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REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS - 2

Envoyé par jero 
Re: REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS - 2
12 mars 2010, 01:35
Re: REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS - 2
16 mars 2010, 15:46
Le Maire de PARIS , Bertrand DELANOE a fait voter en Conseil de Paris un voeu qui donnera à une allée face au
musée du Quai Branly, le nom de Mr David BEN GOURION.

Nous sommes tous fiers de cette décision qui rend hommage à un des pères fondateurs de l'Etat d'ISRAEL

et sommes reconnaissants aux élus du Conseil de Paris.

Mais depuis quelques jours, tout ce que comptent les militants anti israeliens se sont mobilisés

et envahissent médias et autres sites internet afin de s'opposer à cette inauguration par le Maire de Paris

qui a pour cet événement invité mr Shimon PERES, Président de l'Etat d'ISRAEL.

Ils déversent leur haine et leur propagande nauséabondes et se préparent même à manifester.
Ils assaillent les élus parisiens et le maire de Paris de pétitions et de mails
Ils vont même jusqu'à faire des menaces électorales !

Heureusement , RIEN N'Y FERA ! L'INAUGURATION AURA BIEN LIEU MALGRE EUX !
Et nous serons tous présents pour ce grand moment !

Pour montrer à Mr Bertrand DELANOE que son choix est le bon et qu'il peut en être fier,

je vous invite à lui envoyer, en très grand nombre des lettres de félicitations pour son courage, sa fidélité et son amitié.

SI les ennemis d'Israël envoient 1000 lettres , nous les amis d' IsraëL nous devons en envoyer 10000 !

Re: REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS - 2
17 mars 2010, 03:31
Bravo , à Bertrand Delanoe , l'homme qui a peut être compris , que la haine antisioniste ,au moyen orient , c'est tout simplement ,la haine envers , ce qui n'est pas musulman.
Re: REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS - 2
18 mars 2010, 04:10
Le rapport Karski

Pour ceux qui veulent voir ou revoir l'émission de Claude Lanzmann diffusée sur la chaîne ARTE le 17/03/2010 à 22:05 :

[plus7.arte.tv]

Un document exceptionnel : l'entretien inédit accordé en 1978 à Claude Lanzmann par le résistant polonais Jan Karski, qui avait alerté les Alliés sur les atrocités perpétrées contre les Juifs.
En 2009, Yannick Haenel publie un livre intitulé Jan Karski. Claude Lanzmann s'est élevé avec force contre l'interprétation romanesque donnée par Yannick Haenel de l'entretien avec Roosevelt dans la troisième partie du livre et a décidé de réaliser un document à partir de ses entretiens avec Karski. ARTE a cru devoir à la vérité historique de porter ces éléments au débat.

Jérôme Clément, président d'ARTE France

(France, 1978, 49mn)

ARTE F

Réalisateur: Claude Lanzmann
Re: REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS - 2
18 mars 2010, 10:20
Ramallah vit en silence son éclatant boom économique.
Beverly Hills en Cisjordanie (Judée-Samarie) [www.bivouac-id.com]

De Daniele Ranieri paru sur Il Foglio [www.ilfoglio.it]
Boutiques de luxe, investisseurs à Ramallah et secrets inavouables.
Gucci, Prada, Roberto Cavalli, Just Cavalli, Dolce&Gabbana.


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Samar Daoud, une blonde de trente-cinq ans en pullover blanc à col roulé, nous ouvre la porte vitrée de sa boutique du centre de Ramallah, capitale des territoires autonomes administrés par l’Autorité Palestinienne, pendant qu’à l’extérieur des ouvriers finissent de travailler aux vitrines et à l’enseigne, «Lifestyle». A l’intérieur, tout de blanc reluisant, est exposé le plus chic de la mode italienne : souliers, bottes, robes des collections hivernales, Gucci, Prada, Roberto Cavalli, Just Cavalli, Dolce&Gabbana. Samar est la propriétaire de ce commerce et c’est elle-même qui passe directement les commandes en Italie par téléphone : « J’ai ouvert il y a six mois » - dit-elle au journaliste du Foglio - amusée de répondre aux questions d’un journal italien, de ce pays d’où proviennent toutes ces merveilles luxueuses qui l’entourent. « J’ai ouvert ce commerce en payant de mes propres poches et maintenant tous mes actifs sont déjà en territoire positif. Je sais que tout ça peut paraître bizarre à un étranger, mais ici, la mode, ça marche fort. Les gens achètent. » - Et les prix? « Tout dépend. Une paire de souliers coûte normalement 300 euros, mais je considère que ce que je fais est une mission, il s’agit de changer les attentes et ce que les Palestiniens ont dans la tête.»



