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La France et Israel

Envoyé par lapid 
Re: La France et Israel
21 janvier 2011, 04:56
Re: La France et Israel
21 janvier 2011, 07:00
Gaza : MAM chahutée par des manifestants palestiniens

Publié le 21.01.2011, 10h01 | Mise à jour : 15h10

Jérusalem (Israël), jeudi. Des manifestants palestiniens ont chahuté Michèle Alliot-Marie vendredi à son arrivée à Gaza, lui attribuant à tort des propos tenus en sa présence par Noam Shalit, le père du soldat israélo-français enlevé Gilad Shalit. | MAHMUD HAMS Quelques dizaines de manifestants ont chahuté Michèle Alliot-Marie vendredi à son arrivée à l'hôpital Al-Quds à Gaza, pour protester contre des propos qui lui ont été attribués à tort par plusieurs médias, dont le service arabe de la radio israélienne. Ces propos avaient été tenus en sa présence jeudi par le père du soldat israélo-français enlevé Gilad Shalit : Noam Shalit avait qualifié de «crime de guerre» la détention au secret de son fils.

Auparavant, juste après l'entrée de la ministre dans la bande de Gaza, les manifestants avaient jeté des chaussures et lancé des huées au passage de son convoi. Au sein de la délégation française, on a confirmé que le convoi avait été brièvement ralenti, sans faire état de jets de projectiles.

Arrivés par bus devant l'hôpital, les manifestants ont ensuite poursuivi la ministre jusqu'à l'entrée de l'établissement, où ils ont été maintenus à l'extérieur par le service d'ordre. Au milieu de la cohue, à l'entrée et à la sortie de l'hôpital, dont le service des urgences a été réhabilité en décembre grâce à l'aide de la France, la chef de la diplomatie française est restée souriante et imperturbable. Sa visite sur le futur site du nouveau Centre culturel français à Gaza a en revanche été annulée.

«Il y avait des mères dont je peux comprendre la tristesse»

«Il y a Gilad Shalit mais aussi 7.000 prisonniers palestiniens» (dans les prisons israéliennes, NDLR), pouvait-on lire sur l'une des banderoles brandies par les manifestants. Sur une vaste pancarte une photo de Micèlee Alliot-Marie était barrée d'un trait rouge avec l'inscription «Get out of Gaza» (Sors de Gaza). Deux enfants, en pleurs et terrorisés, ont été allongés devant les roues des 4x4 des Nations unies transportant la délégation avant d'être récupérés par leur famille.

«Dans les manifestants, a déclaré la ministre après la première manifestation, il y avait des mères dont je peux comprendre la tristesse mais d'autres avaient souvent d'autres visées. Il faut rester serein. Il y avait une trentaine, une cinquantaine de manifestants, ce n'était pas très grave». Michèle Alliot-Marie a ajouté : «Dans un cas, il y a application du droit avec intervention de la justice et mise en oeuvre de règles du droit de visite par notamment la Croix-Rouge. Dans l'autre cas il y a quelqu'un qui est complètement isolé et qui ne reçoit aucune visite».

Lors de sa rencontre avec Noam Shalit, la ministre des Affaires étrangères s'était engagée à intervenir auprès de l'Union européenne et «de faire passer le message pour que le prisonnier reçoive des visites de la Croix-Rouge».
LeParisien.fr

[www.leparisien.fr]
Re: La France et Israel
22 mai 2011, 14:51
Honneur à Daniel Shek
22/05/2011

Stéphanie Bitan

Il vient de recevoir les insignes d'officier de la Légion d'honneur. Hiérosolomytain de naissance et fils de diplomate, Daniel Shek a été remercié, le 12 mai dernier, pour son travail accompli en tant qu'ambassadeur d'Israël en France. Une décoration à l'initiative du ministère des Affaires Etrangères français, et remise des mains de Christophe Bigot, ambassadeur de France en Israël, dans une atmosphère chaleureuse et autour d'un délicieux buffet concocté par l'excellent chef Thibault.

