Le grand coup de froid des Juifs de Scandinavie - Par Serge Golan - Pour Hamodia No 1156 - 17 mars 2010
C'est un fait : la situation des communautés juives de Scandinavie se détériore. Et une fois de plus, l'anti-israélisme de certains responsables politiques nordiques frôle parfois un antisémitisme que l'on ne s'attendrait pas à voir, par exemple, dans un pays comme la Suède qui accueillit durant la Shoah l'ensemble des Juifs scandinaves et qui fut la terre du Juste Raoul Wallenberg.
Peut-on être aujourd'hui à la fois juif affirmé et scandinave ? La question est provocatrice. D’abord parce que les pays scandinaves s’enorgueillissent d’avoir mis en place des sociétés « modèles » basées sur la protection sociale et la tolérance. Et ensuite, parce que les Juifs sont relativement peu nombreux, guère plus de 30 000 à vivre dans le Nord de l’Europe. De prime abord donc, Il n’y a donc aucune raison de s’interroger sur la présence juive en Scandinavie. D'autant plus que jusqu'à présent il semblait que ces Juifs du grand Nord avaient été épargnés par les turbulences qui agitèrent et agitent aujourd'hui encore d'autres plus grandes communautés du reste de l'Europe. Qui a oublié que la Suède fut une réelle terre d'accueil pour des milliers de Juifs du Danemark et de Norvège fuyant la botte nazie ? Qui a oublié la légende selon laquelle le roi du Danemark Christian X avait porté l'étoile jaune en solidarité avec la communauté juive locale ? Qui a oublié l'admiration que suscitait l'État d'Israël en Scandinavie au cours de ses premières décennies ?
Et pourtant, depuis cette époque, les choses semblent avoir bien changé car aujourd'hui jamais la situation des Juifs scandinaves n'a paru aussi préoccupante…
Voici quelques exemples révélateurs d'un nouvel état d'esprit scandinave envers les Juifs et Israël :
En Finlande, un couple juif vient d’être condamné à verser 1 500 euros d’indemnité à leur bébé (!) pour la « douleur » et la « souffrance » occasionnées par sa Brit-mila. Le tribunal de district de Helsinki reproche en effet à ce couple d’avoir fait circoncire l’enfant selon les règles de la Hala’ha. Il faut dire que, après la Mila effectuée l’été dernier par un mohel britannique dans le centre communautaire local, des saignements abondants avaient entraîné l’hospitalisation de l’enfant. Mais ce qu’ont avant tout sanctionné les juges finlandais c’est d’avoir enfreint la loi qui, depuis 2008, autorise uniquement les circoncisions pratiquées à l’hôpital par un chirurgien.
Antisémitisme ? Volonté de mettre des bâtons dans les roues des Juifs et des Musulmans ? Non ; il faut plutôt y voir le succès des mouvements qui, au nom de la défense de la « dignité humaine », s’opposent à des pratiques religieuses qu’ils jugent « barbares ».
Une idéologie qui est en passe de se répandre en Scandinavie. Au Danemark, un projet de loi prévoit en effet d’interdire la circoncision avant que l’enfant n’ait atteint sa quinzième année ! Pratiquée au huitième jour, la Brit-mila deviendrait donc un crime. « La circoncision est un dommage irréversible au corps de l'enfant avant qu'il lui soit donné une chance de s'y opposer », explique le Conseil national de l'enfance qui soutient la loi avec l’appui du Conseil d’éthique médicale danois. Une catastrophe pour le grand rabbin du Danemark, Bent Llexner, qui prévient que cette nouvelle réglementation était adoptée par le Parlement, « les Juifs devront quitter l’endroit où ils ont vécu pendant des centaines d’années ».
Quand ce n’est pas la souffrance humaine, c’est la défense de la cause animale qui se heurte aux pratiques de la communauté. La Norvège et la Suède continuent ainsi d’interdire l’abatage rituel, imposant l’étourdissement préalable des animaux avant que le cho’het ne fasse son office. Une mesure, interdite par la Hala'ha et qui a pour effet d’empêcher la production de viande casher.
