LE JOUEUR DE DARBOUKA, par Albert Simeoni

Une figure emblématique aussi célèbre que n’importe quel joueur de flûte ou de mez’oued.
Qui parmi nous les anciens tunes ne connaissait pas ce jeune homme, virtuose de la darbouka qui l’accompagnait partout. Transpirant les larmes de son corps, il gagnait ainsi sa vie ne sachant rien d’autre à faire qu’à se déplacer avec son grand sourire d’enfant ‘bargeot’ sauf qu’il ne l’était pas.

Usant de son talent, avec ses mains rompus et sentant sans doute la peau de chèvre ou de moutons, il se déplaçait de resto en resto pour jouer et chanter des airs connus, mi judéo mi français. Il puisait dans tous les répertoires des chansons connues, d’Enrico Macias, jusqu’à Henry Tibi, je vous rappelle que son papa CHARLY z’al était l’imprésaro de notre HENRY.

Certains patrons de restos parisiens ‘le supportaient’ jusqu’à une certaine limite. Il jouait dans les wagons de métro, sans aucune gêne, car pour gagner sa vie, vaut mieux user de ses mains que de tendre la main.

Il est le décor des rues, un peu le bouchadiya juif qui errait à travers les rues chantonnant à l’emporte pièce à qui veut l’entendre. Il nous connaît tous par nos noms de familles pour avoir fréquenté le Café vert, les plages et les lieux publics, il s’est fait le saltimbanque de notre communauté, sans insister, il trouvait les mots simples pour recevoir la pièce.

Le bruit a couru une fois, dans le sentier qu’il avait disparu, une mauvaise blague.

Je te souhaite Norbert de retrouver la santé et surtout de faire vibrer ton instrument pour encore de très longues années. Ta jovialité est contagieuse, alors Hachem aime les gens joviaux, et jamais il ne les laisse tomber. Que Achem soit avec toi. R.M RABI MEI YECH’YOU MAIM’TEQ AMIN. 
Que ta darbouqa ne souffre pas de ta maladie, elle t’attend. REFOUA CHELLAMA.

Albert.