Bienvenu(e)! Identification Créer un nouveau profil

Recherche avancée

*****.LA GOULETTE ENCHANTERESSE...! KHERREDINE....!!! DIAPOSITIVES I ET II...! IL M' SAUVE...MANANI...!

Envoyé par albert 
Re: SALLE ELSA LA FIDELE*****.LA GOULETTE ENCHANTERESSE...! DIAPOSITIVES I ET II....!
26 juillet 2011, 10:48


KHERREDINE…NOTRE VOISINE…LA PETITE PERLE.

Il y avait deux voies pour y accéder.

Soit par la route en traversant le pont nord soit en la contournant en traversant le canal à la nage. Ce qui était interdit à cause des forts remous. Personnellement j’y allais souvent pieds nus, en short, bravant le macadam brûlant rendu caramel par les dards du soleil, piétinant aussi ces petits graviers épars du chemin pour enfin accéder à ce petit carré magique de plage où s’entassaient mille corps allongés de tous gabarits.

Pour se frayer un chemin jusqu’à l’eau, il fallait user de patience, enjambant les corps des allongés qui grognaient lorsque, par nos pas nous, soulevions qqs grains de sable qui venaient se coller à leurs visages.

Parfois, nous slalomions entre ces mêmes adeptes du bronzage à outrance, ce qui rendait le trajet un peu plus long.
La plage se composait de trois parties. Une partie centrale d’une surface approximative de 250 M2, toujours envahie et prisée par les kherredinois. On pouvait compter une dizaine de personnes au M2, puis un long corridor très étroit fait d’une haute marche en béton armé souvent assez glissante, à gauche du mur, cette enclave n’était pas très appréciée par les plagistes en mal d’ambiance. La troisième partie était beaucoup plus large sur le flanc latéral droit en rentrant par l’issue centrale. Souvent boudé par les jeunes mais choisie par les familles qui y trouvaient là l’espace requis et le calme, bien loin des turpitudes de la plage centrale. Sur ce flanc là se trouvaient les petites cabines/studios, loués pour la saison estivale, mais couvent occupés par les mêmes fut conquises par des couples esseulés, pour la plupart assez âgés.

Lorsque nous nous déplacions en bande, la tradition voulait que nous piquions des plongeons, sous l’œil amusés de braconniers pêcheurs, du haut des bâtis de soutènement du pont ultime passage avant d’accéder à la petite reine, notre voisine.

Mais avons cela, il fallait surtout s’assurer de l’absence des gardes pêches car il était formellement interdit de se lancer du haut de ces plongeoirs. Mais l’interdiction ne valait pas pour tous. Parfois, nous avions les ‘gendarmes en moto’ à nous trousses.
Notre voisine, coté Nord, Kherredine était bien connue des tunisois.
Y habitaient les familles tunisoises huppées, les riches tunisois qui se prélassaient dans leur véranda durant les après de sieste. Sous les bougainvilliers qui étendaient leur feuillage jusque sous les trottoirs.

Certains étaient propriétaires de leur villa et ils ne manquaient l’occasion de se prélasser certains week- end pour couper un tas de cartes de rami poker entre amis ordonnés, bien loin de ‘l’hiver’ Tunisois. Leur Deauville avant la lettre.

Ils étaient durant ces moments de pause, après le bain, adeptes des jeux de cartes en tout genre.

Ca jouait gros parfois sur les vérandas. Mais comme on le dit, ils ont tous quittés leur petite perle presque à jeux pour venir se refaire à Paris. En francs.
Kherredine plage c’était la buvette HAMADI. Un monsieur qui louait sa bicoque durant la période estivale. Hamadi de son vrai prénom était un homme assez fluet, presque malingre, toujours en short long strié de bandes horizontale rose pâle et blanc.

Sa femme et ses enfants servaient au comptoir toutes sortes de sodas et de petits sandwichs, fricassés aussi aux ventres creux.

Il faisait souvent crédit et le crédit chez nous, c’est tout une histoire. Pour rentrer dans son fric, notre bonhomme mettait la main à la patte et les pieds dans l’eau rappelant à ses débiteurs leur ardoise. Toute une comptabilité tenue dans sa grande mémoire, parfois las des chicaneries, il abandonnait ces dettes ‘énormes’ ne dépassant pas les 200 millimes ( 0, 20 €), promettant de porter plainte auprès du père du jeune récalcitrant, jurant que l’on ne l’y reprendra plus mais hélas le prétendu mauvaise foi revenait se servir.

Sur la plage, notre OUI Oui nationale, alias la PERCHE, l’honorable homme du crédit avant SOFINCO à tous vents était plus méfiant, il ne lâchait ces précieux petits paquets de ‘gloub’, d’amande douces ou de cacahuètes qu’à ceux qu’ils connaissaient bien. Il passait souvent le soir au café vert recouvrer ses crédits ou faisait du porte à porte pour récupérer son dû. Un certain Fantomas sentant la bonne affaire n’a pas trouvé mieux que d’installer sa bicoque pas loin de celle de HAMADI. Une demi tonneau, couvert d’un sac de jute, rempli de glace dans lequel dormaient ses fraicheurs.

