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TEMPS ET CONTRETEMPS.

Envoyé par breitou 
Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
31 mars 2013, 10:54
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JEAN-MARIE LUSTIGER, LE CARDINAL PROPHÈTE De Henri TINCQ

JEAN-MARIE LUSTIGER, LE CARDINAL PROPHÈTE

De Henri TINCQ
Éditions Grasset


Arte nous a proposé, le 29 mars 2013, un excellent téléfilm qui nous a plongés dans la vie de l’ancien archevêque de Paris, Jean-Marie Lustiger, juif converti au catholicisme pendant la guerre, à l’âge de 14 ans. L’auteur du film a réussi à reproduire avec justesse le conflit intérieur d’un homme qui se considérait autant juif que chrétien. Mais la religion juive ne reconnait aucune conversion et, quel que soit son parcours, un juif reste juif toute sa vie selon la Halakha, la Loi suprême juive. Ce film émouvant et bien joué par un acteur de talent, Laurent Lucas, a reproduit les sensations que j’avais éprouvées en lisant la vie du cardinal.

Double appartenance

En effet, par pur hasard, je venais de terminer la lecture de l’ouvrage de mon confrère de Slate, Henri Tincq, spécialiste des religions, qui ne pouvait laisser indifférents ceux qui étaient nourris aux textes bibliques et à l’histoire de la Shoah. Lustiger a porté toute sa vie la croix de sa double appartenance sans jamais renier sa religion d’origine. En devenant prêtre, il ne voulait pas effacer de sa mémoire l’assassinat de sa mère à Auschwitz, sous le seul motif qu’elle était juive.

L’auteur reproduit avec précision la hantise du cardinal de perdre la foi inébranlable dans les textes sacrés. Lustiger a été un précurseur, celui du rapprochement entre les deux religions du Livre qui s'étaient toujours combattues, par la seule volonté des hommes. Parce qu’il était un grand prélat, au caractère énergique et à l’esprit ouvert, cet homme d’Église de grande culture avait fait bouger les frontières en œuvrant toute sa vie pour le dialogue entre les tenants de l’Ancien et du Nouveau Testament. Il fascinait autant qu’il dérangeait mais il restait ferme sur ses convictions. Comme l’a écrit Henri Tincq : «le cardinal Lustiger laisse le souvenir d’un homme de foi exceptionnelle, atypique, inclassable, déconcertant, qui aura bousculé, à la puissance d’un ouragan, son Église et son temps».

Après ce magnifique téléfilm poignant, les lecteurs pourront approfondir le portrait et la trajectoire inédite d’un personnage qui a toujours privilégié l’action aux mots. D’ailleurs une anecdote me permet de rappeler un souvenir fugitif mais marquant de cet homme d’Église qui, à l’époque déjà, se battait pour faire tomber les murs érigés entre les hommes.

Centre Richelieu

Place de la Sorbonne

Jeune étudiant fauché ayant fui la Tunisie en 1961, j’avais suivi les conseils d’une amie non juive qui m’avait conseillé le centre chrétien Richelieu, place de la Sorbonne, qui aidait les étudiants nécessiteux à trouver un logement. Je me souviens du regard étonné de la jeune fille derrière le comptoir qui lisait le formulaire d’inscription sur lequel j’avais rempli la case religion : juif. Étonnée certainement par ma franchise, elle avait dû estimer que mon cas méritait plus d’attention. Elle s’absenta quelques instants pour me proposer ensuite de rencontrer le responsable du centre. Un véritable honneur pour un petit juif de Tunisie. J’ignorais alors que j’allais être mis en face d’un curé, futur cardinal, habillé pour l’heure d’une tenue laïque de «velours côtelé».

Nous avions discuté de tout, sauf de religion et je n’ai senti aucune volonté de prosélytisme à mon égard. Il voulait que je lui raconte la Tunisie, pour lui lointaine, la vie de la population juive, les motivations du départ en masse des juifs et nos difficultés d’expatriation. J’étais impressionné par sa simplicité et ses préoccupations, à priori laïques. Il m’écouta avec attention car il découvrait un pan d’une histoire qu’il ne connaissait pas. Je n’avais pas obtenu de chambre de bonne car il en manquait tellement à l’époque des rapatriés d’Algérie, mais il m’avait proposé de revenir le lendemain. Une petite enveloppe m’attendait avec quelques petites coupures de banque qui m’ont fait chaud au cœur et qui m’ont permis de survivre au moins encore un mois. J’avais apprécié qu’il ne fasse aucune distinction entre un chrétien et un juif dans le besoin.

