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CARNAGE A TOULOUSE

Envoyé par albert 
Re: CARNAGE A TOULOUSE
20 mars 2012, 12:17
«Le loup solitaire, cauchemar de toutes les polices»

Par Marie-Amélie Lombard

Mis à jour le 20/03/2012

INTERVIEW - Spécialiste de l'extrême droite, Jean-Yves Camus, chercheur associé à l'Iris (Institut des relations internationales et stratégiques) analyse l'affaire de Toulouse et Montauban.

Parmi les pistes explorées figure celle de la mouvance néonazie. Les enquêteurs ont étudié le cas de trois anciens militaires du 17e Régiment du génie parachutiste qui avaient été renvoyés de l'armée en 2008. Ils s'étaient pris en photo en faisant le salut hitlérien sur fond de croix gammée.

LE FIGARO. Des membres de la mouvance néonazie sont-ils capables de commettre des actes tels que les fusillades contre des militaires (dont deux d'origine maghrébine et un Antillais) et une école juive?

Jean-Yves CAMUS. L'ultra-droite radicale ne rassemble en France que quelques centaines d'individus, un millier tout au plus, des jeunes pour la plupart, mal insérés socialement, aux convictions aussi établies que sommaires. Jusqu'à présent, elle ne s'est pas manifestée par des actions déterminées et le recours aux armes. Elle se signale par des profanations de cimetières, des tags avec des croix gammées, voire des agressions physiques à l'arme blanche. En 2004, un militant d'extrême droite non encarté, Mickaël Tronchon, avait agressé des Maghrébins à la hachette et profané le cimetière juif de Lyon. C'est, dans les annales récentes, l'épisode le plus violent. De plus, il serait curieux de la part de militants des milieux d'extrême droite d'éliminer des militaires, a fortiori ceux issus d'un régiment qui combat l'islamisme radical sur ses théâtres d'opérations extérieures.

Le mode opératoire donne-t-il des indications sur le profil du tueur?

Il s'agit plus d'exécutions que de meurtres. Le mode opératoire paraît plutôt professionnel. L'arme -un calibre 11.43, utilisé par le milieu- et le scooter de grosse cylindrée font vraiment penser à des exécutions. Avant de commettre un tel acte à l'école juive de Toulouse, il a sans doute fallu repérer les lieux. Tout cela requiert un minimum de préparation.

Mais n'exclut pas l'hypothèse d'un individu isolé?

En dehors des groupuscules peuvent évoluer des «loups solitaires», nom donné aux individus qui ne sont pas affiliés à une structure, se radicalisent souvent par le biais d'Internet. Ils peuvent habiller leur «combat» de toutes les idéologies, islamiste comme antisémite. Comme, semble-t-il, dans les meurtres actuels, ils choisissent la date et l'heure. C'est le cauchemar de toutes les polices. Le concept de «loup solitaire» est né dans les années 1970 aux États-Unis, imaginé par des militants qui voulaient ainsi échapper à toute infiltration policière. L'auteur de l'attentat d'Oklahoma City en 1995 était ainsi un suprémaciste blanc d'ultra-droite agissant de façon autonome.

Le contexte d'élection présidentielle est-il facteur d'agitation dans la mouvance néonazie?

Les néonazis sont insensibles à l'échéance présidentielle. Son issue leur importe peu. Depuis les événements de Toulouse, la mouvance fait profil bas sur le Net. C'est même silence radio. Elle sait qu'elle est dans le collimateur.

