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Diaspora

Envoyé par cacouboulou 
Diaspora
22 février 2008, 01:53
Juifs de Turquie.


Elle semble encore trop importante aux yeux d’ Al Qaida qui en 2003, fit exploser de puissantes charges explosives dans deux des principales synagogues de la métropole, Neve Shalom et Beit Israël. Bilan 24 morts et 300 blessés. Le choc passé, les derniers juifs turcs affirment haut et fort qu’ils veulent toujours prendre part à la société turque désormais laïque si tolérante à leur égard.

En 1492, les Juifs vécurent un nouvel exil, un nouveau déracinement. Ils durent abandonner leur héritage, leurs traditions et leurs biens en Espagne afin de sauver leur vie et leur foi. L’expulsion fut brutale.

Ils eurent l’heureuse surprise de voir le Sultan Bayasid II leur ouvrir toute grande la « Sublime porte ». Les réfugiés trouvèrent un lieu de paix parmi les musulmans. Le sultan déclara alors « de ne pas refuser l’entrée aux Juifs ni de leur causer des difficultés mais de les recevoir cordialement ». Dans cette partie de l’Asie mineure, vivait déjà une communauté de Juifs appelés Romaniotes, présente depuis la nuit des temps, qui retrouvèrent la liberté quand les Ottomans mirent fin à l’oppression des Byzantins.

Ce sont les Turcs qui permirent aux Juifs de Bursa, qu’ils conquirent en en 1324 de construire la première synagogue Etz Ha Haïm. La confrontation entre Séfarades et Romaniotes ne fut pas aisée, provoquant littéralement un choc des cultures. Au début du 14ème siècle, les Turques s’installèrent à Edirne, ils acceptèrent la venue des Juifs fuyant la Hongrie en 1376, la France de Charles VI en 1394, la Sicile au 15ème siècle et Salonique en 1420. En réalité les Ottomans encouragèrent vivement la venue des Juifs.

On prête volontiers cette fameuse remarque au sultan Bayasid II : « Le monarque catholique Ferdinand est considéré à tort comme un sage puisqu’il a appauvri l’Espagne en expulsion les Juifs et enrichi la Turquie ». En accueillant avec empressement, les marranes espagnols, le sultan n’était pas motivé seulement par la compassion et la justice. L’Empire de la Sublime Porte se félicitait de cette émigration qui lui était économiquement profitable.

Vint l’âge d’Or ottoman pour les Juifs qui purent développer leur communauté sur le plan social, culturel et économique, dans les villes turques de l’époque : Istanbul, Izmir, Safed et Salonique. La communauté juive de l’Empire ottoman vivait dans la tolérance et bénéficiait d’une relative autonomie.

Les Juifs n’étaient pas restreints à la pratique de certaines professions comme ailleurs mais ils devaient payaient des taxes (Harac) mais ils leur étaient interdit de monter à cheval ou de faire l’armée. Entre les années 1300 et 1600, les Juifs connurent une certaine prospérité, de rares Juifs atteignirent le firmament.

Entre le 16ème et le 17ème, se levèrent de grandes personnalités juives telles que Joao Miguez dit Joseph Nasi, marrane portugais qui avait bâti sa fortune sur le négoce de vin. Il possédait une incroyable fortune, avait ses entrées dans toutes les cours d’Europe.

Fin diplomate, il avait su gagner la confiance de Soliman le Magnifique puis de Sélim II. Pour le remercier de ses services, il devint Duc de Naxos des Cyclades et régna sur un archipel d’une douzaine d’îles. Vint ensuite Bohor Isaac Carmona, un banquier qui prêtait de l’argent à de nombreux vizirs et à la sœur de Malmoud II mais aussi aux janissaires, de redoutables mercenaires de l’infanterie régulière.

Quand le sultan en 1826 supprima les janissaires, il fit également supprimer Carmona. Il s’imposa alors une autre personnalité juive : Abraham Salomon Camondo, certainement le plus riche des 200 000 juifs que comptaient l’Empire ottoman. Il était le banquier du gouvernement ottoman, un proche d’Abdul Aziz puis de son fils Abdul Hamid.

Il avait financé les besoins de l’Empire pendant la guerre de Crimée entre 1853 et 1856. On l’appelait le Rothschild de l’Orient. Il était riche et généreux avec ses compatriotes. Grand philanthrope, il aida à la construction de synagogues, d’écoles, d’hôpitaux, à Istanbul, dans tout l’empire, au-delà dans les grandes villes du monde et à Jérusalem…

Là où un Juif avait besoin de lui. Camondo rêvait d’égalité pour la jeunesse juive de l’Empire ottoman. Il voulait leur offrir un avenir. Il fonda l’école Haskeuy avec entre autres, Albert Cohn et James de Rothschild. On y enseignait le français et le turc… Mais se levèrent des opposants, des rabbins orthodoxes, qui critiquèrent vivement ce type d’éducation. L’affaire fut grand bruit entraînant l’intervention du Sultan Abdoulaziz en 1864. Les réformes de l’Empire ottoman entraînèrent l’instauration de l’égalité entre citoyens musulmans et non musulmans.

Suite dans Israel Magazine N°82

Pièces jointes:
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