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La mission de Samar est décidément au delà de ce qu’elle-même peut penser du haut de son poste d’observation griffé et privilégié. Ramallah vit en silence son éclatant boom économique. Depuis deux ans, les prix des logements, qui montaient en flèche déjà en 2005, ont subi une croissance de 300 %. Les touristes occidentaux viennent et les fonds étrangers circulent. La compagnie koweitienne de télécommunication Wataniya a décidé depuis peu d’investir 700 millions de dollars en Cisjordanie : « parce que le marché du téléphone a un potentiel immense et que la situation est stable » nous informe Allan Richardson, un Irlandais, PDG de la branche palestinienne de la compagnie. Partout à Ramallah on peut voir les énormes affiches rouges de la Wataniya : « Belle couleur, non? Ça a un énorme pouvoir de persuasion. »


La même ferveur commerciale parcourt toute la “capitale”.
« Regarde! De purs chef-d’oeuvres ! Ces écrins viennent de Syrie, toute leur surface est recouverte d’arabesques, c’est petit mais quel poids. Ça vaut 22.000 dollars. » Les dagues d’argent, avec manches en corne, sont dans des étuis et ont été disposées en éventail sur une table de verre, la moins chère d’entre elles vaut déjà 1000 dollars. Quant aux tapis, il y en a partout, sur les planchers, empilés par couches, sur les meubles, sur les murs, suspendus à partir de l’étage supérieur d’où ils débordent. La propriétaire de la “galerie d’art” est radieuse: «Regarde, cette galerie, elle m’a coûté un demi million de dollars , parce qu’ici on n’est dans le centre de Ramallah, mais je l’ai déjà remplie pour plus d’un million de dollars de marchandise. - Et les clients ? « Pour 60% ce sont des Occidentaux, il en vient beaucoup par ici » - Même des Italiens ? « Oui, par exemple des journalistes des chaînes de télé. Mais 40 % de mes clients, ce sont des Palestiniens, souvent des femmes. Elles viennent seules, choisissent, achètent, et puis repartent, et c’est comme ça d’une fois à l’autre. »
Ceux des Palestiniens qui s’y connaissent en affaires et en économie parlent un anglais suave et clair : les “majors indicators” disent-ils, sont tous optimaux. Et dans ce cas précis, les “majors indicators” ce sont ces facteurs, comme l’augmentation des prix de l’immobilier, l’arrivée d’investisseurs étrangers, qui leur permettent de mesurer à vue d’oeil si l’économie va bien et si le moment de s’enrichir est arrivé ou si, par contre, les choses vont mal et qu’il est temps de se préoccuper. Depuis deux ans le marché de l’immobilier de Ramallah s’est emballé, la valeur des logements a d’abord doublé pour ensuite tripler, selon Bashir Barghouti, un entrepreneur immobilier de la région.
À Matzioun, le plus beau quartier de la capitale de l’Autorité nationale palestinienne, un “dounam” de terrain, équivalant à près de mille mètres carrés, a une valeur minimale de 1 million de dollars- et malgré de tels prix, partout des ouvriers sont en train de construire, comme sur ce chantier d’un “mall” commercial de cinq étages en forme de château-fort. Barghouti se rappelle qu’en 2002 il a acheté un terrain près de Matzioun pour 150 000 dollars et que maintenant ce même terrain en vaut 1 million, soit six fois plus.