Parmi les invités venus à la résidence de France à Jaffa : le député travailliste Daniel Bensimon, le directeur général du ministère des Affaires étrangères, Rafi Barak, l'actrice Ronit Elkabetz, le réalisateur Amos Gitaï, la présidente de la cinémathèque de Jérusalem, Lia van Leer, ou encore l'ancien directeur de l'information de la chaîne 2, Shalom Kital.

La dirigeante de l'opposition Tzipi Livni, qui avait nommé Daniel Shek au poste d'ambassadeur en 2006, a aussi fait le déplacement pour témoigner à l'ancien diplomate tout son respect et lui déclarer sur fond de musique d'Edith Piaf, "qu'elle ne regrettait rien" !

Saluant les talents de diplomate de Daniel Shek, notamment dans ses rapports avec la presse, Christophe Bigot a rendu hommage à sa contribution à renforcer l'amitié entre la France et Israël, précisant qu'il faisait partie de ces ambassadeurs, "qui ont véritablement fait la différence". Très touché, l'ancien ambassadeur d'Israël s'est déclaré honoré par cette décoration. Daniel Shek a aussi ému l'assistance en présentant la médaille de la Légion d'honneur qu'avait reçue son père, avant lui.

Au service d'Israël

Né en 1955, Daniel Shek est titulaire d'une licence en Langue et Littérature françaises et d'une licence en Histoire, obtenues à l'Université Hébraïque de Jérusalem en 1980. De 1977 à 1980, il travaille comme Rédacteur au Service Etranger pour la télévision israélienne. Polyglotte, il traduit des livres et des films en français, anglais et allemand.

En 1985, il suit le stage de formation au Ministère des Affaires étrangères à Jérusalem, avant d'être nommé directeur adjoint de cabinet du ministre. En 1989, il devient membre de la délégation israélienne à l'assemblée générale des Nations Unies puis occupe le poste de porte-parole adjoint, à la division "Presse" du ministère des Affaires Etrangères.

Pendant quatre ans, il est alors le porte-parole et le Conseiller de presse à l'Ambassade d'Israël à Paris. De 1994 à 1997, il assume les fonctions de Porte-parole du ministère des Affaires Etrangères et directeur du département de la Presse.

D'août 1997 à août 2000, il est nommé Consul Général d'Israël pour la Région Pacifique Nord-Ouest, à San Francisco aux Etats-Unis. Entre 2001 et 2004, il occupe le poste de Directeur de la Division Europe 1 au ministère des Affaires étrangères, tout en travaillant au sein de la cellule stratégique médiatique.

D'août 2004 à septembre 2006, il est directeur général de BICOM - Britain Israel Communication and Research Center. A partir de 2006, il est nommé Ambassadeur d'Israël en France et à Monaco par Tzipi Livni, alors chef de la diplomatie israélienne. Il le restera pendant quatre ans. Aujourd'hui, il a "voulu prendre le large de la fonction publique et [se] reconvertir dans les énergies renouvelables."

"Quatre années exceptionnelles"

Amoureux de la France, il avoue que ce "pays passionnant" lui manque, mais rappelle qu'Israël, sa terre natale, reste dans son cœur. Il se sent profondément concerné par ce qui s'y passe. Conscient qu'il a eu de la "chance de passer quatre années exceptionnelles, durant lesquelles des portes se sont ouvertes", et qui ont permis de retrouver une "certaine intimité entre la France et Israël", même si les deux pays conservent des "différences de vue" non négligeables. Mais comme dans n'importe quelle relation entre amis, précise-t-il.

Il évoque surtout l'année 2008, anniversaire des 60 ans de l'Etat d'Israël et les nombreux événements créés à l'initiative des deux pays.
Comme notamment l'accueil d'Israël comme invité au Salon du Livre à Paris. L'un des objectifs - cruciaux et essentiels pour Israël - défendus par l'ancien diplomate : faire en sorte que la France et ses citoyens cessent de regarder l'Etat hébreu uniquement à travers le prisme du conflit israélo-palestinien. L'idée étant de faire entendre que derrière les images et les articles publiés par les médias français ou non, se trouve une société israélienne bouillonnante, dynamique et généreuse et qui gagne à être connue et reconnue.

