Bienvenu(e)! Identification Créer un nouveau profil

Recherche avancée

Une yéchiva de Seine-et-Marne soupçonnée de dérives sectaires.

Envoyé par admin 
Une yéchiva de Seine-et-Marne soupçonnée de dérives sectaires.
01 février 2022, 15:19
Une yéchiva de Seine-et-Marne soupçonnée de dérives sectaires.
Seize responsables d’une école juive orthodoxe basée en Seine-et-Marne ont été placés en garde à vue ce lundi matin. Ils sont suspectés de mauvais traitements sur les élèves, qui vivaient dans des conditions de très grande insalubrité.
Bussières (Seine-et-Marne), lundi 31 janvier 2022. Une centaine de gendarmes a fait une descente dans une yeshiva (une école juive) située dans un coin reculé.

Le bâtiment aux tuiles rouges et aux murs ocre est isolé au cœur d’une immense propriété. Au sein du domaine de Séricourt, la Yeshiva Beth Yossef promet un enseignement du Talmud et de la Torah de grande qualité tant que les élèves « se placent dans la même optique que nous ». « La Yeshiva offre des conditions idylliques pour étudier convenablement : les élèves évoluent dans un cadre verdoyant, agréable et propice à la vie d’un judaïsme authentique », promet le site Internet de l’établissement installé à Bussières (Seine-et-Marne), à 75 km à l’est de Paris.
Mais le calme habituel de cette institution protégée des regards par des hauts murs a été sérieusement troublé ce lundi matin. Selon nos informations, confirmées par Laureline Peyrefitte, la procureure de la République de Meaux (Seine-et-Marne), une centaine de gendarmes et plusieurs services de la préfecture de Seine-et-Marne ont investi les lieux, vers 9 heures. Une opération à laquelle a assisté la procureure et qui s’inscrit dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte au mois de juillet 2021 pour « violences aggravées ».

Les enquêteurs de la section de recherches de Paris, en charge des investigations, ont interpellé et placé en garde à vue « seize responsables de l’établissement », selon Laureline Peyrefitte. Tous sont suspectés d’avoir infligé de mauvais traitements aux élèves et de les avoir hébergés dans des conditions indignes.
D’éventuels mauvais traitements

Fondée en 1948, l’institution Ohr Yossef accueille actuellement environ 40 élèves mineurs, et une vingtaine de majeurs, dont plusieurs enfants venus d’Israël ou des États-Unis. Loin des regards de la petite commune de 500 habitants où elle s’est installée, l’école semble vivre en vase clos. Les élèves et enseignants restent à l’écart de Bussières et ne font pas parler d’eux. Avant l’opération menée ce lundi, le maire n’avait eu qu’une seule interaction avec l’école juive : en mars 2018, un important incendie avait ravagé un bâtiment de la yeshiva et l’édile avait pris un arrêté de péril. Au sein de l’école, l’uniforme est obligatoire. Les journées débutent à 8 heures par une prière et se terminent en soirée par des cours d’éthiques, une promenade en forêt et des études de textes sacrés… L’établissement ne cache pas mener une doctrine rigoriste.

Bussières (Seine-et-Marne), lundi 31 janvier 2022. Une centaine de gendarmes a fait une descente dans une yeshiva (une école juive) située dans un coin reculé.
Au point d’aller trop loin ? En juillet 2021, un élève américain scolarisé au sein de la Yeshiva fugue de l’établissement situé à la lisière de l’Île-de-France. Le jeune garçon, âgé de moins de 15 ans, se rend avenue Gabriel à Paris et demande la protection de… l’ambassade des États-Unis. Interne au sein de la Yeshiva, il dénonce des mauvais traitements, assure être retenu au sein de l’école dans des conditions graves d’insalubrités. Il accuse aussi les responsables de l’école de se montrer violents, de servir de la nourriture périmée, voire de le priver de repas. Son récit semble très éloigné des valeurs mises en avant par l’école.

Privés de leur passeport
Dans le même temps, le 12 juillet 2021, la Miviludes, la mission interministérielle de lutte contre l’emprise sectaire, émet un signalement, suspectant des dérives « et un endoctrinement de ces élèves », souligne la procureure de Meaux. Les gendarmes se penchent sur le témoignage du jeune ressortissant américain et estiment son récit crédible. Surtout, les enquêteurs, comme la Miviludes, retrouvent d’anciens élèves rentrés aux États-Unis ou en Israël. Tous racontent des mauvais traitements et affirment avoir été privés de leur téléphone portable et de leur passeport. Certains élèves vivraient ainsi en vase clos, interdits de sortir de l’école, depuis plusieurs années. Une dizaine de témoignages sont ainsi récoltés par la Miviludes qui évoque dans son signalement à la justice « un discours de manipulation pouvant s’apparenter à une dérive sectaire ».

