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HISTOIRE d'ISRAEL

Envoyé par lapid 
HISTOIRE d'ISRAEL
09 septembre 2007, 04:30
Tout ce qui concerne l'Histoire d'Israel.
Islamisme et Nazisme, une explication
04 septembre 2007, 07:30
Islamisme et Nazisme, une explication - Par Matthias Küntzel - Pour Jüdische Allgemeine No. 1/03, Berlin - 2 Janvier 2003

Contrairement à une croyance répandue, le mouvement politico-religieux islamiste n’est pas né pendant les années 60 mais pendant les années 30.

Le succès de ce mouvement n’a pas été inspiré par l’échec de Nassérisme, mais par la montée du Nazisme.

Jusqu’à 1951, toutes les campagnes visant à mobiliser le peuple n’étaient pas dirigées contre des puissances coloniales, mais contre les Juifs.

C’est l’organisation des « Frères musulmans », fondée en 1928 [par le grand-père de Tariq Ramadan NDLR], qui a établi l’Islamisme comme un mouvement de masse. La signification de cette organisation pour l’Islamisme est comparable à celle du Parti bolchevique pour le communisme au 20ème siècle : jusqu’à présent, il est l’élément de référence en termes d’idéologie et représente le noyau dur de l’organisation, qui a inspiré de manière décisive toutes les tendances d’islamistes suivantes, y compris Al-Qaida, et qui les inspire encore à ce jour.

Il est vrai que la politique coloniale britannique a produit l’Islamisme en tant que mouvement de résistance contre la modernité culturelle et déclenché l’appel pour un nouvel ordre basé sur la Charia. Mais la confrérie n’a pas conduit sa guerre sainte principalement contre les Anglais ; elle ne l’a pas non plus conduite contre les Français ou contre l’élite égyptienne qui avait collaboré avec les Anglais. Au lieu de cela, le mouvement islamiste de la confrérie s’est focalisé presque exclusivement sur le Sionisme et les Juifs. En 1936, elle comptait seulement huit cent membres mais en 1938, le nombre de ses membres atteignit le chiffre stupéfiant de deux cent mille. Entre ces deux dates, une seule grande la campagne avait eu lieu en Égypte. Ses cibles étaient exclusivement le Sionisme et les Juifs…

Cette campagne fut déclenchée par une rébellion en Palestine, lancée dans les villes égyptiennes par le célèbre mufti de Jérusalem, Amin El-Husseini [oncle d’Arafat NDLR], aux cris de : « À bas les Juifs ! », « Les Juifs hors d’Égypte et de Palestine ! ».

Leurs tracts réclamaient le boycott des marchandises juives et des magasins juifs. Le journal Al-Nadhir commença alors à publier une colonne régulière appelée « Le danger des Juifs d’Égypte ». Il publiait les noms et les adresses des hommes d’affaires juifs et d’éditeurs de journaux prétendument juifs partout dans le monde, attribuant tous les maux, depuis le communisme jusqu’aux aux bordels, au « danger juif ». Beaucoup de modèles d’action aussi bien que des slogans avait été empruntés à l’Allemagne nazie. En outre, la confrérie fit appel à ses sympathisants afin de se mobiliser partout en Égypte en faveur de la « guerre de défense pour la mosquée Al-Aqsa ». Cet appel était inhabituel et complètement nouveau dans le monde musulman à ce moment-là.

Pour les Musulmans, la confrérie a été la première organisation à lancer l’idée d’un Islamisme guerrier et conquérant et à prendre le désir ardent de mourir pour modèle islamique des temps modernes. Dès 1938, Hassan Al-Banna, le fondateur charismatique de la confrérie, [et grand-père de Tariq Ramadan NDLR], présente son idée de « Jihad » au public par la publication d’un article intitulé « L’industrie de la mort ». Ce titre, cependant, ne se rapportait pas à l’horreur de la mort mais à la mort en tant qu’idéal, ardemment désirée. Hassan Al-Banna écrivait : « Dieu donne à une nation qui perfectionne l’industrie de la mort et qui sait mourir noblement, une vie fière en ce monde et la grâce éternelle dans la vie future ».

Ce slogan rencontra l’enthousiasme parmi les « Troupes de Dieu » comme la confrérie se nommait elle-même. À chaque fois que leurs bataillons descendaient les boulevards du Caire, en formation quasi-fasciste, ils entonnaient une chanson : « Nous ne craignons pas la mort, nous la désirons… Mourons dans la rédemption pour les Musulmans ». Cette idée de « Jihad » n’a pas été formulée dans les temps modernes jusque dans les années 30 ; elle a été entremêlée de pulsions antisémites dès le début.

L’antisémitisme de la confrérie était donc non seulement influencé par des idéologies européennes, mais également par des racines islamiques. Premièrement, les Islamistes considérèrent, et considèrent toujours, la Palestine comme étant un territoire islamique (Dar Al-Islam), où les Juifs ne pourront jamais contrôler un simple village et encore moins un État. Deuxièmement, cette nouvelle ligne de front entre les Musulmans et les Juifs évoque de vieux souvenirs de l’histoire des débuts de l’Islam. Par exemple, les Islamistes essaient de légitimer leur aspiration à tuer ou chasser les Juifs de la Palestine en se référant à l’exemple de Mohamed, dont la Légende dit qu’il réussit non seulement à expulser deux tribus juives de la Médina pendant le 7ème siècle, mais a tué la population masculine de la troisième tribu toute entière, et vendu toutes les femmes et les enfants comme esclaves.

Troisièmement, c’est exactement cette hostilité qui a apparemment conforté à leurs yeux la justesse du Coran, selon lequel les Juifs doivent être considérés comme le pire ennemi des croyants.

Ce ne fut toutefois que le 8 mai 1945, que le rapprochement entre l’idéologie des frères musulmans et les Nazis atteignit un sommet. Ceci devint évident dès novembre 1945. Pendant ce même mois, les Frères musulmans commirent le plus sanglant des pogroms anti-juifs dans l’histoire de l’Égypte : l’épicentre de l’antisémitisme avait commencé à se décaler de l’Allemagne vers le monde arabe. Les manifestants pénétrèrent dans les quartiers juifs du Caire lors de l’anniversaire de la déclaration Balfour. Ils pillèrent les maisons et les magasins, attaquèrent les non-Musulmans, dévastèrent les synagogues et y mirent le feu. Six personnes furent tuées, et environ une centaine furent blessées. Quelques semaines plus tard, les journaux islamistes appelèrent à une attaque frontale contre les Juifs égyptiens, les décrivant comme sionistes, communistes, capitalistes et suceurs de sang, comme souteneurs et fauteurs de guerre ou, en général, comme autant d’éléments subversifs dans tous les États et Sociétés, ainsi que Gudrun Krämer l’a mentionné dans son étude au sujet des Juifs d’Égypte entre 1914 et 1952.

Un an après, la confrérie s’assura que l’ami d'Heinrich Himmler, Amin El-Husseini [l’oncle d’Arafat NDLR], qui était recherché comme criminel de guerre, soit été exilé et qu’un nouveau domaine d’activité politique lui soit accordé en Égypte. En sa qualité de mufti de Jérusalem et chef du Mouvement National palestinien, cette personne détestable était non seulement l’un des alliés les plus proches de la confrérie musulmane depuis le début des années 30, mais aussi le plus ardent défenseur et acteur de l’annihilation des juifs européens dans le monde arabe. L’amnistie accordée à cette autorité islamique fut le symbole qui justifia ses actions pour une grande partie du monde arabe. Dès lors, les criminels nazis recherchés par la suite en Europe se déversèrent en masse dans le monde arabe.

D’innombrables versions des infâmes « Protocoles des Sages de Sion », faux antisémite notoire, furent publiés au cours des décennies suivantes par deux anciens membres bien connus de la confrérie musulmane : Gamal Abdel Nasser et Anouar El-Sadate. La solidarité inconditionnelle des frères musulmans avec le mufti et les émeutes antisémites contre des Juifs, quelques mois seulement après Auschwitz, montrent clairement que la confrérie niait, ou justifiait l’extermination des juifs européens par Hitler.

