hommage à mes parents

Breitou tu as raison, ainsi rien n'est interdit., soit..

lorsque j'interviens dans certaines rubriques j'ai bien l'impression de déranger pour y etre étrangère, vous vous connaissez tous, pas moi..
passons.... peut-etre celà n'est -il qu'une impression, manque d'habitude aux habitudes du forum...

moi je ne comprends pas pourquoi lorsque l'on a l'art de raconter des blagues, on prend la mouche là où il n'y en a pas....

je ne me querelle avec personne, je m'explique, je présente des excuses celà ne suffit pas ..où donc est passé cet humour que je lis souvent sur ce forum ....?? un mot à déclancher un orage... pourtant ce soir le ciel est trés clair et étoilé, très froid aussi, ce doit étre çà..........

un peu avant l'"intermède" d'hier je vous parlais du collège Paul Camban..

En consultant "copains d'avant", j'ai vu une photo prise par une élève de notre prof. commun de maths, physique Mr AZRIA...Ce prof avait une particularité, il demandait aux élèves de le regarder droit dans les yeux durant les cours...je me souviens qu'un jour il avait dit : "mème si un camion traverse le mur, vous devez continuer à me regarder"....
Il n'avait pas tort, notre prof.. je m'entends : ma plus mauvaise note
à ses cours fut un 18/20...
je pense qu'il en était ainsi de toutes les élèves..
Avec lui, il n'y avait rien à comprendre, tout était compris sur le champ
celà aller de soi., une pure merveille.
Aujourd'hui, il me faudrait de sacrés "leds" pour éclairer ma lanterne..
et oui, tout est oublié, mais c'était magique..
Heureusement, Mr AZRIA, derrière ses grosses lunettes n'avait rien d'"attrayant" sinon nous serions toutes les yeux rivés devant une bulle en forme de coeur...
Chapeau bas, Mr AZRIA, vos cours étaient parfaits, merci de votre enseignement, vous aviez l'art et la manière de le faire.

Quand je fus en troisième, le prof de Math qui me trouvait nul, me fit un sermon disant : "Mr. Ladouda vous êtes nul parce que vous êtes dissipé, agitateur de vos camarades, organisateur de chahut,,, et parce que vous êtes capables mais que vous ne foutez rien, alors fixez vous un défit, si vous êtes un homme !", je lui répondit histoire de provoquer : "La physique chimie", alors il m'admis à suivre ces cours dont il était aussi le prof, avec la classe des secondes.

A la première épreuve, je suis noté 18/20 ! Alors devant toute la classe, il dit montrant ma copie, "Cet individu est un mauvais sujet, et cette copie le démontre amplement, car ne rien foutre est sa philosophie! Ca méritait 20/20, mais le 20 c'est réservé à l’Éternel, et le 19 au professeur, et le 18 pour la meilleure copie, donc ce triste sir n'est qu'un flemmard de la pire espèce,,, et à partir de maintenant il va en voir de toutes les couleurs !"

ne me dit pas que tous les prof de maths-physique chimie ont la meme méthode...là tu m'enlèves toutes les illusions sur mon ancien prof..
j'ose espérer que non... n'empèche, la méthode était parfaite, ..

car lorsque je suis venue en France, j'ai commencé mes études avec un trimestre de retard car je n'étais pas sur place à Marseille..
le comble ce fut lorsque l'on m'a prise pour une "indigène" et que l'on m'a fait doubler ma 2ème..?????
le pire fut la prof. de math (sans parler de certains autres)...
elle était "vieille-fille", "laide", encore plus vieille avec ses longues
tresses toutes grises...
l ' horreur: elle sortait de sa blouse un mouchoir qui servait à essuyer le tableau...était-ce aussi son mouchoir (dixit les copines)..
bien évidemment, les filles plus agées et plus délurées que moi n'avaient aucun respect, écoutaient chanter Charles Aznavour, mangeaient des sandwichs ou autres, donc essaie toujours de suivre une explication...
Faut dire que j'y ai pris gout car la dernière année, j'avais décidé d'éliminer tous les cours qui ne me serviraient pas pour mes examens
et je me retrouvais souvent à l'infirmerie prétextant des maux de ventre imaginaires (que de fois d'ailleurs.....)..
je préfère donc, tout compte fait, la méthode Azria.(tant pis pour la beauté)

à Paul Cambon, il y avait un excellent prof de français Mr Scialom .(je crois que c'est çà)..

lui, par contre m'intimidait car c'était le neveu de notre voisine, tata Lette..