“A Ramallah il y a au moins dix mille familles qui reçoivent un chèque de pension de la “Social Security” américaine”

Il sort sur la terrasse et montre au loin avec la main : « Là-bas? c’est la ligne des quartiers israéliens et on ne peut pas construire au delà. La demande sur le marché de l’immobilier reste toutefois élevée, et comme l’offre reste limitée, les prix, eux, ne cessent d’augmenter, d’autant plus que l’espace disponible reste ce qu’il est et que les investisseurs étrangers continuent à venir acheter pour faire construire. L’année dernière deux grandes entreprises du Qatar sont arrivées ici et ensuite il y a aussi les investisseurs palestiniens, surtout ceux de la diaspora. Beaucoup sont partis pour l’Amérique, il y a trente ans, et, après avoir accumulé un patrimoine là-bas, ils reviennent se construire une maison ici. » Barghouti rit, une cigarette à la main : « Tu sais qu’il y a à Ramallah au moins dix mille familles qui reçoivent un chèque de pension de la “Social Security” américaine ? et maintenant ils veulent investir dans la pierre. » « Il y a deux écoles de pensée: ceux qui disent - j’ai une terre, si je la cultive, j’arrive à faire entre 20 et 25 mille dollars tout au plus à l’année mais si je la vends, j’en retire immédiatement 3 millions. Et les autres : ceux qui pensent que c’est insensé de vendre maintenant parce que déjà l’année prochaine
les prix seront démesurément encore plus élevés.[/b]


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Leur économie, disent-ils calmement en anglais, est en croissance fulgurante, comparable à celle de Shangai, avec une taux de croissance qui, cette année, pourrait être à deux chiffres, de 10 %. Et ils nous disent aussi que l’argent est revenu, il y a beaucoup d’argent qui circule “pumped into the system” [injecté dans le système].
Selon le Fond Monétaire International, en 2009 la croissance de l’économie palestinienne a été de 7% alors que partout ailleurs sur la planète on se débattait avec la crise économique. Selon Salam Fayyad, le premier ministre palestinien qui a déjà travaillé au Fond Monétaire International, déjà l’année dernière la croissance aurait dépassé le seuil des deux chiffres et aurait été de 11 %.

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Les Palestiniens instruits restent les gardiens de ce secret agréable et des mieux protégés de tout le Moyen-Orient: depuis qu’Israël a responsabilisé l’Autorité palestinienne et depuis que le Hamas a pris le pouvoir dans la bande de Gaza afin de poursuivre seuls la lutte contre les juifs, les Palestiniens de Judée-Samarie, eux, ont commencé à jouir d’un bien-être matériel et d’une prospérité comme ils n’avaient jamais connu ces quarante dernières années. Et si ces conditions ne changent pas, leur futur promet d’être peu à peu encore meilleur.

Le directeur de l’enseigne Harbawe, un homme de 31 ans, me guide à travers les meubles stockés au premier étage de son centre commercial de Rammallah, et c’est dans un ensemble de salon que l’on s’assoit pour parler de “business”. L’année dernière seulement, les ventes ont augmenté de vingt-cinq pour cent, dans toutes les catégories de produits, ça signifie que tous achètent, les Palestiniens fortunés, mais aussi les moins riches. Sa chaine commerciale dispose de six grands points de vente, il y en a même un à Hébron et un autre à Djénine, les villes symboles de la guerre entre Israéliens et Palestiniens.


Il ne faut pas faire trop de publicité en ce qui concerne ces nouvelles conditions économiques de la Cisjordanie

Mais pour plusieurs raisons il ne faut pas faire trop de publicité en ce qui concerne ces nouvelles conditions économiques de la Cisjordanie : il faut que se perpétue cette impression d’état d’impasse qui caractérise les relations entre les Palestiniens et Israël, et il faut entériner, qu’officiellement, la condition des Palestiniens ne peut être qu’insupportable, ensuite il faut désavouer l’offre de paix économique du premier ministre israélien Netanyahu qui aurait dit que : puisque pour l’instant il n’y a pas de solution en vue, laissons les choses comme elles sont et, en attendant, progressons ensemble. Toutefois le premier ministre palestinien Fayyad a malgré tout admis que la croissance record enregistrée l’année dernière a été aidée par la bonne performance de l’économie israélienne. Mais malheur à tous si jamais on venait à savoir que l’on peut effectivement s’enrichir de cette façon.

