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Les deux pétitions : Appel à la raison et Raison garder

Envoyé par MeYeR 
Re: Les deux pétitions : Appel à la raison et Raison garder
03 mai 2010, 07:49
D'après [fr.wikipedia.org])

Georges Bensoussan est un historien français né en 1952 au Maroc, d'où est originaire sa famille. Spécialiste d'histoire juive européenne, ses travaux sont consacrés à l'antisémitisme, à la Shoah, au sionisme et aux problèmes de la mémoire. Il est rédacteur en chef de la Revue d'histoire de la Shoah et responsable éditorial au Mémorial de la Shoah (Paris). Il essaie de placer la Shoah dans l'histoire globale de l'Europe et de l'Occident en montrant qu'il s'agit d'un aboutissement, et non d'une anomalie.

En 2002, il dirige, sous le pseudonyme d'Emmanuel Brenner, la rédaction d'un ouvrage rassemblant les témoignages de quelques enseignants et chefs d'établissement scolaire, Les territoires perdus de la République : antisémitisme, racisme et sexisme en milieu scolaire. Le livre est repris par Philippe de Villiers et quelques cercles communautaires juifs.

Il a marqué son hostilité à l'introduction de l'enseignement de l'histoire de la Shoah en école primaire.

Il est le lauréat 2008 du Prix Mémoire de la Shoah, attribué par la Fondation Jacob Buchman, sous l'égide de la Fondation du judaïsme français.


Pièces jointes:
Bensoussan G..jpg
Re: Les deux pétitions : Appel à la raison et Raison garder
03 mai 2010, 08:38
JCall : à boire et à manger (info # 010305/10) [Analyse]

Par Stéphane Juffa © Metula News Agency

L’initiative intitulée JCall, qui sera lancée ce soir à partir du parlement européen à Bruxelles, appelle un commentaire circonstancié de notre part, car elle est significative.

Elle l’est par la qualité de ses signataires, le contenu de son manifeste et le moment et les circonstances qui président à son lancement.

Dans ces conditions, notre choix s’est focalisé sur ce que disent les pétitionnaires et non sur les procès d’intention à leur encontre, qui font déjà florès sur les pages de leurs détracteurs. A cette fin, j’invite les lectrices et les lecteurs à imprimer le texte officiel de leur initiative et à l’avoir à portée de main en lisant cet article.

Je tiens à préciser, avant de me lancer dans mon commentaire, que les instigateurs de cette démarche ne sont en aucune manière nos ennemis, et que seule une minorité d’entre eux constituent des adversaires politiques extrémistes.

Des personnalités – parmi lesquelles des amis proches et de longue date – tels Bernard Henri Lévy, Vincent Peillon, Alain Finkielkraut, ont pris suffisamment de risques personnels, ont suffisamment servi de cibles aux anti-israéliens de tous poils, pour que l’on prenne le temps d’étudier leur "appel à la raison" avec une humeur égale.

Des Israéliens, comme Elie Barnavi et Avi Primor, qui ont servi leur pays sans faux cols, méritent indéniablement toute notre attention.

En milieu démocratique, chacun est libre d’exprimer publiquement ses sentiments. Plus encore : c’est en prenant le risque individuel de se mêler des débats publics que l’ont fait évoluer les choses. C’est en intervenant dans la discussion que l’on donne un sens à l’échange démocratique et intellectuel.

Entrons maintenant dans le vif du sujet :

" (...) le lien à l’État d’Israël fait partie de notre identité. L’avenir et la sécurité de cet État auquel nous sommes indéfectiblement attachés nous préoccupent".

Voilà qui constitue une excellente entrée en matière. "L’État d’Israël fait partie de notre identité", de même que le caractère "indéfectible" de leur "attachement", présentent un postulat très fort face aux trop nombreux antagonistes qui s’époumonent à écarter les Juifs d’Israël.

Un postulat qui dépasse le simple "intérêt", pour la première fois dans le cas de beaucoup des signataires, pour exprimer l’appartenance (identité) et son état de permanence, quels que soient les événements qui surviennent (indéfectible).

On remarque un bémol ennuyeux, toutefois ; il est d’ordre philologique : si les pétitionnaires déclarent leur lien "identitaire" à l’Etat hébreu, il on a nécessairement affaire à un lien à caractère national, non religieux.

Ce qui nous ramène à l’introduction de l’appel :

Notre objectif est de rendre publiques les positions de juifs européens (...)

Le substantif "juifs", avec une minuscule, définit les adeptes d’une religion, comme "chrétiens" ou "musulmans". Par définition, cependant, un lien à un Etat ne peut concerner qu’une nation ou un peuple, comme pour "Français", "Allemands", "Druzes", Kurdes", "Arméniens", "Juifs", etc.

Venant d’individus baignant dans la langue française et sa sémiologie, on ne peut que s’étonner de cette contradiction, qui jette un premier froid dans leur déclaratif.

Et puis, toujours à propos de l’introduction, dans laquelle ils affirment être demeurés "trop longtemps silencieux", on ne peut que relever que personne ne les empêchait de s’exprimer plus tôt, hormis eux-mêmes.

Et d’ajouter que les plus célèbres d’entre les pétitionnaires disposent d’un accès très large aux media main stream, qui leur permettait d’énoncer ces vérités dès qu’il leur parut urgent qu’elles fussent partagées.

Cette précision – de trop – de leur part fait planer un doute légitime sur le choix du moment politique, où ils ont tous et simultanément, après s’être tus, presque tous, et simultanément, durant des décennies, ressenti le besoin irrésistible de dire la même chose. Hum...

" Loin de sous-estimer la menace de ses ennemis extérieurs (...)"

Si, pourtant ! Ne pas expliciter ces menaces dans leur manifeste coïncide objectivement à les sous-estimer. Clair qu’il faut absolument solutionner – et sans temps morts - notre problème avec les Palestiniens ; mais dans l’ordre des priorités existentielles - l’ordre des dangers pesant sur la pérennité des habitants de l’Etat hébreu -, en termes stratégiques, cette question n’apparaît qu’en quatrième position.

Les signataires de JCall auraient été mieux inspirés s’ils avaient commencé par se mobiliser pour enrayer la menace insupportable pesant sur l’avenir des Israéliens, et qui n’a strictement rien à voir avec la création de l’Etat de Palestine.

Les pétitionnaires auraient fait taire tous les doutes quant à leur synchronisme avec la réalité que nous vivons hic et nunc, s’ils avaient commencé par partager publiquement notre inquiétude relative à l’arme suprême que nous destine la République Islamique d’Iran, et à laquelle ses ingénieurs mettent la dernière main, protégés derrière des tonnes de béton.

Ils auraient témoigné de leur "identité" crédible avec nos préoccupations, s’ils avaient fait l’effort de se mettre un instant dans la peau d’un habitant de Métoula ou d’ailleurs en Galilée, lorsqu’il sait que 40 000 projectiles du Hezbollah sont pointés en permanence sur sa maison et sa famille, dans l’indifférence générale de la communauté des nations. Et de beaucoup de cousins juifs de l’exil.

Le troisième danger, par ordre de proéminence, qu’Israël doit aujourd’hui gérer est l’hostilité affichée à son égard de l’actuel président des Etats-Unis d’Amérique. Car c’est la disposition de Barack Obama à l’égard du régime en place à Téhéran qui déterminera s’il pourra ou non se doter de la Bombe qu’il prépare.

