hommage à mes parents

mon père ce héros et ma mère ? divine....
qui d'entre-nous ne reconnait-il pas les siens ?
nos parents tunes : des merveilles de gentillesse, toujours prets
à servir, aider, guider, soutenir, des problèmes eux ? ils faisaient
tout pour qu'on ne sache pas, souvent ils parlaient en judéo pour qu'on
ne comprenne pas. ils étaient toujours heureux pour nous, dans leur
bouche, toujours un petit mot en arabe (vous savez tous ceux qu'on
n'oublie pas) çà chante encore dans mes oreilles, ajoutez à çelà toutes
les expressions et dictons. il y a bien quelque chose que les médias
n'auront pas, c'est bien çà : notre culture tune avec tout ce que celà
représente à nos yeux et dans nos coeurs. et oui, que de temps passé
depuis notre départ en 1962 de Tunis j'avais 16 ans.
je suis grand-mère et ma petite fille de 5 ans apprend à connaitre
"pépélo" et "mémélo" : ses arrières grand'parents ...la mémoire est
toujours là.
chabbat chalom à tous

chavouah tov.

on y prend gout. vous connaissez la chanson de Bruel "le café des
délices"? moi, je me souviens d'un méme café. celui qui se trouvait
près de la gare de la Marsa à Tunis. Mon grand-père paternel s'y
tenait toujours à l'entrée. les mains tenant sa "békitai" (sa canne)
les mains jointes devant lui. Avec mon père on allait toujours le voir là
le samedi après-midi. Je devais avoir sept ou huit ans. je me souviens
qu'il posait toujours sa main sur ma tète en faisant une prère et que
j'embrassai sa main après. Je ne lui parlais pas beaucoup car je pense
il ne parlait que le judéo-arabe, c'était ainsi dans la famille de mon
père. je vous raconterai encore la prochaine fois....si vous le
voulez-bien.

a bientot, Shochote

chavouah tov

oui nous le voulons

quelle joie ce matin de trouver votre petit mot...alors oui, je continuerai..après tout pourquoi ne pas partager mes souvenirs ? ...
merci à vous et à bientot.

Shochote

En consultant mon agenda (le quotidien où je note nos fètes) évidemment
j'ai noté les fètes de Rebbi Meir et Rebbi Shimon, ah ! çà sent bon les
préparatifs......

Rebbi Meir c'était chez ma tante Marie, une de soeurs de ma mère, je vous
raconte pas la profusion de salades, mets, desserts,...pour moi, le plus
représentatif de tout cela et il n'y a pas de fètes sans 'cela' c'est :
le terchihel, les fèves et les bricks (comme on dit : çà ou rien!!!).
autour de la table s'était pour nos parents, tantes et retantes (oui car dans une famille il y a la famille coté père et coté mère mais aussi
ceux des oncles et des tantes, vous me suivez ? - meme des fois les
voisins étaient pour nous des tantes et des oncles) c'est tout dire...
Nous les enfants, c'était dans la chambre à coucher (petit appartement
oblige) mais les portes grandes ouvertes il n'y avait pas de séparation
et nous étions tous heureux, que de choses à nous dire dans ces moments
-là.
d'ailleurs à une cousine qui faisait le régime et s'empifrait de terchihel car disait-elle le reste faisait grossir, ma soeur l'a coupée
net "dans son élan frugal" en lui indiquant le contraire..
la pauvre, elle n'a plus mangé de la soirée....

la suite arrive....

ah les préparatifs.....la table de la salle à manger était "réquisitionnée" pour.....
ma mère nous coupait les bandes de papiers couleurs et à nous la lourde
charge de les encoller l'un dans l'autre (en répétant chaque couleur
respectivement et dans l'ordre) avec notre bonne vielle colle miraculeuse
que préparait ma mère : " de la farine et de l'eau " subtilement dosées...
ensuite, toutes ces jolies banderolles étaient suspendues aux quatre
coins des murs en se croisant au-dessus du lustre...et le jour "j" il
faillait "parer" les bougies de leur plus belles robes.....
des bandes de papier pré-découpées sur un coté, enroulées sur la bougies
et les parties découpées étaient tirées avec une lame fine pour les
recourber sur elles-meme (comme les papiers cadeaux) et avec çà on y
ajoutait des fleurs, particulièrement du géranium pour ses belles couleurs
qu'on faisait tenir aussi à la bougie....
venait le moment sacré du départ pour la cynagogue...
il fallait surtout faire attention au vent s'il y en avait car il
pouvait eteindre nos bougies .
Ma mère nous les allumait pieusement et nous voilà tous fiers sur le
chemin de la synagogue, la plus proche celle de la rue Dessaix...
quel bonheur, 5 bougies car nous étions 5 à la maison donc une pour
chacun d'entre-nous.
Mon père avait la charge d'en ramener une pas tout à fait consummée
(ma mère ne venait pas car il faisait souvent froid et craignait pour
sa santé). le lendemain, celle-ci était rallumée pour le passage du
Rabbi qui venait prier chez chacune des familles juives de notre
immeuble. Bien sur on le suivait aussi et je vous dis pas les "swoudais"
(séhouda) des uns et des autres, le régal..c'était pour le midi.

àlors, à vous tous je souhaite de passer de trés belles fètes.....
Mon père avait la charge

J'ai oublié de vous dire, pour ma tante Marie, elle vénérait tellement Rebbi Mier que une fois en France mes parents l'emmenait voir une autre soeur à une centaine de kms, elle avait tellement peur en voiture qu'elle s'arrangait pour grignoter des olives tout au long de la route et n'avait de cesse d'invoquer la protection de Rebbi Meir ce qui nous faisait bien rire à l'époque.

bonsoir à tous,
je vais vous avouer quelque chose, je vous dirai un jour l'origine de mon pseudo...
mais mon vrai prénom est le féminin de shimon, pourquoi ???
tout simplement parce que lorsque je suis venue au monde ma mère pensait voir un garçon et n'avait donc pas prévu de prénom féminin.
la réponse lui a été dictée par une de ses soeurs "Tatie" : puisqu'elle est née à Rebbi Shimon, elle s'appellera Simone

c'est tout simple.........

Simone, "Shochote" chalom,
Ce n'est que ce matin que j'ai decouvert avec plaisir "hommage a mes parents"
Ce que je me permetrais d'ajouter, c'est ce formidable souvenir des fetes de Rabbi Shim'on. Tous les enfants avec leurs belles bougies en forme de menora, et surtout les chants entre les maisons et les synagogues.
J'en parlais hier soir, car qqun me disait que la fete de l'ag ba omer avait ete annule en Tunisie cette annee, a cause des troubles, et du couvre-feu en vigueur.
Ce site Harissa, avait ete cree au depart pour raconter ce que tu racontes toi meme aujourdh'ui. Avec le temps cela a change, donc c'est avec grand plaisir que nous te liront.
Yom tov et Hag sameah.

merci à vous, c'est vrai que les souvenirs sont encore bien vivants en moi, certains diront "nostalgie", peut-ètre mais il est vrai aussi que notre role est de transmettre.. La vie a changée, oui, rien n'est pareil mais il faut écrire notre histoire, pardon : la continuer.
à bientot, et hag saméah à tous.