[www.lefigaro.fr]

Re: CARNAGE A TOULOUSE
20 mars 2012, 12:34
rd a écrit:
-------------------------------------------------------
> mon autre fille est a buffon (paris 15), et là c'
> est la prof qui a été réticente, marmonnant "cela
> n'a pas de sens, il vaudrait mieux en parler, cela
> n'a pas de sens", la minute n'a duré que trente
> secondes.
>
> cela dit, je ne cautionne pas les réactions que je
> viens de lire. à aucun moment je n'ai fait
> allusion a des histoires de communautarisme. et je
> n'aime pas entendre à mon propos par exemple "un
> français d'origine juive". je suis un français
> certes de confession juive, mais éventuellement
> d'origine tunisienne. et ces victimes ne sont pas
> avant tout des juifs, surtout si il se confirme
> que les militaires ont bien été tués par le meme
> individu. rappelez vous l'infame lapsus de raymond
> barre à propos de copernic: "un attentat qui
> devait tuer des juifs et qui a tué des français
> innocents".
> ne commettons pas la meme bourde à l'envers. ce
> sont avant tous des humains et surtout des enfants


Nous nous rejoignons complètement.

Quant à la minute de silence, il est regrettable que l'enseignante n'ait pas compris qu'il fallait se recueillir et en parler
Re: CARNAGE A TOULOUSE
20 mars 2012, 14:24
Deux articles en anglais dans Haaretz

Published 20.03.12

Toulouse shootings shows hatred has more than one source
To believe that the only kind of anti-Semitism in France today is a reaction to the Israeli-Palestinian conflict is dangerous nonsense.

By Jean-Yves Camus

[www.haaretz.com]

Published 20.03.12

After the carnage in Toulouse, France must stand together against anti-Semitism
Leading French intellectual says French leaders must come together to say that all of France is being attacked in wake of assault on Jewish school in Toulouse.

By Bernard-Henri Lévy

[www.haaretz.com]

Re: CARNAGE A TOULOUSE
20 mars 2012, 14:28
Signalé par Viviane

L'histoire familiale des Sandler, victimes de la tuerie de Toulouse. À lire absolument.

Au temps de l'Alsace limousine
Une bonne adresse: 6 rue Gaignolle
par Léa MARCOU née SANDLER

[judaisme.sdv.fr]
Re: CARNAGE A TOULOUSE
20 mars 2012, 15:39
.
Pièces jointes:
 feillesMortes0312.jpg
Re: CARNAGE A TOULOUSE
20 mars 2012, 23:23
La mère de l'homme de 24 ans soupçonné des assassinats récents à Toulouse et Montauban a été amenée sur place par la police, mais "elle n'a pas souhaité prendre contact avec son fils" indiquant qu'elle n'a guère d'influence sur lui", a déclaré à la presse sur place, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant.

Vers 05H45, des coups de feu pouvaient être entendus autour du pavillon du quartier de la Côte pavée où ce Toulousain d'origine maghrébine de 24 ans, qui semble avoir participé au jihad (Guerre Sainte) dans les zones troublées de la frontière pakistano-afghane, s'est retranché au premier étage.

Les enquêteurs affichaient mercredi à l'aube un haut degré de confiance sur le fait que cet homme soit bien l'auteur des assassinats de sept personnes, trois enfants juifs, un rabbin et trois parachutistes, les 11, 15 et 19 mars à Toulouse et Montauban. Il ne détiendrait apparemment pas d'otage. Un ou deux policiers, selon les sources, ont été blessés mais pas gravement.

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21 mar 06:42

Fusillade de Toulouse : un suspect cerné par le RAID
21 mar 06:39

Le frère du suspect des tueries de Toulouse et Montauban interpellé
21 mar 06:23

Tueur de Toulouse : le RAID intervient, un policier blessé
21 mar 06:20

Tueur au scooter: la police cerne à Toulouse un homme se réclamant d'Al-Qaïda
21 mar 05:50

Tuerie de Toulouse: opération du RAID en cours, arrivée des corps en Israël
21 mar 05:49

Tueur au scooter: les hommes du Raid en action à Toulouse

Cet homme aurait séjourné dans les zones troublées à la frontière entre le Pakistan et l'Afghanistan. Ces zones sont un fief d'Al-Qaïda. "Dans sa discussion avec le RAID, il se revendique d'Al-Qaïda", a dit une source proche de l'enquête.

