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TEMPS ET CONTRETEMPS.

Envoyé par breitou 
Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
14 mai 2013, 22:30
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LES MARRANES Par Maryse CHOUKROUN


LES MARRANES : 400 ANS D'ANGOISSE ET DE TERREUR

Par Maryse CHOUKROUN
Historienne
copyright © Temps et Contretemps

Cérémonie secrète de marranes - tableau de Moshe Maimon

Le marranisme est un phénomène unique par son ampleur et sa durée dans toute l'histoire du judaïsme. Il est l'aboutissement d'une suite d'événements et de situations inhérentes à l'histoire du judaïsme ibérique.
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Une histoire agitée depuis l’origine



Arrivés au 1er siècle comme esclaves à la suite des armées romaines, après la chute de Jérusalem, les juifs sont affranchis en l'an 212 par l'empereur Caracalla. Au IVème siècle, les Wisigoths envahissent la région. Lors de la conversion de leur Roi Recared au catholicisme, au VIIème siècle, toute la population est sommée d'embrasser la foi chrétienne. Les juifs ayant refusé, ils connaissent les premières grandes persécutions. Menacés d'avoir les deux yeux crevés, (symbole de leur aveuglement devant la vérité de la croyance chrétienne), les historiens estiment à 90.000 le nombre de ceux qui auraient accepté la conversion. Les autres se réfugient dans les montagnes jusqu'à l'invasion des Maures au VIIIème siècle.

À partir du IXème siècle, l'Empereur Charlemagne, entreprend la conquête systématique de la Péninsule. Les juifs se retrouvent à nouveau en pays chrétien. Durant les trois siècles suivants, on peut dire que leur situation est vivable. La philosophie, la poésie, les sciences s'épanouissent. C'est ce que certains historiens ont qualifié «l'âge d'or du judaïsme espagnol». On retrouve tout naturellement des juifs à des postes élevés dans des charges publiques et honorifiques, ce qui ne va pas sans susciter des envies, et des jalousies aigües.
Le concile de Latran impose le port de la rouelle

Mais cette situation va changer du tout au tout avec l'arrivée du nouveau pape Innocent III. En 1215, il réunit un Concile à Latran et promulgue pour tout le monde chrétien les plus virulents dogmes antijuifs :

1) Les juifs devront vivre dans des quartiers séparés fermés par de hauts murs : ghetto, juiveries, juderias ou calls suivant les pays.

2) Dès que les juifs sortent de leur quartier, ils sont obligés de porter des signes distinctifs qui les font reconnaitre des chrétiens : un chapeau pointu en Europe de l'Est ou, en Espagne, une longue cape de bure appelée gramelle avec une rouelle cousue sur la poitrine (rond jaune sur fond rouge, mélange du jaune infamant et du rouge évoquant le sang de Jésus).
Port de la rouelle

3) Et plus grave, ce Concile décrète que les juifs sont un peuple déicide, phrase répétée dans les églises régulièrement. Cette proclamation ne fut annulée que lors de Vatican II en 1965.



Épidémies



Au milieu de toutes ces brimades et humiliations, les juifs vivent et survivent. Au milieu du XIVème siècle, trois épidémies de peste se déclarent à partir de 1348. L'Europe entière est touchée. Les morts se comptent par dizaines et par centaines de milliers. Les juifs, vivant dans des quartiers séparés avec leurs propres puits, en observant les règles d'hygiène (mikvé, netilat Yadaim) et la cacherout, furent moins atteints que les autres habitants. De là à penser qu'ils avaient empoisonné les puits des chrétiens, il n'y eut qu'un seul pas qui fut très vite franchi.

Les pestes avaient fait de très nombreux morts et la démographie de la Péninsule était tombée en chute libre, d'où un manque de bras dans toutes les branches artisanales, et plus particulièrement dans l'agriculture. À ce problème se surajouta des années de très grand froid qui détruisirent les récoltes entrainant la famine en Espagne durant plus de dix ans. La révolte grondait dans les campagnes. Des moines, tout spécialement formés, allaient de villages en villages pour détourner le mécontentement des paysans contre le gouvernement, et le diriger contre les juifs, ceux par qui tous leurs malheurs arrivaient. Il fallait éradiquer l'Espagne de tous ses juifs, non pas en les tuant, mais en les convertissant. Seul, un refus total devait provoquer leur mort.



Début des massacres

Torquemada premier inquisiteur espagnol


Le courroux grandissait, s'enflait, et à la fin du mois de mars 1391, une vague incontrôlée de massacres s'abattit sur la Péninsule, détruisant tout sur son passage, du sud vers le nord. Admirablement orchestrée au départ par l'évêque de Séville, ces pogroms avaient pour but soit, en ayant même recours à la force, de convertir les juifs, soit de les supprimer. C'est donc aux cris de «à feu et à sang» et «la conversion ou la mort» que la foule déchaînée envahit tous les quartiers juifs. Dans la région de Séville, 4.000 juifs furent tués en quelques jours ; à Cordoue, tout le quartier fut réduit en cendres. Les juiveries de Barcelone, de Majorque, de Lérida, Saragosse et bien d'autres plus petites, furent rayées de la carte. Les juifs qui refusaient d'embrasser la foi chrétienne furent brulés sur des buchers improvisés ou passés au fil de l'épée.

Des témoignages parlent du sang dévalant les ruelles, des hurlements d'hystérie de la populace déchainée, des juifs tirés par les cheveux jusqu'à des fonts baptismaux dans lesquels ils étaient plongés par la force, pour être convertis. Devant le déchaînement de la foule en furie, nombreux furent les juifs qui pensèrent que le seul moyen de s'en sortir et de survivre était d'accepter une conversion, persuadés que l'ordre allait bientôt être rétabli, et qu'ils pourraient reprendre le cours normal de leur vie d'ici quelque temps.

En l'espace de cinq mois, temps durant lequel ces massacres firent rage, on estime à 50.000 le nombre des juifs morts en Espagne, et à 250.000 celui des convertis. C'est un phénomène unique dans toute l'histoire du judaïsme. Mais il ne s'arrêta pas avec la fin de ces exactions.



