Ce forum rassemblera les commentaires parus sur ADRA après le premier tour de l'Election Présidentielle 2007.
Hajkloufette (Hajkloufette) le lundi 23 avril 2007 - 08h24:
Pour ceux et celles qui auraient encore des doutes !!!
Un journaliste de LCI interroge le journaliste de yedihot Akhronot sur la campagne francaise !!!
N. Sarkozy ou S. Royal, les politiques en ISRAEL se gardent bien de communiquer leur choix en public. Nous avions releve sur le site de LCI une question “neutre” au correspondant du Yedioth sur l’election. Vous demande-t-on regulierement des sujets autour de l’election ?
Sefy Hedler, correspondant a Paris du Yedioth Ahronoth : “Oui. Par rapport a celle de 2002, que j’avais egalement suivie, la difference est fracassante. A l’epoque, comme beaucoup d’autres, nous n’avions vraiment decouvert le sujet que le 21 avril. Cette fois, depuis novembre dernier et les primaires socialistes, nous multiplions les articles. Nous avons ainsi consacre des supplements magazines sur Royal et Sarkozy et plusieurs editoriaux a la campagne. A part la presidentielle americaine, qui est hors-concours en raison de son importance et des liens qui nous unissent avec les Etats-Unis, cela n’a pas d’equivalent avec les autres pays”
[ www.israelvalley.com]
Girelle (Girelle) le lundi 23 avril 2007 - 13h30:
Bilan de ce premier tour:
1- Les électeurs se sont déplacés en masse ce qui est extrêmement satisfaisant pour la démocratie.
2- Sarkozy a réussi le pari de faire baisser le FN, et c'est déjà un résultat.(En 2002: Le Pen + Mégret: 19,2)(2007: Le Pen avec Mégret: 10,44).
De Villiers est out pour un long moment.
L'avenir nous dira si la banalisation du discours de l'extrême-droite n'était qu'un moyen ou s'il devient une fin.
3- Bayrou a réussi, malgrè l'OPA de l'UMP sur son parti, à passer de 6,84 à 18,57, ce qui lui donne une position qui justifiait son éclatant sourire d'hier soir.
Ce succés là est tout à fait remarquable dans un pays conditionné au bi-partisme.
Il est en position d'arbitre.
4- Le résultat des votes des français de l'étranger donne tort à mes propos sur leur information, et quand je me trompe, je le dis.
Je pensais,en effet, que les journalistes étrangers avaient surtout parlé de Sarkozy et de Royal, et la phrase de Hajkloufette de ce matin me le confirmait:
" Cette fois, depuis novembre dernier et les primaires socialistes, nous multiplions les articles. Nous avons ainsi consacre des supplements magazines sur Royal et Sarkozy"
Or, à l'étranger, Sarkozy recueille 38,49 des suffrages, Royal: 29,92 et Bayrou: 21,54.
Lapid (Lapid) le mardi 24 avril 2007 - 16h06:
82,18 % des Français d'Israël ont vote pour Nicolas Sarkozy.
Résultats : Consulat de Jérusalem 76,74%.
Ambassade de Tel Aviv 85,95%,
Consulat de Haïfa 80,13%.
A_Soued (A_Soued) le mardi 24 avril 2007 - 17h57:
ARABISME A LA FRANÇAISE : LE DEBUT DE LA FIN ?
Stéphanie Lévy, chargée de recherche au Centre GLORIA (Centre de recherches mondiales en affaires internationales), au Centre interdisciplinaire, Herzliya.
Bien que les questions de politique étrangère ne soient traditionnellement pas le facteur déterminant au cours d'une élection, le Moyen-Orient a tenu une place notable dans la campagne présidentielle française depuis quelques mois : ainsi, le très médiatique Nicolas Sarkozy, candidat de l'UMP, ou encore la très fringante candidate socialiste Ségolène Royal ont multiplié déclarations et promesses de changement sur les dossiers iranien, libanais et israélo-palestinien. Cette campagne présidentielle a plus généralement servi de tribune à un débat amorcé par les présidentiables autour de la viabilité de la diplomatie chiraquienne menée au Moyen-Orient.