Si les gardes à vue et les auditions des suspects devront confirmer ces éventuels faits de violences dénoncés par les élèves, les premières observations des services de la préfecture de Seine-et-Marne semblent accréditer les déclarations des enfants sur l’état de vétusté de l’ancien sanatorium où ils sont hébergés. « Les murs sont à nus, des fils électriques pendent partout, souffle une source proche du dossier. Les enfants sont livrés à eux-mêmes et vivent dans des conditions indignes d’un établissement scolaire. » Les services de l’aide sociale à l’enfance (ASE) ont décidé de placer 42 enfants âgés de 12 à 18 ans en foyer dans le cadre d’un accueil administratif d’urgence sur cinq jours. A l’issue de ce délai, « ces jeunes seront soit rentrés chez les parents soit confiés à l’ASE par décision judiciaire », précise le département dans un communiqué. Contacté, l’établissement n’a pas donné suite.
D’anciens étudiants ont témoigné sur la chaine israélienne Now 14 qu’ils ont effectivement subi des maltraitances tout en étant dans l’incapacité de fuir de la yeshiva alors que leur passeport leur étaient confisqués. Les détails, dont certains sont maintenant révélés pour la première fois sur « Now 14 », montrent qu’à la yeshiva, qui est destinée entre autres à de jeunes Israéliens, définis comme des « jeunes en difficulté », une violence grave a été utilisée contre eux, alors qu’ils étaient détenus de force et mineurs maltraités physiquement.

L’intervention des forces de l’ordre est intervenue à la suite d’une plainte déposée auprès des autorités par d’anciens étudiants de la yeshiva, dans le cadre du documentaire « Get Out of Bezeir » produit par la Broadcasting Corporation.
Les étudiants, en très grande majorité des mineurs, sont venus en France pour étudier. Lorsqu’ils sont arrivés à la réunion d’intégration, leurs passeports ont été confisqués afin qu’ils ne puissent pas partir. Des preuves exclusives arrivées à « Now 14 » montrent que la yeshiva a utilisé un système violent et sadique sur les étudiants, et des punitions sévères telles que l’interdiction des conversations avec la famille dans le pays, l’exécution de tâches de nettoyage extérieur au plus fort de l’hiver européen et bien plus encore. Selon les témoignages, la situation à l’établissement était si grave qu’au moins deux tentatives de suicide d’enfants âgés de 12 et 14 ans s’y sont produites.
L’un des élèves raconte aujourd’hui j’ai 14 ans : « Je suis arrivé là-bas à 13 ans et demi car j’avais du mal à étudier et je ne me retrouvais pas tellement dans le cadre. Mes parents ont entendu parler à l’occasion d’une rencontre avec un membre du personnel qui est venu chez nous pour convaincre disant que c’était un bon endroit et ils ont décidé de m’y envoyer. Quiconque ne se levait pas pour la prière du matin était puni et devait sortir pour défricher la forêt par un froid de moins 5 degrés. Nous étions battus à mort pour chaque petite chose. »

Un autre élève a déclaré : « Tous les matins à 8 heures, ils fermaient les chambres à clé et vous deviez sortir. Peu importe si vous étiez habillé ou non, vous deviez sortir. Comme il était interdit d’aller à la prière en pyjama, vous deviez sortir dans le froid et la neige et attendre jusqu’à l’après-midi. »

Un habitant français qui connaît l’endroit dit « nous savions qu’il se passait quelque chose là-bas. Il y avait des histoires de petits enfants qui ont juste attrapé une paire de vélos et ont roulé de longues heures jusqu’à Paris pour s’échapper. Ils venaient à l’ambassade et suppliaient d’être autorisés à retourner dans le pays. Il y avait des histoires de petits enfants essayant de se suicider à cause des abus. » . Dans les documents révélés pour la première fois ici, on peut voir les conditions épouvantables dans lesquelles vivaient les étudiants, nous ne le mentionnerons pas – la plupart d’entre eux mineurs. Tout cela est contraire à la fausse présentation que la yeshiva a tenté de présenter au monde extérieur.
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter






HARISSA
Copyright 2000-2024 - HARISSA.COM All Rights Reserved