Les conséquences de cette attitude sont importantes et caractérisent le conflit Israélo-arabe jusqu’à ce jour. Comment les Islamistes expliquent-ils l’appui international en faveur d’Israël en 1947 ? Aussi longtemps qu’ils nient le destin des juifs pendant la deuxième guerre mondiale, ils doivent revenir à des théories de conspiration antisémites. Ils voient ainsi la création de l’État juif comme une attaque des États-Unis et l’Union soviétique contre le monde arabe, initiée par la malveillance des Juifs. En conséquence, la confrérie a interprété la décision des Nations Unies en 1947, au sujet de la partition de la Palestine, comme un complot international fomenté par les Américains, les Russes et les Anglais, sous l’influence du Sionisme. Cette interprétation peut sembler incroyable mais elle existe néanmoins réellement : peu de temps après la libération d’Auschwitz, les Islamistes tentèrent de stigmatiser des Juifs comme la véritable puissance dominant le monde. Cette folle notion d’une conspiration juive mondiale, abandonnée en Allemagne depuis le 8 mai 1945, a non seulement survécu mais fit l’objet d’une nouvelle impulsion en 1947 dans un monde arabe où la confrérie musulmane avait réussi à rassembler des millions de partisans entre-temps.

Ce nouvel impact s’inspirant des théories de conspiration nazies devient en particulier évident à la lecture de la charte de la confrérie musulmane palestinienne qu’est le Hamas. Cette charte, adoptée en 1988, représente un des programmes islamistes des plus importants à l’heure actuelle, dépassant de loin le conflit palestinien. Le Hamas s’y définit comme étant un « mouvement universel » dont la guerre doit être soutenue par Musulmans partout dans le monde. Leur ennemi est non seulement le Sionisme en Israël, mais dans le monde soit, comme les Nazis l’ont appelé la « Weltjudentum » [Juiverie mondiale NDLR]. Selon sa charte, le Hamas est le fer de lance et l’avant-garde dans la lutte contre Sionisme mondial.

On a l’impression que ses auteurs l’ont écrite en s’appuyant sur un exemplaire des « Protocoles des Sages de Sion », pour qui tous les maux de ce monde sont attribuables au Sionisme. Aux dires de cette charte, les Juifs étaient derrière la Révolution française aussi bien que les révolutions communistes. Ils étaient aussi à l’origine de la première guerre mondiale qui avait pour but d’éliminer le Califat islamique… et étaient également derrière la seconde guerre mondiale, à l’occasion de laquelle ils ont rassemblé d’immenses avantages commerciaux en négociant du matériel de guerre et préparé l’établissement de leur État. Ils furent les inspirateurs de la création des Nations Unies et du Conseil de Sécurité, afin de régner sur le monde par leur intermédiaire. Aucune guerre n’a éclaté où que ce soit dans le monde sans porter leur marque. Le caractère original de cette charte apparaît finalement dans l’article 32 : le plan des Sionistes a été prévu dans « Protocoles des Sages de Sion », et leur conduite actuelle en est la meilleure preuve. Elle fait apparaître le ridicule d’une telle folie, tout comme l’ineptie des théories d’Hitler fut démontrée par la suite. C’est, cependant, justement cette image inepte des Juifs comme les « mauvais » et les « bandits » du monde qui incite les meurtres de masse des civils en Israël ou aux États-Unis et qui motive l’enthousiasme des Islamistes à leur sujet. Le Hamas et Al-Qaida reprennent des thèses compatibles avec le nazisme, telles que le programme meurtrier qu’avait réalisé Amin El-Husseini, le mufti de Jérusalem, [oncle d’Arafat NDLR], sous un tonnerre d’applaudissements des Islamistes partout dans le monde.

Sur cette toile de fond, il est toujours surprenant de constater que les personnes qui connurent Mohamed Atta dans son groupe coranique lui attribuent une « Nazi Weltanschauung » [approche du monde nazie NDLR]. Est-il dès lors surprenant qu’Oussama Ben Laden accuse les Juifs de prendre en otage l’Amérique et le monde occidental, compte tenu du fait que le fondateur de Hamas, le Palestinien Abdullah Azzam, était en même temps le principal professeur et le formateur du chef d’Al-Qaida?

Pourquoi n’y a-t-il pas eu de débat sérieux au sujet de la dimension antisémite du 11 septembre ? En Allemagne, même la révélation sans état d’âme par l’hebdomadaire « Der Spiegel » de la « Weltanschauung » d’Atta n’a provoqué aucune réaction. Jusqu’à présent il n’y a aucune traduction allemande de ce document important d’antisémitisme islamique qu’est la charte du Hamas, ou du pamphlet « Notre lutte contre les Juifs » par l’auteur le plus célèbre de la confrérie, Sayyid Qutb, publié en 1950.

Ceci, et le fait que la charte du Hamas ait été complètement ignorée par les journalistes et les politiciens qui ont vainement essayé de découvrir les motifs à l’origine des assassinats de masse suicidaires de civils innocents en Israël ou aux États-Unis, prouve clairement que les paroles de l’un des chercheurs les plus distingués sur l’antisémitisme, Leon Poliakov, ne seront jamais assez mises en valeur :

«Ceux qui ne dénoncent pas l’antisémitisme sous sa forme primitive et élémentaire, au seul motif qu’elle est si primitive, devront affronter la question de savoir s’ils ne donnent pas secrètement leur approbation aux antisémites partout dans le monde, justement pour cette raison».

Matthias KÜNTZEL

La deuxième édition du nouveau livre de Matthias Küntzel à ce sujet «Djihad und Judenhass. Über den neuen antijüdischen Krieg» [Jihad et la haine des Juifs, ou la nouvelle guerre contre les Juifs] vient d’être publié («Ca ira»-publishing house, Freiburg,Germany, 180 pages

Source : Objectif-info.fr.
La guerre soviétique des Six Jours
04 septembre 2007, 07:12
La guerre soviétique des Six Jours - par Daniel Pipes - Pour le New York Sun - 29 mai 2007 -

Version originale anglaise : The Soviets' Six-Day War

Adaptation française : Alain Jean-Mairet

La cause de la guerre des Six Jours, qui débuta il y aura 40 ans la semaine prochaine, est l'une des grandes énigmes du Moyen-Orient moderne. Ni Israël ni ses voisins arabes ne souhaitaient ni ne s'attendaient à mener un conflit en juin 1967; le consensus généralement admis par les historiens soutient que ces combats non désirés furent le résultat d'une succession d'accidents.

Aujourd'hui, un couple de chercheurs, Isabella Ginor et Gideon Remez, remettent en question la théorie de l'accident et proposent une explication plausible à l'origine de cette guerre. Comme le suggère le titre de leur ouvrage, Foxbats over Dimona: The Soviets' Nuclear Gamble in the Six-Day War (Foxbats sur Dimona: le pari nucléaire des Soviets dans la guerre des Six Jours – Yale University Press), ils affirment que celle-ci est la conséquence d'une intrigue du Politburo soviétique visant à éliminer les installations nucléaires israéliennes de Dimona, et avec elles les intentions d'Israël de développer des armes nucléaires.

Le texte se présente comme la solution d'un mystère: il amasse des informations en provenance de sources volumineuses et guide les lecteurs pas à pas dans l'argumentaire, établissant ainsi une démonstration intuitivement convaincante et qui doit être prise au sérieux. En voici un résumé:

Moshe Sneh, un leader communiste israélien (et père d'Ephraim Sneh, l'actuel vice-ministre israélien de la défense), déclara à l'ambassadeur soviétique en décembre 1965 qu'un conseiller du premier ministre l'avait informé de «l'intention d'Israël de produire sa propre bombe atomique». Leonid Brejnev et ses collègues prirent la chose très au sérieux et décidèrent – à l'instar des Israéliens avec l'Irak en 1981 et peut-être avec l'Iran en 2007 – de stopper ce processus par des frappes aériennes.

Toutefois, au lieu d'agir directement, Moscou concocta un projet complexe destiné à inciter les Israéliens à engager une guerre qui se terminerait par une attaque soviétique de Dimona. Militairement, le Kremlin se prépara à encercler Israël avec une armada de forces dotées d'armes nucléaires tant en Méditerranée qu'en mer Rouge, il installa du matériel à terre et entraîna des troupes dans la région avec l'intention de s'en servir. L'information peut-être la plus saisissante de Foxbats over Dimona a trait aux plans d'attaque du territoire israélien par les troupes soviétiques, et plus particulièrement aux bombardements prévus des raffineries et des réservoirs de pétrole ainsi qu'aux rapprochements avec les Arabes israéliens. Il est également très révélateur d'apprendre que les avions de reconnaissances soviétiques MiG-25 (les «Foxbats» du titre de l'ouvrage) survolèrent directement le réacteur de Dimona en mai 1967.

Politiquement, le projet consistait à créer de faux rapports de renseignement sur des menaces qu'Israël aurait fait peser sur la Syrie, incitant ainsi les forces égyptiennes, syriennes et jordaniennes à se mettre sur le pied de guerre. Comme ses patrons soviétiques le lui avaient ordonné, Gamal Abdel Nasser déplaça ses troupes en direction d'Israël, éloigna une force d'interposition des Nations Unies et bloqua un passage naval crucial vers Israël – trois initiatives qui, ensemble, poussèrent les Israéliens à adopter un état d'alerte maximale. Incapables de maintenir cette attitude bien longtemps, ils frappèrent les premiers, tombant ainsi, apparemment, dans le piège soviétique.