Passé le premier mois, je me retrouvais tres rapidement en tète de liste...
le problème fut posé avec les "règles de grammaire" ...et voilà que ma mère est appelée " à la barre"..
mon prof ne comprenait pas pourquoi je ne connaissais aucune règle de grammaire en étant toujours en tète..
et ma mère de confirmer que : le soir je les savais "par coeur"..
mais le lendemain un petit diablotin les effaçait de ma mémoire, d'ou son incomprehension..
mystère pour moi aussi : je savais écrire etc.. un point c'est tout..
l'imparfait, plus-que-parfait, subjonctif il n'en restait plus rien.
Puis ce fut le tour d'une rédaction : ce n'était pas de moi..
ni une ni deux : je la déchirai de rage devant lui, c'était bien la peine de rester réveiller tard pour la finir..
il finit par comprendre par la force des choses que le français faisait un tout avec moi-mème.
j'ai gardé cette rédaction en souvenir (pourquoi ? je ne sais pas)
le comble c'est qu'il m'avait demandé de jouer dans la pièce de théatre de fin d'année.."le Cyd" !!!!..
ce fut un "non" catégorique..j'ai, jusqu'à présent, une sainte horreur des "classiques". Pour moi, en classe, c'était une torture..
J'ai adoré pourtant travaillé avec ce prof.
Lui son rève c'était le cinéma : il avait produit un film (que j'ai vu bien sur à Tunis) sur l'amour d'une fille juive avec un arabe.
Je ne sais pas ce qu'il est devenu mais j'espère que son rève c'est bien réalisé..
Je le remercie pour ces années bonheur.

Au sujet des profs.
Ils y avait a l'ORT deux profs, Mr Guetta prof de math d'une severite terrible ,que l'on surnomait "Guetano zan'zana"et le prof de chimie que l'on appelait poupee tant il etait timide et mou.
Et naturellement nous etions presque tous champions en math, et nul en chimie. ce qui prouve bien l'importance du prof.
Chabat chalom.

à Paul Cambon, j'avais eu bien sur des amies juives et catholiques...
pour la catholique,

il y en avait une dont la mère était repasseuse, je ne me souviens plus de son nom, seulement de l'endroit où elle habitait : le tout début de la rue d'Isly.
le repassage était un des cours entre'autre, couture, tricot, cuisine...
Alors pour le repassage : ce fut pour moi un véritable "cauchemar", mème mes mouchoirs n'étaient jamais assez bien repassés, d'où une haine cuisante de cette activité que j'essaie d'éviter le plus possible, si ce n'est presque toujours, hèlas tant j'en ai été marquée.
pour la couture çà allait, sauf que j'avais peur d'utiliser la machine à coudre car celle de ma mère avait un moteur que mon père lui avait fignolé.
quant à la cuisine, je me souviens très précisément de : la mayonnaise, les madeleines et les fenouils à la sicilienne (cuits avec du fromage en gratin, très bon d'ailleurs).
donc on apprenait non seulement la cuisine mais aussi le service le midi avec les profs à servir...
Heureusement cette dernière activité est un de mes points forts.
il y avait aussi "Blanche Carrachi" dite "Bianca, une fidèle amie..
Lorsque j'allais (les quelques fois) chez elle, pas de gouter pour nous.
Par contre, chez nous çà, elle connaissait .. Ma mère n'a jamais manqué "le gouter" ni à Tunis, ni en France..
Bien sur elle avait connu tous nos gateaux et un particulièrement qu'elle appelait "le BOL"..??? il a fallut du temps à ma mère pour comprendre enfin qu'il s'agissait du "BOULOU"...sacrilège ...elle : elle habitait avenue de Paris entre notre marchand de granite et gateaux et le marchand de gateaux arabes qui était toujours assis en "ftayri" devant son fourneau...
une de mes copines était juive, elle s'appelait Arlette. c'était la fille du magasin "Janarlet" de l'avenue de Paris où ma mère m'emmenait souvent avec elle pour acheter les culottes et tricots "Polichinelle"..
D'ailleurs mes parents les ont retrouvés il y a fort longtemps dans un magasin similaire à Marseille (rue de la République) et nous avons su comme celà qu'il s'agissait de la compression des prénoms de leurs filles : Jeanne et Arlette, nous ne les avons plus revus..
j'aurais aimé retrouver cette amie, m'en suis-je seulement donné les moyens, sans doute d'autres préoccupations aussi..
il y en avait d'autres qui habitaient les rues de l'avenue de Londres.
l'une d'entre-elles habitait un "cagibi" à l'entrée d'un cinéma sur cette mème avenue, j'avais peine à voir cette misère, son père avait l'air agé et souffrant.
une autre, son frère s'appelait "Angeot" et travaillait dans un superbe magasin de salle-de-bains qui venait de s'ouvrir face à l'avenue de Madrid, elle me prenait pour "une française" car me disait -elle tu n'es pas "typée", j'ai quitté tout celà un jour sans savoir les conséquences
que celà allait engendrer pour nous tous..quel gachis tous ces départs...

je me souviens encore de la Nouvelle-Ariana (pourquoi "nouvelle" ? si quelqu'un peut m'expliquer..l'Ariana était-elle si "vielle" qu'il lui fallait de nouveaux quartiers ?..)..