S'il est confirmé que l'individu visé par l'opération du Raid est bien l'homme le plus recherché de France, cela pourrait mettre fin à une série de sept assassinats de sang froid qui ont choqué la France et Israël, suscité les condamnations internationales et mis la campagne présidentielle entre parenthèses.

Le suspect visé par le RAID "fait partie de ces gens de retour de zones de combat qui ont toujours été une inquiétude pour les services", a indiqué une source proche de l'enquête.

Les services de Renseignement occidentaux estimaient récemment à quelques dizaines ces jeunes djihadistes de retour des zones troublées à la frontière du Pakistan et de l'Afghanistan, dont quelques-uns en France. Il n'y a pas eu d'attaques islamistes en France depuis la vague d'attentats à la bombe de 1995.

Mais le passage à l'acte de la part de ces individus a toujours été considéré comme la principale menace constituée par ces djihadistes.

"Il était dans le collimateur de la DCRI (la Direction centrale du renseignement intérieur), comme d'autres, depuis les deux premiers attentats. La police judiciaire a alors apporté un élément très précieux qui a boosté l'enquête", a indiqué une source proche de l'enquête.

L'intervention de la matinée a été minutieusement préparée par une réunion opérationnelle de travail dans la nuit à la préfecture de Toulouse. La police souhaite également entendre la mère du suspect, selon une source proche de l'enquête.

Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant, dépêché à Toulouse après la tuerie dans une école juive lundi, s'est rendu sur place.

Des policiers portant des casques et des gilets pare-balles sombres ont délimité un large périmètre de sécurité autour de ce quartier très résidentiel de Toulouse, pas très éloigné des lieux de la tuerie de lundi, a constaté un journaliste sur place. Mais plus aucun bruit n'était perceptible dans le quartier.

La France a été ébranlée par une série sans précédent d'assassinats perpétrés très vraisemblablement par un seul homme circulant à scooter et exécutant ses victimes à bout touchant.

Sept personnes ont été en effet froidement assassinées à Toulouse et Montauban depuis le 11 mars, d'abord un parachutiste du 1er RTP de Francazal (Haute-Garonne), Imad Ibn Ziaten, tué dans un guets-apens par un homme circulant à scooter qui avait pris rendez-vous avec lui officiellement pour lui acheter une moto; puis deux parachutistes du 17ème RGP de Montauban, Abel Chennouf et Mohamed Legouade, abattus sur un trottoir de cette ville, tandis qu'un camarade était très gravement blessé.

L'horreur a atteint son comble lorsque l'homme s'est attaqué lundi à l'école Ozar Hatorah de Toulouse, tuant un rabbin, Jonathan Sandler, 30 ans, ses deux fils Gabriel et Arieh, 4 et 5 ans, et la petite Myriam Monsonego, 7 ans, fille du directeur de l'école.

L'opération en cours se déroule alors que doivent être célébrées les obsèques militaires des parachutistes à Montauban mercredi après-midi, en présence du Président de la République et de cinq autres candidats à la présidentielle.

Par ailleurs, les corps des victimes juives ont été acheminées en Israël par avion dans la nuit de mardi à mercredi, et devaient être inhumés dans la matinée.
Re: CARNAGE A TOULOUSE
21 mars 2012, 08:02
22 mars 2012
Jonathan Sandler, une vie consacrée à " un idéal religieux "


EVA SANDLER se trouvait à la fenêtre de son appartement avec sa petite fille de 18 mois dans les bras lorsque le scooter s'est garé devant le portail de l'école, lundi 19 mars au matin, un peu avant 8 heures. La rue Jules-Dalou, à Toulouse, est encore calme à cette heure. Les externes arrivent plus tard. Sur le trottoir, Jonathan Sandler, son mari, attend avec leurs deux jeunes garçons le bus de ramassage scolaire qui les conduit tous les matins à l'école Gan-Rachi, à quinze minutes de là. Le bus n'allait pas tarder. Mais l'homme est arrivé avant, a sorti son arme et a tiré. Touché une première fois, Jonathan Sandler a tenté de se relever avant que le tueur, déterminé, tire une seconde fois.