Mais les forces de défense israéliennes firent alors quelque chose de stupéfiant. Au lieu de se contenter d'une semonce, comme s'y attendaient les Soviétiques, ils remportèrent rapidement ce que j'ai appelé «la victoire la plus écrasante des annales de la guerre». N'utilisant que des moyens conventionnels, ils vainquirent les trois États arabes ennemis en six jours, prévenant ainsi l'invasion soviétique prévue, laquelle dut être annulée précipitamment.

Ce fiasco donnait un air piteux au complot soviétique et Moscou s'efforça donc de dissimuler son rôle dans la préparation de cette guerre (sa deuxième débâcle stratégique majeure de la décennie, après la tentative d'installer des missiles à Cuba). Il y parvint si bien que la responsabilité soviétique dans la guerre des Six Jours a disparu des histoires de ce conflit. Ainsi, un expert de cette guerre tel que Michael Oren a fait un accueil réservé à la thèse de Ginor et Remez, déclarant qu'il n'y avait trouvé «aucune preuve documentée la soutenant».

Si Foxbats over Dimona n'est pas le fin mot de l'affaire, il apporte une interprétation plausible et passionnante, riche d'implications, que d'autres peuvent maintenant étudier. Le conflit israélo-arabe actuel, maintenant concentré sur les territoires conquis en 1967 et accompagné d'un antisémitisme virulent, résulte en bonne partie des décisions prises par le Kremlin quatre décennies plus tôt. En fait, tout cela était inutile, car la possession d'armes nucléaires par Israël n'a eu qu'un impact limité sur l'Union soviétique jusqu'à sa chute en 1991. Et, comme le relèvent les auteurs, «la nostalgie du XXIe siècle pour la soi-disant stabilité de la guerre froide est largement illusoire».

On peut se demander, 40 ans plus tard, où nous en serions si la guerre soviétique des Six jours n'avait pas eu lieu? Quelle que regrettable que puisse être la situation actuelle, elle serait vraisemblablement pire encore sans cette éclatante victoire israélienne.
La victoire et l'imposture
04 septembre 2007, 06:13
La victoire et l'imposture - Par Joel Fishman et Makor Rishon - 1 Juin 2007 -

Titre original en anglais : The Victory and The Lie

Traduction : Objectif-info

La victoire et l'imposture : quatre décennies après la guerre des Six-Jours, une imposture soviétique et les carences de la décision politique locale menacent de priver Israël de sa victoire.

La commémoration de la guerre des Six-jours est une bonne chose parce qu'elle nous incite à faire des comparaisons entre le passé et le présent. Si tous les ans nous marquons l'anniversaire de cette guerre, chaque décennie qui passe replace cet évènement dans une perspective nouvelle. C'est pourquoi le quarantième anniversaire de cet épisode historique dramatique est hautement significatif.

Cependant, avant de nous pencher sur le présent, jetons un regard sur les deux décennies précédentes. En 1987, lors du vingtième anniversaire de la guerre, la télévision israélienne - il n'y avait qu'une chaîne à l'époque- avait réuni le groupe de généraux qui avaient gagné la guerre. Le défunt Yitzhak Rabin, chef d'état-major en 1967, présidait ce groupe. De cet échange émergeait une idée clé, répétée à plusieurs reprises : la guerre avait apporté à Israël de la profondeur stratégique (omek astrategi, était le terme exact). Si l'on regarde ce passé en tirant le bénéfice du recul, on observe que c'était la fin d'une époque. Ces hommes, qui étaient l'élite militaire et politique d'Israël, évaluaient la situation en termes spatiaux sans faire intervenir le paramètre humain. Ils ne saisissaient pas qu'un jour les habitants de Judée, de Samarie, et de Gaza pourrait avoir une volonté propre. Ils manquaient de l'imagination nécessaire pour donner une place à l'imprévu. En leur qualité de stratèges, ils omettaient tout simplement la dimension humaine. Ils supposaient que le monde stable de mai 1987 ne changerait jamais, ce qui explique qu'à peine six mois plus tard, le déclenchement de l'Intifada les prenait complètement par surprise. Ils n'étaient pas préparés au défi de la guerre asymétrique, au conflit de basse intensité, une sorte de guerre politique faisant appel à l'opinion mondiale avec un usage intensif des médias. Parce qu'ils n'ont jamais tout à fait compris ce type de guerre, ces hommes n'ont pas été en mesure d'y faire face.

Avec le recul, le vingtième anniversaire de la guerre des Six-jours marque la frontière d'une époque où la sécurité du pays pouvait être assurée principalement par la force militaire. Le versant politique de l'équation, où intervient l'opinion mondiale, était alors marginal. Depuis lors, les paramètres ont graduellement changé. Des années durant, si l'on avait pris conscience jusqu'à un certain point de cette réalité, elle n'était pas déterminante du mode de pensée des gens.

2 Aujourd'hui, quatre décennies plus tard, des travaux nouveaux ont radicalement amélioré notre compréhension de la guerre des Six-jours et de son contexte politique. Deux chercheurs israéliens, Isabella Ginor et Gideon Remez ont récemment étudié la politique de l'Union Soviétique dans la guerre des Six-jours. Ils ont publié leurs conclusions dans leur nouveau livre, Foxbats sur Dimona ; Le jeu nucléaire des Soviétiques dans la guerre des Six jours [Ataleifim beshmei Dimona, hahimur hagarini shel Brit HaMoatsoth be-Milchemeth Sheshet ha-Yomim ]. Ils ont établi que "les Soviétiques avaient préparé un débarquement de la marine sur les côtes d'Israël, avec appui aérien. Ils l'avaient non seulement planifié mais effectivement mis à exécution ; des bombardiers stratégiques et des forces navales dotées d'armes nucléaires étaient prêts à frapper....". Leur principale cible était le réacteur nucléaire de Dimona, et leur véritable objectif, bien qu'ils ne l'aient pas ouvertement déclaré, était de mettre un terme à l'existence d'Israël. C'est dans ce contexte que Ginor et Remez avancent leur conclusion que la "guerre de Six-Jour n'avait certainement pas été préméditée par Israël dans une intention expansionniste. Elle résultait plutôt d'une tentative soviéto-arabe réussie pour entraîner Israël dans une guerre préventive." Le plan soviétique était d'amener Israël à entreprendre les premières opérations, pour l'enfermer dans le rôle de l'agresseur et fournir le prétexte d'une intervention massive. En bombardant les aérodromes égyptiens, Israël a mis en échec la stratégie soviétique.

Ginor et Remez donnent des preuves supplémentaires à l'appui de leur interprétation. "Selon le compte-rendu non partisan du délégué de l'Inde aux Nations Unies, les débats du Conseil de sécurité du 5 juin avaient été compliqués 'par la demande soviétique que [ celui-ci ] condamne l'agression d'Israël' comme condition d'un cessez-le-feu." De son coté, Dore Gold avait souligné que l'Union Soviétique avait tenté sans succès d'obliger le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale des Nations Unies à condamner Israël en tant qu'agresseur. Au moment voulu, les Soviétiques firent de l'allégation qu'Israël était l'agresseur la pièce maîtresse de leur campagne de propagande à laquelle le bloc de l'Est participa. Un exemple contemporain de ces évènements peut être trouvé dans le journal est-allemand Neues Deutschland du 9 août 1968 : "Les nouveaux actes d'agression israéliens montrent l'urgence d'une Déclaration des partis communistes et des partis des travailleurs des pays socialistes pour appuyer la demande de retrait des troupes israéliennes des territoires arabes occupés. Cette exigence est la voix du peuple."

Réagissant à la campagne est-allemande de propagande, Simon Wiesenthal souligna dans une conférence de presse tenue à Vienne le 6 septembre 1968 que les spécialistes de la propagande qui avaient bâti cette campagne avaient été au service du troisième Reich et qu'ils utilisaient de fait la terminologie nazie dans leur combat contre Israël. Selon lui, cette campagne était caractérisée par "l'agression, les accusations injustifiées, et une exagération sans limites."