Une autre raison pour se taire est aussi, plus au sud, le Hamas, l’organisation terroriste qui a pris le contrôle militaire et politique de la bande de Gaza et qui l’a transformée en une zone de guerre permanente, en une base de lancement de missiles et de roquettes et en un repaire pour le trafic d’armes. Plus au nord, leurs frères palestiniens pensent ainsi : faisons des affaires mais sans trop d’ostentation car sinon on risque de passer pour des traîtres à la cause, par contre, en privé, certains d’entre eux se laissent aller à dire que : là-bas à Gaza, le risque de conflagration bloque tous les investissements, et qui irait jeter de l’argent dans une zone qui par principe a été choisie comme front de guerre ? Et encore, s’il n’y avait que la tension externe avec Israël, le fanatisme extrême du Hamas bloque lui aussi l’économie, les investisseur n’y vont pas et ne veulent pas y aller, ils préfèrent venir chez nous parce qu’ils ne sont pas obligés de changer complètement leur style de vie ou leur vision personnelle des choses pour en arriver à conclure une affaire, il peuvent sortir le soir pour aller prendre un café ou pour aller au cinéma.


l’image des Palestiniens misérables, telle que propagée par les médias, attire de généreuses contributions de partout sur la planète



Une autre bonne raison pour garder le silence est que l’image des Palestiniens misérables, telle que propagée par les médias, attire de généreuses contributions de partout sur la planète et pas besoin de sortir tambours et trompettes pour aller crier sur tous les toits que la situation évolue lentement pour le mieux. Il y a à peine quelques jours l’Union Européenne a fourni à l’Autorité Palestinienne 21 millions d’euros qui serviront à payer les salaires de ses fonctionnaires. Une partie de cette somme a été prélevée sur les fonds destinés à faire fonctionner la centrale électrique de Gaza qui par conséquent ne pourra garantir que 12 heures par jour d’électricité.


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Finalement la dernière raison pour ne pas faire trop de publicité à toute cette nouvelle richesse c’est, qu’en plus, elle n’est pas distribuée équitablement et il suffit de jeter un coup d’oeil sur l’état des routes pour comprendre que quelque chose ne va pas. La Cisjordanie reste un endroit où les boutiques de luxe et les immeubles de grand standing sont raccordés par un réseau mal entretenu de voies publiques en bien piteux état…
Re: REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS - 2
18 mars 2010, 10:43
Non! c'est pas facile, une job de president.





Re: REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS - 2
18 mars 2010, 11:56
Madame Simone Veil est entrée à l'Académie Française.

Et pour la première fois la Shoah y fut évoquée par Jean d'Ormesson dans un discours sublime de qualité.

J'ai regardé cette émission de bout en bout.

Madame Veil est une grande dame qui a porté haut les couleurs de la France en Europe et qui a défendu le droit des femmes.

La loi qu'elle a fait promulguer mettait à égalité les femmes qui avaient de l'argent et qui avaient les moyens de trouver à l'étranger (ou en France d'ailleurs) des médecins de bonne qualité dans des cliniques sûres, alors que, sans argent, d'autres mourraient dans les mains de "faiseuses d'anges".

Ce n'était en aucun cas une loi qui incitait les femmes à interrompre une grossesse, mais qui assurait au cas ou elles seraient amenées à faire ce choix difficile, un lieu aseptique et des médecins compétents

Je lis ici ou là que l 'on pense l'Académie Française réservée à des écrivains: Simone Veil succède à Pierre Messmer, je le rappelle, et, par ailleurs, il n'est nul besoin d'être agrégé de grammaire pour parler la langue française et discuter de l'élégance de l'emploi de ses termes.

Le discours de Jean d'Ormesson était un morceau d'anthologie, l'humour, le charme, la courtoisie, le choix des mots: éblouissant!

Cet aristocrate a su aborder un sujet bien difficile, lourd, avec un langage étincelant, d'une élégance rare, d'un tact aussi absolu que délicat. Une description sans concession dans le plus haut lieu intellectuel de France.

Bravo à France3 d'avoir retransmis cette cérémonie.
Re: REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS - 2
18 mars 2010, 15:54
.....En m’adressant à vous, Madame, en cette circonstance un peu solennelle, je pense avec émotion à tous ceux et à toutes celles qui ont connu l’horreur des camps de concentration et d’extermination.
Leur souvenir à tous entre ici avec vous......

