Hannouca a Tunis dans les annees 60, par Jose Boublil 

Je me souviens de cette période hivernale à Tunis. Il faisait froid dans la capital mais surtout très humide. Et comme la plupart des juifs, traditionnels mais peu orthodoxes, Hanoucah était un fête qu'on célébrait, même dans les milieux "détendus".

Mon père z"l sortait une vieille Hanoukia en cuivre, dont les godets , de forme ovale, permettait de réaliser la mitsvah parfaite: huile d'olive et mêches en coton-une demi-heure par mêche pour la former-.

Puis mon père accrochait la hanoukia au mur avec une punaise.

Et pour terminer, il posait sur le sol des papier journaux afin de ne pas esquinter irrémédiablement notre joli parquet.

Alors, nous pouvions commencer les brakhots, avec nos airs locaux, inspirés de la plus belle musique orientale, mêlée d'un fond d'air juif ...

Toute la tradition des nos ancêtres depuis des millénaires se perpétuait ainsi , et nous sentions que les dernières années de ce rituel étaient arrivées. Notre présence serait transférée bientôt dans un nouveau monde, plus policé, même pour les rites, plus riche peut-être, mais moins fou...Ce fut bien le cas.

Mais pour hanoucah les loubavitch ont rapprappé cette folie absente grâce à leur allumages publics...au choix entre la tour eiffel et le trocadéro!!!

Ainsi va le monde pour nous...

Jusqu'à Jérusalem qui me manque tant ces jours-ci!

José Boublil