3 A l'appui des plans soviétiques, il faut aussi rappeler la contribution néfaste de la France. Le 25 novembre 1967, lors de sa conférence de presse semestrielle, le Général de Gaulle avait attaqué non seulement l'État d'Israël mais aussi le peuple juif. Il avait pris soin de déclarer que l'Égypte était à l'origine de "l'affaire fâcheuse d'Aqaba" mais il ajoutait que cette initiative avait donné aux Israéliens l'occasion qu'ils attendaient. Ils étaient à présent des conquérants. De Gaulle n'utilisa pas le terme d'"agresseur," mais le sens de ses propos était parfaitement clair. On gardera toujours à l'esprit sa caractérisation infamante du peuple juif : "un peuple d'élite, sur de lui et dominateur." Raymond Aron, qui se définissait comme un citoyen français qui ne voulait pas briser ses liens avec les Juifs dans le monde ni avec les Israéliens, écrivait dans son essai De Gaulle, Israël et les Juifs que la conséquence des propos brutaux de de Gaulle serait de rendre acceptable dans l'Europe d'après-guerre, l'expression publique de l'antisémitisme : "… Le Général de Gaulle a sciemment et délibérément ouvert une nouvelle phase de l'histoire juive et peut-être de l'antisémitisme. Tout est devenu de nouveau possible ; tout peut recommencer..." Les fait développés ci-dessus expliquent l'origine de l'imposture selon laquelle Israël est un agresseur et les motifs de ses auteurs, dans ce cas-ci l'Union Soviétique et par la suite, le bloc de l'Est et la France. Il s'ensuit également que dans sa guerre d'auto-défense, Israël avait de bonnes raisons de prendre le contrôle des territoires, et il a toujours des arguments solides pour les conserver en l'absence d'un règlement final. Une réponse défensive à une agression n'a rien à voir avec une guerre de conquête, et l'utilisation du terme "occupation," tel qu'il est généralement compris, est inadéquate. Une question stimulante consiste à se demander pourquoi certains choisissent de se vautrer dans ce mensonge, bien qu'ils connaissent la vérité.

Cet échec s'incarne dans le fait que quarante ans après la victoire d'Israël, la Ligue arabe tente d'imposer ses conditions sous la forme "d'initiative de paix," tandis que les dirigeant israéliens sont incapables d'apporter une réponse claire à ces revendications. Dans une interview du 13 avril 2007 à Der Spiegel Online par exemple, Amr Moussa le secrétaire général de la Ligue arabe a défini les questions essentielles: " le retour aux frontières du 4 juin 1967 exigé par les Nations Unies, et la question des réfugiés palestiniens." Son hypothèse implicite est qu'Israël était l'agresseur dans la guerre des Six-jours et qu'il ne devait pas en être récompensé. Pour ceux qui ne connaissent pas l'Histoire, cette revendication peut même sembler crédible. En conséquence, les politiciens israéliens qui préconisent d'oublier notre histoire ont porté atteinte à l'État. Ils ont affaibli la mémoire collective et brouillé la compréhension du présent. Plus grave, en refusant d'expliciter la position d'Israël, ils ont laissé un vide que d'autres ont pu remplir, privant l'État d'une excellente justification morale et d'un argumentaire juridique. Par conséquent, même les Israéliens qui devraient en avoir une meilleure connaissance ont commencé à croire le mensonge selon lequel Israël était l'agresseur: voila à quoi mène la propagande.

4 Aujourd'hui, en 2007, la confusion résultant de la campagne de propagande soviétique initiale a réduit la capacité du gouvernement de sauvegarder les fruits de la victoire de 1967. Néanmoins, il y a quelques différences importantes entre les situations de 1987 et d'aujourd'hui. Une de ces différences avec 1987 est que les généraux connaissaient alors la stratégie, mais pas la politique. Aujourd'hui, quarante ans après, une commission d'enquête juridique impartiale vient de conclure que les dirigeants de la génération actuelle, généraux et politiciens, n'ont fait la preuve de leur compétence ni dans l'un de ces domaines, ni dans l'autre.

Dr. Joel Fishman est membre du Centre de Jérusalem pour des affaires publiques (JCPA).
La Guerre des Six-Jours - 5 au 10 juin 1967
03 septembre 2007, 03:29
La Guerre des Six-Jours - 5 au 10 juin 1967

En 1967, Israël ne s’est pas réveillé un beau matin en décidant de partir en guerre. Israël s’est réveillé avec à toutes ses frontières des armées coalisées, canon pointées sur le jeune Etat. Au nord, à l’ouest, au sud.

En 1967, la bande de Gaza est sous souveraineté égyptienne (depuis 1949). La Cisjordanie elle, ainsi que la vielle ville de Jérusalem, sont annexées par la Jordanie depuis 1950. Durant cette longue période, l'OLP n'a jamais demandé, et encore moins obtenu, d’Etat palestinien ayant Jérusalem pour capitale ; aucune « guerre de libération » n'a vu le jour. Aucun Etat arabe n'a revendiqué quoi que ce soit pour que les Palestiniens aient un Etat avec Jérusalem pour capitale…jusqu'en 1967.

En 1967, les Etats arabes ont pensé anéantir Israël.

Cette guerre, dont nous marquons le 40ème anniversaire cette année, est appelée la guerre des Six-Jours par Israël et l’Occident. Pour les Arabes, elle est nommée « guerre du revers » (an-Naksah). On dit que pour les Arabes, c’était une guerre pour la crédibilité. Pour les Israéliens, c’était une guerre de survie.

Il faut se replonger dans les mois précédents le déclenchement du conflit à proprement parler, le 5 juin 1967, pour comprendre l’étau mortel qui enserrait Israël.

Pour la suite se referer au lien suivant :

Texte integral accompagne de photos et documents :
[paris1.mfa.gov.il]

Source : Site du Ministere des Affaires Etrangeres israelien
Pièces jointes:
La Guerre des 6 jours - 1- 115480.JPG
Apres La Guerre des Six-Jours - Israël au 10 juin 1967
03 septembre 2007, 04:03
Israël au 10 juin 1967.

Le Sinaï sera intégralement rendu à l’Egypte en 1982, suite à l’accord de paix signé avec ce pays. La bande de Gaza sera totalement évacuée en 2005. La Cisjordanie, comme la bande de Gaza avant le retrait israélien, bénéficie d’un régime d’autonomie suite aux accords d’Oslo de 1993 avec l’OLP.

Ben Gourion, l’ancien chef du gouvernement, celui qui proclama dans un musée la déclaration d’indépendance d’Israël, déclare à l’issue de la guerre des Six-Jours : « Prenez Jerusalem et tous les territoires ! Mais seulement comme une monnaie d’échange pour la paix ».

Moshé Dayan, le ministre de la Défense, le héros de cette guerre, déclare : « Nous tendons la main à nos voisins arabes aujourd’hui encore et avec plus de solennité que jamais »

(Lire la déclaration de Moshe Dayan au Kotel, en anglais) :

[www.mfa.gov.il]

Dayan, qui fut chargé par la suite d’administrer les territoires conquis, s’efforça d’ailleurs de normaliser la vie quotidienne des Arabes, le tourisme abonda dans le Sinaï, la Cisjordanie et la Jordanie continuait de communiquer comme au temps de l’administration jordanienne (1949-1967).

Les territoires devinrent un gage de sécurité pour Israël en attendant que les Arabes consentent à signer un traité de paix dans un premier temps, et se décident à reconnaître à Israël des frontières sûres et définitives dessinant dans le même temps celles d’un État palestinien.

20 juin 1967 : Devant l’Assemblée Générale des Nations Unies, le ministre israélien des Affaires étrangères, Abba Eban, appelle les leaders arabes à la coexistence avec Israël.

27 juin 1967 : la Knesset (Parlement israélien) vote une loi protégeant les lieux saints et y proclamant la liberté d'accès pour les fidèles de toutes les religions.

(lire la loi de protection des lieux saints en anglais) :

[www.mfa.gov.il]

1er septembre 1967 : 3 « non » de Khartoum

Lors de su sommet de la Ligue arabe à Khartoum (Soudan) du 29 août au 1er septembre 1967, les Etats arabes et adoptent une résolution connue sous le nom des 3 « non » de Khartoum :

Non à la paix avec Israël

Non à la négociation avec Israël

Non à la reconnaissance d'Israël

Texte anglais :

[www.mfa.gov.il]

22 novembre 1967 : Résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations Unies

Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte la résolution 242 pour le règlement de la crise israélo-arabe. Israël cherche à transformer sa victoire militaire en une paix durable fondée sur la résolution 242 de l'ONU qui prévoyait entre autres « la reconnaissance de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique de tous les Etats de la région et leur droit à vivre en paix dans des frontières sûres et reconnues, à l'abri des menaces et du recours à la force ».

Cette résolution contient une ambiguïté selon que l’on se réfère au texte anglais ou français. Elle prévoit l’évacuation par Israël « de » (texte anglais) ou « des » (texte français) territoires occupés en échange de la reconnaissance de tous Etats de la région.

