Tunis, ma verte patrie
tu gardes en toi tout mon passé
des peines, des joies, des caprices
j'ai tout connu, tu m'as tout donné
que de souffrances et de regrets
est-ce la malchance ou la destinée
j'ai pleuré en faisant ma valise
du bateau, j'ai fait une grosse bise

Adieu Tunis, ma bien-aimée

et je vois qu'au loin s'agitent
les branches du haut palmier
au revoir et reviens vite il me semble les écouter
le soleil s'est caché sous un nuage
une larme au fond des yeux
il fait sombre et soudain c'est l'orage
et dans mon cœur voilà qu'il pleut.
Il nous faut bien du courage
pour partir loin de chez nous
en emportant dans nos bagages
doux souvenirs et chagrins fous
où trouverai-je cette nonchalance
dans quel pays, dans quelle cité ?

Existe-t-il au monde un tel bonheur immense
bordé de paix et de sérénité
il nous suffit d'être ensemble
sans jamais se séparer
et la quiétude est à son comble
douceur de vivre et de tranquillité
l'on te quitte et l'on regrette
aucune famille n'est au complet
jour de deuil ou jour de fête
on est confus et dispersé
ô mon Dieu faites qu'ils reviennent
ces braves gens du monde entier
brisant enfin leurs tristes chaînes
de l'exil et de l'anxiété
et vers Tunis s'en retourner".

   
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