Or c’est Obama qui a décidé de faire un parallèle intégralement artificiel entre le projet militaire des ayatollahs et la question palestinienne. C’est lui qui, au moment où l’existence d’Israël est objectivement en danger, s’emploie activement à nous priver du droit de nous défendre.

C’est Obama, enfin, qui a suscité la création et le financement de J Street, le modèle américain de JCall, afin de mettre en exergue l’urgence de la résolution du problème palestinien et de diluer l’archi-urgence objective qu’il y a à mettre un terme à l’aventure du nucléaire militaire perse.

Si Barack Obama avait bien traité le président de l’Etat d’Israël, M. Shimon Pérès, et fait montre de son impatience à l’encontre de Binyamin Netanyahu uniquement, le doute quant à ses orientations profondes serait encore d’actualité.

Mais faire entrer le Président Pérès, Prix Nobel de la Paix, par la porte cochère de la Maison Blanche, le soustrayant lui aussi aux photographes, n’est ni un acte amical, ni un signe encourageant.

Quant à sa dernière proposition, consistant à déclarer publiquement que si les négociations en cours entre Israéliens et Palestiniens n’aboutissaient pas, Obama convoquerait, à l’automne, une conférence internationale qui établirait, à notre place, un traité de paix entre les deux peuples, on est en présence d’une initiative qui a torpillé lesdites négociations avant même qu’elles ne reprennent.

M. Mahmoud Abbas, en effet, n’a aucune raison de faire des concessions face aux concessions israéliennes, sachant que la communauté internationale le gratifiera sans effort de tout ce qu’il désire, à un taux bien moins élevé que celui – naturellement – que les Hébreux sont prêts à lui concéder.

Dans ces conditions, il est parfaitement légitime de se demander si la création, maintenant, de JCall n’aurait pas pour objectif de doter Barack Obama d’un moyen supplémentaire de sa politique, dangereuse pour la sécurité d’Israël, quoique puissent en dire les signataires de la pétition.

"(...) nous savons que ce danger se trouve aussi dans l’occupation et la poursuite ininterrompue des implantations en Cisjordanie et dans les quartiers arabes de Jérusalem Est, qui sont une erreur politique et une faute morale. Et qui alimentent, en outre, un processus de délégitimation inacceptable d’Israël en tant qu’État.".

Nous – qui croyons comme l’Eglise, qu’au Moyen-Orient, les simples d’esprit arrivent les premiers au paradis, et que ne sommes pas pressés – refusons d’oublier (pour faire "branchés" ?) que le processus de "délégitimation inacceptable d’Israël en tant qu’État" avait commencé bien avant 1967, tandis que la Cisjordanie, Gaza, tout Jérusalem-est (c’étaient les Arabes qui s’étaient, en 48, emparés par les armes du quartier juif de la vieille ville de Jérusalem et qui l’occupaient) n’étaient pas sous contrôle israélien.

Jusqu’en juin 1967, l’esplanade du Temple de Salomon, l’endroit le plus cher aux Juifs du monde entier, était un urinoir public. Il faut avoir ces faits à l’esprit et relativiser le concept d’occupation, si l’on entend réellement "se placer au-dessus des clivages partisans".

" L’avenir d’Israël passe nécessairement par l’établissement d’une paix avec le peuple palestinien selon le principe « deux Peuples, deux États ». Nous le savons tous (...)".

Oui ! Nous le savons tous. Mais nombre de néo-existentialistes français et de pro-palestiniens musulmans ne veulent pas en entendre parler.

"(...) il y a urgence "

Une urgence relative : mieux vaut un Etat palestinien bien pensé, bien préparé, inoffensif, viable, dans deux ans, que tout le contraire dans six mois.

Je suis choqué, quant à moi, de voir que dans cet appel à la raison, les instigateurs font totalement l’impasse sur la négociation, qui avait duré deux ans pleins, entre Jérusalem et Ramallah, à l’époque du gouvernement Olmert, et qui était à deux doigts d’aboutir selon les deux parties engagées dans les discussions intensives.

L’unique appel à la raison qui sonnât juste à mon oreille consistât à faire pression sur Israël et l’Autorité Palestinienne afin qu’elles reprennent sans tarder les pourparlers d’il y a un an et demi, là où ils s’étaient interrompus.

Sans immiscions des Américains ni – horreur ! – des Européens, exactement comme ce fut le cas à l’époque.

Il n’existe aucune raison de recommencer ab initio le processus de paix, façon Pénélope, dès qu’un nouveau 1er ministre est élu en Israël ou qu’un nouveau président fait son entrée à Washington.

De toute façon, quels que soient les pinaillages des uns et des autres, et le plus ou moins d’intérêt qu’ils ont à faire parler d’eux, le processus qui mènera finalement à la paix est celui qui était en cours entre Tzipi Livni, Salam Fayyad et leurs délégations respectives. Parce qu’il n’y a pas trente-six chemins qui mènent à la paix, ni trente-six façons de résoudre les différends archi-connus, formant le cœur de la discorde.

Que les gens de JCall aient ignoré ce processus, lui préférant des principes qui n’engagent qu’eux, des y a qu’à et des autoroutes de négociations à construire, démontre pour le moins une connaissance limitée et égocentrique du dossier.

Faire avancer la paix, c’est s’efforcer de comprendre sa dynamique. La faire trébucher, c’est s’escrimer à ce que les protagonistes fassent attention à vous.

"Bientôt Israël sera confronté à une alternative désastreuse : soit devenir un État où les Juifs seraient minoritaires dans leur propre pays ; soit mettre en place un régime qui déshonorerait Israël et le transformerait en une arène de guerre civile".

C’est populiste, aboyeur et faux : cela fait 43 ans qu’Israël contrôle la Rive Occidentale et Gaza ; quel est donc ce déclencheur mystérieux qui fera que "bientôt", il faudrait choisir entre l’annexion ou l’indépendance palestinienne ?

Pourquoi JCall parle-t-il d’annexion et de déshonneur éventuel, alors qu’un projet de loi dans ce sens ne recueillerait pas vingt pourcent des suffrages à la Knesset ? Qu’est-ce qui se cache derrière cette menace de hâbleurs ? A qui est-elle adressée ? A qui faut-il faire peur, en brossant l’effrayant tableau d’une guerre civile qui n’a strictement aucun risque d’éclater ? Effectivement, des voltiges de ce genre recèlent de relents qui excitent l’inquiétude, non l’empathie des gens sérieux.

"Il importe donc que l’Union Européenne, comme les États-Unis, fasse pression sur les deux parties et les aide à parvenir à un règlement raisonnable et rapide du conflit israélo-palestinien".

J’espère qu’il ne s’agit pas de paraphrase pour parler d’un règlement imposé, comme en devise ouvertement Elie Barnavi avec qui veut bien l’entendre. Toute tentative d’imposer un règlement tournerait à une authentique catastrophe.

"L’Europe, par son histoire, a des responsabilités dans cette région du monde."

Qu’Allah, dans son infinie miséricorde, nous préserve des Européens ! L’Union Européenne, en général, la France, en particulier, ont failli à tous leurs engagements dans la région : la résolution 1701, qui a accru la capacité de nuisance du Hezbollah, placé la région en état de pré-guerre permanent, et scellé la pierre tombale du Liban multiconfessionnel et démocratique ; et l’engagement public de l’Europe de faire cesser la contrebande d’armes entre l’Egypte et Gaza, en échange de l’arrêt de Plomb Fondu et de la préservation de la tête du Hamas.

Depuis cet engagement, les galeries de contrebande à Rafah se comptent en milliers. L’Europe est une grande impotente arrogante, qui n’a fait qu’aggraver les tensions et favoriser les extrémistes dans la région. C’est cela sa tradition récente.