Alors que la volonté de s'affirmer comme un acteur stratégique majeur sur la scène internationale a conduit la France des années Chirac à sacraliser une politique arabe énoncée par le Général De Gaulle et renforcée par des relations privilégiées avec des dictateurs arabes notoires, tels un Yasser Arafat ou un Saddam Hussein, des critiques se sont élevées ces derniers mois quant au bilan d'une politique arabe à la française loin de tenir toutes ses promesses de grandeur. Ceci est d'importance car depuis quelques mois, le consensus national sur la pertinence du concept de politique arabe érigé véritablement en dogme sous les années Chirac semble s'effriter.
Les erreurs de « Chirac d'Arabie »
Depuis 12 ans, la politique étrangère de la France au Moyen-Orient, domaine réservé du Président Chirac, a révélé toute son incohérence et son inconsistance sur la scène internationale : quelle crédibilité peut-on accorder à une politique qui met à l'index la Syrie mais dont les décisionnaires se refusent à considérer le Hezbollah comme une organisation terroriste ? Que penser également des déclarations confuses d'un Chirac, qui exprimait en janvier dernier que si l'Iran possédait l'arme atomique, ce ne serait « pas tellement dangereux » et que si elle envoyait une bombe, « elle n'aura pas fait 200 mètres dans l'atmosphère que Téhéran sera rasé », point de vue totalement en contradiction avec les positions officielles de la France ? Ainsi, l'ère Chirac arrivant à son terme, ces incohérences pénètrent le débat politique français : analystes et acteurs politiques s'interrogent sur la viabilité des orientations françaises en matière de politique étrangère et semblent percevoir sous un jour nouveau les enjeux stratégiques liés aux réalités du Moyen-Orient.
Au sein de la presse française, Le Figaro et Le Monde ont d'ailleurs pris note de ce changement de ton en relayant dans leurs éditoriaux un compte-rendu du récent ouvrage Chirac d'Arabie : Les mirages d'une politique française, rédigé par Éric Aeschimann et Christophe Boltanski[1], deux journalistes du quotidien Libération, et dont la publication a eu un écho certain, du fait des critiques formulées à l'encontre d'une politique arabe, qui a essuyé depuis 12 ans les erreurs personnelles de Chirac. Énonçant les motivations de ce dernier comme étant les causes de l'échec de la politique française au Moyen-Orient, les auteurs ont ainsi souligné les erreurs françaises perpétrées notamment sur le dossier palestinien, lequel n'a été perçu par Chirac qu'à travers le prisme du regard d'Arafat.
En fait, comme le rappellent les deux journalistes, Chirac a entretenu tout au long de sa carrière politique des liens avec les pires dictateurs du Moyen-Orient, entraînant la diplomatie française vers une impasse. Les relations personnelles du président français et de Saddam Hussein sont en effet bien connues : de 1974 à 1976, Chirac, alors Premier ministre, reçoit des fonds substantiels du dictateur, en échange du soutien français au programme nucléaire irakien, lesquels sont versés à son mouvement, le RPR. Pour Chirac, « Saddam sera le De Gaulle du Moyen Orient », comme le soulignent les auteurs de Chirac d'Arabie. De même, en développant des liens avec le Libyen Muammar Khadafi au cours de son second mandat de Premier ministre entre 1986 et 1988, il espère faire de la France le principal allié occidental du monde arabe. Toutefois, lorsque le dictateur libyen choisit quelques années plus tard de sortir de son isolement diplomatique, il ne se tourne pas vers la France, mais vers les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.
Des candidats qui se démarquent de la politique actuelle de la France au Moyen-Orient
Tout au long de la campagne, le discours des aspirants à l'investiture présidentielle semble se départir dans une certaine mesure de la diplomatie chiraquienne au Moyen-Orient. En effet, au sein de l'échiquier politique dans son ensemble, le consensus qui auparavant prévalait quant au bien fondé du concept de politique arabe semble s'écorner, les candidats se démarquant de la politique actuelle de la France sur les questions iranienne et syrienne, ainsi que sur le dossier israélo-palestinien.