Jean d'Ormesson

Le discours entier: [www.lepoint2.com]
Re: REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS - 2
18 mars 2010, 22:37
Emotion sous la coupole


Emotion sous la coupole
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Simone Veil lors de la cérémonie sous la coupole, jeudi 18 mars. Au second plan, Jean d'Ormesson, Helene Carrere d'Encausse et Yves Pouliquen .

L'académicien Jean d'Ormesson a évoqué avec talent l'itinéraire de cette femme d'exception, née Simone Jacob le 13 juillet 1927 à Nice, et insisté sur l'épreuve des camps de la mort : "ce qui vous a sauvé du désespoir, c'est le courage, l'intelligence, la force de caractère et d'âme. Et c'est l'amour : il succède à la haine".

"Vous incarnez plus que personne les temps où le Mal s'est déchaîné (...) et où quelques-uns, comme vous, ont lutté contre lui avec détermination et courage", a-t-il dit.

L'écrivain a ensuite rappelé le combat de Simone Veil pour les droits des femmes. La loi Veil , "c'était une victoire historique. Elle inscrit à jamais votre nom au tableau d'honneur de la lutte, si ardente, pour la dignité de la femme". Quelque 150 militants anti-IVG, selon la police, ont manifesté à proximité de l'Académie pendant la cérémonie.

"Comme l'immense majorité des Français, nous vous aimons Madame", a conclu Jean d'Ormesson, charmeur. "Soyez la bienvenue au fauteuil de Racine qui parlait si bien de l'amour".


Re: REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS - 2
18 mars 2010, 23:56
La femme préférée des Français - 5 Mars 2010

Le Journal du Dimanche s'est associé à l'institut de sondage Ifop pour établir le classement des femmes préférées des Français.

En tête du classement, Simone Veil s'impose comme la femme préférée des Français. Figure emblématique du combat des femmes, c'est elle qui a défendu devant le parlement le droit à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) en 1974. Cette rescapée de la Shoah est aussi la première femme à avoir été présidente du parlement européen.




Simone Veil - Par Annick Cojean - Pour LE MONDE - 21 aout 2002

C'est une histoire d'amour que conte Simone Veil. L'histoire d'un amour pur, tendre, intact, qui continue de l'emplir, la nourrir, l'inspirer. L'histoire d'un amour fou entre une petite fille rebelle, devenue magistrate, ministre, présidente du Parlement européen... et grand-mère, et sa maman, perdue beaucoup trop tôt, dans la barbarie d'un camp nazi. Un amour-passion, depuis le premier jour. Amour définitif. "C'est le personnage le plus important de ma vie."

Elle paraît heureuse d'en parler. De la faire connaître. Reconnaître. Aimer. De dire son nom, Yvonne. De montrer ses photos, qui témoignent d'une beauté, d'une grâce hors du commun - "Elle ressemblait à Greta Garbo." D'affirmer qu'elle était en tout point exceptionnelle. "Je sais que tout le monde prétend avoir eu la mère la plus belle, la plus douce, la plus généreuse... Mais même en réalisant cela, je me dis : elle, elle l'était vraiment !" Ses souvenirs convergent. Ses photos l'attestent. Et tous ces témoignages qu'elle a recueillis plus tard, après la mort d'Yvonne, de voisins, d'amies, de compagnes de camp... Oui, tous se souviennent d'Yvonne comme de quelqu'un... "d'exceptionnel".

Elle avait un père aussi. André. André Jacob, architecte, Prix de Rome, lui aussi disparu, avec le jeune frère de Simone, dans un convoi de déportés juifs ayant quitté Drancy le 15 mai 1944 en direction des pays baltes. Et elle a peur, parfois, d'être un peu injuste envers lui, tant sa tendresse à elle était focalisée sur Yvonne. Mais André reconnaissait, mieux que quiconque, le charisme de sa femme, pour laquelle il nourrissait une passion exclusive. "Il y avait comme une compétition entre les enfants et le mari !, sourit Simone, une paillette de malice dans ses yeux verts si clairs. Le soir, alors que maman restait bavarder avec ses trois filles, qui partageaient la même chambre, on entendait toutes les cinq à dix minutes vibrer la voix de papa : "Yvonne ! Tu viens te coucher ?". Et à chaque fois, on retenait maman : "Non, non, reste !" Mon père aurait voulu avoir sa femme pour lui tout seul."