"Si la décision ultime appartient au peuple souverain d’Israël, la solidarité des Juifs de la Diaspora leur impose d’œuvrer pour que cette décision soit la bonne".

Merci. Il est vrai que c’est nous qui sommes menacés par la bombe iranienne, les Scud, les Katiouchas, etc. Vrai que c’est nous qui nous battons durant les guerres, pendant que nos cousins se dorent sur la Côte d’Azur en pensant à nous. Vrai que c’est nous qui avons reconstruit nos maisons après qu’elles furent touchées par les roquettes du Hezbollah. Nous qui fûmes séparés de nos enfants durant la dernière guerre du Liban et qui risquons de l’être encore. Vrai que c’est nous qui sommes appelés, jusqu’à quarante-cinq jours par an, à la réserve militaire (en temps de paix). Vrai, enfin, que c’est nous qui payons plus de cinquante pourcent de nos revenus à l’impôt, en écoutant patiemment les conseils de nos cousins, tout cela pour qu’ils puissent continuer à sentir "qu’Israël fait partie de leur identité".

Il me semble que le fardeau entre cousins est "bien réparti"... Ils nous laissent au moins la "décision ultime" de choisir notre avenir et c’est aimable de leur part.

Pour ce qui est d’œuvrer sur nous afin que nous prenions "la bonne décision", non seulement la formule me paraît un tantinet prétentieuse, mais je crois aussi qu’il n’existe pas, en politique, de bonne et de mauvaise décision. Il en existe seulement qui sont, à un moment donné, meilleures que d’autres.

Il me semble également que les électeurs israéliens ont "déjà" pris la bonne décision, en votant massivement pour les partis centristes. Qu’y pouvons-nous, si la volonté que nous avons exprimée a échappé à nos décideurs ?

Qu’y pouvons-nous s’ils ont construit des coalitions qui vont à l’encontre de la volonté de soixante-dix pourcent des citoyens de ce pays. Ca n’est pas le gouvernement que nous voulions, mais il est légitime, en cela qu’il respecte la constitution non écrite d’Israël.

Ceux qui s’imaginent que les Israéliens prennent du plaisir à être dirigés par des Libermann, des militants des implantations et par des religieux non sionistes, qui construisent des écoles religieuses sur nos deniers et soustraient leurs enfants au service militaire obligatoire sont au mieux des grands naïfs.

Toujours est-il que le respect de la démocratie implique que l’on observe ses règles, mêmes lorsqu’elles bafouent la volonté exprimée du peuple, même si elles débouchent sur des alliances qui nous révulsent parfois. Ceux qui sont incapables de se plier à ces règles ne sont pas des démocrates.

"L’alignement systématique sur la politique du gouvernement israélien est dangereux car il va à l’encontre des intérêts véritables de l’État d’Israël".

Personne, à ma connaissance, que ce soit en Israël ou en diaspora, ne s’est jamais "systématiquement" (c’est le mot-clé de cette phrase) aligné sur la politique du gouvernement israélien.

De là à entrer dans une attitude de rejet "systématique" des décisions d’un gouvernement légitime, le risque est tout aussi grand, au regard de notre situation stratégique, et c’est un risque que je déconseille de prendre.

De plus, s’il est évident, pour la plupart des Israéliens, que la perpétuation de leur existence libre et indépendante dans cette partie du monde passe par un accord avec les Palestiniens, il n’appartient certainement pas aux Juifs par intermittence (lorsqu’ils ont le temps et lorsqu’ils n’oublient pas, des années durant, d’y penser), d’indiquer aux Juifs professionnels que nous sommes ce qui relève ou non de l’intérêt véritable de leur Etat. Mais enfin, pour qui se prennent-ils ?

Pour que la paix soit possible, cependant, il est nécessaire que les Palestiniens acceptent, eux aussi, de faire un certain nombre de concessions majeures. Des concessions dont il n’est nulle part fait la plus fine allusion dans cet étrange appel du JCall.

En dépit de cet "oubli", si cette condition n’est pas remplie, il n’existe aucune chance pour que la paix s’instaure entre nous et nos voisins les plus proches. S’il s’agit d’un appel à effectuer des concessions unilatérales, c’est d’un appel au suicide qu’il est question, auquel aucun Israélien n’a l’intention, bien évidemment, de répondre.

"Nous voulons créer un mouvement européen capable de faire entendre la voix de la raison à tous".

Ca m’a l’air mal parti. Qu’ils commencent par faire entendre simplement leur voix, et à écouter celle des Israéliens me paraît être une meilleure approche. C’est à nous qu’il appartiendra de décider si c’est celle de la raison.

Au vu des inconséquences que j’ai dû relever dans leur manifeste, leur initiative, dans la forme qu’elle arbore actuellement, a déjà du plomb dans l’aile.

"Ce mouvement se veut au-dessus des clivages partisans".

A ce que j’en lis, cela ne me semble pas être le cas.

"Il a pour ambition d’œuvrer à la survie d’Israël en tant qu’État juif et démocratique, laquelle est conditionnée par la création d’un État palestinien souverain et viable".

Que de démagogie de Monoprix... La survie d’Israël, c’est nous qui nous en occupons depuis sa création et qui allons continuer à l’assumer seuls, à en juger par ce qui sort de la bouche de ces conseilleurs bavards. La création d’un Etat palestinien, souverain et viable, dépend autant des Palestiniens que de la volonté, maintes fois affirmée, de la majorité écrasante des citoyens de l’Etat hébreu.

JCall et J Street consomment-t-ils le schisme au sein du judaïsme européen et américain ? Sûr qu’ils défont les rangs, mais est-ce que cela a une si grande importance ?

Certes, à l’instar du regretté Herbert Pagani, on pourrait espérer qu’en cette période où Israël doit, à nouveau, combattre pour sa survie, nos cousins se serrent les coudes et commencent par rectifier le "processus de délégitimation inacceptable d’Israël en tant qu’État", qui fait fureur dans les démocraties occidentales et leurs media.

Qu’ils nous soutiennent et se battent pour leur honneur au lieu de nous donner des conseils dont nous sommes déjà repus.

Mais il ne faut assurément pas leur fermer le micro, ce serait une erreur, une partie de ce qu’ils disent est vrai, et ce qui se déroule ici les concerne aussi quelque part.

Et puis, beaucoup de signataire ont pris un risque en faisant leur coming out. Certaines signatures de ceux qui affirment désormais publiquement que "l’État d’Israël fait partie de leur identité" sont étonnantes ; à l’exemple de celle de Maurice Szafran, président directeur général de Marianne, dont le magazine participe copieusement et depuis des années aux ravages que produit l’Israel Bashing.

Pour nombre des 3356 signataires actuels, l’objectif tenait, sans doute, à se faire accepter par leur entourage ès qualité de "bon Juif mais critique à l’encontre de la politique du gouvernement d’Israël".

Il m’est d’avis, cependant, que ceux-ci ont quelques trains de retard, et que leurs collègues de bureau ne retiendront que le fait qu’ils sont Israélites et qu’ils maintiennent un étroit lien identitaire avec l’Etat hébreu. Car le questionnement qui prime, actuellement en France, dans l’intelligentsia et dans la rue, n’est pas "quelle politique Israël devrait suivre ?", mais "faut-il qu’Israël continue d’exister ?".

Au JCall a répondu une autre pétition, celle du JWorld, dont le slogan est "Raison garder", et qui a recueilli 4030 signatures, jusqu’à hier, dimanche.