Conversions forcées


Tolède : synagogue Santa Maria la Bianca devenue église


Les hauts dignitaires de l'Église se montrèrent fort déçus par les résultats. Ils avaient espéré une arrivée en masse, pour ne pas dire totale, des juifs dans le giron du catholicisme. Voyant qu'ils n'avaient pas obtenu par la force les résultats escomptés, ils décidèrent d'essayer la persuasion. Dès 1401, il fut décidé que tous les juifs devaient être amenés dès l'âge de 7 ans, si besoin par la force, deux fois par semaine dans les églises pour écouter les sermons virulents des Frères Prêcheurs, Dominicains et les Franciscains. Le plus célèbre d'entre ces moines, mais aussi le plus fanatique, fut le Frère Vincent Ferrier, qui, par des discours enflammés détruisait systématiquement les arguments du Talmud. En 1411, il entra dans la grande synagogue de Tolède, en plein office de Shabbat, brandissant une immense croix, et la transforma immédiatement en église Santa Maria la Bianca.
Frère Vincent Ferrier

Pour convaincre un peu plus les hésitants, on interdit aux juifs la plupart des métiers. C’est à partir de cette époque qu'ils furent réduits à pratiquer l'usure, alors qu'en même temps on promettait monts et merveilles à ceux qui se convertissaient. Durant tous ces événements, très nombreux furent les juifs qui virent dans la conversion une échappatoire plus ou moins provisoire à tous leurs malheurs. Mais la réalité, hélas, fut toute autre.

Les convertis se divisaient en trois groupes :

- Ceux qui décidèrent de changer de vie totalement et qui, oubliant leurs origines devinrent de bons et sincères chrétiens.

- Ceux qui, craignant qu'on mette en doute leur nouvelle foi, ou, pour éviter des représailles, firent du zèle et devinrent les plus grands et les plus dangereux antijuifs.

- Enfin les autres, les plus nombreux, qui, croyant que la crise n'était que passagère, voulurent en cachette rester fidèles à la foi de leurs ancêtres, et continuer à pratiquer le judaïsme.



Crypto-juifs



Ils furent appelés les marranes, ou plutôt, comme on le dit maintenant, les crypto-juifs (ceux qui pratiquent le judaïsme en secret). Le mot marrane est très péjoratif. Il signifie, dans le patois castillan «porc» ou plutôt «cochon». Il fut donné par les espagnols aux nouveaux convertis, d'une part en signe de mépris, et d'autre part, parce que certains de ces nouveaux convertis mettaient des morceaux de porc à sécher à leurs fenêtres pour montrer qu'ils s'étaient bien intégrés.

En se convertissant, obligation leur était faite de changer d'identité :

- Soit ils choisissaient la traduction de leur prénom hébreu : ainsi Haïm devint Vidal, Mazel Tov se transforma en Astruc ou Bonastruc, Sitruk et Yom-Tov en Bonjorn.

- Soit ils gardaient la première lettre symbolique pour préserver le souvenir de leur prénom juif : Abraham donna Arnaud, Andres, Barouh, se transforma en Bendit, Benedict. Isaac donna Ignace ou Isidore, et Jacob devint Jacques ou Jaime, etc...

Comme nom de famille :

- Soit, ils prenaient leur métier : nous connaissons tous les Sastre, les Herrero, les Ferrer, ou Sapatero.

- Soit, ils se contentaient de leurs origines géographiques: les Catala, les Zwili, les Catalayud, les Gueron, Sarragosse, Rossellini etc....

- Parfois même, obligés avant de se convertir à vivre dans des espaces restreints ou dans une même rue, ils finirent par s'appeler, Delaporte, Sasporta (en Catalogne), De la Calle, les Carrer ou les Carrera etc...

- Ceux qui manquaient d'imagination dans ces moments d'épouvante, prenaient ce que le religieux qui les convertissait leur suggérait, à savoir, le prénom du saint du jour, mais surtout le nom du Roi. Combien sont devenus des Martinez, Sanchez, Fernandez ou Perez.

- Enfin, les derniers, ceux qui voulaient faire du zèle et choisissaient des noms de famille tels que Santa Maria, Dos Santos, Iglésias, Santa Cruz, Delacruz, Delacroix etc... Dès qu'ils étaient convertis, ces nouveaux chrétiens, étaient séparés de leurs anciens coreligionnaires.
Alexandre de Rhodes prêtre jésuite d'origine marrane



Enseignement de masse



Durant une période de deux ans, ils étaient pris en charge par les dominicains éduqués à cette intention. Entassés dans des lieux isolés, nommés, à Barcelone, la place des Renégats, ou dans d'autres villes simplement rue de la conversion (comme à Perpignan par exemple), on leur enseignait leur nouvelle religion. Obligés de suivre tous les offices quotidiens, d'écouter les leçons, les discours et les sermons, d'aller à confesse régulièrement, la base de l'enseignement consistait à leur inculquer la crainte du mensonge en les menaçant des affres de l'enfer. Peu à peu, ces nouveaux convertis devinrent des fidèles comme les autres ou du moins, la majorité d'entre eux paraissait l'être.

Admis alors dans la société chrétienne, ils essayaient de s'intégrer et de se fondre pour se faire oublier. Lorsque leur fortune, à nouveau refaite, le leur permettait, ils essayaient de s'acheter une identité, c'est-à-dire de s'allier à des chrétiens bien vus dans la société, mais sans ressource, ce qui était très fréquent dans la petite noblesse. Ceux-ci n'hésitaient pas à se mésallier pour redorer leur blason. Et c'est dans un de ces cas que le marranisme va être découvert.

Un ancien juif, fort riche, converti, vivait depuis peu au milieu des chrétiens. Il avait une jolie fille promise à un jeune noble espagnol. Or, un soir, alors que ce dernier s'était rendu en cachette dans sa chambre, la mère frappa à la porte. Affolée, la jeune fille cacha son amoureux dans l'immense cheminée. Comme presque partout dans les demeures, les cheminées étaient superposées, et le son montait facilement. Or par malheur, c'était la veille de Pessah, et ce jeune homme fut le témoin auditif d'une scène qui le laissa sans voix. Stupéfait, il alla sur le champ tout rapporter à son confesseur.



