Bienvenu(e)! Identification Créer un nouveau profil

Recherche avancée

Art et Culture

Envoyé par lapid 
Art et Culture
14 avril 2009, 04:01
Yaacov Agam, sculpteur de temps - Par LAURE WYBIER - Pour Jerusalem Post en francais - 29 mars 2009 -

"L'Etat d'Israël et le Judaïsme constituent mon identité en tant qu'artiste et que personne. Toutes mes créations artistiques se basent sur cette identité."



Le plasticien d'art cinétique, Yaacov Agam.

L'art de Yaacov Agam est une philosophie. Sculptures interactives, stéréogrammes ou toiles colorées qui évoluent selon le champ de vision du spectateur, ses œuvres sont l'expression d'une quête qui veut transcender le judaïsme. Elles invitent le public à participer à un art fondé sur la conviction, issue de la religion juive, que le changement est un élément essentiel de la vie.

Une quête génétique

Toute sa vie, Agam sera préoccupé par la relation qu'entretient la religion juive avec l'expression artistique. "Le judaïsme se déclare-t-il contre toute forme d'art, ou propose-t-il, au contraire, une conception artistique particulière ?"

Devant sa longue table de travail encombrée de petits pots de peinture disposés en file indienne et de palettes de verre, l'artiste au regard bleu et à la barbe blanche ne cesse de se poser les mêmes questions depuis son enfance.

Issu d'une famille juive pratiquante de Rishon Letsion, Agam est le fils du kabbaliste Yehoshoua Gibstein. Un rabbin en recherche de spiritualité, qui consacre sa vie à l'étude de la religion juive et à l'écriture. Agam poursuivra cette quête paternelle, mais à sa manière, puisque désormais elle s'exprimera visuellement, à travers l'art.

Dès sa majorité, en 1946, il étudie dans diverses écoles d'art, dont la prestigieuse académie de Bezalel à Jérusalem. De là, il est envoyé à Zurich, en Suisse, par le directeur de l'établissement, Mordechaï Ardon, adepte du Bauhaus. Il y fréquente d'autres artistes en même temps qu'il commence à travailler comme graphiste pour des agences de publicité. Parallèlement, Agam s'inscrit à des cours d'histoire de l'art, de composition musicale, ou encore d'architecture.

Un rapport forme-couleur-son qu'il apprécie et qui lui inspirera de nombreuses créations. L'une des plus connues est l'immense fontaine musicale installée dans le quartier de La Défense, à Paris, où l'artiste s'installe en 1951, après un bref voyage d'études aux Etats-Unis.

Plasticien de la quatrième dimension

Peu de temps après avoir rencontré celle qui allait devenir sa femme et la mère de ses enfants, Clila, au "Select", café de Montparnasse fréquenté par de nombreux Israéliens, Yaacov organise sa première exposition personnelle en 1953.

Tableaux transformables présente aux spectateurs les bases de son travail, où déjà la référence au judaïsme - plus philosophique que religieuse - est constamment sous-jacente.

Parallèlement, Agam fait connaissance avec l'art cinétique. Entre la quête de l'artiste et le courant artistique, fondé sur l'esthétique du mouvement, l'alchimie opère. L'art cinétique a trouvé son maître. Dès la première exposition internationale consacrée à cette expression artistique, en 1955, à la galerie Denise René à Paris, l'Israélien connaît un succès mondial.

Il reçoit dès lors des commandes d'œuvres monumentales réalisées in situ qui l'éloignent des musées. Agam, reconnu dans le monde entier, impose bientôt ses sculptures cinétiques dans les rues de Paris, en Allemagne, aux Etats-Unis, ou plus récemment, à Taiwan.

Quelle que soit leur destination, ses œuvres poursuivent toutes le même but : exprimer un concept qui se détache de l'expression limitée et statique de la réalité. Si, pour l'artiste, les autres civilisations (romaine, grecque, chrétienne, égyptienne, etc.) capturent un instant "T" qu'elles éternisent dans une œuvre d'art - expression d'une vision immobile de l'existence - Agam, lui, crée avec le désir de dépasser les limites des deuxième et troisième dimensions (la Largeur et la Profondeur) pour laisser place à la quatrième - le Temps.