La résolution 242 (en anglais) :

[www.jewishvirtuallibrary.org]

Signification de la résolution 242 (en anglais) :

[www.jewishvirtuallibrary.org]

Territoires contestés

En 1967, Israël a mené une guerre d'autodéfense désespérée et, contre toute attente, a remporté la victoire. En conséquence, l'Etat juif non seulement a survécu, mais est entré en possession de terres supplémentaires, notamment un territoire revêtant une importance vitale pour sa sécurité.

Jusqu'aujourd'hui, la guerre des Six jours et ses conséquences ont des incidences sur le Moyen-Orient. Pour mener un débat honnête et équilibré sur le statut actuel des territoires, il est essentiel de bien comprendre comment et pourquoi ils se sont retrouvés sous tutelle israélienne en 1967, et il faut prendre conscience de la relation d'Israël à ces régions. Dans le contexte actuel, et du fait des tentatives palestiniennes de réduire un conflit complexe à un problème unique - la présence d'Israël sur la Rive occidentale et dans la bande de Gaza - ces connaissances revêtent une importance particulière.

Les Palestiniens et leurs partisans tentent de promouvoir leur cause en faisant passer le moindre événement par le prisme des territoires contestés. Ce faisant, ils ont réussi à détourner le débat et à le dissocier de certains faits significatifs, réécrivant ou ignorant l'histoire et réinventant le droit international pour l'adapter à leurs objectifs. Ces faits ne doivent pas être oubliés....lire la suite :

[www.mfa.gov.il]

Document :

Vidéos :

1/ Israel National News

[www.israelnationalnews.com]

2/ Guysen tv : clip video sur la guerre des six jours

[www.guysen.com]

Sites en anglais :

1/ Jewish Virtual Library (de nombreux documents) :

[www.jewishvirtuallibrary.org]

2/ Six Day War (site anglais, excellente source)

[www.sixdaywar.co.uk]

3/ Dossier au format pdf (Version imprimable)

[paris1.mfa.gov.il]

Pièces jointes:
LA Guerre des six jours Apres - 2 -115415.JPG
L’histoire d’Israël en cartes
03 septembre 2007, 02:32
L’histoire d’Israël en cartes

Version PDF (en 4 parties): I | II | III | IV

I :

[www.mfa.gov.il]


II:

[www.mfa.gov.il]


III:

[www.mfa.gov.il]


IV:

[www.mfa.gov.il]



Introduction

Depuis plusieurs décennies, le conflit israélo-arabe et le processus de paix font l’objet d’une attention soutenue dans le monde - de la part des médias, des universités, des institutions politiques et gouvernementales, des ONG, des groupes religieux, du monde des affaires et de l’opinion publique en général.

Avec le temps, certains critiques d’Israël ont laissé leur approche du problème être façonnée de plus en plus par des mythes, des slogans, des préjugés et des connaissances lacunaires plutôt que par des faits établis. On l’a vu par exemple dans les questions concernant les territoires en litige entre Israël et les Palestiniens : souvent, le contexte historique est méconnu ou délibérément ignoré. En outre, même lorsqu’on traite de la situation actuelle - le problème du terrorisme, des dangers régionaux et de l’impact de la topographie sur les frontières - le contexte, bien souvent, n’est pas pris en considération.

La présente publication a pour objet de fournir des faits et des données de base sous forme de cartes et de graphiques traitant des aspects-clés d’Israël, du conflit israélo-arabe et du processus de paix. Elle ne prétend pas aborder tous les sujets, mais en traite bon nombre.

Il faut espérer que les illustrations et données présentées ici permettront une meilleure compréhension des faits - des événements passés, de la réalité actuelle et des occasions de paix à l’avenir.

Jérusalem, 2006

Sommaire

CARTES ANCIENNES

Les royaumes des rois David et Salomon
(1077-997 av. l’ère chrétienne)...............................................7

L’époque hérodienne (années 30 av.
l’ère chrétienne à 70 de l’ère chrétienne) ............................8

Les juifs dans le Pays d’Israël (VIIe-XIe siècles) ...............9


CARTES D’AVANT L’ETAT

Délimitation de la frontière sud (1906)...............................10

Délimitation de la frontière nord (1916-1923) ..................11

Le mandat britannique ..........................................................12

Séparation de la Transjordanie (1922) .............................13

Plan de partage de l’ONU (1947)........................................14


MODIFICATIONS DES FRONTIERES D’ISRAEL

Lignes d’armistice (1949-1967)...........................................15

La frontière avec la Syrie .......................................................16

Accord d’armistice avec la Jordanie (1949) ......................17

Localités juives perdues pendant la
guerre d’Indépendance .........................................................18

Jérusalem avant la guerre des Six jours (1949-1967).....19

Evénements ayant conduit à la guerre
des Six jours (1967)..................................................................20

Israël après la guerre des Six jours (10 juin 1967) ............21

Jérusalem après la guerre des Six jours (1967).................22

La Vieille Ville de Jérusalem ..................................................22

Les lignes du cessez-le-feu de la guerre
de Kippour (24 octobre 1973) .................................................24

Plateau du Golan - lignes du cessez-le-feu
(octobre 1973) ...........................................................................25

Israël-Syrie - accord de désengagement
(mai 1974)...................................................................................25

Accord intérimaire avec l’Egypte (1975) ................................26

Traité de paix avec l’Egypte et redéploiement
dans le Sinaï (1980-1982) .......................................................26

Plan de désengagement d’Israël (2005)...............................27


L’ISRAEL CONTEMPORAIN

Israël et la région.....................................................................28

Israël (frontières et lignes de cessez-le-feu) ....................29

Jérusalem ................................................................................30

Vieille Ville de Jérusalem.......................................................30

Judée et Samarie ....................................................................31

Plateau du Golan .....................................................................32


CARTES DU TERRORISME

Principaux attentats terroristes

1948 - 1967.................33

1967 - 1993.................36

1993 - 2000.................37

2000 - 2005.................41

La clôture de sécurité d’Israël contre le terrorisme ...........50


MENACES ET TOPOGRAPHIE

Menaces régionales pesant sur Israël..................................51

Coupe transversale des hauteurs de la Samarie ..............52

Etroitesse du territoire d’Israël ...............................................53

Coupe transversale du plateau du Golan.............................54

Menaces des Kassam et Katiouchas ...................................55


DIMENSIONS COMPAREES

Israël - Argentine ...................................................................56

Israël - Australie.....................................................................56


Israël - Canada .....................................................................57

Israël - Chine..........................................................................57

Israël - France........................................................................58

Israël - Allemagne.................................................................58

Israël - Inde.............................................................................59

Israël - Italie ...........................................................................59

Israël - Mexique .....................................................................60

Israël - Pologne .....................................................................60

Israël - Russie.........................................................................61

Israël - Espagne ....................................................................61

Israël - Royaume-Uni.............................................................62

Israël - Etats-Unis ..................................................................62



External links

1/ The Arab Israel Conflict in Maps - Dept for Jewish Zionist Education

[www.jewishagency.org]

2/ Historical Maps and Atlases - Hebrew University Dinur Center

[www.jewishhistory.huji.ac.il]

3/ Ancient Maps of Jerusalem - Jewish National Library, Jerusalem

[www.jnul.huji.ac.il]


Source : L'Histoire d'Israel en cates (extrait du Site officiel du Ministre des Affaires Etrangeres Israelien)

[www.mfa.gov.il]

Pièces jointes:
L\'Histoire d\'Israel en cartes - mapscoverfr.jpg
Israel-Tunisie : Chronique d'une relation discrète
02 septembre 2007, 02:11
ISRAEL - TUNISIE : Chronique d'une relation discrète
- 14 août 2005 - par RIDHA KÉFI, CORRESPONDANT À TUNIS de Jeune Afrique.

Depuis les premiers échanges entre le Néo-Destour et les représentants de l'État hébreu, au début des années 1950, jusqu'à l'invitation envoyée récemment à Sharon, les deux pays n'ont jamais perdu le contact. Un ouvrage américain retrace l'histoire d'un dialogue souvent marqué par le secret.

« Retenez bien ce conseil : n'attachez guère d'importance aux soi-disant dirigeants arabes modérés. Pareille méprise nous causera d'autant plus de mal que nous ne savons pas ce que ces Arabes modérés nous réservent. » Cette phrase, extraite d'un discours de Lévi Eshkol, à la Knesset, le 3 juin 1965, introduit l'ouvrage de Michael M. Laskier [1], Israel and the Maghreb
[www.jeuneafrique.com]
: from Statehood to Oslo (Israël et le Maghreb : de la fondation de l'État à Oslo), édité en 2004 par University Press of Florida. Au moment où l'ancien ministre israélien des Affaires étrangères lançait cet avertissement, Israël nourrissait des doutes quant aux réelles dispositions à son égard des dirigeants arabes dits modérés, dont certains, comme l'ancien président tunisien Habib Bourguiba et le roi du Maroc Hassan II, collaboraient déjà, officieusement, avec l'État hébreu.