Autodafé


Tribunal Inquisition

La découverte de la persistance de la religion juive chez les convertis, provoqua une émotion intense au sein de l'Église. Il fallait extraire au plus tôt cette gangrène de leur âme, et pour cela, il fallait découvrir les coupables, les faire avouer et les châtier d'une façon exemplaire en public pour provoquer la peur et même l'effroi chez ceux qui auraient voulu les imiter. Les évêques de tout le pays persuadèrent les souverains d'installer l'Inquisition, tribunal religieux, qui cherchait, arrêtait, «questionnait» (euphémisme pour ne pas dire torturait), condamnait et exécutait elle-même les sentences. Cette institution était totalement indépendante du pouvoir royal. La principale source de renseignements ne pouvait être que la délation provoquée par la jalousie, ou la crainte de l'enfer. Tous les convertis furent soupçonnés. Le moindre faux pas pouvait les mener aux buchers.

Ces bûchers ou autodafé (du portugais acto da fé, acte de foi) dressés sur les places publiques et allumés dans une mise en scène spectaculaire dont le but était de frapper les esprits. «La terreur doit provoquer la dénonciation pour certains, et pour les autres, le retour définitif et sincère au catholicisme». La terreur régnait dans les villes et les villages, s'engouffrait dans les rues et les ruelles, envahissait les demeures. Chaque voisin, chaque membre du personnel, chaque jeune enfant pouvait sans le vouloir, à n'importe quel moment, dénoncer ces crypto-judaïsant durant des séances de confesse qui étaient régulièrement imposées. Lors de ces séances, les curés avaient une liste de questions précises à poser, et il suffisait que quelqu'un hésite avant de répondre pour envoyer en prison sans délai le suspect, ou plutôt le présumé suspect, avec toutes les conséquences que cela impliquait, c'est-à-dire la «question», faible mot pour désigner la torture. La torture menait aux aveux, les aveux condamnaient au bûcher.

Les marranes devaient donc agir dans le plus grand secret. Ils se réunissaient la nuit, dans des caves aménagées sous leurs demeures. Ils devaient se méfier de tout et de tous. Ils attendaient que les fils aient 16 ans pour leur révéler leur secret et les initier. Privés de livres religieux, coupés des pratiques, il ne leur restait, pour rester fidèles à la foi de leurs ancêtres que l'étude plus approfondie de l'Ancien Testament, éventuellement, la récitation du Shema, et les jeûnes. Les jeûnes finirent par devenir la pratique la plus courante car la moins dangereuse, ainsi que le respect des morts, même si l'enterrement avait été catholique, ils jeûnaient pour les huit jours, ils jeûnaient pour le mois etc...



Initiation secrète



Les mères initiaient leurs filles, juste avant leur mariage. Comptaient surtout, le prélèvement de la Hala, l'allumage d'une bougie pour Shabbat, qu'elles mettaient dans le fond d'une jarre que l'on fermait, et le respect, au maximum de cette journée. Les prêtres avaient donc une liste très longue, établie par le curé de Los Palacios, de questions précises sur les habitudes ou les détails de la vie quotidienne qui pouvaient révéler une appartenance au judaïsme. Ces questions étaient posées régulièrement lors des confessions. Cette liste avait été réalisée au début pour trahir les judaïsant, or par effet de boomerang, elle servit bien plus à initier des marranes qui auraient eu tendance à méconnaître certaines coutumes. Et donc, involontairement, elle a servi à la continuité du marranisme.

Quelques exemples de questions : cuisinaient-ils le vendredi pour le samedi puis ensuite mangeaient-ils ce qu'ils cuisaient le samedi ? La mère de famille jetait-elle un peu de pâte dans le feu en pétrissant? Trempaient-ils la viande avant de la faire cuire ? Changeaient-ils de linge de corps le samedi ou le dimanche ? Mangeaient-ils du pain non levé à la période de Pâque ? Étouffaient-ils les volailles ou les égorgeaient-ils avec un couteau spécial? Le père bénissait-il son fils en lui mettant la main sur la tête ou en lui faisant le signe de croix sur le front ? Se lavaient-ils le visage en rentrant de la messe ? (après qu'on leur eût fait le signe de croix sur leur front).

Autant de faits et gestes paraissant anodins mais qui pouvaient envoyer quelqu'un sur le bûcher. La vie des marranes, au cours des siècles fut faite de craintes, de peur, de suspicion. Il fallait que leur foi première soit profonde pour résister au temps, à l'oubli, aux subterfuges et aux simulacres. Seule, et pour cause, la circoncision n'était pas pratiquée. Mais s'il leur arrivait, un jour, de pouvoir quitter la Péninsule ibérique si inhospitalière, leur premier acte était de se faire circoncire ; et nombreux sont les témoignages des XVIIème et XVIIIème siècles sur ce point, et particulièrement en Hollande ou dans les îles des Caraïbes.



Baléares sanglants



C'est aux Baléares que le marranisme a été le plus fort. Là-bas, on ne les appelait pas les marranes mais les Xuetes, terme peut-être plus infamant encore dans le patois local. Le seul fait de vivre dans des îles rendait leur situation intenable.

Après les sanglants massacres de 1391, il ne resta plus aucun juif aux Baléares. Très peu nombreux furent ceux qui purent s'enfuir vers Alger où ils fondèrent la première communauté juive. Tous les autres, pris au piège, furent obligés de se convertir et nombreux furent ceux qui se judaïsèrent en secret. L'Inquisition majorquine se montra des plus implacables. Les descendants des nouveaux chrétiens devaient vivre dans des rues spécifiques et actuellement, six siècles plus tard, on nomme encore leurs descendants: «ceux de la rue», «los de la calle ». Ils vivent encore entre eux, se marient entre eux, on les montre encore du doigt. Jusqu'à ces dernières années, les descendants de ces Xuetes, ceux que la populace appelle encore comme cela, racontent que le vendredi soir, ils évitent de lever les yeux vers le ciel pour ne pas être accusés de compter les trois étoiles qui leur permettraient de réciter un «Shema», ou le samedi de craquer une allumette!

Jusqu'à l'arrivée du roi Juan-Carlos, ils étaient inscrits dans les registres d'État-civil, comme «descendant de juif converti». À l'époque de Pessah, ces Xuertes cuisinaient une pâte sans levain, qu'ils étalaient en la découpant en cercle qu'ils farcissaient avec de l'agneau, des épices, des fruits secs et du persil. Le tout était haché, le gâteau refermé et cuit au four. Ainsi, le cérémonial entier de Pessah était respecté. Les mallorquinas judaïsant appelaient cela une «coca».