Dans le camp socialiste, Ségolène Royal a adopté une position très ferme quant à l'accès de l'Iran au nucléaire : se positionnant en opposition avec les clauses prévues par le Traité de non-prolifération, elle se déclare même contre un accès au nucléaire civil. Selon son analyse, « la perspective d'un Iran doté de l'arme nucléaire n'est pas acceptable. Comment accepter qu'un régime dont le Président menace l'existence même de l'État d'Israël ait accès à une telle arme ? ». S'exprimant justement sur le conflit israélo-palestinien lors de sa visite à Jérusalem en décembre dernier, Royal a tenu à se démarquer des préférences palestiniennes marquées sous l'ère Chirac : affirmant son attachement à la sécurité d'Israël, elle s'est ainsi montrée favorable à la construction de la barrière de sécurité tant décriée par les officiels français.
Nicolas Sarkozy, le candidat de l'UMP a démontré quant à lui qu'il se positionne dans une vision stratégique globale différente de celle conceptualisée par les conseillers de l'actuel locataire de l'Élysée : alors que pour Chirac le monde arabe représente un territoire à reconquérir face au rival américain, le candidat de l'UMP a clairement affiché son atlantisme, évoquant non pas le rival, mais l'allié américain. Ainsi, au contraire d'un Chirac qui a cultivé ses amitiés arabes tout au long de ses deux mandats successifs, Sarkozy a fait preuve d'une aisance remarquable dans sa relation avec les Etats-Unis et Israël. Concernant ce dernier, le candidat de l'UMP a cultivé sa différence en déclarant à maintes reprises son attachement à la sécurité d'Israël : ainsi, en mars dernier, il affirmait que l'on doit être capable « de dire un certain nombre de vérités à nos amis arabes, par exemple que le droit à l'existence et à la sécurité d'Israël n'est pas négociable, ou que le terrorisme est leur véritable ennemi ». Il se déclare également prêt à défendre « avec la même force l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité du Liban et le désarmement de toutes les milices que la sécurité d'Israël ».
Quant au centriste François Bayrou, le « troisième homme » de cette élection, il estime que tout en restant « fidèle à la volonté d'équilibre dans les relations internationales », le concept de realpolitik privilégiant la perspective de contrats avantageux ne saurait prévaloir sur le droit à la démocratie. Ainsi, le candidat de l'UDF souhaite « prendre pour axe principal de la politique étrangère française le droit à la démocratie. Aucune dictature n'est acceptable, même si, à courte vue, son maintien paraît favorable aux intérêts nationaux » de la France.
Pour la première fois, le débat suscité lors de cette campagne sur la pertinence de la continuation d'une politique étrangère française qui a démontré ses limites pourrait déboucher sur une nouvelle vision du Moyen-Orient plus en phase avec les intérêts stratégiques français : en refusant un immobilisme confortable, la France pourrait jouer un rôle prépondérant dans la défense de l'intégrité du Liban, dans l'endiguement de la menace iranienne, dans l'établissement d'un processus de paix durable entre Israéliens et Palestiniens et plus généralement dans la stabilisation d'une région avec laquelle elle a des liens historiques privilégiés.
NOTES
[1] Éric Aeschimann et Christophe Boltanski, Chirac d'Arabie : Les mirages d'une politique française, Grasset, octobre 2006.
Victor (Victor) le mercredi 25 avril 2007 - 11h44:
Editorial: Quelle haine ?
Par Laurent JOFFRIN
QUOTIDIEN : mercredi 25 avril 2007
Non, Nicolas Sarkozy, vous n'êtes pas le martyr de cette campagne, la victime d'une injuste cabale, le saint Sébastien de la droite française ligoté par les rouges au poteau du supplice. Pour la plupart, vos adversaires ne sont pas animés par la haine, la peur ou le ressentiment. Et, selon toute probabilité, il n'y aura pas de «front anti-Sarkozy» vociférant et grimaçant, qui vous rendrait la tâche si facile. Il y a seulement un désaccord franc, direct, foncier, avec la politique que vous proposez. Ni plus ni moins. Il faut vous y habituer, même si vous ne goûtez guère la contradiction. Il en va ainsi dans les sociétés libres.
Votre projet est libéral. Ce n'est pas un crime. C'est même un progrès à beaucoup d'égards : plutôt qu'imposé par la fausse fatalité de la mondialisation, ce projet libéral serait choisi, si vous gagnez, en connaissance de cause. Mais si le libéralisme n'est pas un crime, il a des conséquences.
