Présentation de l'auteur.
Qui est Monsieur
Camus????
Un homme de bien.
Conteur, écrivain, poéte, il fait les délices d'un autre site.
Il est parent à notre ami FERNAND ,connu sous l'ancien pseudo harissien de CLAUDIUS.
Camus vit en Israël. A BEERSHEVA.
Il est membre actif du site AMIT. Association des AMIS TUNISIENS.
J'ai écrit chez eux mais malheureusement pas manque de temps, je me suis arrettè.
Généreux dans ses écrits, Monsieur Camus, judaisant, est une encyclopédie vivante de son pays natal SFAX. Dont il raconte avec passion et humour son vécu.
C'est à ma demande expréss, que Camus a répondu à mon fort désir de le lire ici.
Le partage n'est t'il pas vertu première de NOUS...???
De ce nous qui nous ressemble tant...????
Merci CAMUS. R.M.
Albert.
SON PREMIER TEXTE.
Mon premier Yom Kippour à l'armee.
Date: 20 September 2007, 11:59
Mon premier seul et unique Grand Pardon a l'armée.
Si tu fais la priere de bonne foi, meme une seule fois dans la vie, Le Bon D-ieu te viendra en aide.
Nous devons faire une trotte de 10 kilometres a pied de notre base au campement pres du Carmel. L'officier nous dirigeant lit mal la carte et nous fait faire un grand detour de 20 km, nous sommes arrives fatigues et affames au camp.
Le caporal Grenouille m'appelle et m'envoie a la cuisine ou je travaille sans arret jusqu'a 21 heures. C'est alors que le sergent Fripouille me commande de tenir la garde de 21 heures a 22 heures. Je n'ai pas eu le temps d'aller sous ma tente chercher des balles et ainsi j'ai pris mon tour de garde sans cartouches dans la culasse du fusil. Vient a passer Le Capitaine je l'arrete pour lui montrer mon zele et lui demande de me dire le mot de passe. Pour montrer de quel bois il se chauffe il prend mon fusil en mains et l'examine.
-- Il n'est pas charge !!! A Yom Kipour tu resteras a la base : Pas de permission pour toi.
Je n'ai aucune envie de rester seul dans cette base de jeudi matin jusqu'a mardi a midi. J'appelle Taf-Taf et lui demande de rester avec moi. Il me promet de reflechir a la question. Le dimanche matin il m'appelle telephoniquement au bureau du secretariat et me dit que mon ami Kiko est en route. Ors Kiko n'est pas connu dans cette caserne. Pour lui procurer un laisser passer je dis a l'officier de service que mon ami va venir, qu'il est " Hazan ", meneur de prieres et que nous en aurons besoin pour Le Grand Pardon.
Sitot mon ami arrive, la sentinelle au portail lui demande s'il est le Hazan et fait la remarque qu'elle n'a jamais vu de Hazan a la calotte si petite et aux culottes si courtes.
KIko me demande las signification de son etat de Hazan et je lui explique le subterfuge.
-- Je ne me rappelle rien des prieres me dit mon ami de sa voix flegmatique si connue. Comment m'en tirer ?
Je pense qu'il se moque de moi, car je ne connais aucun Marocain qui ne sache pas ses prieres par coeur.
-- Je suis sur que la synagogue sera vide. Tous les militaires sont en permission. Tu n'auras pas de gros problemes.
Le soir nous nous rendons au Temple qui est bonde, au moins cent personnes sont la, venues voir le meneur de prieres et l'entendre.
Kiko ouvre son livre de quatre cent pages au chapitre deja lu a 14 heures. Ne savant pas comment debuter, il chante :
-- Vous etes le Bienfaisant et nous sommes tous penauds, la tete basse !
Les fideles repetent apres lui, ne comprenant pas pourquoi il commence par ce couplet. L'un d'eux se dirige vers Kiko et lui fait la remarque. Mon ami tourne une centaine de pages et arrive a la priere du lendemain matin. A ce moment les prieurs comprennent qu'ils ont affaire a un Hazan sorti " des Pieds Nickeles ".
Un barbu prend la direction des affaires et lit a haute voix " Kol Nidrei, Tous mes serments ". Il n'a pas la voix de Tino Rossi mais cela peut aller. Les fideles l'accompagnent afin de l'encourager pendant que Kiko et moi prenons la poudre d'escampette.
La journee du lendemain toute entiere, je prie au Bon D-ieu et lui demande a ma maniere de me pardonner ce mensonge qui a mit mon ami dans une situation delicate. Je prie sans cesse, nous sommes dans de beaux draps, Seigneur aidez nous, pardonnez votre humble pecheur, votre fidele qui est menteur. Par la meme occasion je demande pardon a mon ami accouru comme a son habitude a mon appel.
-- Laisse-moi dormir ! grogne Kiko. Si tu fais la priere de bonne foi, meme une seule fois, Le Bon D-ieu te viendra en aide.
L'apres midi nous nous rendons a la synagogue pour l'epilogue " El Nora "qui est aussi important que le prologue " Tous mes serments ". A la fin de la ceremonie le meneur de prieres improvise demande si quelqu'un sait sonner du Cor, le Schofar qui termine cette longue journee de prieres et de jeune. Le Son du Schofar est le cri que Notre Bienfaiteur Le Seigneur Tout Puissant entendra, et alors il nous absoudra. Personne ne repond, personne ne sait.
C'est alors que mon ami Kiko s'avance et s'ecrie :
-- Moi ! Moi je sais !
Il prend en main le Schofar et il sonne exactement comme il se doit : " Troua'a, Shevarim, Tkia'a " et ainsi de suite dans l'ordre convenable, sans ouvrir le livre et pour terminer, un long son rituel. Sans Kiko nos prieres n'avaient aucune valeur.
Kiko est entoure et felicite. Nous nous embrassons entre fideles et chacun demande pardon aux autres.
Dans notre chambre Kiko me dit :
-- Tu vois ? Si tu fais la priere de bonne foi, meme une seule fois Le Bon D-ieu te viendra en aide.
-- Comment sais-tu le maniement du Cor ? Tu n'as meme pas regarde le livre ! Explique-moi.
-- Mon grand pere sonnait du Schofar le Jour du Grand Pardon a Mogador. Je l'ai entendu tant de fois faire des repetitions que j'ai appris les sons par coeur et que je l'imitais quand il etait absent.
A mes amis Israelites, bonne fete de Kippour. Je vous souhaite d'etre inscrits dans Le Grand Livre de La Vie.