Traditions culinaires



Ce qui est extraordinaire dans le marranisme, c'est cette fidélité naïve et sincère au judaïsme, qui a traversé le temps, les générations et les espaces. Apprise dans la crainte et le plus grand secret, passée de génération en génération, la pratique d'une religion s'est transformée en traditions culinaires, en coutumes familiales, en habitudes personnelles et parfois presque en superstitions.

Pourquoi certaines espagnoles au-dessus de tout soupçon de judaïsme cuisinent-elles des beignets une semaine avant Noël ? Pourquoi d'autres trempent-ils le doigt dans du vin renversé sur une nappe le samedi soir, et pourquoi ajoutent-ils «cela porte bonheur » ? Pourquoi certaines vieilles femmes ne coudraient ou ne broderaient pour rien au monde le samedi ?

Cette vie d'angoisse, de peur, de crainte, a duré des générations, s'est étendue sur des siècles. L'inquisition réussissait à détecter des dizaines d'années, des siècles après le départ des juifs, des lambeaux de judaïsme ancrés dans la mémoire de certains. L'inquisition cessa effectivement de s’appliquer en 1834. Près 400 ans d'angoisse et de terreur, 400 ans durant lesquels ces hommes et ces femmes risquèrent quotidiennement leur vie pour que perdure la fidélité de l'appartenance de leurs ancêtres au judaïsme.

[www.parolevolee.com]
Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
15 mai 2013, 02:37
un jour une collègue de travail est venue me dire : "je vais te dire un secret, ne le répète pas j'ai pas envie que les autres le sache, ils savent que je suis catholique......
"ma grand-mère m'a avoué que nous sommes des "marannes"....

je lui ai dit : qu'est-ce-que çà te fait d'etre "juive" ???

bien sur, il n'y avait rien a comprendre, son secret et son émotion étaient sincères.

elle m' a indiqué un livre qu'elle avait lu pour connaitre "son histoire", à mon tour j'ai lu et appris l'histoire des Maranes par un joli roman "La Sénora" de Catherine Clément...

quand je pense que l'Andalousie que j'ai visitée en touriste n'est que "vestiges" des juifs d'Espagne j'ai eu de la peine pour tous ceux qui ont souffert : etre marane, exil ou mort certaine....

notre histoire est longue et douloureuse, un jour prochain j'espère que celà changera en un bienheureux évènement, Paix et Reconnaissance de notre existance. AMEN
Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
15 mai 2013, 03:42
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mercredi 15 mai 2013
L’IDENTITÉ TUNISIENNE N’EST PLUS QU'ISLAMISTE


L’IDENTITÉ TUNISIENNE N’EST PLUS QU'ISLAMISTE

Par Jacques BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps


Ben Ali et Bourguiba
Deux dictatures en Tunisie avaient étouffé l'expression du peuple. Sous la menace islamiste, les tunisiens ont du mal à se réapproprier leur identité tandis que, deux ans après la révolution, la Tunisie est toujours à la recherche de son avenir.

Voir la vidéo des salafistes dans les universités



Révolution imprévisible


La révolution a été trop rapide pour être prévisible. Elle n’a même pas été rêvée tant elle semblait inaccessible, mais elle parait aujourd’hui orpheline. Les régimes de Habib Bourguiba et de Zine el-Abidine Ben Ali ont éradiqué toute velléité d’initiative de la jeune génération pour décourager les ambitions politiques. Même l’armée avait été volontairement délaissée au profit des services de sécurité pour empêcher l’éventuelle émergence d’un colonel séditieux.
Caïd Essebsi, ancien ministre de Bourguiba, rappelé aux affaires


Il n’y a pas d’élite dans laquelle on pourrait puiser les dirigeants de demain et la résignation, dont ils ont fait preuve au temps des dictatures, a empêché qu’une tête charismatique dépasse de l’ensemble terne d’organisations ou de partis. La révolution a dû rechercher dans les tiroirs de l’histoire quelques septuagénaires, moins mouillés, en état de conduire les affaires du pays car les jeunes n’ont pas été préparés à cet avenir.

Alors, les révolutionnaires sont peu nombreux à prendre des responsabilités dans le nouveau régime car ils n’ont pas d’arguments pour un discours qui n’existe pas et qu’ils sont incapables de déclamer. L’espoir diminue auprès de la population tunisienne qui reste dans l’attente de directives et de propos d’espoir et qui est à présent convaincue que la révolution lui a été confisquée.


Entreprise de destruction identitaire


Les dictatures qui ont sévi durant plusieurs décennies ont été contraintes, pour se défendre et perdurer, d’étouffer l’identité du peuple dans le but de mieux mater une population résignée. Elles ont favorisé l’émergence d’un système élitiste, aux ordres du pouvoir, en empêchant l’avènement de jeunes pousses capables de conduire les instances dirigeantes.
Université religieuse de la Zitouna

Si la révolution a donné au peuple la conscience de sa puissance, elle ne lui a pas rendu son identité perdue, étouffée par l’ancien régime, et bradée pour l’empêcher d’exister. Le président Bourguiba avait fait de sa lutte contre les autorités religieuses son cheval de bataille. Le rôle de la nouvelle révolution consiste en revanche à réveiller une identité islamique qui pourrait trouver un consensus dans le pays. Mais elle n’a pas réussi à échapper aux griffes de l’intégrisme des factions antagonistes, les Frères musulmans, le Djihad islamique et Al-Qaeda, qui ont chacune l’inconvénient d’être sous l’influence d’un pays tiers.