Si l'ancien responsable israélien montrait ainsi sa méfiance à l'égard des dirigeants arabes « modérés », c'est parce que ces derniers acceptaient de rencontrer de hauts responsables israéliens, mais insistaient pour que ces rencontres soient gardées secrètes. Et, surtout, parce qu'ils refusaient d'engager leurs pays dans des relations diplomatiques avec Israël.

En fait, les deux parties poursuivaient des objectifs complètement opposés. Israël cherchait à médiatiser ses relations avec les Arabes du Maghreb, dans le but de rompre son isolement régional. De leur côté, la Tunisie et le Maroc étaient soucieux d'éviter toute initiative pouvant être perçue comme étant en contradiction avec la position officielle de la Ligue des États arabes, dont ils étaient membres. Ainsi, durant sa visite en Tunisie, en 1966, Alex L. Easterman, principal intermédiaire entre Israël et les pays arabes jusqu'à la fin des années 1960, avait-il dû rester cloîtré dans sa chambre d'hôtel, à Tunis, durant plusieurs jours, avant que Bourguiba, dont il était pourtant l'invité, ne daignât le recevoir. Pis : dès le début de la discussion, le président tunisien avait demandé avec beaucoup d'insistance à son hôte qu'il s'engage à ne rien divulguer de la rencontre, obligeant Easterman à donner des garanties en ce sens. Né à la fin du XIXe siècle, cet homme de l'ombre s'était imposé après 1948 comme le plus important intermédiaire entre Israël et les pays arabes.

Le secret a donc été un souci constant des Tunisiens dès les premiers contacts entre Bourguiba et les représentants de l'État hébreu, à New York, au début des années 1950. Celui qui n'était encore qu'un chef nationaliste avait alors sollicité un appui israélien aux revendications nationales tunisiennes, en contrepartie d'un engagement des nationalistes tunisiens à faciliter l'émigration des juifs tunisiens vers Israël et à oeuvrer aussi, au sein du monde arabe, pour une reconnaissance d'Israël. Mais il a toujours veillé à entourer du plus grand secret ses contacts avec les Israéliens, afin de ne pas donner du grain à moudre à ses rivaux, en Tunisie et au Moyen-Orient. « Je dois faire attention à ne pas leur fournir la moindre occasion pour exploiter leur hostilité à mon égard et m'accuser d'être devenu leur ennemi », disait-il ainsi à Easterman, qui le cite dans une lettre au Dr Nahum Goldmann datée du 18 juillet 1957.

Les contacts tuniso-israéliens avaient commencé précisément le 25 juin 1952 avec la rencontre à New York, entre Bahi Ladgham, l'un des représentants du parti nationaliste, le Néo-Destour, et le représentant israélien aux Nations unies. Lors de cette rencontre, le leader tunisien avait demandé un appui israélien à la demande d'indépendance tunisienne, soulignant que son parti n'avait aucune responsabilité dans les agressions dont les juifs avaient été la cible dans son pays peu de temps auparavant.

Le même mois, Bourguiba appelait, de son côté, dans une interview au journal Le Monde, à la nécessité pour les Arabes de rechercher un règlement politique avec Israël. Il défendait la même approche durant son exil en France, en 1954, au cours d'une rencontre avec Easterman. Il est intéressant de noter que les Israéliens, à l'époque, étaient beaucoup plus soucieux que les Tunisiens d'entourer leurs contacts du secret le plus total. Tel-Aviv, qui maintenait de bonnes relations avec Paris, ne voulait pas susciter la colère des autorités d'occupation en laissant filtrer des informations sur ses contacts avec les nationalistes tunisiens.

C'est dans ce même cadre qu'eurent lieu les rencontres entre Ahmed Ben Salah, alors dirigeant de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) et cadre du Néo-Destour, et un leader du Histadrout israélien, Elie Cohen-Hadria, en marge des réunions de la Confédération internationale des syndicats libres (CISL), à Bruxelles. Celui qui deviendra bientôt le superministre de Bourguiba avait demandé l'appui de la centrale syndicale israélienne à l'organisation du congrès de la CISL de 1957 en Tunisie, en contrepartie de l'acceptation, par les autorités tunisiennes, de la participation d'une délégation israélienne à ce congrès. Honorant sa promesse, Ben Salah invita Israël au congrès de l'organisation qui se tint dans la capitale tunisienne en 1957. La délégation du Histadrout, conduite par Re'uven Barkat, secrétaire général du parti Mapai, ne prit pas part aux délibérations. Le drapeau israélien ne fut pas hissé non plus aux côtés de ceux des autres pays. Mais le geste des Tunisiens fut néanmoins très apprécié à Tel-Aviv.

À la vérité, les contacts entre la Tunisie et Israël durant ces années 1950 furent beaucoup plus utiles pour les Israéliens, qui bénéficièrent de facilités pour mener les opérations d'émigration des juifs tunisiens en Israël, que pour les Tunisiens. Israël, soucieux de maintenir de bonnes relations avec la France, ne pouvait, il est vrai, appuyer les revendications nationales tunisiennes. Les archives israéliennes montrent, par ailleurs, que le département de l'émigration du Mossad disposait en Tunisie, jusqu'au début des années 1960, d'un vaste réseau, dont l'activité n'était pas inconnue des autorités coloniales françaises, puis des autorités tunisiennes, après l'indépendance du pays.

Ainsi, durant la période allant de 1949 à 1956, le service de renseignements israélien a-t-il pu exfiltrer vers Israël quelque 6 200 juifs tunisiens. Les renseignements israéliens ne se sont pas contentés de faciliter ces opérations d'émigration, ils ont aussi mis en place, dans les quartiers juifs de Tunis, Djerba, Gabès et Sfax, des cellules d'autodéfense qu'ils ont aussi armées, afin qu'elles puissent faire face à d'éventuelles attaques des nationalistes locaux. Ces cellules, qui étaient dirigées par des officiers de renseignement envoyés spécialement d'Israël, sont restées actives jusqu'à la fin des années 1960.

À partir de l'indépendance, proclamée le 20 mars 1956, les relations entre Israël et la Tunisie ont dû tenir compte de la vision des nouveaux dirigeants et de leur volonté de reconstruire leur pays, surtout sur le plan économique. L'appui d'Israël a alors été sollicité au sein des organisations financières internationales, des lobbies pro-israéliens aux États-Unis et dans les autres États occidentaux.

Une rencontre décisive, à cet égard, fut celle qui réunit, à Paris, en février 1956, un mois avant la proclamation de l'indépendance tunisienne, Habib Bourguiba et l'ambassadeur d'Israël en France, Yaakuf Tsur. Après avoir écouté le leader tunisien exprimer son aversion pour Gamal Abdel-Nasser et ses griefs contre la politique du président égyptien dans la région, le diplomate israélien conseilla au futur dirigeant de s'assurer l'appui des juifs américains avant de demander une aide économique des États-Unis.

Les relations économiques entre la Tunisie, nouvellement indépendante, et l'État hébreu ont commencé officiellement, le 3 octobre 1956, par une rencontre à Paris entre le ministre tunisien des Finances, Hédi Nouira, et l'ambassadeur israélien en France. Les nombreux échanges, notamment à Paris, New York et Rome, entre des responsables des deux pays n'ont pas donné rapidement de fruits. Elles ont beaucoup aidé, en revanche, au développement des relations économiques entre la Tunisie et... les États-Unis à partir du milieu des années 1960.

Ainsi, deux mois après le célèbre discours de Bourguiba à Jéricho et la tournée mouvementée du président tunisien au Proche-Orient, en mars 1965, Habib Bourguiba Junior, alors ministre des Affaires étrangères, fit un voyage à Washington, dont l'objectif était de solliciter une aide financière américaine. En réponse à cette demande, le département d'État demanda à Israël d'intervenir auprès des gouvernements français et ouest-allemand afin qu'ils accordent à la Tunisie une aide financière alors estimée à 20 millions de dollars. Washington demanda également à Tel-Aviv d'acheter une partie de la production vinicole tunisienne. Les archives israéliennes indiquent que l'État hébreu répondit favorablement à ces demandes, car il espérait que le gouvernement tunisien encouragerait d'autres États arabes modérés à oeuvrer en vue de faire avorter le projet d'Union arabe défendu par l'Égypte et la Syrie.

