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Le marchand de HINDI (Ou de Guergueb) ou Figues de Barbarie, par Albert Simeoni

 

Le marchand de HINDI. (Ou de Guergueb)
Figues de Barbarie.


   


‘…Je vous parle d’un temps…Que nos jeunes n’ont pas connu.

Je m’en souviens encore.
De sa charrette ( qorita) à bras pour les mieux lotis ou de la brouette ( bariuta) pour les vendeurs d’occasion.
Des vendeurs ambulants au même faciès, presque toujours les même qui changeaient de métier au grès des saisons.

Automne/hiver hiver, ces charretiers patentes proposaient pommes, poires, mandarines, oranges, dattes le plus souvent.
Cependant un coin de leur fond de commerce était réservé aux légumes en tout genre mais en petites quantités, faute de place.

A l’approche du printemps, la belle saison, les fruits rouges s’amoncelaient. Prunes rouges et jaunes, ( a’ouine) cerises, fraises, ainsi que nèfles ( Boussa yatic boussa ye Cacouboulou) , amandes (louz yeram fi…..Ye Cacouboulou ) , abricots ( meches-mèches), mûres (Toutes), citrons doux ( lim ahlou).

Je cite les plus connus bien sur. Point de fruits exotiques par contre.

Bizarre, il n’y avait pas de bananes non plus. Elles sont arrivées sur le marché, beaucoup plus tard.

En été pastèques et melons occupaient les places vacantes.

Le vendeur de Hindi sillonnaient nos ruelles avec son bien connu ‘…HARRA BDOUROU’
Les quatre à 5 millimes.
La bouffe des ânes n’était pas chère. A cette époque.

Dés qu’il se pointait au coin de la rue Maman me chargeait d’en acheter une bonne douzaine épluchée surtout à cause des petites épines sournoises et invisibles qui venaient se coller bien souvent entre les doigts.

Je le voyais choisir sa marchandise, une à une en prenant bien soin de me fourguer ce qu’il lui plaisait, c'est-à-dire les plus menues.

Au rythme des années, j’imposais mon choix. Enfin.

Il coupait ma friandise avec son canif bien aiguisé, en commençant en premier lieu, par entailler finement le centre de la peau, sans toucher à la matière. Ensuite, les deux extrémités. Sans que l’une des eux parties en soient décollées. Il y méttait beaucoup de professionnalisme dans sa découpe.

Une fois débarrassé de sa pelure en un seul morceau, les deux extrémités étant pendantes, il soulevait avec habilité et délicatement le fruit pour en décoller le fruit qu’il posait dans mon assiette.

La carcasse flétrie et ridée allait rejoindre un coin de sa charrette.

J’avais une prédilection pour les figues couleur sanguine.

Une fois la commande terminée, il comptait les pelures et m’annonçait le prix.

Mises au frigo, nous attendions l’après sieste pour nous en régaler.
Un petit hic cependant. Il ne fallait pas trop en abuser sinon la constipation faisait son œuvre.
 

BREITOU

Breitou à l’époque de sa jeunesse.
Photo prise devant la plage de Kherredine. 

Albert Simeoni

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