Yaacov conçoit ce dernier selon la religion juive : la vie, autrement dit le temps, est une réalité créative et évolutive. Pour l'artiste, l'art juif authentique doit donc capturer cette réalité non pas pour la geler mais plutôt pour en communiquer, via l'œuvre, le dynamisme profond, la qualité changeante. Sinon, estime le plasticien, on ne peut dire d'aucune création, d'aucun artiste qu'il s'agit "d'art juif".

"Essayer de donner une définition plastique de la vision juive de la réalité et de l'expérience humaine", telle est donc la clé de l'œuvre d'Agam. La poursuite de cet objectif l'amène à se distinguer des autres sculpteurs cinétiques.

Alors que le mouvement de leurs créations est d'ordinaire généré par des éléments mobiles des œuvres, celles d'Agam obtiennent leur effet par le déplacement du spectateur par rapport à la pièce d'art, offrant au public un rôle nouveau. Cet aventurier artistique entend de cette manière introduire dans son travail la notion d'imprévisibilité, caractéristique selon lui de la 4e dimension.

Un langage universel

Cet éveil visuel auquel il convie le public, Yaacov Agam en a fait une méthode destinée aux enfants en bas âge. Son Programme d'éducation visuelle lui a valu en 1996 de recevoir de l'UNESCO la médaille de Comenius, une des récompenses les plus prestigieuses décernées par l'organisation onusienne et qui honore les accomplissements exceptionnels dans les domaines de la recherche et de l'innovation en matière d'éducation.

Inaugurée en Israël par l'Institut Weizman et appliquée dans de nombreuses écoles maternelles, la "méthode Agam" développe la capacité intellectuelle des élèves puisqu'elle les invite à utiliser simultanément leurs mémoires verbale et visuelle. Elle combine des exercices de mémorisation et de reproduction d'objets ou d'images, et associe le parler et la vue.

Plus qu'une simple méthode, la démarche d'Agam, qu'il considère comme sa "contribution", son "legs", a une portée universelle. "Pour nommer une tasse, on utilise un terme différent dans chaque langue, tandis que les formes rondes, linéaires, triangulaires des objets, elles, sont des symboles universels", explique l'artiste, aujourd'hui âgé de 80 ans. "C'est pourquoi mon langage visuel peut devenir celui de tous les enfants du monde."


Source : [fr.jpost.com]

========================================================================================================


Oeuvres de Yaacov Agam



Fontaines de La Défense à Paris - YaacovAgam



Yaacov Agam, Visual Welcome, 1995. City of Tampa



Yaacov Agam, Double Menorah



OP ART PRINT - YAACOV AGAM



Fontaine du square Dizengoff , Tel Aviv - Yaacov Agam



Revelation - Par Yaacov Agam





Kinetic Hall par Yaacov Agam (Centre Pompidou a Paris)



Arc-en-ciel sur Jerusalem - 1990 - Yaacov Agam



Etoile de David - Yaacov Agam



Yaacov Agam's Torah Ark in the Minnie Petrie Synagogue of the Hebrew Union College --- Jewish Institute of Religion, New York.





Synagogue Loewenstrasse, Zürich - Yaacov Agam



Yaacov Agam, The Ninth Power, 1968
Re: Art et Culture
26 mai 2009, 15:31
Festival Israël : le temps d'une danse - Par NATHALIE BITOUN - 25 mai 2009

Danseurs indiens, espagnols ou canadiens, pantomimes géorgiens ou suisses, musiciens venus de Hongrie ou d'Azerbaïdjan. Bienvenue au Festival Israël, qui étonnera vos yeux, vos oreilles et éblouira vos sens pendant plus de quinze jours.



La troupe israélienne Meiomanna et son spectacle, "Momentum".


Deux semaines pour vivre une "irruption des cultures" à l'Israélienne. Deux semaines pour donner une vie artistique à une Jérusalem encore tout émue des manifestations qu'on lui a organisées pour son anniversaire. Cette fois-ci, et pour l'occasion, la ville trois fois sainte se transformera en "village mondial", comme se plaît à l'expliquer Yossi Talgan, directeur du festival depuis plus de quinze ans.

"Sans rien politiser, ce festival est une façon de connaître l'autre, par sa culture artistique, par son expression à travers la danse ou la musique."

Connaître l'autre. S'il est bien un thème qui perdure depuis la création du Festival en 1961, c'est celui-là.