Il faut pourtant se garder de mettre ces désagréments, qui affectent profondément la vie des communautés juives, sur le compte de l’antisémitisme. En l’espèce, c’est plutôt une profonde différence culturelle qui est en jeu.
Le problème est qu’elles s’inscrivent dans un contexte où, à travers la critique virulente d’Israël, les Juifs se sentent mis en cause pour leur soutien réel ou supposé à l’État hébreu. Très active en Scandinavie, la mouvance antisioniste franchit en effet régulièrement la délicate frontière avec l’antijudaïsme. Des dérives qui sont généralement condamnées par la classe politique et la majorité de l’opinion publique, surtout lorsqu’elles sont le fait de communautés musulmanes de plus en plus revendicatives.
En tout cas, elles choquent le monde juif, à l’étranger et en Israël. Régulièrement, les communautés juives locales tentent de replacer les choses dans leur contexte. Comme ce fut le cas par exemple lorsque le journal suédois Aftonbladet publia, l’été dernier, un article sur un soi-disant trafic d’organes auquel se livrerait Tsahal aux dépens des Palestiniens : « En fait, il ne s’agissait que d’une tribune et personne n’y avait accordé la moindre attention. La réaction des Israéliens a été disproportionnée !», analyse le rav Yoav Melchior, rabbin d’Oslo en Norvège.
Reste que la Scandinavie est de plus en plus perméable à la délégitimation d’Israël, comme en témoigne Zvi Mazel, ancien ambassadeur israélien à Stockholm. En 2008, dans une enquête du centre Simon Wiesenthal, intitulée « Behind the humanitarian mask (Derrière le masque humaniste) », Zvi Maazel racontait ainsi « les attaques de responsables associatifs ou politiques, y compris au sein du gouvernement, et même les menaces de mort exprimées publiquement par les imams musulmans ».
Une ambiance hostile dont les Juifs de Suède ont fini par subir les conséquences. Au point de quitter massivement la troisième ville du pays, Malmö,lassés de l’hostilité dont ils sont l’objet.
Il s'avère en effet que les incidents antisémites ont doublé en 2009. Les rapports de police font état de 79 incidents reconnus et de beaucoup d'autres non-déclarés. La synagogue de la ville est protégée et ses fenêtres sont blindées, tandis que le jardin d'enfants juif a d'épaisses portes de sécurité.
Les enfants juifs scolarisés dans les écoles publiques sont ainsi régulièrement pris à parti, tandis que les jets de pierres et les insultes badigeonnées sur la façade du centre communautaire sont devenus la routine.
À ce jour, on ne déplore pas d'attaques physiques directes contre des Juifs, mais beaucoup estiment que, dans le climat actuel, ce n'est qu'une question de temps.
« L'exode » des Juifs de Malmö touche en particulier les jeunes de cette communauté de 700 membres installés dans une ville de 300 000 habitants, dont un cinquième sont des immigrés originaires de pays musulmans. Et ce n'est pas tout : une trentaine de familles juives auraient décidé ces derniers mois d'émigrer soit en Israël soit aux États-Unis.
[jssnews.com]
Les Juifs pointent le même doigt accusateur dans deux directions différentes : d'abord contre les islamistes scandinaves et leurs alliés racistes et néonazis. Mais les Juifs suédois accusent aussi Ilmar Reepalu, le maire très gauchisant de la ville, au pouvoir depuis 15 ans, d'avoir été incapable de les protéger. Critiqué pour sa politique laxiste, Reepalu est au cœur d'une polémique grandissante, pour avoir affirmé que ce que les Juifs considéraient comme du pur antisémitisme était en fait « une conséquence malheureuse mais compréhensible de la politique israélienne au Moyen-Orient ». Ilmar Reepalu, n’a pas hésité à appeler à plusieurs reprises ses administrés juifs, à « se démarquer » publiquement de la politique israélienne et plus particulièrement des « violations des droits de la population civile de Gaza ». Et en janvier dernier, monsieur le maire expliquait même que les Juifs « ont la possibilité de modifier la façon dont ils sont perçus dans la société ». « Nous n’acceptons ni le sionisme ni l’antisémitisme (…). Ce sont des extrémismes qui se placent au-dessus des autres groupes et considèrent les autres comme inférieurs. » Fort de ses opinions, le maire avait même, il y a un an, fait interdire l’entrée des spectateurs au match de coupe Davis opposant tennismen israélien et suédois qui avait lieu à Malmö, invoquant la présence de manifestants à l’entrée du stade. Il faut dire que la rencontre s’était déroulée dans une atmosphère très tendue. Un homme a d’ailleurs été condamné, ce 25 février, à six mois de prison pour sa participation aux émeutes déclenchées par la présence de la délégation israélienne.