Un pays précurseur


Les femmes en 1957 et en 2012


La Tunisie avait été le premier pays du monde arabe à détruire son identité originelle islamique. Le président Bourguiba avait décidé d’éliminer un pouvoir religieux omniprésent qui freinait sa puissance et sa marche vers le modernisme occidental auquel il était attaché par conviction et par intérêt. Il l’avait donc combattu de manière brutale, en brisant les tabous, non pas par crainte de se voir supplanté politiquement, mais pour avoir les mains libres, pour marginaliser l’identité musulmane. Il avait donné aux femmes leur liberté, via le Code de statut personnel, et il avait pris le risque de déconseiller le jeûne du ramadan aux travailleurs, de fustiger le port du voile, le «chefchari» tunisien. Cette marche forcée vers l’occident lui avait d’ailleurs valu les foudres des autorités de l’université religieuse de la Zitouna qui ont fini par se plier aux injonctions du «combattant suprême».
Le chefchari, voile blanc traditionnel en Tunisie

Habib Bourguiba avait opté pour la destruction des piliers de l’identité arabe en abolissant les tribunaux islamiques et en favorisant l’apprentissage de la langue française, la langue coloniale. Il voulait que les institutions de l’État rompent toute référence aux racines islamiques. Aidé des caciques de son parti, il avait ainsi créé une élite politique, aux ordres, qui n’a pas généré de relève. Les islamistes étaient traqués, combattus, exilés, emprisonnés, tandis que toute référence à la religion était considérée comme un acte de défiance à l’égard du régime. Ils avaient fini par quitter le pays pour s’installer à Paris ou à Francfort d’où ils poursuivaient leur combat contre Bourguiba. L’islam était devenu l'ennemi du peuple et tout tunisien qui s’en référait devenait suspect. Cela pourrait expliquer le paradoxe d’aujourd’hui qui pousse les femmes, pourtant libérées, à vouloir marquer leur originalité en s’affichant à nouveau avec le voile, moins par conviction que par provocation.


La menace islamiste
Manifestation de femmes en Tunisie


Mais la réactualisation de cette identité perdue a facilité l’avènement au pouvoir des extrémistes. Alors les femmes tunisiennes, qui étaient au premier rang des manifestants et qui ont lutté pour la chute du régime, défendent aujourd’hui leur statut avec la même énergie qu’elles ont combattu la dictature. Mais ce temps semble révolu car les pionnières ont été débordées parce qu’elles étaient désarmées.

Les militants islamistes ont investi les lieux publics et les hôpitaux pour les menacer si elles ne portaient pas le voile. La menace étant claire, elles ont décidé de s’organiser pour prendre part aux nouvelles réalités et aux élections car le fantasme de l’avènement d’une république islamique n’est pas exagéré. Elles savent qu’elles ne sont pas à l’abri de troubles à l’algérienne bien que l’armée soit trop faible et peu équipée pour susciter un coup d’État militaire.
Manifestation de femmes en Tunisie

La Tunisie, qui s’était définie à l’origine comme un État évolué, moderne, émancipé et modéré, n’a plus le choix qu’entre le salafisme des islamistes radicaux et l’islam des Frères musulmans idéologiquement proche des égyptiens. Des intégristes tunisiens revendiquent à présent ouvertement le droit à un État islamique radical. Ils veulent parvenir à leurs fins en instituant le désordre en Tunisie, en manifestant avec violence, en harcelant les femmes au travail et en s’attaquant aux touristes symboles de la décadence de l’occident.
Salafistes tunisiens

Ils feignent d’ignorer que l’économie du pays est totalement dépendante de l’apport des occidentaux mais ils comptent les remplacer en s’appuyant sur leurs alliés intégristes étrangers. Interdits pendant le régime précédent, les hommes barbus envahissent à présent les rues et les femmes n’hésitent plus à se couvrir d’une tenue noire qui ne figurait pas dans la tradition de la culture tunisienne.




Salafistes actifs et agressifs

Les salafistes prêchent dans les universités


Tente islamique dans les universités


Les salafistes bravent la police en installant leur tente de prédication, le 13 mai 2013 à l’intérieur de l’Institut Supérieur des Études Technologiques de Sfax et le 14 mai à l’intérieur de celui de Sousse. Des prêcheurs barbus de l’Ansar al-Sharia (partisans de la loi islamique) ont alors invité les étudiants «à suivre le chemin de Dieu et de la rédemption», symbolisé par le voile pour les femmes et les cinq prières journalières. Ce groupement représente une nouvelle phase du mouvement salafiste djihadiste et de ses objectifs stratégiques et le visage du printemps post-arabe de l'islamisme militant.

À présent la troïka au pouvoir en Tunisie, et notamment Ennahda, veulent institutionnaliser la protection ou l'immunisation de la révolution par l’intermédiaire d’une loi. Le Conseil de la Choura d’Ennahda a réitéré, le 13 mai 2013, son soutien aux «efforts de la société civile et politique pour la défense des objectifs de la révolution et appelle à accélérer l’adoption de la loi sur l’immunisation de la révolution».
Le président Marzouki

L’opposition considère cette loi comme une loi qui menace les droits de l'Homme : «Cette loi est de nature à diviser la société tunisienne. Elle accuse et condamne collectivement des personnes pour corruption, et les prive de leurs droits citoyens et politiques. Elle comporte une erreur monumentale, puisqu'on place les individus au-dessus des institutions».

Mais les tunisiens sont aujourd'hui tétanisés. La Tunisie laisse filtrer un profond pessimisme sur son avenir.
Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
23 juin 2013, 11:26

[www.tribunejuive.info]

LE REGARD DE JACQUES BENILLOUCHE POUR TRIBUNEJUIVE.INFO

MARINE ISRAÉLIENNE : BASE DE LA NOUVELLE DISSUASION


Sous-marin Dolphin
Pour sa défense tout azimut, Israël a dépassé l’ère de l’aviation, des drones et des missiles pour concentrer sa stratégie sur la marine de guerre qui avait été longtemps délaissée au profit de la défense aérienne et terrestre. Progressivement, les sous-marins sont devenus le point de mire de Tsahal qui tient à transmettre un message clair à tous les États qui lui sont hostiles en leur faisant comprendre que les distances ne sont plus un handicap dans sa stratégie militaire.

Le Dolphin

Le commandant de la marine Ram Rothberg et le directeur du ministère de la défense Udi Shani

Le premier ministre Benjamin Netanyahou n’a pas manqué d’ailleurs de donner une grande couverture médiatique pour fêter la réception du cinquième sous-marin Dolphin. Accompagné du ministre de la défense, il s'est rendu dans la base navale militaire d'Ashdod pour s'entretenir du nouvel «atout stratégique» ayant un pouvoir de dissuasion dépassant les frontières. Le renforcement des capacités des forces navales était devenu nécessaire après les révolutions qui ont agité le monde arabe. Cependant, beaucoup d’inconnues restent à résoudre, le positionnement de l’armée égyptienne en particulier.

