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Alya

Envoyé par lapid 
Alya
18 mars 2009, 10:14
Alya
18 mars 2009, 10:29
Magshimim - Alya immigration en Israël


magshimim Alya immigration en Israël
Uploaded by Benny86
Re: Alya
18 juillet 2009, 12:22
2000 Juifs de France bientôt en Israël - 17 juillet 2009



Environ 2.000 juifs de France vont faire cette année leur Allyah, c'est-à-dire s'installer en Israël, selon les chiffres de l'Agence juive. Soit un peu plus que l'an dernier, où ils étaient 1.850, rapporte Actualité Juive, vendredi 17 juillet 2009.

Jeudi 16 juillet au soir, 230 partants devaient être bénis par le Grand rabbin de France Gilles Bernheim au cours d'une cérémonie solennelle à laquelle assistera l'ambassadeur d'Israël en France Daniel Shek. Ces « olims » partiront ensemble le 21 juillet pour Israël dans un vol spécial après plusieurs mois de préparation assurés par une des branches de l'Agence juive.

Le directeur du département Allyah de l'Agence juive, Oren Toledano, estime qu'il n'y a pas de « profil type » du partant. Il précise que sur les 2000 candidats à l'Allyah 2009, il y a « environ 400 jeunes, 400 retraités, et le reste, ce sont des familles avec enfants ». Les jeunes vont le plus souvent s'installer à Tel-Aviv et les retraités au bord de la mer, notamment à Netanya. Le directeur de l'Agence juive David Roche souligne qu'il y a parmi eux autant de gens très religieux que de non-pratiquants, des gens de toutes professions, comme un « reflet de la communauté dans son ensemble ».
Re: Alya
03 mars 2010, 09:32
Identité juive et crise économique poussent l’alya en provenance des USA - Par Shraga Blum - Pour Actu.co.il - 3 mars 2010



2009 a été une année « record » concernant l’alya en provenance des Etats-Unis, avec plus de 4.000 nouveaux immigrants. Du jamais vu depuis…1983 ! L’idéal sioniste est souvent le moteur qui pousse des familles nord-américaines à quitter le Nouveau-Continent pour venir d’installer en Israël, mais il ne faut pas négliger un autre élément de plus en plus souvent invoqué : les difficultés économiques croissantes que connaissent les classes moyennes américaines. Parfois, c’est un mélange des deux qui amènent ces Juifs en Terre Promise.

Nissan et Gilan Gertz, arrivés en août 2009 depuis le New Jersey avec leurs trois enfants, se sont installés à Beit Shemesh. « Notre motivation était spirituelle à la base, et pour la première fois depuis 2000 ans, nous pouvons vivre dans un Etat juif souverain », dit fièrement le mari. Mais il avoue dans la foulée « que l’aspect économique a également joué un rôle dans la décision ». La famille dépensait plus de 50.000 $ par année rien que pour les frais d’écoles juives, et les frais de santé sont en constante augmentation ! « Nous avions le sentiment d’être sur un tapis roulant à contresens, marchant et marchant vers nos rêves de confort mais sans les atteindre jamais », dit Nissan.
La crise qui a frappé les Etats-Unis fin 2008 est l’une des principales causes de cette détérioration : la hausse des coûts des écolages juifs est étroitement liée à la chute des aides financières de nombreuses institutions juives ou donateurs privés, frappés de plein fouet par la crise. De plus, le chômage, avec un taux frôlant les 10%, a touché de nombreuses familles juives, et paradoxalement, Israël, qui a mieux su rebondir que les Etats-Unis, a attiré certaines familles pensant trouver de meilleurs perspectives professionnelles en Israël.

Par ailleurs, le Ministère de l’Intégration a décidé de s’atteler à l’alya des Etats-Unis, en offrant des aides de 4.000$ par adulte et 2000$ par enfant répartis sur les sept premiers mois de présence dans le pays, la gratuité de la scolarité (nouveauté pour les Juifs américains !) et des exemptions d’impôt durant les premières années. L’organisation juive américaine « Nefesh Be-Nesfesh », qui seconde voire remplace l’Agence Juive aux Etats-Unis apporte elle aussi de nombreuses aides pour celles et ceux qui font le pas de s’installer en Israël. « Nefesh Be-Nefesh » ne s’occupe pas uniquement d’aider les familles à réaliser leur alya, mais effectue également un travail de fond sur le plan éducatif juif et sioniste auprès d’une population juives certes tournée vers Israël mais numériquement peu encline à l’alya.