Cependant, au cours des derniers jours, une lueur d'espoir, timide, est apparue et les protestations des Juifs suédois en particulier contre le maire de Malmö ont commencé à porter leurs fruits. Mona Sahlin, le chef du parti social-démocrate, auquel appartient Ilmar Reepalu et qui pourrait bien être le prochain Premier ministre suédois après les prochaines législatives, ne cache pas son embarras et il s'est rendu à Malmö il y a quelques jours pour rencontrer les responsables de la communauté juive et les apaiser. Après cette rencontre, même Reepalu a promis de s'entretenir avec les Juifs de Malmö et l'on espère désormais au sein de la communauté que les leaders politiques auront enfin compris qu'une telle situation de crise ne pourrait se prolonger sans que cela n'ait de lourdes conséquences.
Pour en savoir plus :
[ mounadil.blogspot.com] Olof PALME était-il antisémite ? Assiste-t-on à une montée de l'antisémitisme en Europe du nord?
[ www.bivouac-id.com] Violente manifestation de pro-palestiniens en marge de Suède-Israël en Coupe Davis + Video ajoutée
Relations Israel - Norvege
Le coup dur d’Oslo - Par Itamar Eichner, Yigal Rom et Zvi Zinger – Pour Yediot Aharonot - septembre 2009
La Norvège assène un coup économique et politique à Israël : La ministre norvégienne des Finances, Kristin Halvorsen, a annoncé hier la décision de la Norvège de retirer ses investissements de la société israélienne Elbit Systems à cause de « son implication intensive dans la construction de la barrière de séparation ». En Israël on craint que d’autres pays ne prennent une mesure semblable et on menace d’une réaction sévère à l’encontre de la Norvège. Pour l’heure, le résultat est une crise politique.
La participation du fonds souverain norvégien dans la société Elbit Systems s’élève à près de six millions de dollars. Mme Halvorsen a justifié la décision par la recommandation du comité d’éthique du fonds selon lequel Elbit Systems aurait fourni 90 % des systèmes de contrôle et de surveillance de la barrière de sécurité (dispositifs dont le but est d’empêcher les infiltrations) et par conséquent, « soutient un acte contraire à la morale internationale ». En réalité, c’est Mme Halvorsen elle-même qui est à l’initiative de la plainte contre Elbit et qui a demandé au comité d’éthique d’ouvrir une enquête. La recommandation du comité se base principalement sur l’avis de la Cour internationale de justice de La Haye qui avait établi en 2004 que « la construction de la barrière est une violation du droit internationale et porte atteinte aux droits des citoyens Palestiniens qui vivent à proximité ».
En Israël, on est en colère contre cette décision et on craint que d’autres pays suivent l’exemple norvégien et retirent leurs participations dans des sociétés israéliennes. Le ministère des Affaires étrangères envisage des mesures de rétorsion sévères contre la Norvège. Selon un haut responsable politique, c’est la première fois qu’un Etat cesse d’investir dans une société israélienne à cause de ses activités dans les territoires ou à cause de la barrière de séparation.
Le directeur général du ministère des Affaires étrangères, Yossi Gal, a convoqué hier l’ambassadeur de Norvège en Israël et l’a prévenu qu’Israël réagirait.
Le boycott d’Elbit Systems fait suite à la détérioration cette semaine des relations israélo-norvégiennes suite à la rencontre entre un diplomate norvégien de haut rang et le haut responsable du Hamas Khaled Mashal. Suite à cette rencontre, Israël a décidé d’annuler toutes les rencontres officielles avec l’émissaire norvégien pour le Proche-Orient qui se trouve en Israël depuis quelques jours.