A l'origine fondé pour être un festival de musique dans l'enceinte de l'ancien théâtre romain de Césarée, Aaron Zvi Propes ne se doutait pas que son bébé deviendrait l'une des scènes les plus courues à travers le monde. En 1982, Jérusalem reprend le festival à son compte, l'élargit, le développe, pour en faire ce que nous connaissons aujourd'hui : un festival de renom.

Car plus d'une fois, le festival a présenté en ses scènes de nouveaux artistes, qui sont devenus ensuite des grands du spectacle. Un festival rassembleur donc, mais aussi dénicheur de nouveaux espoirs, et passeur de nouveaux talents.

Comme cette jeune danseuse indienne, Alarmel Vali, qui fait vivre toute la tradition indienne dans son spectacle Bharatanatyam. L'artiste, qui a été honorée par la ville de Paris, danse une ode à la vie dans son Forgotten Seed (La graine oubliée).

Comme ces quarante danseurs de la troupe de Montréal. Ou encore, comme la troupe israélienne Meiomanna, qui a fait ses premiers pas sur la scène du Festival Israël, et qui revient, après avoir réjoui plusieurs millions d'yeux à travers le monde.

Son spectacle, Momentum, honore le temps. Une horloge immense derrière les danseurs vient rappeler que la danse, c'est aussi et surtout une histoire de penseurs.

Et le Festival Israël, c'est aussi du théâtre. Il y a cette troupe israélienne, Klippa (L'écorce), qui interprète de courtes histoires kafkaïennes, ou encore cette troupe géorgienne, de Tbilissi, qui fait parler des poupées derrière la main de l'homme.

Basé sur l'histoire d'Anton Tchekhov, la Guiveret im haclavlav (La dame au petit chien) met en scène une histoire d'amour interdite. Jeu de rôle quand les comédiens dépeignent une réalité que des poupées à leur effigie imitent.

La musique est largement présente dans ce festival. Pour Yossi Talgan, ancien directeur de l'orchestre symphonique de Jérusalem, "le décor de la ville et les musiques du monde entier sont suffisants pour conquérir les plus sceptiques".

"Un concert de jazz près de la Tour de David, un récital pour piano près de la piscine du Sultan, des contrebassistes en plein Mamilla ou du Fado à Beit Shmouel..." s'émeut déjà Yossi Talgan. Le festival marquera aussi l'apogée de l'année de la Pologne en Israël. La musique classique polonaise sera donc à l'honneur.

L'occasion d'écouter du Chopin repensé et réactualisé. Yossi Talgan, cet homme qui voyage à travers le monde pour participer aux "Etés de la danse" de Paris, ou aux nouvelles chorégraphies de la troupe d'Alvin Ailey à New York, n'en finit pas de témoigner de la fierté qu'il éprouve pour son petit pays.
Cette année encore, son objectif sera de proposer ces spectacles au plus grand public.

En offrant des prix spéciaux, adaptés aux étudiants et aux élèves, Yossi Talgan ouvre, à ceux qui ne s'y intéressent peut être pas naturellement, un monde d'art et de créativité. C'est ainsi qu'il a donné la possibilité à mille adolescents et étudiants de participer au spectacle de la troupe de San Francisco, le Lines Ballet, dirigé par Alonzo King. Une rencontre avec les grands. De William Forsythe à Pina Bausch.

Une chance immense de rencontrer ceux qui font parler les corps, les instruments et les esprits.

Une opportunité d'envergure puisque plus de 80 000 personnes sont attendues dans les théâtres, les salles de spectacle, les lieux historiques et éclectiques comme le Yellow Submarine ou le YMCA, dans les musées ou simplement, au détour des allées de Jérusalem.

Jérusalem, ville d'or et de lumière, sera glorifiée pendant ces deux semaines de représentation. Remarquons également l'absence regrettable de productions israélo-palestiniennes.

L'an dernier, le festival en avait reçues, mais il avait fallu beaucoup de courage et de persévérance pour les mettre sur pied. Ce que les organisateurs ne se sont pas hasardé à renouveler cette année.

Somme toute, peu importe, pendant deux semaines, Jérusalem se mouvra en Babel artistique que seul le langage des sens rassemblera. Alors à vos billets, car, "chaque jour, il faut danser, fût-ce seulement par la pensée"... (Rabbi Nahman de Breslev)


Pour plus d'infos : [www.israel-festival.org.il]
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter






HARISSA
Copyright 2000-2024 - HARISSA.COM All Rights Reserved