Kaddish

Ce comportement me sera expliqué plusieurs dizaines d’années plus tard par Henri Tincq qui a confirmé que «Lustiger était présent sur tous les théâtres où se joue le sort de l’homme». L’auteur nous fait comprendre que le prélat a été forgé durant sa jeunesse par la méchanceté des hommes et par le malheur. Le téléfilm colle au livre mais le texte, par la force des mots et de la réflexion qu’ils induisent, approfondit les détails de vie du cardinal grâce à des témoignages et des archives inédites et nous fait comprendre pourquoi il a exigé qu’on récite le Kaddish, la prière juive des morts, face à son cercueil à l’entrée de Notre-Dame de Paris.

À lire absolument même si l’on a vu le film. Une vraie leçon de vie et de tolérance dans le monde barbare actuel où la religion prend le pas sur l’homme et où les extrémistes de tout bord érigent des barrières d’incompréhension entre les religions.


Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
04 avril 2013, 23:40
Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
17 avril 2013, 12:03
Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
24 avril 2013, 02:49
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25 avril 2013, 08:39
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28 avril 2013, 00:54
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dimanche 28 avril 2013
PÈLERINAGE À LA GHRIBA DE DJERBA SOUS BONNE GARDE


PÈLERINAGE À LA GHRIBA DE DJERBA SOUS BONNE GARDE

Par Jacques BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps




Le pèlerinage annuel à la synagogue de la Ghriba à Djerba, la plus ancienne de l’histoire juive, est le thermomètre de la saison touristique en Tunisie. Il marque le début des vacances et des migrations des touristes vers la Tunisie. L’ile de Djerba, qui compte encore près de 1.200 juifs, reste la destination préférée des européens de toutes nationalités qui recherchent l’exotisme.
À la suite de la révolution, la fête avait été annulée en 2011 pour des raisons de sécurité car l’avènement d’un régime islamique avait inquiété les juifs. Cette année-là fut désastreuse pour l’ile qui n’a accueilli que la moitié des touristes sur le 1,2 million habituel.

Voir la vidéo tournée à la Ghriba


Mise en garde israéliennes
Femme juive de djerba en tenue traditionnelle



L’année 2012 n’a pas été meilleure. Israël avait certes mis en garde ses ressortissants et les juifs en général sur les dangers qu’ils couraient à se rendre dans l’île. Le 3 mai 2012, le CNS (Conseil israélien de sécurité nationale) avait «déconseillé fortement» aux israéliens de voyager en Tunisie car il estimait que certains attentats étaient planifiés dans l’île. Ils n’ont donc été que 300 français et italiens à faire le pèlerinage. Les juifs djerbiens avaient constaté alors que le dispositif de sécurité autour de la synagogue avait été allégé et que les mesures sécuritaires n’étaient pas à la hauteur de celles imposées par le régime précédent de Ben Ali.
Des suppliques sur des oeufs

La vidéo qui montrait un militant en plein centre de Tunis, l’avenue Habib Bourguiba, appelant au meurtre des juifs avaient alors découragé ceux qui comptaient participer aux festivités annuelles. Une trentaine de juifs avait fait le déplacement en 2012 alors que le pèlerinage attirait d’ordinaire 8.000 personnes dont plusieurs israéliens d’origine tunisienne, venus spécialement par charters. À l’image de Lourdes pour les chrétiens ou l’Arabie saoudite pour les musulmans, les femmes en majorité viennent brûler des cierges ou écrivent leurs vœux sur des œufs pour obtenir la clémence du Ciel ou pour favoriser une naissance là où la science n’avait pas réussi.

Les retombées ont été catastrophiques pour le souk où les commerçants n’ont pas fait recette avec leurs épices orientales et leurs huiles essentielles pour le corps et le visage. Les gestionnaires de la synagogue s’étaient alors plaints de ne pouvoir couvrir les frais d’entretien du bâtiment. Les hôtels étaient pleins à moitié. Mais les édiles de la ville avaient marqué leur dépit en arguant que, de toute façon, le tourisme de masse avait tendance à défigurer l’île.


