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Tunisie: l’école du prêtre était menacée

 

Tunisie: l'école du prêtre était menacée

AFP.
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L'école privée dirigée par trois prêtres de la communauté salésienne à Manouba, près de Tunis, dont un a été retrouvé égorgé hier, avait reçu des menaces de mort dans une lettre confuse adressée aux "Juifs", a déclaré aujourd'hui son directeur à l'AFP.

"Attention les Juifs. On a mis des caméras et des micro chez vous. Mettez tout ce que vous avez d'argent dans un sac rouge et donnez-le à un ouvrier de chez vous (...) avant midi. Aucun coup de téléphone sinon ça sera la guerre entre nous et la mort", dit la lettre de menace anonyme avec une croix gammée glissée entre les barreaux de la grille de l'école le 30 janvier et transmise par le père Mario Mulestagno.

Une plainte avait été déposée à la police. "Nous nous sommes sentis visés comme des étrangers: il y a eu un amalgame avec les Juifs qui, pour ceux qui ont écrit la lettre, constitue une insulte. C'est mauvais pour la communauté juive et mauvais pour nous", a déclaré le père Mario.

Le prêtre polonais Marek Rybinski, 34 ans, a été retrouvé mort égorgé vendredi dans un hangar de l'école qui accueille plus de 700 élèves tunisiens essentiellement musulmans. Les autorités ont attribué son meurtre à "un groupe de terroristes fascistes ayant des orientations extrémistes, (...) compte tenu de la façon dont il a été assassiné".

Le fait que rien n'ait été volé et "la façon dont il est mort rappelle la méthode des islamistes mais c'est aussi peut-être une imitation, il y a une possibilité de provocation" de la part des personnes restées fidèles à l'ancien régime "ou bien c'est tout simplement un crime malgré les apparences", a estimé père Mario.

Marek Rybinski, qui était responsable financier de l'établissement, avait disparu depuis jeudi matin alors qu'il jouait avec des élèves pendant la récréation. Comme il avait l'habitude de couper son téléphone portable, le personnel de l'école n'avait signalé sa disparition que le lendemain matin lorsqu'il n'a pas réapparu, a raconté à l'AFP son aide-économe Neji Khedhiri, 39 ans.

Son corps a finalement été retrouvé dans un hangar de l'école par du personnel. "Je suis venu avec deux policiers, il était allongé sur le dos égorgé comme un mouton. C'était horrible. Il y avait aussi des traces de coups sur la tête. Rien ne manquait, il y avait ses clés, son argent", a témoigné M. Khedhiri.

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