Les dirigeants tunisiens, tous issus du Néo-Destour devenu entre-temps Parti socialiste destourien, étaient fort appréciés des Israéliens, qui les considéraient comme des modérés et des progressistes ayant reçu une éducation laïque à l'occidentale. Leur opposition de principe au nationalisme arabe, qu'il soit nassérien ou baasiste, et au communisme de type soviétique, alors en vogue dans le monde arabe, ne les rendait pas particulièrement antipathiques, non plus, aux yeux des Israéliens.

Aussi Tunis et Tel-Aviv mirent-ils en place, dès cette époque, une cellule de contact permanent constituée de leurs ambassadeurs respectifs à Paris : le Tunisien Mohamed Masmoudi et l'Israélien Walter Eytan. À cette époque aussi, Masmoudi rencontra, au moins une fois, le ministre israélien des Affaires étrangères, Abba Eban, dans la maison du baron de Rotschild. La cellule de contact initiale constituée par Easterman avait aussi été maintenue.

Lors d'une rencontre entre Masmoudi et Easterman, le 4 octobre 1966, le responsable tunisien sollicita l'appui économique - et surtout financier - des juifs d'Occident à son pays. Les Tunisiens, qui ne voulaient pas d'aides directes d'Israël ou d'hommes d'affaires de nationalité israélienne, insistaient pour que le soutien de l'État hébreu soit indirect, à travers un engagement d'hommes d'affaires juifs de nationalités autres qu'israélienne.

Il apparaît ainsi que Bourguiba a toujours situé ses relations avec Israël dans le cadre de ce qu'il considérait comme « l'intérêt supérieur de la Tunisie ». S'il n'a pas toujours été en contradiction avec celui du reste du monde arabe, « l'intérêt supérieur de la Tunisie » n'a jamais été conforme, non plus, à une stratégie arabe unifiée, si tant est qu'une telle stratégie eût pu exister, à cette époque ou après.

L'objectif de la Tunisie a toujours été aussi, en dépit des apparences, de soutenir les droits des Palestiniens et de presser Israël de mettre fin aux souffrances de ces derniers. Ainsi, durant sa visite aux États-Unis, en mai 1961, Bourguiba a-t-il beaucoup gêné les officiels israéliens - le Premier ministre David Ben Gourion l'avait alors accusé d'être devenu un « extrémiste » - en disant, au cours de la conférence de presse, aux Nations unies : « Tout le monde sait, y compris nous autres Tunisiens, qu'Israël constitue un nouveau type de colonialisme. Ce n'est pas là une question de domination d'une nation par une autre nation, mais quelque chose de pire - le remplacement d'un peuple par un autre peuple. Les gens qui vivent dans ce pays [Palestine] sont maintenant dans la même situation que celle dans laquelle les juifs s'étaient trouvés eux-mêmes durant la Seconde Guerre mondiale lorsqu'ils étaient opprimés par les nazis. Ils [les Palestiniens] sont maintenus dans des camps de concentration à côté de leur [ancien] pays. »

Et Bourguiba d'ajouter : « Israël se sent maintenant très puissant, ils [les Israéliens] sentent qu'ils sont les plus puissants. Cependant, la France, aussi, était très puissante quand elle a conquis l'Algérie il y a cent trente ans... Je pense que si les organisations internationales sont incapables de trouver une solution juste à ce problème, tôt ou tard, si ce n'est pas aujourd'hui, ce sera demain, si ce n'est pas demain ce sera le surlendemain, dans un an ou dix ans - une lutte armée s'installera en Palestine et ce qui est arrivé en Algérie aura lieu aussi là-bas. »

On ne peut pas dire que les développements ultérieurs dans la région ont démenti les prédictions de l'ancien président tunisien.

Mais, tout en condamnant verbalement le nouvel État juif pour avoir expulsé de Palestine une partie de sa population musulmane et chrétienne, Bourguiba s'est imposé aussi comme le premier leader arabe à avoir publiquement défié l'obstination arabe à ne pas reconnaître Israël. Ce qui, à l'époque, lui valut le respect des Israéliens et des puissances occidentales, mais aussi, par ricochet, la haine incommensurable de la majorité des Arabes et des musulmans, et d'un grand nombre de Tunisiens qui étaient acquis aux thèses nationalistes arabes.

« Quant à la Palestine, il est nécessaire d'être réaliste, de dépasser l'étape des récriminations et des jérémiades, lança ainsi Bourguiba dans un discours à Tunis, le 10 avril 1965. Dire que l'existence d'Israël est une injustice est vrai, mais ne sert à rien. J'ai l'habitude de parler franchement. Je vais, par conséquent, jeter une grosse pierre dans la mare... Il est vrai que j'ai heurté beaucoup de susceptibilités, mais j'ai seulement dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Jusqu'ici les [leaders] arabes se taisent, et certains régimes ne sont pas stables. Ils ne veulent pas avoir des problèmes avec Le Caire. »

Israël, de son côté, n'a jamais ménagé son soutien à la Tunisie, tant que ce soutien permettait de maintenir la stabilité de ce pays modéré et pro-occidental, de le soustraire aux influences des nationalistes arabes. Et d'empêcher ainsi la constitution d'un front arabe uni face à Israël.

De son côté, Bourguiba, qui craignait l'hégémonisme égyptien et soupçonnait Nasser de vouloir étendre son leadership à tout le Moyen-Orient et à l'Afrique, a essayé, entre 1965 et 1967, d'entretenir des relations secrètes avec Israël, mais la guerre des Six Jours (juin 1967) l'a découragé d'aller plus avant.

Il a donc fallu attendre la chute du mur de Berlin et la fin de la guerre froide, qui se sont accompagnées, dans le monde arabe, de la mise en route du processus de paix israélo-arabe à Oslo, en 1993, la chute de certains régimes radicaux (l'Irak de Saddam) et l'affaiblissement d'autres (Syrie, Libye, Algérie, Yémen...), et le début de normalisation des relations entre les pays arabes modérés et Israël pour voir la Tunisie reprendre langue avec l'État hébreu. D'abord à travers les rencontres secrètes qu'elle a facilitées, sur son propre territoire, entre des responsables palestiniens - l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) était basée à Tunis entre 1982 et 1994 - et israéliens. Ensuite, en nouant une relation diplomatique minimale avec Israël, avec l'ouverture, en 1996, de bureaux de liaisons, l'un israélien à Tunis et l'autre tunisien à Tel-Aviv - la Tunisie ne reconnaissant pas Jérusalem comme capitale de l'État hébreu.

Ce début de normalisation n'a pas empêché la Tunisie de rappeler son diplomate accrédité en Israël et de fermer le bureau de liaison tunisien en Israël au lendemain de l'arrêt du processus de paix et du déclenchement de la seconde Intifada, en septembre 2000.

Avec l'invitation lancée récemment par le président Zine el-Abidine Ben Ali au Premier ministre israélien Ariel Sharon pour prendre part à la seconde phase du Sommet mondial de la société de l'information (SMSI), qui se tiendra à Tunis du 16 au 18 novembre, une nouvelle page s'ouvre dans l'histoire des deux pays.

Si les Tunisiens se gardent encore de parler de normalisation avec l'État hébreu, tant que le processus de paix israélo-palestinien n'a pas encore été remis sur les rails, les Israéliens semblent optimistes quant à une prochaine reprise de leurs relations diplomatiques avec la Tunisie, un pays qui ne leur a jamais été totalement hostile et qui fut, pendant les cinquante dernières années, l'un des rares dans le monde arabe à appeler ouvertement à la reconnaissance d'Israël. Tout en s'attachant fermement à la défense des droits des Palestiniens à l'autodétermination et à un État viable à l'intérieur de frontières internationalement reconnues.

Source : Jeune Afrique
[www.jeuneafrique.com]

[1] Michael M. Laskier

Michael M. Laskier, qui descend d'une famille juive originaire du Maroc, enseigne actuellement au département d'histoire du Moyen-Orient de l'université Bar-Ilan, en Israël. Ses premiers articles sur les relations entre l'État d'Israël et les pays du Maghreb - dans l'acception française, qui les limite à l'Algérie, au Maroc et à la Tunisie - de 1948 à nos jours ont été publiés au début des années 1980. Israel and the Maghreb : from Statehood to Oslo (« Israël et le Maghreb : de la fondation de l'État à Oslo »), édité en 2004 par University Press of Florida, à ce jour l'ouvrage le plus complet sur le sujet, se fonde sur des documents inédits, longtemps classés « top secret » dans les archives israéliennes, américaines et françaises, ou ceux d'organisations sionistes, comme le Congrès juif international (CJI), ainsi que sur des rapports et témoignages de personnalités, essentiellement israéliennes, qui ont pris part aux événements évoqués.
L'émigration des juifs tunisiens vers Israël (1948-1967)
02 septembre 2007, 01:33
L'émigration des juifs tunisiens vers Israël (1948-1967) - 28 août 2005 - vu par RIDHA KÉFI CORRESPONDANT À TUNIS de Jeune Afrique -

En 1948-1949, l'aliyah (émigration des juifs vers Israël) à partir de la Tunisie est organisée par le Mossad le-'Aliyah Bet, qui n'avait pas obtenu de statut légal en Tunisie, mais les autorités coloniales françaises ont toujours fermé les yeux sur ses activités tant que ses agents faisaient montre de discrétion. Ainsi, près de 6 200 émigrants juifs tunisiens ont pu rejoindre Israël via Alger et Marseille durant ces deux années.

