduit à un mince filet portant un coup dévastateur aux millions d'Égyptiens qui vivent du tourisme.

Les riches hommes d'affaires égyptiens quittent le pays : 30 milliards de dollars sont sortis l'Égypte depuis le début des protestations. Sur la place Tahrir, les manifestants ont réclamé « un tourisme qui respecte les normes de l'islam » et le personnel navigant des vols Air Égypte a organisé une protestation pour réclamer le droit de porter le Hijab (voile intégral).

La confrérie des Frères Musulmans est sur le point d'imposer l'aumône obligatoire (Zakat) et un système de régulation des oeuvres religieuses (la confrérie avait déjà envisagé la mise en place d'un système socialiste dans un cadre islamique à l'époque de Nasser).

La Fraternité tente également de mettre en place le développement d'un tourisme « propre » en provenance d'Iran, d'Arabie Saoudite et des Etats du Golfe. Des islamistes étudient aussi la création d'une « police des moeurs » et Sobhi Saleh, une étoile montante de la fraternité étudie le projet destiné à purifier les lois et mettre en oeuvre la Charia en Égypte (interdire l'alcool dans les espaces publics et rendre le port du foulard obligatoire pour les femmes).

Il y a 50 ans, les femmes d'Alexandrie, appelé autrefois « le petit Paris » pour son style occidental, se promenaient sur la plage en bikini1. Désormais si les femmes se rendent à une plage publique, elles doivent être couvertes des pieds à la tête d'une Burka.

Le magnat chrétien le plus important, Naguib Sawiris est confronté à des menaces de mort et à un boycott parce qu'il a publié une image de Mickey et Minie en tenue islamique.

Entre 2004 à 2006, il y a eu une série d'attentats meurtriers dans les stations balnéaires de la mer Rouge, dans le Sinaï, mais l'afflux des touristes avait vite repris son rythme. Les analystes prédisent maintenant que la baisse d'activité post-révolutionnaire est bien plus grave que le ralentissement qui avait suivi le bain de sang de Luxor en 1997, quand un commando terroriste avait massacré 58 touristes occidentaux sur le site des temples de Thèbes et des tombes des pharaons.

Désormais le groupe à l'origine de ce massacre, la Jamaa Islamiya se présente aux élections législatives après qu'une amnistie générale ait été approuvée par l'armée égyptienne, concernant des centaines de terroristes, y compris ceux du Jihad islamique dont fait partie le nouveau chef du mouvement terroriste Al Qaïda, Ayman Al Zawahiri (leur action la plus connue a été l'assassinat du président Sadate en 1981).

Cette stagnation islamisée peut être le début d'un long hiver arabe : une société statique, desoccidentalisée, construite sur les lignes d'un État totalitaire du VIIème siècle. Comme l'a écrit hier le plus grand quotidien égyptien, Al Ahram : « le rêve islamiste d'établir un État islamique en Égypte est désormais plus proche que jamais d'être réalisé ».

Il y a quelques jours, des égyptiens laïques ont lancé un cri de ralliement hystérique « 1 million de bikinis » destiné à imiter la campagne des islamistes pour « 1 million de barbes ». Il est facile de deviner qui va gagner.


Source : [www.ilfoglio.it]

adapté par Danilette [danilette.over-blog.com]

A LIRE : [danilette.over-blog.com] Avec le Printemps arabe, resurgissent les livres interdits et maudits - Par Giulio Meotti
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