Pour Mark Robbins, Rabbin qui a fait son alya en août 2009 avec sa famille, « contrairement à d’autres vagues d’alya dues à des persécutions ou des situations politiques instables, les Juifs américains n’avaient pas de raisons impérieuses de quitter leur confort matériel et un pays où ils ont toutes les possibilités de la vie juive. Mais depuis quelques années, les choses changent, et les coûts de l’éducation juive sont devenus parfois insupportables pour des familles moyennes. L’économie est ainsi devenue non pas LA raison, mais l’une des raison de l’alya de Juifs américains ». Et résumant l’équation : « Ces familles qui étaient sionistes de cœur ont eu besoin du coup de pouce de la crise économique pour mettre en pratique leur amour d’Israël ».

L’économie n’est pas seulement un facteur « négatif » ayant poussé des familles à quitter les Etats-Unis. Elle comporte aussi un aspect très positif dans les nombreuses perspectives offertes par la vivace société israélienne. Yoni Leviatan, 31 ans, de Miami, producteur de musique, dit « avoir été sioniste depuis longtemps, mais dans l’idée d’être un jour enterré en Israël » ! Mais gagnant beaucoup d’argent, il remettait sans cesse son alya. Mais lors d’un voyage en Israël, il a été « impressionné par le développement du secteur technologique israélien y compris dans son domaine d’activité » et on lui a proposé un emploi très intéressant dans la Société de Technologie Musicale « Waves ».

David Adest, immigrant de Staten Island (NY), rappelle « que ses parents, lorsqu’ils firent leur alya, durent attendre 3 mois avant de recevoir leur appareil téléphonique ». Lui, a obtenu son I-Phone en quelques heures.
Mais malgré la nette augmentation de l’immigration en provenance des Etats-Unis, il ne faut pas se leurrer : il y a encore énormément de réserve dans la judaïcité américaine pour d’éventuels candidats à l’alya, et « Nefseh Be-Nefesh » a encore du pain sur la planche !
Re: Alya
07 avril 2010, 15:35
L’Alya des juifs de France en 2009



En janvier 2010, la télévision France 2 diffusait un reportage sur l’immigration des juifs de France en Israël. Un reportage de plus de 4 minutes.

Le nombre de nouveaux immigrants pour l’année 2009 s’éléve à 16.244 personnes contre 13.859 en 2008, qui était le chiffre le plus bas depuis 1987.

“Nous enregistrons cette année, pour la première fois depuis dix ans, une hausse dans les chiffres de l’immigration”, a ajouté M. Chtaransky, un ex-dissident soviétique. Ce dernier a appelé à “renforcer l’identité juive” dans la diaspora pour favoriser les retours.

Près de la moitié des arrivants sont originaires de l’ex-URSS (7.120), le reste provenant d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Amérique du sud.

60% ont moins de 35 ans. La France, elle, enregistre une très légère augmentation de 2% à 1909 juifs qui ont fait leur “aliyah” cette annee.



"Il y a certes de petites erreurs (comme “ils s’échangent des infos sur les banques pour choisir la meilleure” alors que les personnes parlent de la meilleure assurance maladie, etc…) mais qu’importe, voilà un fait de société très intéressant qui montre que, même si l’alya n’est plus aussi forte qu’avant, près de 2000 français choisissent Israël tous les ans. Sur ce chiffre, entre 10 et 30% repartent en France ou tentent l’aventure ailleurs (Canada, USA)."


Un groupe d’olim (immigrants) juifs de France montrent leur nouvelle carte d’identité israélienne au cours d’une cérémonie d’accueil organisée par l’Agence Juive à Jérusalem le 29 décembre 2009. Entre 1968 et 1971, environ 15.000 juifs de France se sont installés en Israël.

".......Le directeur du département Alyah de l'Agence juive, Oren Toledano, estime qu'il n'y a pas de "profil type" du partant. Dans une interview à l'hebdomadaire Actualité juive , il précise que sur les 2.000 candidats à l'alyah 2009, il y a "environ 400 jeunes, 400 retraités, et le reste, ce sont des familles avec enfants". Les jeunes vont le plus souvent s'installer à Tel Aviv et les retraités au bord de la mer, notamment à Natanya. Le directeur de l'Agence juive David Roche souligne qu'il y a parmi eux autant de gens très religieux que de non-pratiquants, des gens de toutes professions, comme un "reflet de la communauté dans son ensemble".