Lorsque nous y étions pour un séjour obligé à cause de ma santé, il arrivait que notre cousin Gégé venait nous voir car il n'habitait pas loin
mais nos familles ne se voyaient pas, sans doute à cause de la distance qui nous séparait..

un jour, un jeu de "cache-cache" avait été organoisé entre les "grands"...
bien sur je n'y étais pas invitée..mais comme tous les enfants, on ne pouvait rien empècher.
On ne pouvait contourner la villa que sur trois cotés..
et voilà que je me suis mise à courir, moi aussi, pour jouer..
hèlas, Mon cousin venant en sens inverse en balançant ses bras longs
(il était grand et maigre) heurta le siffet (en plastique dur) que j'avais dans la bouche..
celui-ci se glissa sous ma langue et bien sur ma mère m'a retrouvée toute ensanglantée.
heureusement il y avait un chauffeur de taxi qui habitait en face de chez nous et il nous emmena à l' Ariana à la pharmacie..
finalement i n'y a eu rien de grave, la salive ayant fait son effet (la cicatrisation fut rapide)
alors je me demande si pour ma mère ce séjour lui fut si bénéfique que celà avec nous (mème l'eau avait détraqué nos intestins) et l'inondation..
je suppose en plus que celà a du leur demander un grand sacrifice pécunier..
il y avait eu tout de mème le bon air de la campagne qui m'avait "remontée" l'effet escomptée fut de la partie..
je n'ai jamais demandée à ma mère si elle vait pleinement apprécier ce séjour...
je me souviens par contre qu'elle me courrait derrière avec son assiète
pour me faire "apprécier" les bouchées de pains qu'elle trempait dans je jus de la "ghanaouia" qu'elle avait si bien préparer (et que je détestais) heureusement que le jardin n'était pas si grand...
ce met si apprécié aujourd'hui que s'en est devenu un véritable délice..
merci la Nouvelle-Ariana....

Salut Shochote,
Si mes souvenirs sont bons,la nouvelle Ariana, etait un nouveau quartier de villas, d'ou vient le nom, la nouvelle Ariana.

Mon Cher Ami

Ah, te revoilà enfin, silencieux et fidèle ami, je savais que tu répondrais
je n'ai pas assez vécu en Tunisie hélas, pour en connaitre les coins et recoins, mème les plus simples.
partie trop tot, partie sans comprendre, laissant derrière nous et c'est ce qui fait la différence, d'où notre nostalgie, toute notre vie d'"avant"..
le lot de tous les déracinés, (pas un départ du à une guerre ou autre problème d'une plus grave ampleur comme ceux de l'Est).. non, un départ
progressif finalement, et sans rien emporter aux talons de nos souliers.
la douceur de vivre dans une communauté pas si riche que celà dans sa majorité, l'éclatement des familles, l'inconnu devant nous pour nous
recevoir et tout celà fait que contrairement à" l'Est" qui ne regrette rien (je pense) ..nombre d'entre-nous et surtout de nos regrettés qui ne sont plus parmi nous en ce monde, tout celà fait que nous ne pouvons en effacer les moindres détails de nos mémoires...
là est toute la différence et mème si certains d'entre-nous se décident depuis les derniers évènements à regarder droit devant eux, je pense qu'ils ont sans doute raison de suivre l'exemple de cette ex-centenaire
qui disait que sa longévité venait de ce qu'elle ne regardait jamais derrière elle..ceux-là aussi doivent avoir raison..
mais il sera difficile tout de mème au fond de soi, je crois, d'y arriver un jour..
moi je continue, çà m'aide dans ce nouveau monde inconnu et pourtant
non puisque ici depuis 1962..
je me sens apatride : un pays qui n'est plus le mien, une terre d'accueil de "transit", un troisième où tu vis qui n'a jamais été le mien, que je connais seulement par mes vacances (et si peu encore)..
Chavouah Tov à toi,
chavouah Tov amis lecteurs