Dans la ville de Bizerte (Tunisie), un homme a été condamné à un mois de prison pour « atteinte aux bonnes mœurs ». La raison ? Il a fumé une cigarette en public alors que le pays respecte le jeûne diurne du ramadan. Le respect du jeûne n’est pas explicitement obligatoire mais est imposé de fait dans ce pays très religieux.
Il fumait sa cigarette devant le tribunal pendant le ramadan
« Ironie » de cette affaire, l’homme condamné fumait une cigarette le 12 juin dernier sur le parking… du tribunal cantonal de la ville !
L’interpellation immédiate a été ordonnée par un juge. Comparaissant dans la foulée, il a été condamné à une amende de 25 dinars tunisiens (environ 9 euros) et un mois de prison ferme. Selon Kapitalis, média tunisien, il a été laissé libre jusqu’à la fin de la période d’appel, soit 10 jours.
Les juges ont justifié leur condamnation en se référant à l’article 226 bis du code pénal tunisien qui dispose qu’est « puni de six mois d’emprisonnement et d’une amende de mille dinars quiconque porte publiquement atteinte aux bonnes mœurs ou à la morale publique par le geste ou la parole ou gêne intentionnellement autrui d’une façon qui porte atteinte à la pudeur. »
Plusieurs autres condamnations durant le ramadan
Quelques jours avant cette affaire, le 1er juin, le même tribunal de Bizerte avait déjà condamné à la même peine quatre hommes ayant fumé une cigarette, dénoncés par des citoyens.
Pourtant, aucune loi ne punit spécifiquement les Tunisiens qui ne jeûneraient pas lors du ramadan.
Dans un pays marqué par le poids de la religion musulmane, dépeinte comme remplie d’amour et de tolérance par les médias occidentaux, certaines libertés qui nous semblent essentielles restent encore hors d’atteinte. Mais le respect de la diversité des cultures et des traditions étrangères impose peut-être de ne pas plaquer les préoccupations occidentales sur des peuples très différents.
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