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Discours du Maire à la Grande Synagogue de Nice
Envoyé par girelle
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Discours du Maire à la Grande Synagogue de Nice 25 mai 2012, 16:07 |
Membre depuis : 18 ans Messages: 2 787 |
...Au premier chef, je veux évoquer la mémoire de Jules Avigdor, que les Niçois élisent en 1853 pour les représenter au parlement de Turin.
Oui, Mesdames et Messieurs, un des premiers députés de Nice dans l'Histoire de la démocratie moderne, ici, ce fut un Juif niçois, et c'est pour moi un motif de fierté !
Et Jules Avigdor fut élu par ses concitoyens parce qu'il vivait pour la défense des intérêts de sa ville, de tous ses habitants, et qu'il y avait risqué sa carrière, sa position et sa liberté, quand le gouvernement de Turin voulut supprimer notre port-franc.
Jules Avigdor était aussi un homme au grand coeur, dont les actes philanthropiques furent essentiels.
Et dans sa maison du 10 place Garibaldi, où l'on peut encore voir aujourd'hui, au-dessus de la porte, trôner le blason de sa famille, les pauvres, tous les pauvres, de toutes les confessions, étaient reçus, nourris, réconfortés, à l'image de l'enseignement de Tobie.
Cet engagement de Jules Avigdor, ce lien charnel avec Nice, sa famille ne l'oublia pas. Bien que dispersée sur toute la planète, elle gardait Nice dans son coeur.
Et il y a dix ans à peine, la dernière de ses descendantes, qui vivait à New-York, Madame Avigdor d'Acquaviva, légua à notre musée des Beaux-arts une magnifique collection de tableaux précieux, nés de la main des plus grands peintres français et flamands.
Cet engagement de Jules Avigdor pour Nice, ce geste de son arrière-petite-fille, je ne les oublie pas. Et je vous annonce que j'ai demandé à ce qu'un espace public de Nice perpétue leur mémoire de Juifs niçois, fiers d'être juifs et fiers d'être Niçois.
Ainsi, à l'image de la famille Avigdor, ces familles juives de Nice, illustres ou non, ont au travers des siècles contribué à raffermir le socle de tolérance, d’esprit d’entreprise et de créativité qui nous rend si forts aujourd’hui.
Elles ont ainsi participé, et participent encore, à cette composition alchimique unique qui constitue le rayonnement de Nice Côte d’Azur en de nombreuses parties de notre planète. Et René Cassin, issu d’une famille juive installée à Nice dès le Premier Empire, en a été une autre illustration, universelle.
Je veux dire aussi que la solidarité et la fraternité dans notre Ville doivent beaucoup à la Société de Bienfaisance Israélite Niçoise, qui agit efficacement depuis plus de trois siècles, et dont les bénévoles et les administrateurs méritent respect et admiration.
Cette Œuvre sociale honore le riche tissu associatif niçois et repose sur le commandement positif d’ouvrir sa main à son frère nécessiteux.
Aujourd’hui, la concordance des efforts, la volonté des responsables de cette belle communauté si ancrée dans une Métropole que je veux ouverte et forte, nous permettent de nous retrouver dans cette grande synagogue superbement rénovée.
Il s’y s’exprime tant de prières ! Parmi elles je veux retenir celle pour la République française, qui est énoncée avec régularité et sincérité.
Je suis particulièrement sensible à cette marque de considération et d’adhésion apportée à nos institutions et à notre Nation. Et sur les plaques de marbre figurent ici les noms des Vaillants qui ont donné leur sang et leur vie pour la défense de la Liberté et de la Patrie.
En leur honneur, chacun des mots que nous prononçons ce soir doit s'inspirer de leur sacrifice et constituer un hommage reconnaissant à leur sens du Devoir.
Et je dis ceci : au cœur de notre société, qui prend en compte les différentes confessions et promeut une neutralité rassembleuse, il y a place pour l’intervention bienveillante des Collectivités publiques, à condition qu’elles ne se mettent au service d’aucun dogme.
Je dis ceci : votre attachement à votre foi tout autant qu’à la Nation, à votre communauté tout autant qu’à votre Ville et à son terroir témoignent de cet équilibre librement consenti qui a pour nom Laïcité.