Pèlerinage sous haute sécurité


Le pèlerinage à la Ghriba a lieu cette année du 26 au 28 avril 2013, au 33ème jour du mois Omer. Les festivités commencent le 14 Iyar pour la commémoration de Rabbi Meïr Baal HaNess et continuent jusqu'au 18 Iyar, fête du Lag Ba'omer, jour du souvenir de Rabbi Shimon bar Yohaï. Le pèlerinage inclut une visite à la synagogue, l'aumône, des prières et la participation à l'un des deux cortèges qui ont lieu pendant les deux derniers jours du pèlerinage.

Pour l’année 2013, la sécurité a été renforcée par les autorités tunisiennes qui ont compris l’importance de ce symbole pour le tourisme tunisien. Malgré les mises en garde, les pèlerins sont arrivés vendredi 26 avril à la synagogue pour exprimer leur espoir d’un retour à la normale du rituel malgré une hausse des troubles islamistes. L’année a été effectivement dure pour les quelques irréductibles juifs vivants en Tunisie qui ont souffert d’attaques antisémites, de violences verbales et d’actes de profanation des cimetières.

Le gouvernement a fait fort cette année contrairement aux années précédentes. Plus d’une douzaine de camions militaires ont été placés autour de la Ghriba pour éviter une attaque similaire à celle d’Al-Qaeda qui avait tué 21 personnes en 2002. La police a installé des barrages sur la route menant à l’aéroport. Mais les djerbiens n’ont pas mis la barre trop haute puisqu’ils souhaitent accueillir au moins un millier de pèlerins juifs et quelques dizaines d’israéliens. Ceux qui étaient déjà arrivés se sont installés dans un coin de la synagogue pour la lecture de la Torah tandis que les femmes vêtues de blanc s’étaient agenouillées, après avoir placé des œufs avec une inscription d’une supplique pour pallier leur fertilité.


Un gouvernement à l’écoute

Kamel Essid


Le gouvernement islamique n’a pas boudé les festivités comme les années précédentes. Kamel Essid, conseiller au ministère des Affaires religieuses, a déclaré qu'il était venu «pour montrer à nos frères juifs que nous respectons toutes les religions. Il était du devoir du gouvernement de n'épargner aucun effort pour assurer le succès de la collecte». Les responsables communautaires juifs veulent être toujours optimistes : «Il n’y aucun problème à Djerba où nous vivons en bonne entente avec les musulmans. D’ailleurs au cours de ces deux dernières années, il y a eu des problèmes ailleurs mais pas à Djerba». Certains chrétiens du voyage estimaient que Djerba était le symbole de l’entente intercommunautaire et le lieu où les hommes marquent leurs distances face au conflit politique, social et religieux qui frappe la Tunisie. D’autres s’étonnent cependant qu’on permette impunément à un imam, Ahmed Shili, d’appeler ouvertement dans un de ses sermons à un «génocide divin des juifs».
Procession à Djerba


Après la vente aux enchères d’ornements et d’objets de culte, à peine deux cents juifs ont participé à une procession aux environs de la synagogue, escortés par des dizaines de policiers, de militaires, et de membres des forces spéciales armées de fusils automatiques tandis que tout le quartier était bouclé. Les organisateurs attendent un sursaut des visiteurs pour dimanche 28 avril car leur nombre décidera ou non du succès de la reprise du pèlerinage. Mais les participants regrettent l’ancien esprit bon-enfant qui régnait alors, avant que les groupuscules extrémistes n’orchestrent des troubles. Des festivités sous haute sécurité dans une sorte de blockhaus à ciel découvert suscitent des appréhensions, preuves que le risque demeure.
Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
30 avril 2013, 11:46
Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
01 mai 2013, 11:46
Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
07 mai 2013, 11:42
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MAVI MARMARA : DES EXCUSES DANS LE VENT

ISRAËL-TURQUIE : DIPLOMATIE OU HYPOCRISIE ?

Par Dr Richard ROSSIN


La mort d’êtres humains est toujours un drame. Donc Netanyahou, le premier ministre israélien, a présenté ses excuses au peuple turc «pour toute erreur ayant pu conduire à la perte de vies» lors de l’arraisonnement du Mavi Marmara le 31 mai 2011.