Interrogé sur la France, Shek se dit impatient des prochaines élections présidentielles de l'année à venir et qu'il lira à cette occasion "assidûment les journaux français sur Internet". 2012 s'annonce être "une année politique intéressante pour laquelle il est impossible encore de faire des prévisions". Observateur averti, Shek remarque également que la "politique française est en grande transformation".

Fervent défenseur d'Israël, il qualifie l'accord conclu ce mois-ci entre le groupe terroriste du Hamas et l'Autorité palestinienne du Fatah de "pas très crédible et qui ne tiendra sans doute pas longtemps". Quant à savoir s'il était d'accord avec la déclaration du président israélien Shimon Peres sur le fait que l'Autorité palestinienne du Fatah reste l'interlocuteur "absolu" durant les processus de négociation, il répond, avec un sourire franc, qu'il est "toujours d'accord avec lui".

Yossi Gal est, depuis son départ à la tête de l'ambassade d'Israël en France, "un ami et un grand professionnel" aux yeux de son prédécesseur. Né à Jérusalem de parents venus en 1948 du Maroc, Yossi Gal a gravi tous les échelons du ministère des Affaires Etrangères israélien avant d'avoir été nommé par l'actuel ministre des Affaires étrangères, Avigdor Liebermann (Israël Beiteinou). Reste à espérer qu'il suive la route tracée par Daniel Shek et renforce encore davantage les liens qui unissent ces deux pays.

[fr.jpost.com]

PHOTO: JPOST


Pièces jointes:
Shek-Livni-Bigot.jpg
Re: La France et Israel
02 juin 2011, 12:41
PRESSE ISRAELIENNE : JÉRUSALEM ESTIME QUE LA FRANCE EST LE PRINCIPAL OBSTACLE. « LES INFILTRÉS JUIFS À NAPLOUSE REPRÉSENTENT UN VÉRITABLE DANGER ». AL-QAÏDA DANS LE SINAÏ.
MAY 2011

Par Yoav Rheims

Rubrique: Revue de presse
Publié le 31 mai 2011

1. Morsure française Le compte-à-rebours diplomatique en vue de septembre s’écoule, et Jérusalem estime que la France est désormais le principal obstacle à la lutte israélienne contre la reconnaissance unilatérale de l’Etat palestinien à l’ONU. Selon des responsables de haut rang, « nous avons l’Italie et l’Allemagne à nos côtés, et même la Grande Bretagne hésite ; il ne reste que la France qui continue à être à la tête de ceux qui s’opposent à notre politique ».

S’exprimant devant la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense, le Premier ministre Binyamin Netanyahu a déclaré hier que « personne ne sera capable d’empêcher la reconnaissance de l’Etat palestinien [par l’ONU] ». Selon lui, « à l’Assemblée générale de l’ONU, il est même possible de faire passer une résolution selon laquelle la terre est plate ».

Le Premier ministre a cherché toutefois à apaiser quelque peu les craintes, soutenant qu’il est « impossible de reconnaître l’Etat palestinien sans passer par le Conseil de sécurité, or cette démarche-là est vouée et l’échec ».

D’ici deux semaines, Netanyahu se rendra à Rome pour s’assurer que la reconnaissance de l’Etat palestinien ne soit pas adoptée par le Conseil de sécurité, et que des pays influents ne la soutiennent pas à l’Assemblée générale. Selon des responsables israéliens de haut rang, les Etats-Unis, mais également la plupart des pays européens de premier plan, sont de plus en plus convaincus que la reconnaissance unilatérale serait plus nuisible que bénéfique. Il y aurait donc « un glissement » significatif vers les positions israéliennes. Quant à la France, qui insiste pour que le vote à l’assemblée ait lieu, ces responsables estiment que « Sarkozy fait cela pour attirer le vote musulman en vue des présidentielles françaises ».