Israël est désormais équipé de cinq sous-marins Dolphin, de haute technologie et attend le sixième en cours de construction. Après la guerre du Golfe de 1991, Il décida de commander auprès de l’Allemagne deux nouveaux sous-marins conventionnels selon un contrat signé avec des conditions très avantageuses consenties par le gouvernement dirigé alors par le chancelier Helmut Kohl. En 1994, un troisième submersible fut commandé par Israël.

En 2006, Israël commanda deux autres sous-marins (INS Tannin et INS Rahav), avec un autre en option. Par rapport à leurs prédécesseurs, ces bâtiments, prévus pour entrer en service en 2013 et en 2014, disposeront d’un système de propulsion anaérobie, ce qui leur permettra de rester en plongée plus longtemps. Berlin avait longtemps hésité à fournir le sixième sous-marin commandé, en raison de la politique de construction dans les implantations de Cisjordanie, mais il a finalement donné son accord pour que le bâtiment soit construit.
Ehud Barak avec le ministre allemand de la défense Thomas de Maiziere à Berlin en mars 2012

L’accord de vente avait été signé par Thomas de Maizière, le ministre allemand de la Défense et Ehud Barak, son homologue israélien. Et là encore, Berlin a mis la main au portefeuille car l’Allemagne avait accepté de financer un tiers du prix de ce sous-marin, soit 135 millions d’euros. Dérivé du type U-212 et aux dimensions relativement modestes, le sous-marin commandé par Israël sera mis en œuvre, comme ses prédécesseurs, par un équipage de 30 hommes. Il peut emporter des torpilles ainsi que des missiles et des mines. La rumeur dit que ces submersibles pourraient être armés par des engins dotés d’ogives nucléaires … Mais personne, hormis leurs équipages et les responsables israéliens, ne peut avoir de certitudes à ce sujet en raison de la censure militaire. Proportionnellement à la taille du pays et à l’importance de la population, Israël peut être classé relativement comme la plus grande force militaire maritime mondiale.

Fabrication locale

Patrouilleur Reshef

Depuis l’affaire des vedettes de Cherbourg et dans une volonté d'autonomie, Israël s’est lancé dans la fabrication, dans ses usines de Haïfa, de ses propres navires d'attaque de 4ème génération qui prirent le nom de Reshef. Le succès a été tel que neuf patrouilleurs de ce type ont été commandés par l'Afrique du Sud. Ces vedettes, ainsi que des navires lance-missiles achetés à l’étranger, lui permettent de patrouiller autour de ses frontières maritimes. Mais Israël ne se contente pas de naviguer dans ses eaux territoriales. Il lui arrive souvent d’envoyer quelques navires dans les eaux internationales, du Soudan par exemple, pour des opérations clandestines et pour poursuivre des groupes terroristes qui transportent des armements en direction du Sinaï.

Le directeur du ministère israélien de la défense, Udi Shani, a expliqué que la marine, comme les autres armées, avait étendu son champ d’application et participait au développement des nouvelles technologies militaires sensibles, de hautes précisions, utilisées pour la conception de nouvelles armes. L’usine Rafael, qui fabrique différents types de missiles, équipe en matériel original les nouveaux sous-marins. Cette entreprise vient d’ailleurs de développer un système d’alarme original, installé dans les bases navales, capable de détecter toute intrusion dans les eaux israéliennes.

La marine était restée le parent pauvre de l’armée face au budget de la force aérienne. Mais Israël a changé sa stratégie. Le problème iranien a en effet incité Benjamin Netanyahou à augmenter les investissements dans la marine, tenté en cela par le rabais de 30% consenti par Angela Merkel sur le prix initial du sous-marin. En effet, la menace n’est plus locale mais internationale tandis que les origines des conflits sont de plus en plus géographiquement éloignées.

Révision stratégique

Professeur Efraim Inbar

L’ancien ministre de la défense, Ehud Barak, piètre politique certes, a cependant joué un rôle clé pour imposer la révision des investissements à destination de la marine. Il avait tenu compte des recommandations du professeur Efraim Inbar, directeur du centre d’études stratégiques de l’université Bar-Ilan, qui avait attiré l’attention des autorités sur le risque que faisaient courir les révolutions arabes sur la liberté de circulation des navires israéliens. Il avait rappelé que les échanges maritimes israéliens pèsent pour 90% dans les échanges internationaux. Les stratèges militaires se sont alors penchés sur les voies maritimes sous contrôle arabe ou islamique ; le canal de Suez et les détroits de Bab Al-Mandeb, d'Ormuz et du Bosphore prirent alors une importance stratégique pour Israël. Une intervention des groupes djihadistes contre les navires israéliens devenait fortement probable et il n’était pas question pour Tsahal de sous-traiter aux Occidentaux la sécurisation de sa flotte civile.

Un nouvel élément a justifié la décision gouvernementale. L’exploitation off-shore du gaz israélien au large de Haïfa impose une surveillance accrue du site avec le développement des patrouilles maritimes devant intervenir loin des frontières du pays. Or le Hezbollah, qui maintient la pression sur Israël, a laissé entendre qu’il pourrait cibler les gisements de gaz en cas de conflit ouvert.

Les officiers de l’État-major israélien ont par ailleurs justifié l’extension des moyens de la marine par la nécessité d’envisager des frappes à partir de sous-marins si Israël était attaqué. Bien qu’Israël ne l’ait jamais admis, il serait en possession de 200 ogives nucléaires selon les estimations occidentales. Les sous-marins israéliens, équipés d’ogives nucléaires, peuvent alors être déployés dans des mers hostiles, avec une très importante maniabilité opérationnelle. Ils peuvent s’installer au large des côtes de tout pays ennemi, l’Iran par exemple, pour espionner les communications, pour contrôler les mouvements des avions et des missiles et le cas échéant pour intervenir si Israël était attaqué.