La communauté juive de France est celle qui envoie le plus d'immigrants en Israël, parce que, selon Oren Toledano, "les Juifs de France sont très sionistes, cela tient à leur culture, à leur histoire, à leur pratique religieuse. Israël est une valeur essentielle de la communauté juive de France". Tous ne réussissent pas leur alyah. Le "taux d'échec" est d'environ 10 %, selon l'Agence. Celle-ci prépare, sur les raisons de ces retours, une étude qui pourrait être rendue publique avant l'été 2010. Selon elle, "90 % des retours s'expliquent par une mauvaise préparation".

Pendant plusieurs années, l'alyah n'a touché qu'environ un millier de personnes, surtout des sionistes convaincus. La majorité des juifs se sentaient d'autant moins concernés que les dirigeants de la communauté y étaient relativement opposés, souligne un des responsables de l'Agence. "Maintenant, Alyah n'est plus un gros mot", estime-t-il. Il souligne que le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) Richard Prasquier et son prédécesseur Roger Cukierman parlent volontiers de leurs enfants installés en Israël.

L'alyah avait enregistré un pic en 1967, au moment de la guerre des Six Jours, avec 5.300 départs, avant de redescendre autour de 1.500 départs par an. Depuis on constate des vagues de départs quand il y a des poussées d'actes antisémites en France, ou quand la situation en Israël incite les juifs de France à s'y installer par solidarité. Il y a eu plus de 2.500 départs en 2002 et même 3.000 en 2005, puis 2.802 en 2006, 2.659 en 2007. Selon Toledano, l'objectif de l'Agence juive est de stabiliser le nombre des départs autour de 2.000 par an.

La communauté juive de France compte environ 500.000 personnes, elle est la première d'Europe et la seule à avoir augmenté depuis la Shoah, en raison de l'arrivée des juifs d'Afrique du nord. En plus de l'alyah, il y aurait environ 2.000 départs par an, notamment vers les États-Unis.

....Entre 1968 et 1971, près de 15.000 juifs de France se sont installés en Israël, dont 5.282 en 1969 --l'année record. A titre de comparaison, le chiffre pour 2009 s'élève à 1.909, pratiquement le même qu'en 2008.

Un colloque marquant les 40 ans de l'"alyah" (immigration) de France a réuni fin decembre 2009 à l'université de Bar-Ilan, près de Tel-Aviv, des chercheurs et des universitaires autour de la question de l'apport du judaïsme français à Israël et des raisons de la baisse du chiffre des "olim" (immigrants juifs, littéralement "ceux qui montent").

Le sociologue Erik Cohen, spécialiste de la communauté juive de France, évalue entre 20.000 et 40.000 le nombre des juifs français susceptibles de faire leur alyah dans les années à venir.

"La vague d'immigration dans les années 1970 était le résultat de circonstances historiques particulières, notamment la prise d'identité juive qui a suivi en France la Guerre des Six jours (1967)", explique M. Cohen.

Ainsi, parmi les olim venus de France en 1969, figuraient certains dirigeants de la communauté juive française qui ont drainé derrière eux des milliers de leurs coreligionnaires, comme le professeur André Neher et le rabbin Léon Ashkenazy, deux des penseurs juifs contemporains les plus influents issus du judaïsme français.

Selon le docteur Azaria Rein, cardiologue et fondateur de l'association caritative "Un coeur pour la paix", qui soigne enfants israéliens et palestiniens, "la première génération de juifs nés après la Shoah ne se sentait plus liée à la France".

"Nous étions aussi sensibilisés par la victoire de la Guerre des Six jours et j'avais le sentiment que je ne resterais pas en France", témoigne ce médecin qui a fait son alyah en 1968.

....La grande majorité des immigrants de France des dernières années est, selon lui, composée de juifs pratiquants.

Lors du colloque, neuf anciens olim de France ont reçu des diplômes pour leur contribution à la société israélienne: significativement, huit d'entre eux portaient la kippa.

"Les immigrants de France font le choix de venir, ils ne sont pas obligés de partir pour se réfugier ici", relève le grand rabbin d'Israël, Yona Metzger.

Près de 90.000 juifs de France se sont établis en Israël depuis la création de l'Etat en 1948. Aujourd'hui, on évalue à un demi-million le nombre de juifs vivant en France, dont moins de 50% liés à des communautés organisées.