Je dis ceci : votre attachement à l'Etat d'Israël est aussi l'illustration de cette grande vertu du peuple juif qui a pour nom Fidélité.
Cette vertu, je m'efforce de la mettre en œuvre dans ma tâche quotidienne.
Et cet attachement, je le partage avec vous.
Oui, je suis fier d'avoir reçu le titre de Doctor Honoris Causa de l’université de Haïfa.
Oui, je suis fier d'avoir reçu le Prix Uzi Narkiss pour mon engagement et mon soutien à l’état d’Israël.
Oui, j'ai ressenti une joie immense lorsqu’avec Nicolas Sarkozy, à Nice, nous avons pu décrocher le portrait de Gilad Shalit, le jour de sa libération.
Oui, j’ai ressenti la fierté d’être français quand le gouvernement de Nicolas Sarkozy a décidé, pour protéger Israël, de ne plus acheter de pétrole à l’Iran qui est un danger.
Je me battrai, avec d’autres, avec vous, ensemble, pour que cette position indispensable à la sécurité d’Israël perdure.
Ensemble, pour être « Chélémime », c’est à dire complets dans notre identité, et pour maintenir une démarche d’ouverture, de respect et d’effort commun, il nous appartient de rester unis.
Unis comme le furent voici 126 ans, le Grand Rabbin de France, Lazare Isidor ; le Rabbin de Nice, Honel Meiss, ainsi que chaque fidèle lors de la première inauguration de la grande synagogue.
Unis comme nous le fûmes quand cet espace sacré a été menacé, voici trois ans. Alors, j'avais tenu à m’assurer personnellement de sa protection par les forces de l’ordre, et je veux vous dire qu’il en sera toujours ainsi, chaque fois que nécessaire.
Unis comme nous le sommes dans la douleur de perdre un ami. Et parmi bien d’autres amis, je veux rappeler le souvenir d'Henri Viterbo et d'Henri Bellicha.
Lorsqu'ils nous ont quittés, j’ai ressenti, pour moi et pour notre ville, la peine et le chagrin que l’on éprouve lors de la perte d'un proche...
Christian Estrosi, ancien Ministre, Député Maire de Nice.
Oui, Mesdames et Messieurs, un des premiers députés de Nice dans l'Histoire de la démocratie moderne, ici, ce fut un Juif niçois, et c'est pour moi un motif de fierté !
Et Jules Avigdor fut élu par ses concitoyens parce qu'il vivait pour la défense des intérêts de sa ville, de tous ses habitants, et qu'il y avait risqué sa carrière, sa position et sa liberté, quand le gouvernement de Turin voulut supprimer notre port-franc.
Jules Avigdor était aussi un homme au grand coeur, dont les actes philanthropiques furent essentiels.
Et dans sa maison du 10 place Garibaldi, où l'on peut encore voir aujourd'hui, au-dessus de la porte, trôner le blason de sa famille, les pauvres, tous les pauvres, de toutes les confessions, étaient reçus, nourris, réconfortés, à l'image de l'enseignement de Tobie.
Cet engagement de Jules Avigdor, ce lien charnel avec Nice, sa famille ne l'oublia pas. Bien que dispersée sur toute la planète, elle gardait Nice dans son coeur.
Et il y a dix ans à peine, la dernière de ses descendantes, qui vivait à New-York, Madame Avigdor d'Acquaviva, légua à notre musée des Beaux-arts une magnifique collection de tableaux précieux, nés de la main des plus grands peintres français et flamands.
Cet engagement de Jules Avigdor pour Nice, ce geste de son arrière-petite-fille, je ne les oublie pas. Et je vous annonce que j'ai demandé à ce qu'un espace public de Nice perpétue leur mémoire de Juifs niçois, fiers d'être juifs et fiers d'être Niçois.
Ainsi, à l'image de la famille Avigdor, ces familles juives de Nice, illustres ou non, ont au travers des siècles contribué à raffermir le socle de tolérance, d’esprit d’entreprise et de créativité qui nous rend si forts aujourd’hui.