Historique des faits


C’était une exigence du premier ministre turc, Erdogan. Lui n’a pas commis d’erreur : il a soutenu, armé et autorisé à appareiller une flottille aux visées hostiles contre son allié israélien. Il savait la légalité du blocus des armes à destination de Gaza dont français et américains étaient en charge en mer Rouge et dans la péninsule du Sinaï par une surveillance électronique.

Tous le savent, même l’IHH dont deux femmes d’un autre convoi anti blocus viennent d’être violées à Benghazi en Libye. L’IHH, association humanitaire islamiste amie d’Erdogan, est classée par les USA et certains états européens organisation terroriste. Pas par la France qui ne voit de terrorisme dans nulle organisation moyen-orientale, pas même le Hezbollah responsable du meurtre de 58 de nos soldats dans l’attentat du Drakkar à Beyrouth en 1983.

Le Mavi Marmara a refusé le contrôle de sa cargaison à Ashdod avant transfert à Gaza par un message de son commandant : «Ta gueule, retourne à Auschwitz» pendant que les accompagnateurs pacifistes hurlaient «Juifs, rappelez-vous de Khaybar » (haut lieu du massacre de Juifs par Mahomet) ; les enregistrements en attestent. C’était la troisième proposition de contrôle. Ils voulaient en découdre. Nous apprendrons plus tard que certains «pacifistes» étaient porteurs d’importantes sommes d’argent et équipés de gilets pare-balles en Kevlar, de lunettes de vision nocturne (les nuits sont si belles en mer), de couteaux, de frondes, de barres en fer.
Obsèques des victimes


Le convoi de 8 cargos avait appareillé le 30 mai de la Chypre colonisée par la Turquie. L’arraisonnement fait 9 morts et 28 blessés parmi les militants et 10 blessés parmi les marins israéliens. Le quotidien turc Hurriyet publie des photos de soldats israéliens tabassés par les passagers du cargo. Sur les autres cargos investis, la défense passive des passagers n’a provoqué aucune violence. Parmi les 700 passagers débarqués à Ashdod : 4 arabes israéliens dont une députée de la Knesset, 9 Français et un député égyptien. Dès le lendemain des représentants du CICR (Croix Rouge) rendent visite à tous les ressortissants de pays sans relations diplomatiques avec Israël.

Visite du CICR que le franco-israélien Gilad Shalit, otage à Gaza du Hamas enlevé en 2006, n’aura jamais jusqu’à sa libération le 18 octobre 2011 (contre 1027 détenus palestiniens condamnés par la justice pour actes de terrorisme). Du 31 mai au 7 juin, 510 camions transfèrent le fret vérifié vers Gaza. Les passagers sont rapidement libérés et expulsés. Le député égyptien, Mohamed Beltagy, de retour déclare avoir capturé trois soldats israéliens et pris le contrôle de leurs armes…

En juillet 2011 la commission Palmer de l’ONU estime qu’Israël était justifié à intercepter la flottille et faire usage de la force «à des fins de légitime défense» dès lors que les militaires «ont été accueillis par une résistance organisée et violente d’un groupe de passagers», relève qu’«un “noyau dur” d’environ 40 militants du IHH avaient un contrôle effectif sur le navire et n’ont pas été soumis à des contrôles de sécurité quand ils sont montés à bord à Istanbul»… que «la qualité et la valeur de la plupart des biens humanitaires à bord des navires était discutable »…et ajoute que «Gaza ne dispose d’aucune installation portuaire capable de recevoir la quantité de marchandise, de vivres…»



Exigences turques



Voilà les événements pour lesquels Erdogan exigeait des excuses. Se posent des problèmes graves. Quid de la responsabilité des hommes qui se sont lancés dans cette aventure et quid de la responsabilité de la Turquie qui les a soutenus au mépris des lois internationales ? Quid de la marginalisation des minorités chrétienne et kurde en Turquie ? Quid de l’occupation militaire de la partie nord de Chypre par l’armée turque depuis 1974 ? Quid de la reconnaissance des massacres de kurdes en 1938 (qui continuent) et d’assyriens, quid du sort des 781 réfugiés du Struma en 1942, quid des génocides des grecs entre 1916 et 23 et bien sûr des arméniens…? Pourquoi personne n’exige d’excuses d’Erdogan pour tout cela et pour avoir lancé cet acte hostile ?

