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SLIH’OT et POISSONS, par Avraham Bar-Shay

 

SLIH’OT et POISSONS

 

C’est une très vieille histoire que se racontaient nos parents, croyant que nous ne comprendrions rien. J’espère que ceux qui la connaissent, l’auraient oubliée et pourront prendre un petit plaisir à la lire ici.

Durant le mois de Elloul comme à cette période, les juifs d’une ville côtière du Sud étaient réveillés, très tôt le matin, pour prier et demander pardon pour les pêchés qu’ils avaient perpétrés durant l’année qui allait vers sa fin.

Le Shamash du quartier était chargé de le faire, en tapant sur les portes ou les persiennes de ses coreligionnaires. Il marchait courageusement dans les ruelles mal éclairées du quartier, tenant sa lampe à pétrole d’une main et son jeune garçon de l’autre.

Il criait devant chaque porte : « Slih’ot, k’oum leslih’t ». Pour certains dont il connaissait bien le caractère, il ajoutait quelques mots de circonstance pour les inciter.

 

Un voisin non juif fut dérangé par ces appels et crut entendre le Shamash dire « Sri el h’out, k’oum nesri el h’out » (Achète du poisson, réveille toi nous allons acheter du poisson). Il suivit discrètement le Shamash et vit qu’il réveillait tous les juifs du quartier. Le lendemain ce fut exactement la même scène.

Il alla chez son ami, un pécheur en haute mer, et lui raconta l’histoire. Le voisin, après avoir vérifié lui-même la chose, assembla ses collègues et conclurent que les juifs se levaient tôt pour aller acheter du poisson chez des étrangers.

Ils décidèrent de le devancer, et portèrent leur butin à la place de la Synagogue, avant même que le premier juif n’arrive.

La colère suivit la surprise quand aucun juif n’avait acheté de leur marchandise. Ils pensèrent que leurs concurrents étaient déjà dans la cour de la Synagogue. Ils attendirent pour régler leur compte à ces voisins malhonnêtes, mais ils virent les juifs sortir sans qu’ils aient de poissons.

Dans le temps, on ne vendait pas le poisson au poids mais par Shcouc (au singulier shec) qui étaient des «grappes » de plusieurs poissons qu’on enfilait sur une corde fine, par la tête. Ils pensèrent alors attraper le Shamash et lui demander des explications.

Quand ils comprirent leur erreur, ils se sont tous mis à rire de leur malentendu et décidèrent de vendre leurs poissons à moitié prix. Et tous les juifs qui s’étaient rassemblés sur la place, en achetèrent. Ce jour là, tous les membres de cette communauté mangèrent du couscous au poisson.

Un an plus tard, le jour de Kippour à la Birkatt Cohanim, on vit dans la Synagogue, plusieurs mamans porter de jeunes bébés, de quelques mois.

On raconte que ceux qui avaient mangé les poissons des Slih’ot de l’année d’avant ne pouvaient fermer l’œil ce soir là.

 

Aujourd’hui on peut affirmer que ces poissons contenaient en plus de l’Omega3, quelques stimulants qui ne furent synthétisés que ces dernières années pour être incorporés dans La pilule bleue.

Le nombre de bébés était beaucoup plus grand que les autres années et pour contrer le mauvais oeil, ils avaient décidé que ces nouveaux nés porteraient, tous, des noms qui rappelleraient les Poissons. Ces noms eurent un succès et furent adoptés pour toujours.

 

C’est pourquoi on rencontre ces noms, surtout chez les juifs du Sud du pays.

 

Quelques noms dont je me souviens encore :

 

Pour les filles :

H’outa, H’ouita, Sabroussa, Morjana, Menana, Bah’ria,…

 

Pour les garçons

H’ouati, H’aoiat, H’oitou, H’attani, Manani, Karous, Bah’ri, Ouzifa…

 

Shanna Tova et mangez du poisson

 

Texte de Avraham Bar-Shay (Benattia)

 

absf@netvision.net.il

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