Par ailleurs, des préparatifs intensifs se poursuivent en Israël en vue de « la journée de la Naksa » (le 6 juin) qui marque la défaite arabe en 1967. Le Maariv a appris qu’il a été décidé de déployer dix équipes de photographes de la police et du porte-parolat de Tsahal le long des frontières israélo-syrienne et israélo-libanaise et sur les principaux lieux de tension en Cisjordanie. Ce nouveau déploiement est l’une des leçons tirées des incidents de la journée de la Nakba (le 15 mai). Les caméras enregistreront les événements et serviront de preuve qui permettra à Israël de se justifier auprès de la communauté internationale en ce qui concerne le problème de l’infiltration dans son territoire et sa réaction retenue face aux infiltrés.

2. « Les infiltrés juifs à Naplouse représentent un véritable danger »

Le tombeau de Joseph à Naplouse continue à être le théâtre d’affrontements. Dans la nuit de lundi à mardi, des milliers de croyants juifs ont participé à une prière autorisée sur les lieux, mais plusieurs centaines d’entre eux ont profité de l’occasion pour s’infiltrer dans Naplouse et troubler l’ordre public.

Un groupe de 200 personnes est ainsi parvenu à pénétrer dans Naplouse, une cinquante d’entre eux se barricadant sur le toit du tombeau après la prière. Les forces de l’ordre israéliennes ont procédé à leur évacuation. Plusieurs soldats ont été blessés et cinq infiltrés ont été interpellés. Selon des responsables de Tsahal, « les infiltrés se mettent en danger et mettent également les soldats en danger, inutilement, les obligeant à opérer dans Naplouse en plein jour ».

3. Al-Qaïda dans le Sinaï

Selon les journaux arabes Al-Hayat et A-Sharq al-Awsat, les services de sécurité égyptiens seraient à la recherche de 400 militants d’Al-Qaïda, soupçonnés d’avoir attaqué à plusieurs reprises des bases et des avant-postes égyptiens dans la partie égyptienne de Rafah et à El-Arich, et de préparer d’autres attentats terroristes dans le Sinaï.

« Les Egyptiens ont a du mal à faire respecter leur souveraineté dans le Sinaï », a déclaré hier Binyamin Netanyahu, lors d’une intervention devant la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense. « Les organisations terroristes sont actives dans le Sinaï et le Hamas se renforce en Egypte : il a délocalisé ses activités vers l’Egypte suite aux événements en Syrie », a ajouté le Premier ministre. Netanyahu a également évoqué l’ouverture du poste-frontière de Rafah depuis samedi dernier, disant qu’il s’agit là d’une « évolution inquiétante » puisque « aujourd’hui, il s’agit de laisser passer des personnes, demain, ça pourrait être des marchandises voire d’autres choses ».

Israël pour sa part exerce des pressions sur l’Egypte pour que celle-ci prenne le contrôle du Sinaï, et l’a autorisée même à introduire un bataillon dans la péninsule.

Par ailleurs, les renseignements égyptiens sont parvenus à la conclusion que c’est le Hamas qui est responsable des deux explosions du gazoduc du Sinaï qui reliait l’Egypte à Israël, et non pas des bandes de bédouins comme on pensait jusqu’à présent en Israël.

4. Netanyahu : « Notre politique est claire, pas de lien avec l’Iran »

Cela fait plusieurs jours que la famille Ofer affirme avec vigueur que les liens commerciaux que sa compagnie entretenait avec l’Iran avaient eu l’autorisation des autorités israéliennes. Or le Premier ministre Binyamin Netanyahu l’a vivement démenti hier, lors de son apparition devant la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense.

Répondant à une question du député Ofir Akounis (Likoud), le Premier ministre a déclaré : « Nous n’avions approuvé aucune escale ou déchargement de marchandises en Iran ». Et d’ajouter : « Israël a une politique très claire à propos de l’Iran ; il est interdit d’entretenir de liens avec lui, de quelque sorte que ce soit ».

