Ci-dessous la réponse d’Israel : le navire LINDA rebaptisé Rachel Corrie a été arraisonné sans aucune résistance. Il fait maintenant route vers Ashdod.
Israël arraisonne le Linda (info # 010506/10) [Breaking news]
© Metula News Agency
Les commandos marins ont pris le contrôle, voici une heure et demie, du cargo Linda. L’abordage s’est fait dans le calme et sans violence, les activistes à son bord, de même que l’équipage n’ayant opposé aucune résistance.
Au surplus, le capitaine du navire a coordonné l’arrivée des soldats avec leur commandant. De ce fait, l’arraisonnement s’est effectué par la mer et les hélicoptères n’ont pas eu à intervenir.
Un échange radio (que nous sommes parvenus à entendre) a précédé la prise de contrôle : un officier israélien, s’exprimant dans un anglais parfait, a indiqué au capitaine que "le Linda (nom original et officiel du paquebot rebaptisé Rachel Corrie) faisait route vers une zone militaire fermée, qu’Israël interdisait de pénétrer dans ces eaux et de rejoindre le port de Gaza, et qu’après inspection du fret à Ashdod, le chargement autorisé serait transporté par la route à Gaza, sous contrôle israélien et selon le mode opératoire en vigueur".
Le Linda-Rachel Corrie vogue actuellement vers Ashdod, qu’il atteindra dans quelques heures.
Le commandement de la marine israélienne a souligné l’attitude responsable de l’équipage et des passagers, mentionnant qu’il était le fait d’authentiques militants pacifistes, contrairement à ceux du Mavi Marmara.
Pour leur part, les autorités politiques israéliennes ont félicité leurs homologues irlandaises pour leur comportement responsable dans l’épilogue maritime de l’opération. Elles ont mis en exergue la volonté de Dublin de ne pas jeter de l’huile sur le feu, au contraire de Tayyip Erdogan, le 1er ministre turc, voici quelques jours.
Selon les sources gouvernementales à Jérusalem, l’Irlande aurait endossé la solution consistant à débarquer la marchandise à Ashdod. Le gouvernement israélien a par ailleurs informé que les passagers du Linda-Rachel Corrie seraient renvoyés chez eux sitôt leur arrivée à Ashdod (et ne seraient pas emprisonnés).
Le caboteur Linda-Rachel Corrie, avec onze militants pro-Hamas à son bord, irlandais et malais, dont la Prix Nobel irlandaise Mairead Corrigan et l’ex-coordinateur de l’action humanitaire en Irak, Denis Halliday, avaient préalablement rejeté ce matin trois appels lancés par la marine israélienne à se dérouter sur Ashdod.
Des vedettes de la Khél Hayam, la flotte de guerre israélienne, lui barraient physiquement la route de Gaza.
Le capitaine du cargo, battant pavillon cambodgien, avait été averti que s’il persistait dans sa tentative de casser le blocus, des commandos hébreux allaient l’arraisonner.
Des membres de l’expédition étaient intervenus, plus tôt ce matin, sur les ondes de la radio israélienne pour y annoncer que le capitaine avait donné des instructions à ses passagers de s’asseoir parterre et de présenter la paume de leurs mains afin de montrer aux soldats qu’ils n’étaient pas armés.
Les intervenants avaient déclaré qu’ils ne se comporteraient pas comme les activistes du Marmara et n’opposeraient aucune résistance en cas de prise de contrôle de leur embarcation. Ils avaient toutefois affirmé qu’ils entendaient poursuivre leur route vers Gaza.
Les responsables de l’Etat hébreu avaient également informé les responsables du bâtiment, qu’en cas d’accord de leur part, ils pourraient assister à l’inspection.
Le doute subsiste au sujet de 500 tonnes de ciment compris dans le chargement du caboteur, parmi mille deux cents tonnes de cargo. On sait, en effet, qu’Israël et l’Egypte n’autorisent la livraison de matériel de construction à Gaza qu’à la condition qu’il soit destiné à des projets civils répertoriés ; ce, afin d’empêcher qu’il ne serve à la construction d’installations militaires.
L’arraisonnement non violent du navire a été rendu possible par de multiples échanges entre les gouvernements concernés, chacun œuvrant à ce que les choses se passent dans le calme.
C’est ce que confirmait P.J Crowley, un porte-parole du Département d’Etat à Washington, affirmant que "tout le monde désirait éviter la répétition de l’incident tragique".
Le porte-parole du Conseil National de Sécurité US, Mike Hammer, avait indiqué peu après, que, "dans l’intérêt de la sécurité, le Rachel Corrie, devait faire route sur Ashdod".
Les Etats-Unis ont été très actifs dans la recherche d’un épilogue pacifique à ce nouvel incident.
Lors d’une réunion du cabinet de crise, mardi, Binyamin Netanyahu avait donné des instructions à l’armée afin d’éviter, par tous les moyens possibles, que les occupants du Linda-Rachel Corrie ne soient blessés.
Vers six heures ce matin, heure israélienne, le groupe Free Gaza, organisateur du convoi, installé sur l’île de Chypre, avait indiqué que la marine israélienne s’était emparée du caboteur. L’agence Reuters avait, dans un premier temps, confirmé cette fausse nouvelle pour l’infirmer vers six heures trente, après avoir établi le contact avec l’un des activistes à bord.
Hier, le 1er ministre turc Erdogan a menacé de participer personnellement à briser le blocus à bord d’une nouvelle flottille, qui serait escortée par la marine militaire de son pays.
Il semble qu’Erdogan entende à tout prix devenir le fer de lance de l’activité anti-israélienne dans la région. Parallèlement, les intentions favorables à son égard dans les sondages continuent de dégringoler.
D’après notre spécialiste militaire, Jean Tsadik, Tayyip Erdogan se livrerait ainsi, par Israël interposée, à un bras de fer avec l’armée turque, très proche, depuis des années, de l’Etat hébreu.
Tsadik souligne qu’il n’est absolument pas sûr que l’armée turque accepte d’assumer la nouvelle provocation qu’il projette. Cela pourrait ajouter une tension supplémentaire entre la direction militaire du pays – laïque et atatürkiste – et le pouvoir politique islamisant.
Le fait est que l’armée turque est la principale utilisatrice hors d’Israël de matériel et de technologie bleu et blanc. Il est vrai que des intérêts stratégiques communs liaient les deux Etats, mais c’était avant l’avènement d’Erdogan et de sa formation islamiste, qui ont toujours exprimé leur hostilité à l’encontre de l’Etat hébreu.