J’ajoute que jamais ni famine, ni massacre n’ont été décrits à Gaza contrairement à bien des endroits sur la planète et en particulier chez ses amis qu’Erdogan couvre comme au Darfour …
Erdogan et Pérès à Davos


La crise avec la Turquie de l’AKP d’Erdogan avait commencé bien avant l’assaut du Mavi Marmara utilisé en exutoire politique. L’AKP avait annoncé sa volonté de «politique du zéro problème avec les voisins», dont l’objectif était le rapprochement avec les voisins arabes et avec l’Iran. Là, se placent les insultes d’Erdogan à Shimon Peres à Davos le 29 janvier 2009 et l’accusation de «nettoyage ethnique en Palestine» (nettoyage qui a permis à la population de septupler en 60 ans !). Inamicale encore deux déclarations récentes affirmant le sionisme «un crime contre l’humanité».



Réalisme israélien



Bien sûr, il y a les massacres en Syrie et les avancées des islamistes. Mais, pourquoi, pour Obama, l’inquiétude sur les stocks de gaz de combat en Syrie devrait-elle peser plus sur Israël que sur la Turquie ? Bien sûr, il y a aussi la crise chypriote qui rend, pour Israël, le partenaire incapable d’installer des débouchés pour le gaz.

Par réalisme politique, Netanyahou déclare donc son «engagement» à dépasser les désaccords pour «promouvoir la paix et la sécurité régionale »… « Il vaut mieux ravaler sa fierté et faire ce qui est bon pour l’Etat». Certes, mais au prix d’une incompréhension des marins israéliens. Un geste diplomatique fort de la part d’Israël, mais la politique c’est aussi soutenir ses citoyens, affirmer son droit à l’indépendance et à la sécurité, faire respecter son Etat.

Bien sûr, il est difficile de résister au président américain lorsqu’il vous tend le téléphone. Mais, lui non plus n’a pas d’ami, seulement des intérêts menacés dans la poudrière moyen-orientale crée par les occidentaux après la première guerre mondiale et déstabilisée par son discours du Caire du 4 juin 2009. Il est primordial pour Obama de réconcilier ses deux meilleurs alliés du Moyen-Orient, sa médiation avait déjà permis la livraison de matériel militaire israélien à l’armée turque le mois dernier… Pour John Kerry cette réconciliation «contribuera aux progrès de la paix et de la stabilité dans la région». Ce serait vrai s’il s’agissait vraiment de réconciliation.
Kerry et Erdogan

Les effets immédiats en Turquie ont été l’acclamation d’une victoire et l’avalanche de revendications sans rien céder sur ses propres exactions. La municipalité d’Ankara installe des panneaux publicitaires sur ces excuses, Erdogan exige des sommes folles sans renoncer aux parodies de justice contre les militaires israéliens, de participer aux négociations avec les palestiniens, annonce qu’il va se rendre à Gaza et qu’il n’est pas encore question de rétablir les relations diplomatiques ; un éventuel indemnisé clame vouloir donner ses indemnités putatives au Hamas et au Jihad islamique.
Panneaux publicitaires à Ankara



Rêves contradictoires


Le Mavi Marmara à son retour


Erdogan rêvait d’excuses, Obama les lui a obtenues. Obama aussi avait rêvé, mais les rêves d’Obama et d’Erdogan ne sont pas les mêmes. John Kerry venu demander au Grand turc de retarder sa visite prévue à Gaza s’est vu renvoyé dans les cordes sans ménagement.
Israël risque de payer la note, même le bénéfice diplomatique qui serait que les Nations voient ces résultats-là ne lui sera pas crédité. Question : que pouvait-on attendre du lauréat 2010 du prix Kadhafi des droits de l’homme ?

Les juifs ont hérité de l’Histoire une maladie grave : ils voudraient être aimés. La paix n’est pas seulement le silence des armes, ce que voudraient nous faire croire les diplomates. Les Etats n’ont pas d’amis, seulement des intérêts et des alliés. Mais, il n’est pas impossible que le gaz et le pétrole, qui ont amenés tant d’amis à des tyrans parfois sanguinaires et toujours obscurantistes, bouleversent la donne régionale en faveur d’Israël. En attendant Erdogan détruit l’OTAN de l’intérieur.


Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
10 mai 2013, 01:10
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