Parlons d'Yvonne, donc. D'Yvonne à qui Simone croit ne ressembler que très légèrement sur le plan physique, et pas du tout sur le plan du caractère. Sa sœur Denise, pense-t-elle, avec qui elle conserve des liens très forts, lui ressemble bien davantage. "Je suis beaucoup moins douce, beaucoup moins conciliante, beaucoup moins facile que maman ! Beaucoup moins généreuse aussi. Car sa vie à elle n'a été dirigée que vers les autres. Peut-être suis-je... Non, pas plus gaie, car je ne suis pas très gaie. Mais peut-être suis-je plus combative, moins résignée à renoncer à certains plaisirs de la vie, comme à la liberté de travailler. Maman l'a fait, sous la pression de mon père et malgré des études de chimie qui la passionnaient, abandonnant l'idée d'une vie personnelle pour tout donner à ses enfants, à son mari, à ses amis. D'ailleurs, elle ne pensait jamais à elle. Jamais. Elle pouvait se priver de tout pour les autres, sans même en avoir le sentiment, encore moins le leur donner. Elle était d'une telle bonté... Un mot étrange, hein ? Un peu désuet aujourd'hui. C'est pourtant bien de cela qu'il s'agit. Et d'amour."

Quand son mari lui avait annoncé, en 1924, sa décision de quitter Paris pour installer sa famille à Nice, convaincu que l'explosion du marché immobilier sur la Côte d'Azur lui offrait de grandes perspectives, Yvonne, la Parisienne, avait été navrée. Elle aimait le théâtre, le cinéma, les concerts, les longs moments partagés avec sa sœur Suzanne, médecin. Son départ fut donc un déracinement et Nice une sorte d'exil, d'où elle écrivait chaque jour à sa sœur de longues lettres, et où, malgré une certaine mélancolie, elle s'efforçait de profiter des richesses de l'environnement. Simone, qui a toujours raffolé du soleil, garde un souvenir délicieux du cadre de sa petite enfance. "Je me rappelle un petit bois d'oliviers avec des violettes et du mimosa, tout près de notre appartement niçois, dit-elle. Des champs de narcisses, de coquelicots et de jasmin sauvage. Un trajet longeant la mer pour rentrer de l'école..."

Yvonne eut quatre enfants en l'espace de cinq ans, qui lui prenaient tout son temps. Simone, notamment. La plus jeune, la plus insoumise, la plus demandeuse de tendresse. "Au fond, moi aussi j'aurais voulu être seule à bénéficier de son amour. Je voulais toujours être près d'elle. Quand on se promenait dans la rue, c'était évidemment à moi de lui donner la main. Les matins où il n'y avait pas école, je me souviens de me glisser dans son lit, de me lover contre elle, la caressant, la pelotant presque, jamais rassasiée d'elle. Et à table, comme j'étais indisciplinée, ma place était à côté de mon père, qui voulait veiller lui-même à ce que je me tienne bien. Mais quand il n'était pas là, je fonçais près de maman. C'était ma place. La plus grosse colère que j'aie jamais faite fut d'ailleurs provoquée par le fait qu'on ne m'avait pas assise près d'elle, lors d'un déjeuner de famille à Paris. Ce furent des sanglots et un drame épouvantables. On m'avait volé quelque chose. On me volait toujours maman."

Madeleine, surnommée Milou, qui avait quatre ans de plus que la benjamine, avait mission de remplacer sa mère auprès de Simone quand elle n'était pas là. C'était comme une délégation officielle de tendresse. Milou devenait une mère de substitution. A la maison, ou chez les scouts, où les enfants Jacob étaient très actifs. "Dans les semaines qui ont suivi la mort de maman, au camp, Milou, pourtant très malade, a rejoué spontanément ce rôle maternel. Elle m'a permis, à ce moment si critique, une sorte de transition. Quand elle est morte à son tour, en 1952, c'est comme si j'avais perdu maman deux fois. Heureusement, Denise était là."