Pour le sociologue Erik Cohen, auteur d'un livre intitulé "Heureux comme juifs en France", seuls 18% des juifs de France envisagent une installation en Israël alors que, paradoxalement, 86% des personnes interrogées dans le cadre de son étude disent se sentir "proches d'Israël".....
Re: Alya
31 août 2010, 05:28
Alya - Par Alain Legaret - 30 août 2010

Alors comme ça, depuis ton dernier voyage en Israël, tu ne penses plus qu'à aller t’installer là-bas?

Quelle poisse ! Tu as du attraper le fameux virus ! Il est réputé pour faire des victimes surtout en été.

Mais sois rassurée quand même. Car en général, son effet disparaît rapidement. Au bout de quelques jours, on peut reprendre une vie normale.

Par contre, si les symptômes perdurent, tout se complique :

Ca commence par un sentiment de décalage total. D’abord avec les autres, et ensuite avec soi-même. Le corps est là mais la tête est souvent ailleurs. L’obsession se fait permanente. Ça peut durer des mois, voire des années.

Quelquefois on est tenté de tout lâcher mais on s'accroche.
En cherchant des réponses, on ne trouve que des questions :

"Mais quand même, ma famille, mes amis, je les aime, ils sont toute ma vie, je ne peux pas les abandonner comme ça !
Partir et les laisser ? Non, ce n’est pas possible. Ici, on me connaît. Qu’est ce qui m’attend là bas ? Tout recommencer à zéro ? Je ne parle même pas la langue, la vie y est difficile et les Israéliens n’ont aucune manière.

Tout compte fait, je ne m’en sors pas trop mal ici. Je vais vivre de quoi là-bas? Me reconvertir? Mais j’ai des responsabilités ! Et puis il y a la guerre. Moi qui tremble dès que les petits sortent en excursion, comment pourrai-je supporter de les savoir à l’armée ? Non vraiment, ce n’est pas raisonnable."

En général, après avoir admis avec amertume que la moitié vide de la bouteille pèse plus lourd que la moitié pleine, on finit par remettre le projet sine die. On prend du recul, on se plonge dans un bon film pour se changer les idées, puis on repart sur le chemin du travail, convaincu qu’on aura mille et une occasions de manifester son attachement à Israël.

C’en est terminé du virus. La guérison est alors totale.

D’ailleurs, tu remarqueras qu’un des signes de ce rétablissement est de dresser l’oreille dès que le mot "Israël" est lâché par un poste de radio ou de télévision.

J’espère que pour toi aussi, la maladie s’arrêtera là.

Mais si tu es atteinte plus sérieusement, si l’idée de rejoindre la terre promise ne te quitte plus, il est fort probable qu’aucun médecin ne puisse t’aider. Tu seras seule à lutter et à souffrir. Puis arrivera le jour où parvenue au bout de tes forces, tu oseras boucler tes valises et te tourner vers ce nouveau chapitre de ta vie.

En avant pour le grand départ !

Très vite, tu vas te trouver face à deux possibilités : la version douce, ou la version sportive. Choisis celle que tu veux ; de toutes les façons, ce n’est pas toi qui décides.

Si tu as droit à la version douce, ton aventure pourra être aussi divertissante qu’un trajet sur l’autoroute entre deux péages. Ton cadre de vie aura changé, mais tes habitudes seront restées sensiblement les mêmes. A moins que tu ne fasses preuve d’une volonté de fer et que tu ne déploies des efforts extraordinaires, ta "montée" risque fort de se résumer à un déplacement …horizontal.

Si par contre, tu fais partie des élus qui ont droit à la version sportive, si l'alya prend des allures d'une descente du Zambèze en rafting, c’est que bouleversements et émotions seront au programme au point que la vie d’Indiana Jones risque à côté d’apparaitre monotone.

Très éprouvante, elle est en réalité un papier-cadeau qui renferme la seconde naissance qui t'est offerte.

Dans ce cas, toute résistance peut s’avérer inutile, voire contre-productive. Les choses ne marchent pas pareil d’un endroit à l’autre. Une des solutions consiste à accepter de se laisser porter par les flots qui connaissent mieux que quiconque le terrain.