Au début de 1950, le département de l'émigration de l'Agence juive remplace le Mossad le-'Aliyah Bet en Tunisie.

La France accepte alors d'accorder un statut légal à ce nouvel organe afin de permettre à Israël de conduire les opérations d'émigration dans de meilleures conditions. Cette année-là, 3 725 juifs tunisiens émigrent en Israël. Les années suivantes, ce chiffre passe à 3 414 (1951), 2 548 (1952), 606 (1953), 2 651 (1954), 6 104 (1955) et 2 362 (1967).

Avec la légalisation de l'émigration juive par la Résidence de France, l'Agence juive ouvre un bureau spécial à Tunis dirigé par Nahum Dwinger, puis des annexes dans d'autres villes du pays. Ces bureaux, animés par des Israéliens et des activistes juifs locaux, organisent l'émigration d'une majeure partie des populations juives de Sousse, Sfax et Tunis, aussi bien que du Sud (Ben Guerdane, Médenine, Gafsa, Gabès et Djerba).

D'autres départements de l'Agence juive, engagés dans l'éducation sioniste, l'émigration des jeunes et le mouvement des scouts, sont également actifs, avec l'accord tacite de l'administration française, au sein de ces communautés entre 1950-1951. Parmi ces départements, celui des juifs du Moyen-Orient, chargé de mettre en place des dispositifs pour la formation en matière d'autodéfense. Ce département, qui fonctionne dans d'autres pays du Maghreb et du Moyen-Orient, préparait les jeunes juifs à protéger leurs communautés contre les violences dont elles pouvaient être la cible, particulièrement après la guerre de 1948. Les forces d'autodéfense - formées principalement à Sousse, Gabès, Djerba et Tunis - sont illégales et clandestines. À partir de 1952, c'est Moshe Hababo-Arnon, un Israélien originaire du kibboutz de Regavim, qui prend leur direction, avec l'assistance de juifs locaux dont il avait assuré personnellement l'entraînement.

Ainsi, vers la fin de 1950, 50 hommes ont déjà reçu une formation à Tunis et 60 autres nouvelles recrues sont entraînées. La cellule de Tunis possède revolvers, mitraillettes et fusils. Ce groupe collabore, par ailleurs, avec un pharmacien local qui fabrique des grenades artisanales. À Sousse, un non-Israélien est en charge de l'opération, assisté par sept instructeurs. Le nombre de stagiaires y atteint une vingtaine en novembre 1950. Ils ont à leur disposition revolvers et mitraillettes.

Le dispositif mis en place à Sfax est plus modeste : un instructeur en charge d'une quinzaine d'hommes utilisant trois revolvers. À Gabès, il y a cinq instructeurs locaux et dix-huit activistes, qui ont aussi des armes en leur possession. La ville émerge, dès la fin des années 1940 comme un important centre de la Jeunesse sioniste et des nationalistes du Néo-Destour. Le plus important centre de la région est cependant basé à Djerba, où le nombre d'activistes atteint la cinquantaine.

À Tunis, le QG clandestin des forces d'autodéfense est très actif. Sous la conduite de Hababo-Arnon, aidé par son adjoint local Zvi Tanoudji, les activistes juifs impriment des documents pour vulgariser les techniques d'autodéfense. Tanoudji a une autre responsabilité : prendre contact avec les marchands d'armes. Quant aux exercices de tir, ils sont menés dans des terrains vagues hors de Tunis. Trente-six heures sont consacrées chaque mois aux entraînements de judo et à l'utilisation de couteaux et de triques. Un journal secret est aussi publié, qui reproduit messages codés pour les activistes des différentes communautés. Une fois lue et décodée, la publication est aussitôt détruite.

Chaque activiste recruté au sein des cellules clandestines signe un engagement dans lequel il fait serment de rester fidèle aux principes de l'organisation. Le document est ensuite détruit à son insu. Un comité spécial est aussi formé pour punir ceux qui violent le code d'honneur, informent les autorités de leurs activités ou dénoncent leurs camarades. En 1952, après l'émigration en Israël de leurs principaux responsables, ces cellules sont démantelées. Elles seront ressuscitées par le Mossad et son bras armé connu sous le nom de Misgeret (« Structure »).

Misgeret entre en scène en 1955, après que la France eut déjà garanti l'autonomie interne à la Tunisie. Les opérations d'entraînement à l'autodéfense ont leur quartier général spécial à Paris, responsable de tout le Maghreb. Comme lors des précédentes opérations du début des années 1950, Misgeret envoie des émissaires israéliens pour entraîner les juifs à protéger leurs communautés en pleine guerre d'indépendance tunisienne. Les émissaires du Mossad préparent les jeunes recrues au sein du Misgeret clandestin créé au sein des communautés juives les plus importantes. Dans un entretien réalisé par Laskier avec Shlomo Havillio, commandant en chef du Misgeret à Paris entre 1955 et 1960, ce dernier admet que, rétrospectivement, les craintes initiales à propos d'éventuelles réactions des nationalistes tunisiens à l'égard des juifs étaient beaucoup plus imaginaires que réelles. Les Tunisiens n'ont rien tenté en définitive pour nuire aux juifs. La seule crainte pouvait venir de la présence de révolutionnaires dans la société tunisienne après l'indépendance.
HISTOIRE d'ISRAEL - Guerre des six jours - Israel Air Forces
21 septembre 2007, 05:48
Guerre des six jours - Israel Air Forces


Israel Air Forces
Uploaded by tact-keveen
Archive de guerre: Anwar Sadat
21 septembre 2007, 06:00
Archive de guerre: Anwar Sadat

écoutez bien ces quelques mots du futur president egyptien, Anwar Sadat au sujet de l'allemagne nazie.
C'est ce même homme qui, quelques années plus tard, declencha la guerre du kippour oú les pays arabe attaquerent par surprise israel la jour du yom kippour.



Archive de guerre: Anwar Sadat
Uploaded by alex-h
YOM KIPPUR WAR _ La Guerre de Kippour - octobre 1973
21 septembre 2007, 06:33
Yom Kippur war part 1



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Yom Kippur war part 2



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Yom Kippur war part 3



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Yom Kippur war part 4



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OJD
YERUSHALAIM
25 septembre 2007, 03:30
Re: HISTOIRE d'ISRAEL
03 octobre 2007, 06:15
Cher Mr Lapid Je vous felicite pour le travail grandiose que vous avez fait pour expliquer une partie de cette histoire d'Israel
Si vous permettez il faudrait rappeller que ce sont des israeliens qui se sont servis du mot OCCUPATION
C'est de la que tout a vire quoique tout ne s'est pas passe subitement !!
Bien a vous sarel
Re: HISTOIRE d'ISRAEL
18 mars 2009, 02:26
HISTOIRE d'ISRAEL
19 mars 2009, 14:20
Operation Entebbe

Le raid d'Entebbe s'est déroulé dans la nuit du 3 au 4 juillet 1976, à l'aéroport d'Entebbe en Ouganda. Il a été appelé opération tonnerre par les forces militaires israéliennes l'ayant planifiée et exécutée, et a été nommé rétroactivement opération Jonathan après la mort du colonel Jonathan "Yoni" Netanyahu, le seul soldat israélien tué au cours du raid.


le raid d'Entebbe 1/3
Uploaded by alex-h


le raid d'Entebbe 2/3
Uploaded by alex-h


le raid d'Entebbe 3/3
Uploaded by alex-h


Raid sur Entebbe
Uploaded by Maitre-du-Monde





Raid sur Entebbe - Return to Israel
Uploaded by Maitre-du-Monde



Autres Liens :

Raid d'Entebbe - Wikipedia

Les secrets du commando l' «Opération Tonnerre»

Opération Entebbe - Analyse complète

Yoni Netanyahou : le sens du sacrifice
Re: HISTOIRE d'ISRAEL
31 août 2010, 00:07
Heure Zero

Document a voir :




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