Pour les libéraux, seul le libre choix des agents économiques, sans autre frein d'une loi minimale, permet de parvenir à l'optimum collectif. La plupart des mesures prévues par vous, prudentes ou audacieuses, reposent sur cette conviction. L'ennui, c'est que ce dogme n'est jamais vérifié en pratique. Le marché laissé à lui-même conduit tout le monde le sait à l'efficacité, mais aussi à l'injustice. Vous voulez faire beaucoup pour l'efficacité. Rien ou presque contre l'injustice.
Une seule mesure symbolise toutes les autres : la quasi-suppression des droits de succession. On comprend que vous vouliez protéger le droit de propriété, qui comprend le droit de tester librement. Mais ce choix en contredit un autre, qui importe beaucoup dans notre République : l'égalité des chances. Les uns se donneront beaucoup de peine, comme vous le souhaitez. Mais les autres, comme disait un certain Figaro (celui de Beaumarchais, pas l'autre), se donneront seulement la peine de naître.
On a fait une révolution pour cela. Il n'y aura pas de révolution contre vous, rassurez-vous. Personne ne veut voir votre tête au bout d'une pique. Mais, pour cette raison et pour bien d'autres, ils sont beaucoup, soyez-en sûr, à ne pas souhaiter la voir, dimanche 6 mai, avec le sourire du vainqueur.
[ www.liberation.fr]
© Libération
Meyer (Meyer) le mercredi 25 avril 2007 - 12h36:
Le parti que j'ai choisi
[ www.dailymotion.com]
Michka (Michka) le jeudi 26 avril 2007 - 15h45:
Quel article
[ www.objectif-info.fr]
Nicolas Sarkozy et la recomposition de la nation France
Jean-Pierre Bensimon mercredi 25 avril 2007
Par Bensimon Jean-Pierre
1) Nicolas Sarkozy sera le prochain président de la République. Il aura triomphé des campagnes de diabolisation sauvages de la Chiraquie, qui ont duré environ cinq ans. Il aura aussi dominé les opérations d'exécration de ses concurrents Ségolène Royal et François Bayrou, appuyées par les chaînes de TV et les radios, la presse écrite et les magazines demeurant plus équilibrés. Pourquoi, comment ? Il est très difficile au citoyen conditionné par le déversement permanent d'une habile propagande d'échapper aux passions commanditées par les faiseurs de haine, Goebbels nous l'avait expliqué. Si Nicolas Sarkozy est parvenu à conserver quand même un lien solide avec une fraction significative du peuple, c'est parce qu'il a su aller au plus profond de la détresse de ses compatriotes, comprendre leur désespoir, et traiter des questions ressenties comme essentielles par la France "d'en bas" selon l'expression de M. Raffarin.
2) Nicolas Sarkozy ne s'y est pas trompé. La dette, le modèle social calamiteux, le chômage, l'obésité de l'État, l'insécurité et la violence omniprésentes, l'immigration incontrôlée, sont autant de fardeaux qui pèsent, et depuis longtemps, sur le destin du pays et de son peuple. Mais ce sont des symptômes du nouveau mal français : ces calamités ont une origine commune, et ne peuvent pas être traitées indépendamment, une par une. C'est quand Nicolas Sarkozy a soulevé les questions des valeurs, du rapport à l'Histoire de la France, de l'identité nationale, et en toute fin de campagne des racines chrétiennes de l'Europe, qu'il a touché à ce qui est capital, et la majorité des Français a pu se reconnaître en lui.