Heureusement, l’avenir politique de la région ne se décidera pas à coups de pétitions et de contre-pétitions, qui, en prenant un peu d’altitude, en regard des enjeux de vie et de mort, ont un petit côté pathétique. Est-ce faire insulte aux uns et aux autres que de conclure qu’Israël leur tient au cœur et qu’ils rêvent de la paix et à sa sécurité ? Et si on cesse de rêver, les choses ne changeront jamais, cela, c’est une certitude.
Re: Les deux pétitions : Appel à la raison et Raison garder
04 mai 2010, 08:34
Ce blog , ma été recommandé par mon ami Yoram , et je crois qu'il mérite pleinement votre attention:
[blognadel.over-blog.com]


LE BLOGNADEL
Blog de Gilles William GOLDNADEL


VOUS AVEZ DIT FAUTE MORALE ?


Je ne sais ce qui m'attriste le plus dans ce texte littéralement insensé et pourtant intitulé non sans outrecuidance «Appel à la Raison».

J'ai, évidemment, d'abord mal pour Israël, déjà tellement et désespérément seul, mais j'ai mal aussi – et peut-être davantage – pour l'état crépusculaire d’une certaine pensée politique contemporaine.

Car il faut reconnaître que cette pétition de JCall est, hélas, revêtue de la signature de certaines personnalités estimables.

Je ne suis aucunement surpris par le fond de leur revendication : retrait des territoires conquis en 1967.Celles-ci sont connues et anciennes.

J'ai écrit, moi-même, à plusieurs reprises, que je n'avais pas la religion des territoires.

Seulement celle, plus ingrate et laïque, de la sécurité d'Israël et de son peuple.

Je ne pense pas que lorsqu’Ehud Barak proposa vainement à Arafat la rétrocession de la quasi-totalité des dits territoires – contre une paix définitive – il commit un acte de haute trahison.

Je ne crois pas non plus que Benjamin Netanyahou le pense, lui qui a nommé Barak à la tête du ministère de la défense.



Ce que je ne puis admettre, c'est d'abord ce titre qui constitue une véritable indécence, pleine de fatuité, dès l'instant où l'objet serait de raisonner Israël.

Moi, si j'avais les moyens de publier une telle tribune dans la grande presse et si mon dessein était de vouloir raisonner les déraisonnables, j'aurais plutôt, pour autant que la chose soit possible, réservé les colonnes de la presse arabe.

J'aurais invité les Syriens à cesser de livrer, de manière assez irrationnelle pour qui veut la paix, des missiles au Hezbollah libanais en infraction avec la résolution onusienne.

J'aurais pressé les pays du golfe et l'Algérie à cesser leur ostracisme, peu rationnel, à l'égard de l'État juif.

Il y a trois jours, Mme Clinton l'a fait. Pas les raisonneurs juifs qui n'y ont même pas songé.

Vous avez dit faute morale ?



Ce que je ne puis admettre c'est que nos pétisionistes, avec un étrange anachronisme, fassent porter le poids moral de la responsabilité de l'enlisement du processus de paix sur la tête d'Israël, comme si le gouvernement israélien était resté immobile, comme si l’Autorité Palestinienne avait, à l'inverse, fait montre du sens du compromis historique.

Voilà un premier ministre élu démocratiquement qui décide, contre la pente naturelle de son camp politique, de reconnaître le bien-fondé d'un État arabe de Palestine et de prononcer le gel provisoire des constructions dans les territoires disputés.

Voilà un Président Palestinien, dont il est recommandé de louer l’extrême modération, qui continue, à l'instar de sa population, de refuser la légitimité d'un État juif en Palestine, autrement dit d'entériner enfin le partage de 1947.

Au même moment où les Israéliens commettaient la bourde administrative qui servit de prétexte au vice-président Bidden pour s'estimer offensé, l'Autorité Palestinienne décernait le nom d'une place de Ramallah à un terroriste responsable de la mort de 37 civils israéliens.

Depuis, mais un peu tard, Mme Clinton a condamné cette provocation peu contributive de paix. Pas les pétitionnaires juifs.

Vous avez dit faute morale ?



Bien sûr que la position israélienne est aujourd'hui inaudible en Europe. Comment pourrait-il en être autrement après le dénigrement médiatique systématique et permanent auquel nous assistons depuis des lustres. Est-ce une raison de voler au secours de la défaite ? D’enfoncer un peu plus la tête de l'être aimé dans la boue de la réprobation unilatérale sous l’étrange prétexte d'affection et de crainte pour lui ?

Hitler a réussi la plus grande escroquerie politique du XXe siècle en vendant aux jobards que sa revendication satisfaite sur les Sudètes mettrait définitivement fin à ses exigences territoriales.

Les Palestiniens et leurs alliés sont en passe de réitérer le même exploit au XXIe siècle en laissant à penser que le dernier obstacle à la paix serait l'abandon des positions juives dans les territoires disputés et à Jérusalem.

Il est littéralement incroyable que des intellectuels férus d'Histoire, que des observateurs angoissés de l'actualité proche-orientale aient déjà oublié que les concessions unilatérales israéliennes, loin de faire avancer la cause de la paix, incitent un adversaire déjà peu intéressé à la renonciation à ses droits sacrés, à la surenchère irrédentiste.

Quant à espérer une meilleure position diplomatique, une plus grande popularité au sein de l'opinion internationale, voilà encore qui relève et de la candeur et de l'amnésie.

Ont-ils oublié, nos diasporiques donneurs de leçons de morale et de sagesse, qu'il y a seulement quelques mois, l'État juif, qui s'était pourtant retiré de Gaza et qui s'est vu agressé par un mouvement terroriste et islamiste censé être honni, n'a bénéficié d'aucune compréhension et a vu au contraire son premier ministre – qui n'était pas Benjamin Nétanyahou – menacé des foudres de la justice internationale, dès l'instant où il dut recourir à la légitime violence d'État ?

Si d'aventure, le chef du gouvernement israélien décidait, sous la pression, et avant toute négociation, un geste sans contrepartie, il pourrait peut être escompter 24 heures de sympathie mondiale, avant que de nouvelles pressions recommencent, sur fond d'admonestations et de désinformations mensongères.



À ce dernier sujet, il aurait été sans doute plus utile à la cause de l'État que l'on ambitionne de sauver, dès lors ou l'on s'adresse au lecteur du Monde et de Libération, en grand déficit d'information raisonnable, mais qui ne souffre pas cruellement d'une pénurie de remontrances à l'égard dudit État, d'expliquer le caractère inique de la justice onusienne en général et du rapport Goldstone en particulier.



Il est douteux que le premier ministre israélien, qui ne doit pas lire tous les jours la presse française, s'inspire des dernières recommandations publicitaires qu'elle contient.

Il est douteux que la communauté juive française soit également ébranlée dans sa solidarité déterminée qui lui vient non d'un suivisme borné mais des leçons amères de l'expérience historique, ancienne ou récente, sagement méditée.

Il n'est pas douteux que les contempteurs d'Israël trouveront dans la pétition juive matière à jouissance intellectuelle et politique.

Il est absolument certain que le lecteur de bonne volonté, déjà tellement égaré, sera davantage encouragé à croire que, décidément, les Israéliens n'ont pas raison.

Vous avez dit faute morale ?


Visitez blognadel , vous ne serez pas déçus
[blognadel.over-blog.com]

Re: Les deux pétitions : Appel à la raison et Raison garder
04 mai 2010, 10:50
Correspondance privée.