Elles ont ainsi participé, et participent encore, à cette composition alchimique unique qui constitue le rayonnement de Nice Côte d’Azur en de nombreuses parties de notre planète. Et René Cassin, issu d’une famille juive installée à Nice dès le Premier Empire, en a été une autre illustration, universelle.
Je veux dire aussi que la solidarité et la fraternité dans notre Ville doivent beaucoup à la Société de Bienfaisance Israélite Niçoise, qui agit efficacement depuis plus de trois siècles, et dont les bénévoles et les administrateurs méritent respect et admiration.
Cette Œuvre sociale honore le riche tissu associatif niçois et repose sur le commandement positif d’ouvrir sa main à son frère nécessiteux.
Aujourd’hui, la concordance des efforts, la volonté des responsables de cette belle communauté si ancrée dans une Métropole que je veux ouverte et forte, nous permettent de nous retrouver dans cette grande synagogue superbement rénovée.
Il s’y s’exprime tant de prières ! Parmi elles je veux retenir celle pour la République française, qui est énoncée avec régularité et sincérité.
Je suis particulièrement sensible à cette marque de considération et d’adhésion apportée à nos institutions et à notre Nation. Et sur les plaques de marbre figurent ici les noms des Vaillants qui ont donné leur sang et leur vie pour la défense de la Liberté et de la Patrie.
En leur honneur, chacun des mots que nous prononçons ce soir doit s'inspirer de leur sacrifice et constituer un hommage reconnaissant à leur sens du Devoir.
Et je dis ceci : au cœur de notre société, qui prend en compte les différentes confessions et promeut une neutralité rassembleuse, il y a place pour l’intervention bienveillante des Collectivités publiques, à condition qu’elles ne se mettent au service d’aucun dogme.
Je dis ceci : votre attachement à votre foi tout autant qu’à la Nation, à votre communauté tout autant qu’à votre Ville et à son terroir témoignent de cet équilibre librement consenti qui a pour nom Laïcité.
Je dis ceci : votre attachement à l'Etat d'Israël est aussi l'illustration de cette grande vertu du peuple juif qui a pour nom Fidélité.
Cette vertu, je m'efforce de la mettre en œuvre dans ma tâche quotidienne.
Et cet attachement, je le partage avec vous.
Oui, je suis fier d'avoir reçu le titre de Doctor Honoris Causa de l’université de Haïfa.
Oui, je suis fier d'avoir reçu le Prix Uzi Narkiss pour mon engagement et mon soutien à l’état d’Israël.
Oui, j'ai ressenti une joie immense lorsqu’avec Nicolas Sarkozy, à Nice, nous avons pu décrocher le portrait de Gilad Shalit, le jour de sa libération.
Oui, j’ai ressenti la fierté d’être français quand le gouvernement de Nicolas Sarkozy a décidé, pour protéger Israël, de ne plus acheter de pétrole à l’Iran qui est un danger.
Je me battrai, avec d’autres, avec vous, ensemble, pour que cette position indispensable à la sécurité d’Israël perdure.
Ensemble, pour être « Chélémime », c’est à dire complets dans notre identité, et pour maintenir une démarche d’ouverture, de respect et d’effort commun, il nous appartient de rester unis.
Unis comme le furent voici 126 ans, le Grand Rabbin de France, Lazare Isidor ; le Rabbin de Nice, Honel Meiss, ainsi que chaque fidèle lors de la première inauguration de la grande synagogue.
Unis comme nous le fûmes quand cet espace sacré a été menacé, voici trois ans. Alors, j'avais tenu à m’assurer personnellement de sa protection par les forces de l’ordre, et je veux vous dire qu’il en sera toujours ainsi, chaque fois que nécessaire.
Unis comme nous le sommes dans la douleur de perdre un ami. Et parmi bien d’autres amis, je veux rappeler le souvenir d'Henri Viterbo et d'Henri Bellicha.
Lorsqu'ils nous ont quittés, j’ai ressenti, pour moi et pour notre ville, la peine et le chagrin que l’on éprouve lors de la perte d'un proche...
Christian Estrosi, ancien Ministre, Député Maire de Nice.
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Re: Discours du Maire à la Grande Synagogue de Nice 27 mai 2012, 01:07 |
Membre depuis : 16 ans Messages: 1 517 |
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