Le camp, déjà. Il vient spontanément dans la conversation de Simone Veil. Drancy, Auschwitz, Bobreck, Bergen-Belsen... Indissociablement lié à son enfance dont il sonne la fin (elle n'avait que 16 ans lorsqu'elle a été arrêtée avec sa mère et Milou, sa sœur Denise étant déportée à Ravensbrück comme résistante). Irrémédiablement lié à ses parents, qui n'en reviendront jamais. Qu'importe, donc, la chronologie. Suivons Simone, les mots et les images qui lui viennent pour remonter la source, et raconter Yvonne.

Petite Niçoise, elle était toujours subjuguée par l'effet que provoquait dans un groupe la présence de sa mère. Il y avait sa beauté naturelle, jamais apprêtée, ses traits parfaits, adoucis par un chignon posé sur la nuque. Il y avait surtout son regard, si bienveillant. "Les professeurs du lycée, nos amies en difficulté, les éclaireuses... Tous savaient qu'ils trouveraient chez elle l'écoute ou le réconfort dont ils avaient besoin.. Même au camp..." Une pause. "Oui, même à Auschwitz, reprend Simone, même vêtue de haillons et atrocement malade, elle impressionnait tout le monde - y compris des SS - par son allure, sa dignité, sa force morale. Pourtant l'ambiance était sauvage. Les détenues, notamment des Ukrainiennes, se battaient pour tout. Elles n'avaient de cesse que de dérober même ce qu'on portait sur soi ! La cuillère qu'on avait payée d'une précieuse ration de pain disparaissait violemment de votre main. Les chaussures cachées sous le matelas s'envolaient dans la nuit, vous laissant démunie dans un froid infernal. La soupe - immonde mais vitale - faisait l'objet des pires veuleries. Mais maman laissait faire, incapable du moindre geste d'agressivité. Si quelqu'un s'avisait de voler sa soupe, elle expliquait qu'il avait probablement plus faim qu'elle. Ce qui me rendait malade ! Je ne supportais pas qu'on la vole ou qu'on la maltraite ! Alors je la défendais ! C'était instinctif ! Je veillais !"

Simone était solide. Simone était débrouillarde. Simone avait une pulsion de vie qui lui donnait toutes les audaces, lui faisait prendre tous les risques, y compris de se faire prendre en chapardant à la cuisine du camp. Elle s'inquiétait tellement pour Yvonne et Milou. "Sans Simone, témoignera cette dernière, nous n'aurions pas tenu." Sans doute. Car Yvonne et Milou étaient de la même pâte, dépourvues de colère ou de haine. Pourtant, Simone insiste : "Je les aidais matériellement autant que je pouvais. Mais c'est maman, à toutes les étapes, qui nous a insufflé de l'espoir. C'est maman qui nous a soutenues moralement, que ce soit dans le train, à l'arrivée au camp, ou quand on a dû évacuer Auschwitz dans la précipitation, persuadées que les SS allaient tous nous gazer. Je ne sais toujours pas où elle a trouvé la force d'accomplir cette ultime marche de 70 kilomètres dans la neige, dévastée, malade du typhus, éventrée à la suite d'une opération récente non cicatrisée, ne rejetant même pas le corps des malheureux qui s'agrippaient à son dos pour éviter d'être immédiatement fusillés..."

Elle s'interroge encore. Et son regard s'évade. Est-elle repartie un instant dans ce convoi dantesque, cette file de détenues décharnées et chancelantes, tentant d'avancer dans la neige, par - 30 degrés, menées à coups de triques et de fusils par des SS en déroute ? Est-elle dans ce camp de Bergen où Yvonne, rongée par le typhus, s'est éteinte, quelques jours avant la libération par les Anglais, laissant ses deux filles hagardes, mais conscientes qu'elle était allée au bout du supportable ? Ou bien est-elle à Nice, où le couple Jacob, malgré les menaces naissantes, prenait tellement à cœur l'éducation des enfants ? "Le sens moral, dit Simone ; je crois que c'est ce qui importait le plus à mes parents. La morale comme une éthique, un comportement, un ensemble de valeurs dans lequel ils plaçaient la vérité, la générosité, la solidarité, le respect des autres. Cela impliquait une série de réflexes dans la vie quotidienne. L'idée de mentir aux parents, par exemple, était incroyablement culpabilisatrice. L'idée de signer un carnet à leur place me semblait monstrueuse. Resquiller dans une queue était un manque de respect. Mais ne pas prêter assistance aux réfugiés ou aux gens dans le besoin carrément inconcevable."