Nouvelle donne militaire

Cette situation change la donne au Proche-Orient et influe sur la stratégie israélienne. Il n’est plus nécessaire de mobiliser une centaine d’avions pour attaquer les cibles nucléaires iraniennes avec les risques énormes que comporte une telle expédition. L’opportunité d’une attaque est d’ailleurs discutée aux plus hauts échelons militaires parce qu’elle ne semble plus revêtir d’urgence au point que, en suivant les analyses persistantes du Pentagone, le risque nucléaire iranien est remis en question. La dissuasion maritime et nucléaire israélienne a fait son effet auprès des Iraniens. Par ailleurs, le changement de gouvernance à Téhéran reporte de facto, pour un an au moins, tout risque de conflit. D’ailleurs il est probable qu’un changement de sémantique de la part des dirigeants iraniens remette en cause leur volonté d’éradiquer Israël. Ainsi, l’éventualité d’une frappe militaire sur les usines nucléaires s’éloigne au profit d’un dialogue déjà entamé par les États-Unis, parallèlement à l’accroissement des capacités militaires d’Israël.

Les nouveaux membres d'équipage de la flotte de sous-marins de la Marine israélienne

Mais Tsahal veut donner à ses sous-marins de nouvelles fonctions pour augmenter le pouvoir de dissuasion. Il songe à organiser des missions clandestines lointaines car les nouveaux sous-marins peuvent rester sous l’eau pendant plusieurs semaines, sans nécessité de remonter à la surface pour se ravitailler en air ni même d’user de périscope.
Israël détient déjà l’expérience d’une opération montée à l'autre bout de la Méditerranée, à l’aide à l’époque de moyens modestes. Israël avait liquidé en 1988 Abou Jihad, bras droit de Yasser Arafat, dans sa villa de Sidi-Bou-Saïd. Les membres du commando, venus par voie aérienne civile et à bord de navires civils et d’un sous-marin, avaient été exfiltrés à bord du sous-marin qui stationnait au large des côtes de Tunisie et à bord duquel avait pris place le chef d’État-Major lui-même.

Israël souffrira moins de son sentiment d’encerclement grâce à ses capacités maritimes surdimensionnées qui ne permettront à ses ennemis de bénéficier de sanctuaires lointains. Mais dans un souci de pré@#$%&, l’Iran n’est plus seul dans l’œil de visée des militaires israéliens. Israël craint que les troubles internes et l’aggravation de la situation économique en Égypte, ne poussent ses dirigeants à envisager la reprise des hostilités, par mer, pour détourner l’attention de sa population dans une action symbolique visant à briser le blocus maritime de Gaza. Il est probable que les Égyptiens réfléchiront à deux fois aujourd’hui.
Soldats de l’Unité des Missions Sous-marines

Mais paradoxalement, comme au temps de la Guerre Froide, cette dissuasion éloigne tout danger immédiat de guerre parce que le pays, qui en serait l’initiateur, prendrait alors un risque suicidaire. En revanche nul ne peut présager du comportement de groupes extrémistes terroristes islamiques capables de semer le trouble à travers le monde. C’est pourquoi Netanyahou a pris bien soin de développer des nouvelles unités capables d’opérations secrètes, à l’instar de l’escadron-7 la puissance d’attaque sous-marine. Ses missions sont frappées de secret absolu car elles sont souvent menées au cœur du territoire ennemi. Toute la stratégie israélienne a ainsi été révisée avec le renforcement de ses capacités navales pour intervenir en tout point du Globe contre les ennemis actifs d’Israël et sans attendre qu’ils interviennent à ses frontières.

[www.tribunejuive.info]

Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
29 juin 2013, 13:29




PSEUDO-SCOOPS ET HAINE RÉELLE

Par Jacques BENILLOUCHE


Quelle tristesse d’en arriver là pour vivre, pour quémander quelques clics de pseudo scoops, le dernier en date annonçait la mort d'Al-Assad, pour alimenter le soi-disant débat en se glosant d’être au courant de tout alors que les infos sont souvent du domaine de l’imaginaire, sorties de l'esprit d'un journaleux.


Cet ancien stagiaire de TFJ, selon les propres propos de son fondateur, qui s’est attribué à tort la rédaction en chef du journal, n’a pas l’étoffe d’un journaliste sérieux. Son petit stage de deux ans au ministère des affaires étrangères, réservé aux nouveaux immigrants dans le cadre du programme Massa, n’a pas fait de lui un diplomate puisqu'il ne disposait pas des diplômes requis, mais un raté aigri, qui bave sa haine à tout va, en se protégeant derrière un pseudo qui démontre son courage. Il publie des textes bourrés de fautes d’orthographe croyant ainsi se hisser parmi ceux dont la plume châtie parfois mais qui savent ne pas dépasser les bornes de la décence.


Brûlot inadmissible

Sonia Barbry


Voici qu’à présent il se permet d’écrire un brûlot contre l’ambassadeur de France Christophe Bigot et contre Sonia Barbry, deuxième conseiller et chef du service de presse. Je les connais parfaitement pour les avoir côtoyés à de nombreuses reprises. Je ne leur dois rien car je suis un journaliste indépendant et je n’attends rien d’eux ni de personne à l’Ambassade. Je suis seulement un adepte de la vérité.
Mais ce qui a été écrit contre eux est proprement révoltant et indigne d'un israélien, surtout lorsqu’on reproduit impunément des propos OFF. Il est inadmissible que l’on permette des écrits pareils, des torchons, sous prétexte de journalisme à fortiori lorsque les articles sont fondés sur des informations inventées de toutes pièces.

Deux énarques du Quai d'Orsay, qui ont fréquenté les cabinets ministériels, donc au fait des informations, m’ont donné une autre version sur le poste qui avait été prévu pour Jérôme Bonnafant. Comme il est de tradition républicaine, les grands serviteurs de l’État sont protégés en cas d’alternance démocratique. L’ancien directeur de cabinet du ministre Alain Juppé avait demandé lui-même le poste de Tel-Aviv, la ville qui ne dort jamais, car Israël est une expérience exceptionnelle pour un ambassadeur, souvent à la base d’une promotion ultérieure fulgurante. Mais Alain Juppé lui-même s’y est opposé car, selon lui, on ne passe pas d’une ambassade en Inde avec 400 fonctionnaires et un poste de N°2 du ministère des affaires étrangères à une ambassade de 40 fonctionnaires. Cela pouvait être interprété comme une disgrâce. Il a donc exigé pour son protégé une ambassade européenne. Voilà pour la vraie information.