Israël est le capital de sécurité des USA


Le titre original est : Israel as a Security Asset for the United States

[www.americanthinker.com]



Par Liran Kapoano

En réponse au traitement grotesque que vient de réserver l'administration Obama à Israël , un groupe d'environ 50 généraux et amiraux américains retraités a élaboré de conserve la lettre suivante. Cette lettre invite aussi bien le président que le Congrès et le public américain à mesurer à quel point les succès d’Israël et de l’Amérique sont intimement liés.

Voici la lettre non publiée à ce jour, obtenue directement auprès d’officiers signataires :


Israël est un capital de sécurité pour les États-Unis


Nous, soussignés, avons voyagé en Israël ces dernières années avec l'Institut juif pour les Affaires de Sécurité nationale (JINSA). Nous représentions des décennies d'expérience militaire. Ayant eu accès sans restrictions aux dirigeants civils et militaires d'Israël, sommes parvenus à la conviction inébranlable que la sécurité de l'état d'Israël est une question de grande importance pour les États-Unis et pour leur politique au Moyen-Orient et en Méditerranée orientale. Un Israël fort et en sécurité est un capital sur lequel les stratèges militaires américains et les dirigeants politiques peuvent compter. Israël est une démocratie, un produit rare et précieux dans la Région, et Israël partage notre engagement pour la liberté en général, les libertés individuelles et la primauté du droit.

Au cours de nos voyages et de nos entretiens, la détermination des Israéliens pour protéger leur pays et parvenir à une paix juste et réaliste avec leurs voisins a été clairement exprimée. Ainsi nous prenons acte des tensions actuelles entre les États-Unis et Israël avec consternation et nous éprouvons une profonde inquiétude en voyant certaine divergences politiques primer sur nos intérêts mutuels de première importance.

En tant que professionnels américains de la défense, nous analysons les événements du Moyen-Orient au prisme des intérêts de sécurité américains.

Au cours de la guerre froide, les États-Unis et Israël se sont engagés dans un processus de coopération en matière de sécurité ; aujourd'hui les deux pays font face à la menace identique d’un terrorisme alimenté par des gens qui redoutent tout ce qui relève de la liberté. La collaboration historiquement étroite des États-Unis avec Israël à tous les niveaux des forces armées israéliennes, la recherche-développement militaire, les renseignements partagés et les exercices militaires d’entrainement conjoints, a renforcé la sécurité des deux pays. La police et les responsables américains des affaires juridiques ont tiré avantage de leur collaboration étroite avec les professionnels israéliens dans le domaine du contre-terrorisme intérieur, et lors des premières réponses aux attentats terroristes.

Israël et les États-Unis sont unis par des valeurs partagées et des menaces partagées contre notre mode de vie.

La prolifération des technologies nucléaires et des armes correspondantes au Moyen-Orient et en Asie, et la maîtrise de la technologie des missiles balistiques désormais implantés dans des aires géographiques étendues, nécessitent des coopérations en matière de renseignement, et de politique technologique et de sécurité. Le terrorisme, qu’il s’agisse de l’origine de son financement, de l’entrainement ou de l’exécution des opérations terroristes, doit recevoir une réponse multilatérale quand c’est possible. La diffusion de la haine et le soutien au terrorisme d’extrémistes violents au nom de l'Islam, qu’ils proviennent acteurs étatiques ou non-étatiques, doivent être traités comme des menaces contre la paix mondiale.

Au Moyen-Orient, dans une région instable si essentielle pour les intérêts des États-Unis, il serait pusillanime de s’écarter ou de dénigrer un allié de la trempe d’Israël.

Ainsi, la prochaine fois que quelqu’un prétendra stupidement qu’Israël mérite parfois un peu « d’amour vache » pour « retrouver le droit chemin », ou qu’il faut traiter l’état juif comme un gosse turbulent qui doit aller piquet et que c’est bon pour tout le monde, qu’il aille donc le dire à ces 50 généraux et amiraux à la retraite.

Signataires au 12 avril 2010, liste complète dans :
Israel as a Security Asset for the United States


Mon avis personnel/Nous sommes rentrés dans l'ère des pétitions.
Vaut mieux cela que la guerre.


Re: Les deux pétitions : Appel à la raison et Raison garder
06 mai 2010, 03:06
La droite israélienne fulmine contre l' "appel à la raison" de JCall

Par Olivia Dahan pour Guysen International News - Mardi 4 mai 2010 à 16:50

La droite au pouvoir en Israël a dénoncé mardi "l'appel à la raison" de juifs de gauche européens critiquant la politique du gouvernement israélien, alors que la gauche locale, bien plus faible, applaudissait à l'initiative.

Le texte, soutenu en Europe par plus de 4 000 signataires, a été officiellement présenté lundi à Bruxelles par le JCall ("European Jewish Call for Reason"). En réaction, la députée Miri Regev, du parti Likoud de Benjamin Netanyahou, a estimé "inadmissible que les signataires préconisent des pressions sur Israël pour geler la colonisation". La "réponse du monde libre au terrorisme islamique ne doit pas consister à baisser la tête", a-t-elle déclaré.

A l'extrême droite, le député Aryeh Eldad (union nationale) a dénié aux signataires "le droit de s'immiscer dans les affaires intérieures israéliennes", "tout droit de veto" sur la politique d'Israël. "Ce ne sont pas des gauchistes de salon et des communistes qui dicteront à Israël sa ligne de conduite" a-t-il affirmé, qualifiant les signataires de "naïfs et d'imbéciles".

Au centre-droit, le député Oriel Schneller du parti Kadima (opposition, 28 sièges) a déploré que "des groupes juifs de par le monde portent atteinte à la solidarité juive avec Israël". L'émergence de cet appel européen dans la foulée du JStreet américain -un groupe de pression juif de gauche- constitue selon lui "un phénomène dangereux, même si les signataires peuvent avoir de bonnes intentions".

Le soutien d’Haaretz

En revanche, le journal Haaretz a salué cette initiative, écrivant lundi dans son éditorial: "C'est une bonne nouvelle que des milliers de Juifs dans le monde entier, dont des intellectuels de renom, appellent à mettre un terme à l’occupation pernicieuse après 43 ans". Dans le même journal, l'écrivain et ancien député de gauche Yossi Sarid a félicité dimanche les "signataires pour cet acte d'amour envers Israël", soulignant que les "meilleurs amis d'Israël ne sont pas forcément ceux qui refusent de critiquer sa politique".

Le politologue Emmanuel Sivan a cependant jugé "minimal" pour l'heure l'impact de l'appel sur les Israéliens, déplorant que le manifeste n'évoque pas la "part de responsabilité des Palestiniens" dans le blocage du processus de paix.

(G.I.N avec agences)

[www.guysen.com]
Re: Les deux pétitions : Appel à la raison et Raison garder
06 mai 2010, 03:52
Quand on va sur le site de France2, on se rend compte du tort que fait Haaretz à Israel.

Ce journal et ses journalistes sont éternellement cités pour démontrer que Israel est un état nazi!!!!

J'aime la démocratie et la liberté de la presse, mais quand un Etat est en guerre et en butte à d'infâmes campagnes de desinformation, il est affligeant de voir qu'un journal israelien sert de référence à ces campagnes.

Je comprends bien que dans un pays il y a des journaux de gauche et des journaux de droite, que chacun a le droit d'exprimer une opinion et je ne vise pas particulièrement ce qui est dit au sujet du JCall
Re: Les deux pétitions : Appel à la raison et Raison garder
06 mai 2010, 11:47
Ils pensent aider Israel, eux aussi, peut être?