L’ambassade d’Israël à Oslo a elle aussi fait part hier de sa protestation et de sa vive déception dans un communiqué officiel. « La barrière de séparation est un dispositif de sécurité contre le terrorisme palestinien dans les territoires qui a coûté la vie de plusieurs centaines de citoyens israéliens », a indiqué l’ambassade.
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Juifs quittez la Norvège, la Palestine vous appelle (1940)
[ philosemitismeblog.blogspot.com] 19 mars 2009
Inscription sur la vitrine d'un magasin appartenant à un membre de la communaté juive (Norvège, vers 1940): "La Palestine vous appelle. Les Juifs ne sont pas tolérés en Norvège."
Commentaire de Bob: "l'ironie est presque irrésistible".
En effet, ironie de l'Histoire, à présent, les Norvégiens supportent mal que les Juifs soient en Israël ... et il reste à peine 1.500 Juifs en Norvège.
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Pour en savoir plus :
[ philosemitismeblog.blogspot.com] Il y a de moins en moins de Juifs à Oslo
[ www.islam-pluriel.net]
Norvège: le carré juif d’un cimetière d’Oslo profané
[ jssnews.com] L’éducation de la haine en Norvège
[ ma-tvideo.france2.fr] FRICTIONS ENTRE ISRAEL ET LA NORVEGE
[ www.israelvalley.com] Les Israéliens vont-ils boycotter le poisson et le bois norvégiens ? Le gouvernement norvégien retire ses capitaux de la société israélienne ELBIT SYSTEM
La Suede,les juifs et Israel
Les relations entre Israël et la Suède se délitent - Par Jacques Benillouche - 2 fevrier 2010
Les israéliens s’inquiètent de la tournure que prennent les évènements en Suède car ils influencent les relations entre leurs deux pays. Ils s’estiment en droit de défendre tous les juifs, là où ils se trouvent, parce que la création de l’Etat d’Israël les a, selon eux, nantis d’une mission de protection internationale. Les juifs, les jeunes en particulier, quittent massivement Malmö, la troisième ville de Suède, car ils se sentent menacés. Les déclarations fracassantes de leur maire, Ilmar Reepalu, assimilant le sionisme et l’antisémitisme à « deux formes inacceptables d’extrémisme » ne les aideront pas à les rassurer d’autant plus que l’amalgame avec la politique israélienne tend à politiser le débat : « mes administrés juifs doivent se distancer publiquement de la politique israélienne et des violations des droits de la population civile de Gaza ».
Selon les responsables de la communauté, les juifs qui sont au nombre de 20.000 dans tout le pays subissent des attaques violentes de la part de la population musulmane qui représente 30% des habitants de la ville. Les réclamations auprès des autorités locales ne sont pas relayées puisque les insultes antisémites peintes sur les murs du centre communautaire et les jets de pierre quotidiens visant les juifs sont considérés comme routiniers et non suffisamment significatifs pour que des mesures efficaces soient prises. Les soucis électoraux prennent en fait le pas sur la réalité locale. La volonté de la ville de Malmö de se distinguer par une position anti-israélienne frisant l’antisémitisme n’est pas une attitude nouvelle. Elle cherche à s’attirer les bonnes grâces des pays arabes pour se protéger de ses concitoyens musulmans qu’elle risque de ne plus pouvoir contrôler. En effet, à l’occasion de la Coupe Davis, l’accès au public a été interdit pour des raisons de sécurité lors de la prestation des joueurs israéliens. Les organisateurs de la Coupe n’y ont pas été de main morte puisque la ville a été exclue pour cinq ans.
Le poids des musulmans
Il semble bien que le maire de Malmö, sous la pression du tiers de ses administrés, ne soit plus totalement neutre pour défendre ouvertement la minorité juive de sa ville.La religion musulmane, apparue récemment par l’immigration issue de pays comme la Bosnie-Herzégovine, la Turquie, l’Irak, l’Iran, la Somalie et le Liban, est la deuxième religion du pays après le christianisme luthérien. Le gouvernement suédois s’est par ailleurs donné l’obligation de financer les écoles privées religieuses, en particulier le collège Al-Azhar où les filles ont l’obligation de se couvrir de la tunique noire (abbaya) et de porter le foulard. De nouvelles mosquées élèvent leurs minarets en toute légalité à proximité des lieux de culte chrétiens.