5. Le ministre Ya’alon : « Une offensive préventive pourrait être nécessaire en Iran »

Dans une interview accordée hier à l’agence de presse russe Interfax, avant sa visite à Moscou, le ministre des Affaires stratégiques Moshé Ya’alon a déclaré : « Nous espérons ardemment que le monde cultivé comprendra quelle menace représente ce régime et agira ensemble pour neutraliser la menace nucléaire iranienne, même si cela nécessite une offensive préventive en amont ». Ya’alon a refusé de préciser qui prendra la tête de cette offensive mais a ajouté que le monde entier, et pas uniquement Israël, devait être préoccupé par les dangers inhérents au programme nucléaire iranien.

Le cabinet de Ya’alon n’a pas démenti cette information mais a précisé que le ministre « a indiqué que l’option militaire, y compris israélienne, doit être sur la table, mais il n’a pas appelé à attaquer en Iran ».

Source: Ambassade de France en Israël : [www.ambafrance-il.org]

[www.israelvalley.com]
Re: La France et Israel
20 juin 2011, 22:58
ALAIN JUPPE : MISSION IMPOSSIBLE - Par Jacques BENILLOUCHE - 6 Juin 2011



Il est de tradition pour tout nouveau ministre français des affaires étrangères de faire un voyage en Israël pour mettre à jour avec les différentes parties, de vive voix, les informations dont il dispose sur la région. Alain Juppé n’a pas dérogé à la règle mais il n’a cependant pas commis la même bourde que Michèle Alliot-Marie qui avait estimé devoir se rendre à Gaza contre la volonté israélienne et qui s’est faite chahuter au point où sa sécurité avait été un instant compromise.

Handicap du Quai d’Orsay

Mais Alain Juppé est venu en Israël avec un grand handicap en sa qualité de gaulliste et de chiraquien. Les israéliens gardent la rancune, d’une part, de l’arrivée au pouvoir du général de Gaulle dont le ministre Couve de Murville avait décidé de détruire en quelques mois dix années d’idylle entre la France et Israël et d’autre part, de celle de Jacques Chirac qui avait misé sur une entente pro-arabe avec les régimes irakien et syrien. Le Quai d’Orsay n’a jamais été perçu comme un allié potentiel d’Israël et son locataire actuel souffre d’un apriori négatif.

La France cherche désespérément à devenir active dans le conflit israélo-arabe mais ses tentatives ont été vouées à l’échec. Les américains, qui considèrent le Proche-Orient comme une chasse gardée, ont d’ailleurs tout fait pour la mettre à l’écart. Elle n’a jamais pu obtenir la confiance des israéliens qui lui reprochent de privilégier ses intérêts économiques avec les pays arabes plutôt que la recherche d’une solution équilibrée conforme aux souhaits des deux parties. Les relations bilatérales, optimistes du début du septennat de Nicolas Sarkozy, se sont transformées en véritable conflit entre les deux « frères jumeaux ».

L’objectif d’Alain Juppé impliquait la relance des négociations israélo-palestiniennes pour éviter l’épreuve de force de la déclaration unilatérale d’un Etat palestinien en septembre 2011. Lors de sa rencontre avec le premier ministre Salam Fayyed, il avait estimé que : « Le statu quo qui règne au Moyen-Orient entre Israël et les Palestiniens n’est plus tolérable. Nous sommes convaincus que si rien ne se passe entre aujourd’hui et septembre, la situation sera intenable pour tout le monde devant les Nations Unies ». Il a proposé que la France agisse en arbitre à l’occasion d’une conférence organisée à Paris : « Nous serions prêts, sur la base d’un appel du Quartet pour le Proche-Orient, à organiser à Paris avant la fin du mois de juillet une conférence qui ne se bornerait pas à réunir simplement les donateurs, mais qui pourrait être une conférence politique plus large engageant ce processus de négociation ».