3) Le nouveau mal français, c'est l'aboutissement du long processus de décomposition de l'État-souverain dont parle Pierre Manent dans son ouvrage La raison des nations. Depuis plusieurs décennies, depuis peut-être le slogan "CRS-SS" de mai 1968, l'État national a subi des assauts incessants dont les historiens reconstitueront un jour la chronologie. Cela a pris différentes formes. D'abord l'exécration de la police, qui est en charge d'une fonction régalienne, la sécurité, et confisque la violence de "chacun contre chacun", permettant la vie en société. Ensuite les détournements d'institutions de François Mitterrand et de Jacques Chirac: financements frauduleux, valises de billets, malversations sur les marchés publics, écoutes clandestines érigées en système, liens incestueux avec des représentants de puissances étrangères, nominations de complaisance, construction de réseaux souterrains, … Puis le recul systématique devant les groupes de pression et les intérêts catégoriels. Il s'agit aussi bien, par exemple, des revendications syndicats des transports et de l'Éducation nationale, que des exigences de la Ligue arabe. Ensuite la repentance généralisée, la honte d'être Français des élites, couronnées par l'envoi par Jacques Chirac du Charles de Gaulle pour fêter la défaite de Waterloo et son refus de participer aux cérémonies de commémoration la bataille d'Austerlitz, que la France fautive avait trop brillamment remportée. Enfin, pour en finir vraiment avec l'Etat, il y a l'Europe, machine bureaucratique qui édicte des normes contraignantes sans réel contrôle du peuple souverain, dont les élites du pouvoir se sont servi pour justifier leur immobilisme et pour botter en touche. Surtout ne pas exercer l'autorité de l'État et ne pas mettre en œuvre des politiques qui pourraient être ridiculisées par l'opposition irréductible d'intérêts organisés. L'État n'est même plus capable aujourd'hui de modifier le calendrier des fêtes chômées ou de supprimer une prime d'une heure supplémentaire à 1 % des enseignants, comme on l'a vu ces dernières semaines. Cela fait beaucoup de carences pour un État, cela fait beaucoup de béances pour une nation.
Le chômage de masse jamais contenu? C'est la contrepartie des garanties d'emploi à vie consenties aux innombrables aristocraties bureaucratiques, et du confinement de l'autorité publique dans une gestion administrée du champ contractuel. La rigidité du marché du travail en témoigne. La dette publique? C'est la somme des non-politiques sociales, de la répartition planifiée de la misère à coup d'allocations et de faux emplois minables, et de l'obésité de l'État dans une économie figée. L'obésité de l'État ? La multiplication de structures stériles, la transformation des fonctions régaliennes en fonctions tatillonnes de régulation et de gestion, de l'État en agence d'administration. C'est aussi la priorité aux intérêts des ronds-de-cuir organisés de l'État et du secteur public sur l'intérêt général. La violence? C'est l'incapacité de l'État à faire appliquer la loi, parce que les mafias des banlieues sont trop puissantes, parce que l'islamisation semble irréversible, parce que les juges refusent d'appliquer les sanctions prévues par la législation. L'immigration sans limites? C'est l'abdication devant les souhaits de la Ligue arabe (voir l'ouvrage Eurabia de Bat Yé'or) et le renoncement face aux menaces des phalanges trotskistes et des fanatiques de la compassion universelle, de l'épisode de l'église Saint Bernard au gymnase de Cachan. Ce sont les tribunaux qui annulent les arrêts de reconduite à la frontières des préfets, c'est l'Europe qui judiciarise les procédures, remettant l'application des décisions aux calendes grecques. Que reste-t-il de l'État ?
4) L'État a été absent, déserteur, velléitaire, résigné, devant la forêt des intérêts particuliers défendant férocement leurs prérogatives au détriment de tous. Au point que l'on a inventé du coté de Marseille la grève préventive, non pas pour défendre un droit ou un intérêt, mais pour empêcher qu'un privilège puisse être éventuellement mis en cause dans l'avenir (grève de la RTM en 2005, grève du Port autonome en 2007). Et quand l'État s'avère aussi impuissant à faire son travail d'État, chacun doit bien défendre ses acquis envers et contre tout, et tant pis pour ceux qui sont vulnérable et pour ce qui devient une fiction de nation. C'est pour restaurer la souveraineté de l'État que Nicolas Sarkozy a longuement insisté sur ses figures de référence le 14 janvier, dans un remarquable discours, sur ceux qui ont fait les valeurs qui peuvent donner aux Français un sentiment de fierté et d'amour pour leur propre histoire et pour le message dont ils sont porteurs.