Cette liberté donnée aux musulmans de pratiquer leur religion ne démontre nullement que les suédois sont antisémites. Per Ahlmark, l’ancien vice premier ministre suédois et chef du Parti Libéral de 1975 à 1978, a milité contre l’antisémitisme et il fut le premier homme d’Etat non Juif à affirmer que la haine d’Israël devenait un substitut à l’antisémitisme traditionnel. Mais selon Manfred Gerstenfeld, du Jerusalem Center for Public Affairs (JCPA), la Suède et l’ensemble les pays Scandinaves sont à présent installés à l’avant-garde de la campagne pour diaboliser et délégitimer Israël.
Le conflit avec Israël n’est pas nouveau puisqu’il s’était déjà manifesté du temps du premier ministre Olof Palme, assassiné en pleine rue en 1986, qui avait prôné une nouvelle politique étrangère très critique vis-à-vis d’Israël. Il avait fustigé l’Etat juif pour ses manquements aux droits de l’homme et pour son refus de se plier totalement aux recommandations de l’ONU. En se couvrant derrière une prétendue défense des droits de l’homme, Olof Plame fut le premier dirigeant européen à subvertir le déni de la Shoa en accusant les israéliens de se conduire en nazis envers les palestiniens. Il fut en fait un précurseur puisque la comparaison des juifs avec les nazis devient aujourd’hui une dominante du discours politique au Moyen-Orient.
Les dirigeants suédois semblent de plus en plus influencés par l’agressivité et la puissance des musulmans qui ont immigré en masse. Ils ont subi passivement de violentes attaques à l’occasion de la publication des douze caricatures montrant le prophète Mohammed. Les décisions qu’ils ont prises à cette occasion et leur comportement avaient alors été qualifiés de simple capitulation.
Incidents répétés
Les incidents entre les deux pays se sont multipliés. L’ambassadeur d’Israël Zvi Mazel avait été expulsé, le 16 janvier 2004, du Musée National des Antiquités à la suite des dommages qu’il avait causés à l’œuvre « Blanche Neige et la folie de la vérité ». La prétendue œuvre consistait en un petit bateau transportant la photo d’un kamikaze du Jihad islamique, flottant sur une petite piscine remplie d’eau rougie. Elle symbolisait l’acte de la terroriste Hanadi Jaradat qui a fait exploser sa bombe, le 4 octobre à Haïfa, en entraînant la mort de 21 personnes. « Ce n’était pas une œuvre d’art, c’était une monstruosité, une déformation obscène de la réalité, une glorification des auteurs d’attentats-suicide » avait expliqué l’ambassadeur pour sa défense. Cependant, son attitude avait été condamnée par les autorités suédoises qui n’avaient pas apprécié que l’ambassadeur abuse de sa position diplomatique.
Israël et la Suède avaient été, plus récemment, au bord de la rupture diplomatique à la suite de la publication, le 17 août 2009, d’un article dans le quotidien « Aftonbladet » accusant l’armée israélienne de trafic d’organes durant la guerre de Gaza. Le tabloïd n’apportait pas de preuves tangibles mais, dans sa quête de scoop, il avait rapporté uniquement des rumeurs en provenance du côté palestinien qui n’étaient étayées ni par des images fiables ni par des sources médicales sérieuses. Il n’a reproduit que des témoignages de familles palestiniennes non identifiées prétendant que leurs proches auraient subi l’ablation de certains de leurs organes. L’article présentait, sans rigueur journaliste, une thèse sous forme de faits avérés alors qu’il s’agissait en réalité d’hypothèses et de suppositions. Les israéliens avaient alors réclamé une condamnation ferme de ces manipulations de la part du gouvernement suédois mais elle fut refusée au nom de la sacro sainte liberté de presse. L’auteur, Donald Bostrom, avait rapporté des témoignages de Palestiniens de Cisjordanie et de la Bande de Gaza identifiés uniquement par leurs prénoms, sans étayer son commentaire d’aucune preuve vérifiable. Il a par la suite reconnu, sur la radio militaire israélienne, la légèreté de ses accusations en déclarant : « Cela me préoccupe dans le sens où je voudrais qu’on enquête sur ces accusations, c’est vrai. Mais, savoir si elles sont vraies ou pas, je n’en ai aucune idée ».