Un certain nombre de leaders juifs anti-sionistes des Etats-Unis ont rencontré le président iranien, à New York. Lors de cette rencontre, le Rabbin David Weiss a salué les positions de la RII, à la Conférence de suivi du TNP. "La RII a, toujours, défendu le juste, au grand dam des campagnes mensongères des médias occidentaux.", a-t-il précisé. Plusieurs leaders juifs ont, pour leur part, remercié les efforts du gouvernement iranien, dans le sens de l'amélioration des conditions de vie de la minorité juive du pays. A son tour, M. Ahmadinejad a tenu à dire que la défense des droits des opprimés, face aux Arrogants, faisait partie des priorités de la politique étrangère iranienne. "Nous avons toujours insisté sur les droits des minorités, en Iran, et nous le ferons toujours.", a affirmé le président iranien. Ahmadinejad qui s'était rendu, aux Etats-Unis, afin de participer à la Conférence de suivi du TNP, vient de quitter New York, à destination de Téhéran.



"Nous prohibons la bombe atomique." (Ahmadinejad)

"L'époque de la bombe A, cette arme la plus laide et la plus prohibée, est bel et bien révolue.
Ethiquement parlant, nous la prohibons.", c'est ce qu'a indiqué, mardi après-midi, heures locales, le Président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, lors d'une conférence de presse, à New York. "Tout individu qui fabrique ces bombes, les prolifère, les stocke et menace les autres avec de telles armes, commet un acte blâmable, selon nous.", a souligné le Président Ahmadinejad, avant d'ajouter: "Si ces armes étaient efficaces, pourquoi n'ont-elles pas pu aider l'Amérique, en Irak et en Afghanistan, pourquoi n'ont-elles pas pu empêcher l'effondrement de l'URSS?"
"Le régime sioniste dispose, lui aussi, de plus de 200 ogives nucléaires. Alors pourquoi ces armes ne l'ont pas aidé à Gaza?", s'est encore interrogé le président iranien, pour qui, l'époque de la bombe atomique est révolue. "Maintenant, c'est l'ère de la pensée, de la logique et de l'humanité.", a-t-il ajouté. "Ceux qui stockent ces armes des plus inhumaines ont mis en danger leur propre peuple et le monde entier. Nous sommes contre le principe de l'arme atomique.", a-t-il précisé. "Notre devise est: "L'énergie nucléaire pour tous, l'arme nucléaire pour personne.", a réitéré le Président Ahmadinejad.


www.french.irib.ir
Re: Les deux pétitions : Appel à la raison et Raison garder
06 mai 2010, 15:02
Tribune libre

«Nous reconnaissons le CRIF et il n’y a pas de debat qu’elle soit la voix officielle»
par David Chemla

06/05/10 - - : Israël

Compte tenu de l’animosité en Europe aujourd’hui à l’égard de la politique israélienne, et même à l’égard d’Israël en tant que tel, en quoi cette initiative peut-elle être utile ? Ne pensez-vous pas qu’exercer davantage de pression sur un Israël déjà très critiqué en ce moment soit irresponsable ?

Je pense qu’en réalité, notre initiative améliore l’image d’Israël en Europe. Cette image est très mauvaise chez nous, à cause surtout de ce qui s’est passé à Gaza, et l’on pense en général en Europe qu’Israël est le côté provocateur et négatif du conflit, celui qui bloque le processus de paix.
Ce que nous faisons, c’est montrer qu’au sein de la communauté juive, il y a débat - un débat ouvert - et que nous ne sommes pas monolithiques. Nous nous identifions à Israël et à ses droits, mais nous critiquons. Cela est sain et nécessaire. Nous sommes juifs, sionistes, et nous sommes toujours prêts à nous élever pour le droit d’Israël à l’existence. Nous sommes contre la délégitimation et les boycotts d’Israël, mais ce que nous montrons, c’est qu’il est bon de s’identifier à Israël, et en même temps de critiquer certaines de ses actions.
Quant au fait d’être responsables, nous faisons la seule chose responsable que nous pensons possible de faire. Nous parlons en amis d’Israël et nous lui disons : « Vous allez faire une erreur. C’est à vous de décider comment agir, pas à nous. Mais en tant qu’amis, en tant que juifs, nous voulons vous dire que vous êtes sur le mauvais chemin. »
En Israël, il semble que beaucoup de monde se cache la tête dans le sable. Les situations économique et sécuritaire sont bonnes, on a donc l’impression que rien ne presse, u’il y a le temps pour résoudre la crise. Mais il n’y a pas le temps.Nous ne pensons pas que le temps joue en faveur d’Israël. Nous craignons que la solution à deux Etats ne nous glisse entre les doigts.

Comment JCall est-il advenu ? De qui est l’idée ?

L’initiative est partie d’un petit groupe de juifs, membres de toutes sortes d’organisations juives, partout en Europe. Par exemple, je fais partie de La Paix Maintenant en France. En Suisse et en Italie, il y un groupe nommé le Cercle Martin Buber dont les membres ont été actifs, etc. Il y a quelques mois, nous nous sommes réunis à Paris depuis toute l’Europe (une vingtaine de personnes) et nous avons parlé de la situation et du projet. Nous nous sommes mis d’accord sur plusieurs principes : d’abord, nous sommes tous sionistes. Ensuite, nous sommes contre les actions de colonisation du gouvernement. Enfin, nous sommes contre la délégitimation et les boycotts d’Israël. Puis nous avons commencé à travailler sur le texte de cette pétition.

Avez-vous pris J Street aux Etats-Unis pour modèle ? Et qu’est-ce que cela signifie sur les changements qui ont lieu en diaspora concernant Israël aujourd’hui ?

Bien entendu, nous avons suivi J Street et ce qu’ils sont en train de faire. Nous en connaissons certains, mais ce sont des Américains, ils n’ont pas envie de se mêler de politique en Europe. Nous n’avons aucun lien organisationnel avec J Street, mais chacun connaît l’existence de l’autre et chacun s’intéresse au travail de l’autre. Il est difficile de dire ce qui se passera plus tard et si nous pourrons coopérer, mais pour le moment, nous (JCall) nous concentrons sur le lancement de notre propre organisation.
En Europe, il est difficile de comparer les communautés juives, chacune a sa propre histoire. Pour ma part, je peux mieux parler de la communauté française et de ce qui est en train de changer.
La communauté française est souvent considérée comme étant à la droite de l’échiquier politique, surtout à cause des positions du Conseil Représentatif des Institutions juives de France (CRIF), qui est l’organisation qui représente officiellement la communauté. Nous reconnaissons le CRIF, bien sûr, et il n’y a pas débat sur le fait qu’ils soient la voix officielle. Mais entre 70 et 80% des Juifs de France n’appartiennent même pas à une quelconque organisation juive (ni au CRIF, ni à n’importe quelle autre) et n’ont donc pas l’impression que leur voix est représentée.

Comment les leaders de la communauté juive ont-ils réagi ? Je vois qu’il y a déjà un contre-mouvement à JCall qui commence, appelé « Raison Garder ». Un co-initiateur de ce mouvement, l’universitaire français Shmouel Trigano, né en Algérie, qualifie votre initiative de « totalement dépassée » et dit qu’elle « donne l’impression qu’Israël est le seul obstacle à la paix ».