Quelle que soit alors l’attitude que tu adopteras, attends-toi à être rapidement happée vers les profondeurs d’un long tunnel noir où tu verras défiler ta vie, tes proches, tes objets, tes souvenirs.
Tu vas pleurer, tu vas t’en vouloir, tu vas regretter.
Tu vas te demander si tu n’as pas cédé à un coup de folie.

Et si le doute peine à s'emparer de toi, sois certaine qu’il saura se trouver des appuis parmi tes fréquentations.

Ton ego, tes repères, tes certitudes, tout va voler en éclats !

C'est le moment délicat: c'est là qu'il faut tenir.

Si ces bouleversements te sont vraiment insupportables, tu pourras toujours te consoler en pensant qu'il a fallu quarante années aux Hébreux pour passer des travaux d’Egypte à la construction de leur propre histoire.

Les secousses aidant, il se peut que se décroche une lourde armure que tu portais sans même le savoir. Pas d’inquiétude, tu n’en as plus besoin. Pas de celle-là en tout cas.

Devenue perméable aux changements profonds, tu vas commencer à te sentir légère, condition indispensable à la phase ascendante de l'alya.

C’est alors que tu apercevras de la lumière au bout du tunnel et tu quitteras brusquement l’obscurité pour te retrouver sous un soleil éclatant où tu verras flotter au dessus de ta tête un drapeau…. bleu et blanc.


Bienvenue dans le nouveau monde.

Rapidement, tu vas constater que l’endroit n’est pas parfait, qu’il y a beaucoup de choses à améliorer.
Mais attention, si tu commences à critiquer et à te plaindre, on te répondra gentiment qu’on connaissait le problème, qu’on s’est débrouillé comme on a pu sans toi, et que tu tombes à merveille pour trouver la solution.

Tu vas vouloir expliquer que tu n’es pas le messie, que tu n’as pas les compétences nécessaires, mais on va réussir à te prouver le contraire.

Tu comprendras alors que chacun peut être le messie de son voisin, et pourquoi dans cette partie du monde, "croire aux miracles, c’est être réaliste".

Tu es bien en Eretz Israël !

Ce n’est pas vraiment le paradis, ni tout à fait l’enfer.
En réalité, les deux sont subtilement mêlés, et c’est à toi de façonner à chaque instant l’univers dans lequel tu évolues.
Tu découvriras que sur tes épaules repose le vaste programme de faire de cet endroit le jardin d’Eden, ou le jardin des dingues.

Et toi qui te demandais ce que tu allais faire "là-bas", tu réaliseras que tu es passée du rôle de spectatrice à celui d’actrice. Quittant ta loge située à plusieurs milliers de kilomètres de là, tu te retrouves soudain sur scène, face au public le plus exigeant du monde puisqu’il est….le monde !
Non seulement tu y as ta place, mais tu remarqueras que ton nom était déjà à l’affiche avant même que ne germe en toi l’idée d’alya.

Fini les rôles de composition. Ici, il te suffit de vivre pour révéler l’étoile qui sommeille en toi. Quelle chance finalement tu as eu de contracter ce merveilleux virus !

Allez, vas-y, brille !

De toutes les façons, quoi que tu fasses, les projecteurs ne te lâcheront plus.

Travaille, étudie, sors, ou reste tranquillement à la maison, on parlera de toi le soir sur les chaînes de radio et de télévision du monde entier.

Avant, tu regardais les informations, aujourd’hui tu es l’information.

Sentiment bizarre qui te vaudra la jalousie des orgueilleux de la planète qui paieraient très cher pour qu’on les contemple avec autant de soin.

Et bien que l’attention qu’on te porte est souvent motivée par le désir de te nuire, tu seras confortée dans tes choix en constatant combien nombreux sont ceux qui n’ont rien trouvé de mieux à faire de leur vie, que de la passer à observer la tienne.

Si cette exposition au regard du monde t'incommode, sache que ça ne sert à rien de t’en prendre aux projecteurs. Tu ne pourras pas couper la lumière : elle est le résultat de la mystérieuse fusion d’une terre, d’une culture, et du scintillement de millions d’étincelles.

Elle est le phare pour ne pas que s’égarent les bateaux sillonnant les mers du monde.

D’ailleurs, quand un navire fait naufrage à l’autre bout de la terre, n’entends-tu pas dire que c’est la faute d’Israël ?

Qui aurait pu imaginer que tu serais un jour amenée à jouer les gardiennes de phare ?

Et pourtant, c’est cet éclairage inédit qui va remettre à plat toutes tes croyances. Tout va t’apparaître sous un jour nouveau.