A sa fenêtre, Eva Sandler a une vue plongeante sur la scène. Au sol, couverts de sang, les corps de Jonathan, jeune père trentenaire, ceux d'Arieh et de Gabriel, ses deux fils, et celui de Myriam Monsonego, la fille du directeur de l'école. Ces images, jamais Eva ne pourra les oublier. Elle n'a pas 30 ans. Enceinte de son quatrième enfant, la voilà veuve, seule avec sa petite fille et ce bébé à naître qui ne connaîtra pas son père.

Le jeune couple était installé à l'école Ozar-Hatorah de Toulouse depuis son arrivée d'Israël, en septembre 2011. Elevé dans les Yvelines, Jonathan Sandler - son père, Samuel, ingénieur, est le responsable laïc de la communauté de Versailles - avait connu Toulouse adolescent, en tant qu'élève du même lycée. " Jonathan Sandler était le seul interne à ne pas nous terroriser lorsque j'étais collégien ", confie Marc Sztulman, devenu secrétaire général du Conseil représentatif des institutions juives (CRIF) de Midi-Pyrénées.

Installé en Israël Le lycée Ozar-Hatorah jouit d'une excellente réputation et les familles soucieuses de transmettre leurs valeurs à leurs enfants n'hésitent pas à les y envoyer de Paris, Lyon ou Strasbourg pour qu'ils reçoivent une solide éducation religieuse en plus des cours.

Les Sandler, arrivés d'Allemagne en 1938 et investis de longue date dans les institutions communautaires, font partie de ces familles juives françaises " pratiquantes, orthodoxes et ouvertes sur le monde ", comme en témoigne l'ancien grand rabbin de Paris, Alain Goldmann. Il a assisté à la bar-mitzva de Jonathan, " béni son mariage " et assisté à la circoncision des deux petits garçons, morts dans la tuerie, lundi.

C'est après son bac que Jonathan, comme nombre de jeunes pratiquants français, décide d'aller parfaire ses connaissances religieuses en Israël et de s'y installer. Il s'inscrit dans une yeshiva (école talmudique) de Jérusalem. Après son mariage avec Eva, une jeune femme originaire de Bordeaux, le couple s'installe en Israël, où Jonathan, professeur de religion, préparait des jeunes francophones au rabbinat. " Il poursuivait véritablement un idéal religieux ", confie le grand rabbin Goldmann. " Depuis qu'il était revenu en France, on lui avait même demandé de donner des cours de Talmud à Bordeaux. Il devait encore s'y rendre lundi soir. "

Le jeune religieux, en mission pour deux ans en France, avait retrouvé avec plaisir Jacob Monsonego et sa femme, ses parents de substitution durant ses années lycée, à qui il avait proposé de donner des heures d'instruction religieuse. " Il voulait à son tour transmettre les valeurs qu'il avait reçues ", explique Nicole Yardeni, présidente du CRIF de Midi-Pyrénées.

" Il voulait aider les enfants en difficulté à réussir et à bien connaître la Torah, a confirmé sa femme à la presse israélienne. Il se donnait à fond pour cette noble mission. La seule aide que je vous demande, c'est de rester attaché à la Torah. Si vous accomplissez les Mitsvot - Commandements juifs - alors, je suis persuadée que les âmes de mes enfants seront acceptées au paradis. "

Comme le veut la tradition juive, les corps des quatre victimes ont été posés sur le sol, couverts d'un linceul blanc et veillés toute la nuit. Mardi, toute la matinée, proches et amis se sont relayés pour réciter des psaumes et le Kaddish, la prière des défunts, dans un grand climat de recueillement. Mais à 14 heures, lorsque les quatre cercueils de bois clair sont sortis du réfectoire, la cour du collège fut saisie d'effroi à la vue des amis de Jonathan hurlant leur douleur et s'agrippant au cortège comme pour retenir l'inéluctable.