Eh bien, il est sain de débattre ! Je serais heureux d’en débattre avec eux, en privé ou en public. Nous ne sommes pas des frères qui devons être d’accord sur tout. Nous sommes des citoyens égaux, et chacun peut parler pour lui-même.
Et, bien sûr, nous nous faisons attaquer des deux côtés. Trigano est relativement modéré en comparaison de certaines réactions que nous avons reçues de la droite. Nous recevons des e-mails qui disent que nous sommes des traîtres et que ceux qui s’opposent à ce que nous avons à dire viendront aussi à Bruxelles perturber nos activités. Mais je ne pense pas qu’ils puissent entrer au Parlement, il y aura la police.
De l’autre côté, la gauche et les groupes pro-palestiniens nous attaquent aussi, en disant que notre texte est très sioniste et que nous ne nous occupons pas directement des Palestiniens, qu’en fait nous procédons à un relookage des mêmes vieux arguments israéliens sionistes. D’une certaine manière, ils n’ont pas tort, nous n’avons pas découvert l’Amérique et je leur dis que nous n’en sommes pas encore à traiter de tous les sujets. Nous sommes juifs, sionistes, et nous nous concentrons sur une nouvelle manière d’aborder certains aspects du problème.

De quel soutien bénéficiez-vous en ce moment ? Et comment comptez-vous garder la dynamique ?

Plus de 3 000 personnes ont signé la pétition, et chaque jour, davantage de gens la signent. A Bruxelles, il n’y a de place que pour 400 personnes dans l’auditorium où se déroulera notre réunion, et toutes les places sont déjà prises. Des gens viennent d’Allemagne, d’Italie, de Suisse, de France ?

Et les Britanniques ? Où sont-ils ?

Les Britanniques sont partenaires du projet, et plusieurs Britanniques de premier plan l’ont signé, mais en termes d’organisations juives, ils ne sont pas encore partenaires à part entière.
De toute façon, après la réunion d’aujourd’hui à Bruxelles, nous continuerons à nous renforcer et à nous étendre en direction d’autres pays. Nous nous rencontrerons et resterons en contact. L’idée est de se rencontrer tous les quelques mois dans un pays d’Europe différent. La prochaine réunion se tiendra probablement en France, peut-être après l’été et les fêtes juives, quand nous serons un peu plus forts et mieux organisés. Notre plan est de nous étendre petit à petit, de nous expliquer et d’engager le débat avec ceux qui nous critiquent.

A terme, qu’espérez-vous accomplir par cette initiative ? Où vous voyez-vous dans un an ?

Je ne peux pas répondre à cette question, je n’ai pas de boule de cristal, mais je suis convaincu qu’il y avait un réel besoin pour une telle initiative en Europe. Les réactions que nous recevons pour l’instant montrent qu’énormément de juifs nous sont reconnaissants de porter leur voix. Les gens sont fatigués de ne pas avoir d’espoir.

(David Chemla est president de la Paix maintenant et co –fondateur de J-Call. Cet entretien a été publié dans Haaretz du 3 mai)

Photo : D.R.

[www.crif.org]

Re: Les deux pétitions : Appel à la raison et Raison garder
06 mai 2010, 15:04
Tribune libre

Vous avez dit faute morale ?
par Gilles-William Goldnadel

06/05/10 - - : Israël

Je ne sais ce qui m'attriste le plus dans ce texte littéralement insensé et pourtant intitulé non sans outrecuidance «Appel à la Raison».

J'ai, évidemment, d'abord mal pour Israël, déjà tellement et désespérément seul, mais j'ai mal aussi – et peut-être davantage – pour l'état crépusculaire d’une certaine pensée politique contemporaine.

Car il faut reconnaître que cette pétition de JCall est, hélas, revêtue de la signature de certaines personnalités estimables.

Je ne suis aucunement surpris par le fond de leur revendication : retrait des territoires conquis en 1967.Celles-ci sont connues et anciennes.

J'ai écrit, moi-même, à plusieurs reprises, que je n'avais pas la religion des territoires.

Seulement celle, plus ingrate et laïque, de la sécurité d'Israël et de son peuple.

Je ne pense pas que lorsqu’Ehud Barak proposa vainement à Arafat la rétrocession de la quasi-totalité desdits territoires – contre une paix définitive – il commit un acte de haute trahison.
Je ne crois pas non plus que Benjamin Netanyahou le pense, lui qui a nommé Barak à la tête du ministère de la défense.

Ce que je ne puis admettre, c'est d'abord ce titre qui constitue une véritable indécence, pleine de fatuité, dès l'instant où l'objet serait de raisonner Israël.
Moi, si j'avais les moyens de publier une telle tribune dans la grande presse et si mon dessein était de vouloir raisonner les déraisonnables, j'aurais plutôt, pour autant que la chose soit possible, réservé les colonnes de la presse arabe.
J'aurais invité les Syriens à cesser de livrer, de manière assez irrationnelle pour qui veut la paix, des missiles au Hezbollah libanais en infraction avec la résolution onusienne.
J'aurais pressé les pays du golfe et l'Algérie à cesser leur ostracisme, peu rationnel, à l'égard de l'État juif.
Il y a trois jours, Mme Clinton l'a fait. Pas les raisonneurs juifs qui n'y ont même pas songé.
Vous avez dit faute morale ?

Ce que je ne puis admettre c'est que nos pétisionistes, avec un étrange anachronisme, fassent porter le poids moral de la responsabilité de l'enlisement du processus de paix sur la tête d'Israël, comme si le gouvernement israélien était resté immobile, comme si l’Autorité Palestinienne avait, à l'inverse, fait montre du sens du compromis historique.

Voilà un premier ministre élu démocratiquement qui décide, contre la pente naturelle de son camp politique, de reconnaître le bien-fondé d'un État arabe de Palestine et de prononcer le gel provisoire des constructions dans les territoires disputés.

Voilà un Président Palestinien, dont il est recommandé de louer l’extrême modération, qui continue, à l'instar de sa population, de refuser la légitimité d'un État juif en Palestine, autrement dit d'entériner enfin le partage de 1947.
Au même moment où les Israéliens commettaient la bourde administrative qui servit de prétexte au vice-président Bidden pour s'estimer offensé, l'Autorité Palestinienne décernait le nom d'une place de Ramallah à un terroriste responsable de la mort de 37 civils israéliens.

Depuis, mais un peu tard, Mme Clinton a condamné cette provocation peu contributive de paix. Pas les pétitionnaires juifs.

Vous avez dit faute morale ?

Bien sûr que la position israélienne est aujourd'hui inaudible en Europe. Comment pourrait-il en être autrement après le dénigrement médiatique systématique et permanent auquel nous assistons depuis des lustres. Est-ce une raison de voler au secours de la défaite ? D’enfoncer un peu plus la tête de l'être aimé dans la boue de la réprobation unilatérale sous l’étrange prétexte d'affection et de crainte pour lui ?

Hitler a réussi la plus grande escroquerie politique du XXe siècle en vendant aux jobards que sa revendication satisfaite sur les Sudètes mettrait définitivement fin à ses exigences territoriales.

Les Palestiniens et leurs alliés sont en passe de réitérer le même exploit au XXIe siècle en laissant à penser que le dernier obstacle à la paix serait l'abandon des positions juives dans les territoires disputés et à Jérusalem.

Il est littéralement incroyable que des intellectuels férus d'Histoire, que des observateurs angoissés de l'actualité proche-orientale aient déjà oublié que les concessions unilatérales israéliennes, loin de faire avancer la cause de la paix, incitent un adversaire déjà peu intéressé à la renonciation à ses droits sacrés, à la surenchère irrédentiste.