La course aux biens matériels qui autrefois occultait le reste, va reprendre sa juste place, au point de te demander si le "a" du verbe "avoir" ne serait pas un "a" privatif.

Les choses autrefois complexes vont devenir limpides et tes doutes ne seront plus autant de freins.

Tu vas peut-être commencer à brûler certaines étapes pour aller directement à l’essentiel, les longs débats ne faisant pas toujours bon ménage avec les exigences du terrain.

Et tu comprendras mieux les Israéliens quand il leur arrive de négliger la forme pour le fond, à omettre quelques "pardons", "s’il te plait" ou autres "mercis", à bousculer quelquefois le protocole quand ce n’est pas leur entourage.

Et arrivera peut être le jour où tu te surprendras à les imiter.

Ce jour là, tu te promettras aussi de ne plus jamais dire "jamais de la vie".

Car ce "manque de manières", tu sais maintenant que ce sont certaines libertés que l’on se permet parfois quand on est en famille.

Avant, tu aurais râlé dans ton coin ou au contraire, tu aurais profité du prétexte pour déverser à grands cris toute ton amertume.

Aujourd’hui, l’entrainement intensif auquel tu es soumise te permet de réagir énergiquement mais sans ressentir de haine dans le cœur. Comme avec ses proches. Aussi, tu restes vigilante face aux affreux qui abusent effrontément de cet esprit de famille.

Voila pourquoi, bien qu'en étant la petite dernière, tu sais désormais que tu n’es pas là uniquement pour t’adapter, mais que tu as aussi énormément à apporter.

L’alchimie est en train d’opérer, secret d’une alya réussie.

Tu sais dorénavant que pour atteindre le jardin d’Eden, ce n’est pas qu’un endroit qu’il faut rechercher mais surtout un état d’esprit.

C’est ainsi qu’au hasard des rues, il t'arrivera d’entendre ce fameux "ahi", mon frère, sorti de la bouche des gens, des Juifs mais aussi des Arabes, bien loin des clichés de haine répandus de par le monde.

"Faites la paix ! Faites la paix on vous dit !!!" nous enjoignant qu’en attendant, on doit se considérer en guerre.

Épilogue

Quand enfin arriveront les vacances, quand tu retrouveras ta famille et tes amis d’avant, ils seront surpris des changements qu’ils constateront chez toi: comment tu peux alterner si vite les rires et les larmes, comment tu peux dédaigner ces "religieux sinistres" et te retrouver le soir à la synagogue, comment tu peux fulminer sur ces "débauchés de laïcs" et les associer ensuite à ta famille dans tes prières.

Et par-dessus tout, ils ne comprendront pas comment, avec toutes les bonnes raisons que tu as de quitter ce pays, il t'est absolument inconcevable d'aller vivre ailleurs qu'ici.

Tu vas aussi te retrouver à jouer les ambassadeurs auprès d’eux, à répondre à leurs questions sur le moral des soldats, sur la nouvelle menace qui se profile, sur la problématique du gouvernement ou encore sur le dernier plan de paix, comme si c’était toi qui l’avais élaboré.

Et tu vas les écouter te narrer les péripéties de leurs bagages à l’aéroport et des prix des billets d’avion que "quand même, ils exagèrent".

Tu vas les entendre évoquer spontanément les raisons qui les empêchent de faire leur alya comme si qu’à travers toi, ils essayaient de se convaincre eux-mêmes.

Tu seras tenue au courant de l'importance de leurs activités professionnelles ainsi que de l’engagement du petit dernier dans ses loisirs extrascolaires.

Tu seras même mis dans la confidence de leur envie d’appartement si des fois, tu as vent d’une "bonne affaire".

C’est alors que tu constateras que malgré tout ce qui vous rapproche, un immense fossé s’est creusé entre vous.

Et tu vas penser en ton for intérieur que la meilleure chose qui pourrait arriver serait qu’ils contractent eux aussi le fameux virus,
qu’ils acceptent de lâcher l’ombre pour la proie,
qu’ils sortent à leur tour de leur Egypte,
qu’ils traversent la mer qui n’en peut plus d’être ouverte à les attendre,
et qu’ils viennent enfin tenir leur rôle sur scène pour jouer la pièce qui manque au puzzle.

Avant qu’il ne soit trop tard et aussi, parce qu’ils te manquent beaucoup.
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