C'est pour cela qu'il a introduit aussi le thème central de l'identité nationale. Contrairement aux affirmations de Claude Allègre et de Denis Jeambar, qui n'y ont vraiment rien compris en parlant de "rabougrissement" (1), contrairement à Alain-Gérard Slama qui associe cette notion aux usages qui en ont été fait par d'anciennes forces réactionnaires ou par Vichy (2), l'identité nationale a un sens bien précis: une certaine priorité donnée à l'appartenance à la nation sur les autres appartenances (régionales, professionnelles, philosophiques, artistiques, etc.). Il faut que les infra-identités s'effacent un peu. Comment autrement rendre le sens de l'intérêt national, obtenir un certain consensus sur des réformes douloureuses, mobiliser positivement l'opinion? Ce retour du pays sur lui-même est absolument décisif pour saisir les opportunités du monde nouveau et pour faire face aux grands tsunamis qui l'attendent inévitablement (le terrorisme international qui lèche nos frontières, la montée des conflits régionaux, la nucléarisation de l'Iran, la mondialisation des centres d'innovation technologique, la concurrence toujours plus sévère, les territoires perdus pour la République, l'insurrection larvée à connotation ethnico-religieuse, le quasi apartheid des banlieues dans la nation …).
5) Et il ne faudra pas compter sur le parti socialiste. Une opposition réaliste et non idéologique est indispensable au fonctionnement d'une démocratie. Comment optimiser les décisions publiques si elles ne font pas l'objet d'une critique constructive et si des alternatives globales ne sont pas proposées au pays? Dire que le parti socialiste n'a pas fait son aggiornamento, cela relève de l'évidence. Il en est encore à dénoncer le rôle du marché dans la dynamisation de l'économie et la création d'emploi, à proposer des augmentations massives du salaire minimum sans voir qu'elles coûteraient des centaines de milliers d'emploi, à répartir le travail au lieu de libérer les forces productives. Mais pire encore, le voila qui élève à la candidature une personnalité loufoque, une Deschanel (3) en jupons qui est parvenue en quelques mois à faire voter les militants "en se bouchant les oreilles" et à provoquer la curiosité un peu amusée des chancelleries du monde entier.
Tel est le destin de Nicolas Sarkozy. Il a la charge de rétablir l'unité d'une nation en voie de dissociation, de reconstruire un État fondé sur la confiance des citoyens, de permettre au pays de se retrouver et d'affronter de singuliers défis intérieurs et extérieurs. Il a fait preuve à ce jour d'une vista, d'une énergie, et d'un sang froid assez exceptionnels. Il s'est préparé à la fonction présidentielle, il a beaucoup travaillé, et il a su semble-t-il s'entourer d'équipes solides, même si trop de chiraquiens évoluent dans ses marges. Il faudra l'aider. Non pas comme béni oui-oui, mais en animant une réflexion au sein de la société civile, pour soutenir et défendre, mais aussi pour suggérer, proposer, critiquer, en un mot pour contribuer à élever la qualité de la décision publique.
(1)Voir Contre la France rabougrie Libération 23 avril 2007
(2) Voir Les pièges de l'identité Le Figaro Magazine 24 mars 2007
(3) Paul Deschanel a été président de la République en 1920. On le retrouva un matin en pyjama sur une voie de chemin de fer. Il était tombé du train. Un autre jour, on le repêcha dans un bassin du château de Rambouillet.
Bazooka (Bazooka) le vendredi 27 avril 2007 - 10h46:
Pardon de publier ca a la veille d'un week-end (et du Shabbath), mais ca ressemble trop a certaines campagnes haineuses de l'entre deux guerres...
Ca provient d'un site intitule TSS (Tout Sauf Sarkozy).
La France est donc retombee si bas ?
[étoile sur [ toutsaufsarkozy.com] ]
Girelle (Girelle) le vendredi 27 avril 2007 - 11h41:
Bazooka, arrêtons d'accuser la France tout entière quand on tombe sur un site facho, de droite ou de gauche, ou alors accusons les Etats Unis qui ont les mêmes.
Ces propos là, même pour les dénoncer, ne devraient pas jouir d'une publicité sur Harissa.
Internet apporte des choses grandioses, mais aussi trimbale de la m....!
Mais tout de suite, c'est la France qui est en cause dans votre esprit.
|