Négociations en deux temps

Alain Juppé a exposé sa stratégie d’une négociation qui se déroulerait en deux temps pour reporter à plus tard les questions qui fâchent. Pour obtenir l’aval des américains sur son projet, il a repris les propositions de Barack Obama visant à établir deux Etats sur la base des frontières existantes avant 1967, avec rectifications consenties. En revanche, il accepte de reporter à plus d’un an les négociations sur le statut de Jérusalem et sur le droit au retour des réfugiés palestiniens. Il a présenté sa proposition à Mahmoud Abbas à Rome qui vient de donner son accord pour venir à Paris mais il persiste à exiger pour les négociations le préalable de l’arrêt des constructions dans les implantations de Cisjordanie. Il semble que le discours d’Obama ait atténué cette exigence car les palestiniens ne veulent pas se couper de l’administration américaine : « Si le gouvernement israélien accepte le principe énoncé par le président Obama - le processus de paix doit permettre la création de deux Etats dans les frontières de 1967 - cela pourrait ouvrir une porte à la reprise des négociations » a affirmé le président de l’Autorité palestinienne.

Ces propositions n’ont rien de nouveau pour les israéliens qui tiennent à ce que tous les sujets soient traités simultanément dans la négociation. Benjamin Netanyahou campe sur sa position intransigeante, encouragé par l’accueil reçu au Congrès américain interprété comme une gifle à Barack Obama. Il vient d’annoncer qu’il étudie la proposition de la France pour une conférence de paix, mais il refuse de discuter une Autorité palestinienne qui inclurait le Hamas en lutte, selon lui, pour la destruction d’Israël. Il ne semble pas, par ailleurs, avoir l’intention de céder au projet d’Alain Juppé car il réfute toute négociation sur la base des frontières de 1967 considérées selon lui comme « indéfendables ». Sauf revirement, la situation est bloquée.

L’obstacle de la déclaration unilatérale

Le premier ministre israélien attend de connaitre la position adoptée par les français sur la déclaration unilatérale d’indépendance de la Cisjordanie. Les Etats-Unis, l’Allemagne et l’Italie se sont déclarés contre ce projet alors que la France, un des cinq membres du Conseil de sécurité de l’ONU, hésite encore à prendre une position définitive. Israël en fait un casus belli car il assimile cette déclaration à un moyen détourné pour l’isoler sur le plan international. Cette hésitation fait craindre en effet que le Quai d’Orsay n’applique sa doctrine consistant à appuyer systématiquement le camp arabe.

Mais Alain Juppé veut s’attacher à relancer le dialogue alors qu’il sait qu’il ne débouchera sur aucun résultat tangible tant qu’il est mené avec la même stratégie. L’efficacité de la discussion ne pourra être envisagée que si les adversaires s‘installent à la table des négociations avec une position innovante. L’opposition israélienne estime qu’il est temps que les deux parties se décident enfin à rédiger un mémorandum précisant des propositions concrètes sur les concessions minimum qui seront soumises à la discussion puis à référendum. La finalité restera alors un marchandage qu’aucun commerçant de la région ne désavouerait. En l’absence d’un document écrit, la discussion sera stérile et les conférences internationales se borneraient à émettre des vœux pieux.

On pourrait se poser la question de savoir pourquoi Alain Juppé s’est engagé dans une voie qu’il savait sans issue dès le départ. Deux raisons à cela. Il veut d’abord exister en tant que ministre en concurrence avec le premier ministre François Fillon. Certains à l’UMP le voit par ailleurs comme un recours gaulliste en 2012 si Sarkozy renonçait au dernier moment à se présenter et il se doit donc de se donner une image internationale. En tout état de cause, sa démarche était sans danger. S’il échoue, on ne lui en tiendrait pas rigueur mais s’il parvient à un début de déblocage du processus de paix, il deviendrait l’homme de la situation qui aura battu les américains sur leur propre terrain.


Source : [benillouche.blogspot.com]
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