" 8 ans, 8 ans ", ressasse une mère inconsolable derrière la voiture qui conduit la petite Myriam. Transportés à Paris, les corps ont quitté la France mardi dans la nuit pour arriver mercredi matin en Israël. Ils devaient être enterrés au grand cimetière de Jérusalem, aux premières lueurs.

Emeline Cazi et Stéphanie Le Bars

© Le Monde
Re: CARNAGE A TOULOUSE
21 mars 2012, 09:51
Qu’ont-ils donc faits ces soldats et ce père de famille, ce papi et ses enfants juifs…. ?

Qu’ont-ils donc faits pour qu’à des dates précises et à des heures fatales leur destin se trouve soudain brisé. S’ils avaient trouvé la mort dans un quelconque accident de la route ou autre, on porterait cela sur le faits divers. Des accidents, des meurtres, des suicides sont le lot quotidien de notre et nos sociétés.

Dans les événements de ces derniers jours, il semble que le temps est été suspendu durant qqs temps à ces trois meurtres horribles. Il s’est arrêté pour toute une nation ce lundi matin lorsque la nouvelle de la tragédie s’est propagée comme un grand feu de paille atteignant notre nation et les autres pays du monde.

La mort de trois jeunes hommes à la fleur de l’âge dont la mission était de défendre la patrie nous a déjà jeté dans l’effroi et ce que nous croyons à un acte isolé, fou relevant du domaine de la psychiatrie bascule qqs jours plus tard, par l’assassinat d’un père juif, d’un papi juif et de trois enfants juifs en attentat. Un attentat planifié, relevant d’une idéologie dont nous connaissons à présent les ramifications.

Au début, un peu comme tout le monde, les premiers meurtres faisaient pense à une vengeance. Tant le tueur n’avait pas frappé par hasard. Il choisit deux musulmans sic… ? Et un soldat antillais, donc de couleur. Personne n’osa rapprocher ces trois meurtres à un acte raciste ou antisémite.

Toutes les suppositions étaient de mise. Jusqu’à ce fameux lundi matin, un matin d’horreur qui nous a laissé sans voix tellement la violence des actes dépassait le bon raisonnement et le bon entendement. Notre communauté a été touchée en plein cœur. Et la nation française toute entière, sans hésiter ni tergiverser s’est soudain réveillée avec l’horreur. Tant de répulsion ne pouvait que mettre la solidarité nationale à rude épreuve. Les odieux crimes sont signés. Ils sont racistes et antisémites. Le doute n’était plus permis. La crainte et l’angoisse ont prit en otage toute une nation. A quand le ou les prochains meurtres ou attentats. Qui sera visé cette fois çi…. ? Telles étaient nos craintes et nos pensées.

Un monstre s’est permis de suspendre le court des débats des élections. Sur la vie politique d’une nation s’est greffé soudain des drames, des tragédies, des douleurs et des souffrances qui ont perturbés le déroulement de notre quotidien. Chacun de nous, juifs ou pas s’est senti anéanti par ce qui n’est pas une fatalité mais par la volonté funeste d'un individu décidé, résolu, déterminé à détruire des vies par idéologie. Nous étions tous concernés et pour une fois une grande solidarité, un large consensus a vu le jour pour dénoncer des actes qui rappellent des temps obscurs car il faut le dire le meurtre d’enfants juifs nous ramène tristement à la période nazie. L’enfance juive assassinée.

Des rumeurs persistantes reportaient ces attentats à des nazillons. On s’aperçoit que l’innommable énergumène fait partie d’EL QUAIDA. Donc prêt à tout commettre sans état d’âme aucune. Il était porteur d’une mission, il devait liquider, il était porteur dans son esprit de contrats. Des contrats bien précis. Tuer tuer du juifs et ceux dont la mine lui paraissait pas très conforme à ses vues. Étrange qd même qu’il eu dans sa mire des musulmans alors que lui l’était. Pourquoi donc… ?