Indécence
Quai d'Orsay


La décence et un minimum d’éducation voudraient qu’on ne traite pas une diplomate, Sonia Barbry, comme elle vient d’être traitée. On doit un certain respect à tous les étrangers qui vivent en Israël et qui représentent leur pays. Le journalisme n’autorise pas ces excès. Sur le plan professionnel mes amis journalistes et moi-même n’avons jamais eu à nous plaindre de nos relations cordiales, amicales même, qui nous ont permis d’obtenir l’information que notre travail exigeait. Cela ne nous a pas obligés à cautionner la politique française.

Quant à Christophe Bigot, c’est un excellent ambassadeur pour Israël mais il n’est pas à la tête du ministère des affaires étrangères et il ne conduit pas la politique de la France qui est du domaine du ministre et du président de la république. Cette politique a certes certaines lacunes, et je suis suffisamment à l’aise pour le dire puisque je l’ai écrit plusieurs fois. Mais on ne peut imputer à ces deux diplomates les errements de la politique pro-arabe du Quai d'Orsay. On ne peut pas se méprendre sur leur rôle, bien rempli, consistant à faciliter le dialogue entre la France et Israël.
J'ai honte pour moi, j'ai honte pour Israël.
Plutôt que me plagier, je préfère retranscrire intégralement l’article que j’avais publié en son temps le 21 novembre 2012. Je n’ai rien à retirer du contenu.

CHRISTOPHE BIGOT : UN GLOBE-TROTTER EN ISRAËL

[benillouche.blogspot.co.il]
L’ambassadeur de France en Israël avait déjà étonné plus d’un de ses concitoyens en circulant à Tel-Aviv sur sa moto, sans garde du corps. Christophe Bigot semble vivre dans un autre monde que celui de la guerre en Israël, celui de la liberté de déplacement et de la liberté des rencontres. Il personnifie un Quai d’Orsay, inhabituel pour les israéliens, attaché aux valeurs d’Israël, sensible non seulement aux intérêts de ses concitoyens mais à aussi à la souffrance de tous les israéliens car la «souffrance n’a pas de nationalité».

Le matin de l’arrivée en Israël du ministre des affaires étrangères Laurent Fabius, le 18 novembre, il s’était rendu à Kyriat Malachi, Ashkelon et Ashdod auprès des familles des victimes des missiles meurtriers de Gaza afin d’exprimer la solidarité de la France avec les populations du sud du pays.

Le 20 novembre, alors que les tirs n’avaient pas cessé ou plutôt s’étaient intensifiés, il avait pris la route avec le Consul Général à Tel-Aviv, Patrice Matton, pour visiter les villes d’Ofaquim, Beer Sheva et Dimona sous le feu des missiles envoyés par les islamistes. Et à l’instar d’un reporter de télévision il a donné, en direct sur Guysen-Tv, son sentiment sur la vision qui s’était dévoilée à lui, sur place, une vision pleine de violence et de mort. Après avoir rendu visite aux habitants de la maison qui avait été détruite à Beer-Cheva par une roquette, il a voulu se rendre compte par lui-même, auprès de la communauté française de la ville, de ses conditions de vie précaire.

L'ambassadeur a écouté les habitants qui ont détaillé leur quotidien sous les tirs de roquettes et les a assurés des efforts de la France et d'autres pays de la communauté internationale pour favoriser un cessez-le-feu rapide. Certes il ne s’agissait que d’un réconfort moral mais, venant du plus haut représentant de la France, il pouvait atteindre les esprits de ceux qui se sentaient abandonnés.

La réactivité de l’ambassadeur Christophe Bigot à tous les faits et actes touchant la population israélienne est exceptionnelle. Parce qu’il s’implique dans la vie de ses concitoyens en Israël, il a été en première ligne pour assurer les parents de Guilad Shalit de la volonté de la France de tout faire pour le libérer. Au cours de l’opération «pilier de défense», il tient à partager au quotidien les souffrances de civils innocents. Il peut ainsi transmettre, à certains fonctionnaires froids du Quai d’Orsay, des images vécues des destructions et des malheurs pour tenter de modifier la perception qu’ils ont des israéliens.

Israël a besoin d’amis qui le soutiennent dans les jours de peine et de pleurs. Par ses qualités de globe-trotter infatigable, Christophe Bigot nous réconcilie, certains jours, avec une administration française qui porte un jugement déphasé sur la réalité politique israélienne. En fait c’est l’honneur de la France qui s’exprime à travers les déplacements risqués de l’ambassadeur de France.


[benillouche.blogspot.co.il]
rd
Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
02 juillet 2013, 01:12
euh...? de qui parle-t-on?
Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
02 juillet 2013, 02:02
RD, tu cliques sur le lien et tu tombes sur MR BENILLOUCHE, pose lui la question, il te répondra.
rd
Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
02 juillet 2013, 03:24
j'ai essayé, c'est un peu compliqué. mais, bref, le lachon hara sans trop se mouiller, c'est pas mon genre
Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
02 juillet 2013, 11:29
RD,je ne comprends pas de quelle lachon hara tu parles, développe afin que je puisse comprendre. Mets tu en doute le professionalisme journalistique de mr Benillouche ...? Lui est au moins qq'un d'intégre selon mon point de vue mais rien ne t'empêche de faire valoir ton opinion.
Merci. RM
rd
Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
03 juillet 2013, 00:26
breitou, lachon hara n'a rien à voir avec l’honnêteté de qui que ce soit. cela se rapporte au fait de médire, c'est a dire de parler ou d'écrire de façon négative à propos de quelqu'un. ce qui est bien le fait de l'article de monsieur benillouche, où alors je ne sais plus lire.or à aucun endroit il n'est fait mention de la personne attaquée, que je ne connais pas et pour laquelle j'ignore totalement les faits reprochés. je suis allé à ton initiative sur le blog de mr benillouche pour lui poser la question, mais il faut s'inscrire, prendre un pseudo, etc..., et ça me gave.
en revanche, il pourrait peut etre préciser sur harissa le nom de cette personne.
ou mieux, car benillouche n'a rien envoyé lui-meme sur ce topic, et que tu sembles connaitre tout l'histoire tout en répercutant cet article, éclaire nous!
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