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SPÉCIAL ROCH HACHANA. LA FABRICATION DU MIEL

 

SPÉCIAL ROCH HACHANA. LA FABRICATION DU MIEL 

 

 

 

Par Jacques Bendelac, à Jérusalem
 

 

 Le miel est un symbole typique du repas de fête du nouvel an juif. La tradition veut qu’à cette occasion, les Juifs consomment du miel en souhaitant que l’année à venir soit douce. Or à l’heure où les monopoles sont mis à l’index par la contestation sociale, il se trouve que le marché du miel n’est pas épargné par la mainmise des « grandes familles » israéliennes: aujourd’hui, les Ruches du kibboutz Yad Mordehaï contrôlent 63% du marché du miel, mais ce n’est pas tout; en 2003, les ruches de Yad Mordehaï ont été rachetées par le groupe Strauss qui est considéré aussi comme un des principaux monopoles de l’agroalimentaire du pays.

Faut-il alors s’étonner que le miel israélien soit beaucoup plus cher que le miel étranger et que son prix ne cesse d’augmenter? De 2005 à 2010, le prix du miel a augmenté de 26%; dans le même temps, l’inflation n’a été que de 12%. Autrement dit, le miel a augmenté plus rapidement que la moyenne des autres produits alimentaire. Selon l’Institut israélien d’Etudes de marché, un kg de miel est vendu au consommateur au prix moyen de 21 shekels (4,20 euros), soit trois plus que le miel américain (6 shekels le kilo) et deux fois plus cher que le miel britannique (10,70 shekels).

Le monopole du “Conseil du miel”

Principal accusé: la structure monopolistique du marché. Lorsqu’un seul fabricant réalise, à lui-seul, les deux tiers des ventes, il n’est pas tenté de baisser ses prix. Par ailleurs, les producteurs de miel, regroupés dans le “Conseil du Miel”, entravent l’entrée de tout nouveau fabricant. D’autant plus que le gouvernement israélien ne fait rien pour lutter contre le monopole de Yad Mordehaï. Il ne favorise pas la création de nouvelles ruches, et il renchérit l’importation de miel étranger: les droits de douane sur le miel importé atteignent 17 shekels le kilo, ce qui double son prix pour le consommateur.

Certes, le miel n’est pas un produit comparable au fromage ou à une voiture. Il ne représente qu’une part minime du panier de la ménagère israélienne qui y consacre 54 shekels seulement par an (11 euros). Et encore, sa consommation annuelle se concentre essentiellement sur un mois de l’année: 40% du miel est consommé à l’occasion du nouvel an juif, soit 1.500 tonnes en un seul mois. Il n’empêche qu’au moment où le gouvernement veut lutter contre les monopoles accusés de la cherté de la vie, le marché du miel pourrait devenir un exemple d’ouverture et de concurrence.

Jacques Bendelac (Jérusalem)

 

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