La justice passera mais nos enfants, ce papa et papi ces trois soldats tous innocents eux ne repasseront plus.
Re: CARNAGE A TOULOUSE
21 mars 2012, 10:43
DE FANY ELBAZ.Source FB.

Recu a l'instant de Toulouse(16h37) En direct de l'hopital de rangeuil au cotés des parents de Bryan et de Bryan lui meme.
Ce matin il a rechuter et ces jours sont vraiment en danger il est retomber dans le coma pour au moins 48h et je tiens ca du médecin lui meme!
Je vous en supplie ne vous contentez pas de lire le message et de dire "le pauvre" comme on fait la plus part des fois lorsqu'on rec...oit des messages!!! Que chacun face une pause maintenant quel que soit son occupation pour faire un peu de tehilim, rester en vie prime sur toutes les autres mitsvots à plus forte raison sur les futilités! Et que par le mérite de toutes vos tefilots qu'àshem écoutera qu'il puisse se réveiller et se rétablir le plus vite possible amène!!!!!Aaron Ben Esther!
Re: CARNAGE A TOULOUSE
23 mars 2012, 01:52
Elie Barnavi.Ancien ambassadeur d'Israël en France


Entre Toulouse et Jérusalem
Publication: 23/03/2012 05h00 803Recevoir les alertes

Qu'Israël s'émeuve lorsque des juifs sont pris pour cible en diaspora, rien de plus naturel. A ceux qui s'en offusquent, il faut rappeler cette évidence de bon sens: c'est la vocation de cet Etat de servir de bouclier et de refuge aux juifs en détresse, et de lieu de rassemblement aux juifs qui le souhaitent.

Il a été créé pour cela, dans la foulée de la plus vaste opération d'annihilation jamais entreprise contre un groupe humain, et admis en tant que tel dans la communauté des nations. C'est en vertu de cette vocation qu'Israël a agité l'opinion mondiale en faveur des juifs d'URSS, ou qu'il a fait sortir en catastrophe les juifs d'Ethiopie.

De cette identification, idéologique et affective tout à la fois, la tragédie qui s'est jouée à Toulouse est une illustration paroxystique. Des enfants sont sauvagement abattus parce que juifs, dans une école confessionnelle: quel symbole!

Parfois, la confusion identitaire prend un aspect presque irréel. Le soir du drame, l'ambassadeur de France en Israël, Christophe Bigot, est invité au journal télévisé de la deuxième chaîne israélienne. Le diplomate, fin connaisseur du pays et par ailleurs homme de cœur, trouve les mots qu'il faut. La présentatrice, visiblement émue, le remercie de sa compassion et de la solidarité qu'il manifeste dans l'épreuve que "nous traversons".

Extraordinaire renversement des situations. Des ressortissants français sont assassinés par un terroriste français sur le sol français, et l'ambassadeur de France offre des paroles de consolation au pays étranger où il sert, lequel les accepte avec gratitude. Il est vrai que les victimes avaient la double nationalité, mais tout de même.

Parfois, le plus souvent même, l'identification d'Israël avec la diaspora prend un tour franchement indécent. Oublieux qu'il n'existe plus de "juifs du silence" et que, dans leur quasi totalité, les juifs sont désormais citoyens d'Etats démocratiques qu'ils peuvent quitter à leur guise, les gouvernements successifs de Jérusalem n'ont jamais manqué une occasion d'agiter le spectre de l'antisémitisme pour dresser les communautés juives contre leur propre pays.

Ce fut surtout le lot de la France, où les tensions communautaires sont particulièrement fortes en raison de la coexistence malaisée des deux communautés juive et musulmane les plus importantes d'Europe. On se souvient qu'en juillet 2004, le Premier ministre de l'époque, Ariel Sharon, avait appelé les juifs de France à quitter ce pays "au plus vite" afin de mettre à l'abri en Israël leurs vies et leurs biens.