La religion n'existait pas. Les Jacob, élevés tous deux dans des familles juives installées en France depuis des générations, s'étaient mariés civilement. Et André, républicain et patriote, ancien prisonnier de la guerre de 1914-1918, défendait avec force la laïcité. Furieux d'apprendre un jour qu'une petite cousine de passage avait amené Simone dans une synagogue, il l'avait menacée de ne plus jamais remettre les pieds dans sa maison si l'idée lui prenait de recommencer. Et les enfants, qui ignoraient Kippour, adoraient qu'Yvonne prépare un grand sapin de Noël. Malgré la grimace de son mari. Le judaïsme ? "L'appartenance à une culture, dit Simone. Beaucoup de nos proches étaient des familles juives, non pratiquantes, mais je n'y pensais pas. Un jour, j'avais 15 ans, j'ai pourtant demandé à mon père : "Est-ce ça t'ennuierait que j'épouse quelqu'un qui ne soit pas juif ?" Il m'a répondu : "Tu épouseras qui tu veux ! C'est un acte individuel dont je n'ai pas à m'occuper." Mais il a ajouté : "Moi, je n'aurais pas épousé une femme qui ne soit pas juive ou aristocrate." Cela m'a sidérée. Sidérée !... Peut-être exprimait-il en fait l'idée de tradition, de fidélité à des valeurs et une morale. L'idée aussi de transmission et d'éducation."

Education par l'exemple, par l'école, par les livres. André les choisissait lui-même dans sa bibliothèque, lisant à haute voix les Contes de Perraultou les Fables de La Fontaine. Pas question de perdre son temps avec des petits auteurs, de faibles traductions ou des romances à l'eau de rose ! "Il était intraitable, sourit Simone, se rappelant sa propre stupéfaction lorsqu'il lui a donné à lire très jeune Montherlant et Tolstoï, alors même que dans ma classe des camarades croyaient encore que les bébés naissaient dans les choux !"Il aimait marcher avec ses enfants et les aidait à tenir des herbiers. Il leur apprenait le nom des étoiles. Il les voulait ouverts, indépendants d'esprit, curieux de tout : l'art, la danse, le graphisme. Mais de musique, point. "Il n'aimait pas. Elle était donc interdite à la maison." Tout comme la politique. "Je savais que maman était plutôt de gauche et sympathisante du Front populaire, papa de la droite modérée."

Oui, André avait un côté un peu dictatorial. "Autoritaire", corrige Simone, qui n'acceptait jamais sans discuter ses oukases, et jugeait sévèrement, depuis son très jeune âge, l'emprise que son père maintenait sur Yvonne. "Je n'aimais pas l'idée qu'il lui impose ses goûts, restreigne sa liberté, encore moins qu'il lui demande des comptes sur les dépenses de la famille ! Le budget était certes très serré, mais ces séances où maman devait, à un sou près, rendre des comptes devant son mari ! Ce sentiment de dépendance ! Cela m'exaspérait ! Ça, jamais, me disais-je ! Du coup, je n'ai jamais fait de comptes !"

Ni surtout de compromis sur le principe d'exercer un métier. Car Simone a fait des études en rentrant du camp. Epousé Antoine Veil, un jeune homme juif brillant, passionné de politique. Mis au monde trois fils. Et mené avec passion des combats - pour les femmes, les prisonniers, l'Europe - et une carrière étonnante, de la magistrature au Conseil constitutionnel.

La présence d'Yvonne ne l'a pas quittée : "C'est elle qui a guidé ma vie dans tous les domaines, affirme-t-elle. J'ai l'impression qu'elle m'enrichit toujours."


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