Quant à espérer une meilleure position diplomatique, une plus grande popularité au sein de l'opinion internationale, voilà encore qui relève et de la candeur et de l'amnésie.

Ont-ils oublié, nos diasporiques donneurs de leçons de morale et de sagesse, qu'il y a seulement quelques mois, l'État juif, qui s'était pourtant retiré de Gaza et qui s'est vu agressé par un mouvement terroriste et islamiste censé être honni, n'a bénéficié d'aucune compréhension et a vu au contraire son premier ministre – qui n'était pas Benjamin Nétanyahou – menacé des foudres de la justice internationale, dès l'instant où il dut recourir à la légitime violence d'État ?

Si d'aventure, le chef du gouvernement israélien décidait, sous la pression, et avant toute négociation, un geste sans contrepartie, il pourrait peut être escompter 24 heures de sympathie mondiale, avant que de nouvelles pressions recommencent, sur fond d'admonestations et de désinformations mensongères.

À ce dernier sujet, il aurait été sans doute plus utile à la cause de l'État que l'on ambitionne de sauver, dès lors ou l'on s'adresse au lecteur du Monde et deLibération, en grand déficit d'information raisonnable, mais qui ne souffre pas cruellement d'une pénurie de remontrances à l'égard dudit État, d'expliquer le caractère inique de la justice onusienne en général et du rapport Goldstone en particulier.

Il est douteux que le premier ministre israélien, qui ne doit pas lire tous les jours la presse française, s'inspire des dernières recommandations publicitaires qu'elle contient.

Il est douteux que la communauté juive française soit également ébranlée dans sa solidarité déterminée qui lui vient non d'un suivisme borné mais des leçons amères de l'expérience historique, ancienne ou récente, sagement méditée.

Il n'est pas douteux que les contempteurs d'Israël trouveront dans la pétition juive matière à jouissance intellectuelle et politique.

Il est absolument certain que le lecteur de bonne volonté, déjà tellement égaré, sera davantage encouragé à croire que, décidément, les Israéliens n'ont pas raison.

Vous avez dit faute morale ?

Photo : D.R.

[www.crif.org]
Re: Les deux pétitions : Appel à la raison et Raison garder
07 mai 2010, 02:33
Des raisons pour un appel à la déraison


Cette semaine, Guy Senbel m' a demandé de rédiger l'éditorial. Je ne vous parlerai pas de l'Iran, ni de la politique des Etats-Unis à l'égard d'Israël, ni des menaces terroristes et des bruits de bottes qui résonnent au portes de l'Etat hébreu. Je vous parlerai de ce qui pourrait devenir un véritable cataclysme, au sein du peuple juif : l'appel à la raison organisé par Jcall.

Depuis le 3 mai dernier, l'organisation Jcall a effectué ses premiers pas officiels sur la scène internationale au cours d'un lancement au Parlement Européen de Bruxelles. Dans les jours qui ont précédé, des voix se sont élevées de toutes parts, d'aucuns pour applaudir l'initiative, d'autres pour s'insurger d'une telle insolence et d'un tel déni à la démocratie israélienne.

J'ai quelque peu hésité à aborder ce sujet car entrer dans ce débat vous propulse immédiatement dans un camp ou dans un autre, même si là n'était pas votre volonté. D'un autre côté, il est des moments où l'on ne peut pas rester simple spectateur, des moments où l'on sent qu'il est essentiel de faire entendre sa voix, qu'elle soit celle de la raison ou non.

Comme tout le monde j'ai lu cette pétition, cet appel à la raison lancé par Jcall. J'ai lu attentivement leurs arguments et les différentes interventions des signataires dans la presse nationale, internationale ou locale. Première réflexion : ces personnes, dont je connais la plupart et que je respecte au plus haut point, ont-ils une autre définition que moi du mot 'Paix' ? Car si j'ai bien compris, la finalité de cet appel à la raison est bien la paix. La paix entre deux peuples, vivant côte à côte.

Deux peuples… étonnant de constater que la pétition n'en cite qu'un. A aucun moment, la pétition ne vient parler des devoirs de la partie adverse, à aucun moment les Palestiniens ne sont impliqués dans ce processus long et douloureux que peut être une négociation pour la Paix.

A aucun moment, nous ne lisons dans cette pétition d'appel à la raison des Palestiniens. Personne ne vient demander aux Palestiniens l'arrêt du terrorisme, la reconnaissance de l'existence d'Israël en tant qu'Etat Juif, la suppression de l'incitation à la haine dans le système éducatif palestinien, etc.

Je suis un homme de paix, je la désire du plus profond de mon âme pour chaque juif résident en Israël, pour chaque Juif de la Diaspora mais aussi pour chaque palestinien pour autant que celui-ci soit animé des mêmes intentions pacifiques que moi. Et c'est pour cette raison que je n'ai pas signé la pétition de Jcall. Parce qu'il faut – pardonnez moi cette expression galvaudée – être deux pour danser le tango. Parce que faire la paix seul ne signifie pas faire faire la paix. Cela signifie tout simplement que vous avez été incapables de dialoguer avec votre ennemi, que vous avez été incapables de lui expliquer vos positions. Et cela, parce que vous n'êtes pas convaincu du bien-fondé de vos arguments.

L'actuel gouvernement israélien a des positions claires et des lignes rouges au-delà desquelles il ne souhaite pas s'engager. L'actuel gouvernement de l'Autorité Palestinienne a aussi des revendications sur lesquelles il n'est pas prêt de transiger. Les deux administrations sont convaincues du bien-fondé de leurs arguments. Mais qui a raison ? Qui peut prétendre que sa position est la plus juste ?

Plutôt que de mettre ces deux gouvernements dos à dos, ne serait-il pas plus judicieux de les aider à dialoguer, de les aider à réduire petit à petit le fossé qui les sépare ?

Est-ce qu'en accusant une des deux parties de perdre la raison, serons nous sûrs de gagner la volonté de l'autre partie en faveur d'une paix équitable et juste ?

Est-ce une faute morale que de défendre son droit à l'existence, que de défendre ses citoyens contre le terrorisme et la barbarie aveugle ?

Il faudrait lancer un appel à la raison aux signataires de la pétition Jcall. Vous avez tous le droit de vous soucier de l'avenir de l'Etat d'Israël car c'est le pays de tous les Juifs, où qu'ils se trouvent, c'est votre pays. Vous avez le droit de faire entendre votre voix dans le cadre d'un débat démocratique. Par contre, je me demande si le déni systématique des actions d'un gouvernement qui n'est pas en adéquation avec vos idéaux politiques, n'est pas un danger pour le pays que vous prétendez défendre. Soyez certains que les détracteurs d'Israël n'auront de cesse de s'appuyer sur vos arguments pour repousser plus loin la possibilité d'une paix qui paraît déjà si lointaine.

Ce dont le peuple juif a le moins besoin, c'est de la désunion. Alors débattez, critiquez mais restez unis derrière ceux qui sont à la tête du pays qui représente le seul endroit où vous pourrez, vous et vos familles, vous réfugier si par malheur l'Histoire se répète un jour.

Ce soir, je pense à Guilad Shalit, aux mains des terroristes du Hamas depuis 1406 jours. Du fond de sa geôle, je me demande s'il se soucie de savoir combien ont signé cet "appel à la raison" plutôt qu'un appel à sa libération immédiate. Espérons qu'il n'ait pas, lui, perdu la raison et qu'il pourra rapidement retrouver ceux qui l'aiment et qui souffrent tant de son absence.

Meir Azoulay

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