Deux ans auparavant, à Paris, il m'avait demandé ce qu'il fallait penser de la montée de l'antisémitisme en France. Ambassadeur en France à ce moment, je l'ai briefé de mon mieux. Il y a des antisémites en France, lui ai-je dit, qui se recrutent surtout parmi les laissés-pour-compte de l'immigration musulmane de la deuxième et troisième générations, mais la France n'a rien d'un pays antisémite. Un pays antisémite, c'est un pays où l'antisémitisme constitue une force sociale, politique et culturelle significative, reconnue comme légitime par une fraction importante de la population et de la classe dirigeante. C'était le cas de la France de l'entre-deux-guerres; ce n'est en rien le cas de la France aujourd'hui, où l'assaut contre les juifs est considéré comme un assaut contre la République.

La leçon a été manifestement perdue, pour lui comme pour ses épigones. Une décennie plus tard, la tuerie de Toulouse a offert à Benyamin Netanyahou l'occasion d'une homélie vigoureuse contre l'antisémitisme qui sévirait en France, et à son vice-Premier, Silvan Shalom, "l'opportunité de dire aux juifs français que, s'ils choisissent de retourner au pays de leurs pères, ils y trouveront une maison chaleureuse".

Misérable opportunité. Peu lui chaut que le président de la République ait évoqué "nos enfants" assassinés, que l'ensemble de la classe politique ait assimilé l'attaque contre ces enfants à une agression contre 65 millions de Français et que le pays entier, toutes communautés et familles politiques confondues, ait réagi avec horreur à l'acte et exprimé sa sympathie aux victimes. Peu lui importe aussi que le ministre des Affaires étrangères ait fait le voyage de Jérusalem pour participer aux funérailles. Peu lui importe enfin qu'il donne des arguments à ceux, il en existe en France comme ailleurs, qui sont d'authentiques antisémites, et que ce faisant il décourage leurs adversaires. Car l'antisémitisme n'est pas l'affaire des juifs; il est l'affaire du corps social tout entier. Mais surtout, il ne voit pas qu'en raccrochant l'idéal sioniste à une fracture imaginaire entre les juifs et le pays dont ils sont citoyens, il le vide de son essence. Il en fait un outil de récupération politique. Comme la Shoah (1).

Bien sûr, la France n'en a pas fini avec les séquelles de l'affaire de Toulouse. Le pire pour elle serait de s'en tenir, au-delà des questions immédiates de police, de renseignements et de contrôle les éléments extrémistes, à sa dimension politicienne. Celle-ci est, hélas, inévitable, surtout en pleine campagne présidentielle où chacun évalue, quoi qu'il en ait, l'impact de la tuerie sur les chances de son camp. Mais elle n'a aucun intérêt. Aux Français de réfléchir aux causes profondes de la tragédie et aux manières d'en prévenir de semblables à l'avenir. Car il y a bien une fracture au sein de leur société. Tout le monde voit que leur modèle républicain d'intégration, dont ils étaient légitimement fiers, bat de l'aile. Ce modèle égalitaire et universaliste, c'est-à-dire aveugle aux déterminismes de la naissance, a des ennemis fanatiques et des défenseurs mous aux armes rouillées. Comment le restaurer, tel est le grand défi de notre temps. Dans ce combat, l'antisémitisme n'est que l'un des éléments du front.

(1) Il est ironique de constater que la réaction la plus digne à la tragédie de Toulouse est venue de Salam Fayyad, le Premier ministre palestinien : « Il est temps que les criminels cessent d'exploiter la cause palestinienne pour justifier leurs actes de terreur. Les enfants de Palestine ne veulent rien d'autre qu'une vie digne pour eux-mêmes et pour tous les enfants. »
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