L’affaire de Malmö démontre l’impact de plus en plus sérieux des populations musulmanes en Europe et son influence politique sur les relations avec Israël. Il semble que les pays européens commencent à prendre conscience de la nouvelle réalité liée à la présence musulmane croissante sur leur territoire qui risque de leur faire perdre leur autonomie décisionnelle. Cependant, tétanisés par leur crainte de se mettre à dos les musulmans et par conséquent d’être soumis au chantage économique des pays arabes, les dirigeants européens perdent leur âme en attendant de perdre leur combat pour la démocratie.
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Suede "La haine des Juifs est parmi nous" - Publie dans Courrier international - mars 2006
Une enquête montrant la persistance d'un antisémitisme "traditionnel" dans la population suédoise choque les éditorialistes du pays, qui estiment que le phénomène menace l'ensemble de la société démocratique.
"La haine des Juifs est parmi nous". Le titre de l'éditorial du quotidien Göteborgs-Posten résume bien la frayeur des médias suédois après la publication d'une enquête menée par le Forum pour l'histoire vivante et le Conseil national pour la prévention des crimes, d'après laquelle 41 % des 5 000 personnes interrogées ont une opinion totalement ou partiellement négative des Juifs, et un Suédois sur quatre souhaite ne jamais voir un Juif devenir Premier ministre.
"Si 5 % des individus interrogés [ceux qui ont exprimé une opinion totalement négative] sont certainement des cinglés et des idiots finis, les 36 % restants, ayant exprimé une 'opinion ambiguë' envers les Juifs, inquiètent", s'alarme le deuxième quotidien du pays. Et d'insister : "Le fait que 36 % ne se sont pas libérés des préjugés traditionnels sur le Juif radin ou sur la conspiration mondiale des Juifs traduit un échec complet de l'éducation suédoise."
"Même dans une Suède qui aime à se considérer comme une société dépourvue de préjugés", l'antisémitisme existe, constate le quotidien libéral du Sud, Sydsvenskan, exprimant ainsi sa surprise devant la persistance du vieux mythe sur le prétendu pouvoir des Juifs sur l'économie, les médias et la politique mondiale.
Pour Dagens Nyheter, au contraire, "l'existence d'un antisémitisme latent au cœur de la société suédoise ne devrait étonner personne. La haine des Juifs n'est pas nouvelle dans ce pays. La Suède n'a jamais été une exception en Europe." Or, continue le quotidien libéral, "l'antisémitisme est plus qu'une haine envers les Juifs. Il se présente comme une vision alternative du monde, seule détentrice de la 'vérité' sur le capitalisme et la politique."
Commentant les résultats publiés dans le quotidien Dagens Nyheter, le Premier ministre, Göran Persson, se dit "effrayé et surpris". "Cela fait longtemps que je m'occupe de ces questions et je suis très engagé dans la lutte contre l'antisémitisme", affirme-t-il. "Je ne suis pas étonné que l'antisémitisme existe en Suède, mais je suis étonné par le niveau des chiffres."
Environ 25 000 Juifs vivent parmi les 9 millions de Suédois. "Il ne faut surtout pas croire que l'antisémitisme est un mythe", conclut Dagens Nyheter. "Il est présent parmi nous et menace non seulement les Juifs, mais la société démocratique tout entière."
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Pour en savoir plus :
[ www.actu.co.il] Antisemitisme suedois I
[ www.actu.co.il] Antisemitisme suedois II
[ www.actu.co.il] Antisemitisme suedois III
[ www.upjf.org] Antisémitisme suédois : témoignage, Ftouh Souhail
[ www.actu.co.il] Suède: l’exode des Juifs de Malmöe
[ www.desinfos.com] Manif en Suède. Des musulmans attaquent les Juifs - janvier 2009
[ www.israelwhat.com] Incitation à la haine
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