On se rappellera surtout de ANNIE YACONO une jeune femme qui a marqué certains esprits mâles, elle était une très jolie femme. Et de tants d’autres nymphettes qui, le soir venu, étalaient leur charme bien bronzées du coté de la boite à danser de SIDI BOU, L’Olivier Rouge. Le lieu culte de tous les banlieusards. Soirées divines marquées par les verres de whiskies qui coulaient à flots. Où les bouteilles de gin et autres alcools étaient aussi marquées par le sceau de la reconnaissance par notre SAAD, le serveur mythique de night club tenu par Jackie Messina. Avec au comptoir la chanteuse JACQUELINE TAIEB et le bien drôle GAZ NIGHT le nocturne. Sans oublier les Boublil, les Paulo et la bande de noctambules présente tous les soirs de l’année.
Mais ce qui nous importait dans tout cela, c’était les grandes parties de volley-ball entre amis goulettois et kherrédinois, ces fins de parties sans vainqueur où tout un chacun allait, par la suite, piquer un énorme plongeon d’entre les vagues aux crinières blanches. Un festival de jeu, une attraction ces parties épiques avec le AMANOU, le YOUNES,LE TAIEB alias Bleck le ROC, le SYDNEY LELLOUCHE, les frères SIMEONI, le PIERRE BOC, les COHEN, AZZEDINE, CARLO MADAR z’al etc…
Certains après midi, des matches de volley se jouaient dans le jardin de Mimiche.

Le mur de Kherredine usé par les dos de tous ces jeunes avait tendance à s’effriter à la longue.
(Lire le Mur de KHERREDINE PAR PIERRE BOC.)
Henri Tibi, chanteur bien connu, champion de ping-pong, usait de son appareil photo pour immortaliser tout un chacun. Il avait comme intendant un certain Charlie, en costume blanc et son nœud papillon rouge qui le faisait ressembler à RIBIBI, sous 40 ° à l’ombre tenant sa mallette comme son enfant. Il suait la splendeur par son embonpoint.

Dans sa valise se trouvaient les cassettes du grand chanteur commercialisées sous le manteau. Pour boucler ses fins de mois notre Tibi écoulait ces photos prises souvent à l’insu du héro ou de l’héroïne du jour du coté du café Vert.

Photo prise par Henri Tibi sur la plage de Kherrédine coté plage étriqué.


Re: SALLE ELSA LA FIDELE*****.LA GOULETTE ENCHANTERESSE...! KHERREDINE....!!!
26 juillet 2011, 11:15




CHANSON POUR MON AMI ROGER AMANOU LE KHERREDINOIS.

Ton p’tit coin de paradis
Roger toi l’ami aux Antilles
Nous l’avons si bien partagé
Qu’aujourd’hui il est relique.

Avec ta barbe de métèque
Et tes cheveux hirsutes mazette
Tu batifolais comme tout le monde
A la recherche d’une nana d’un soir
D’une ‘criquionne’* aux regards baissés.(Jeune fille)

Y’avait aussi notre l’ASPECT et son ami Dany
Deux beaux coquins à l’allure juvénile.
De temps en temps, ils baladaient
Leurs mains, histoire de les nourrir
Sur les fesses des belles filles.
Que reste t’il de tout cela… ?
Roger toi l’ami aux Antilles
Que des souvenirs de plage et de ciel bleu.

Qui pourrissent dans nos calebasses
Agées et qui s’épuisent.
Comme des fruits mures
Qui laissent des pépins amers dans nos palais.
Re: SALLE ELSA LA FIDELE*****.LA GOULETTE ENCHANTERESSE...! KHERREDINE....!!!
26 juillet 2011, 11:36
A petit pas à petits pas

A reculons surement
Vers nos souvenirs de jeunesse
Nous y allons comme des enfants
Enfants du pays qui fut le notre.

§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§

A vouloir trop titiller la ficelle
On n’en voir plus le bout.
La cierge seule fond
Mais pas la grosse corde
Qui demeure collée comme l’arpète sur son rocher.

Il faudra bien…////
Qu’un jour, la main tremble
Et que l’esprit vadrouille ailleurs.

Nous avons eu des temps meilleurs
Arrive le temps compté
De la retraite, cette belle maitresse
Et nous couvrira de tendresse.

D’avoir laissé vagabonder nos idées
A la recherche de nos véritéEEEEs,
Seul notre beau vécu Aaaaa…..
Exister.


§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§




Re: SALLE ELSA LA FIDELE*****.LA GOULETTE ENCHANTERESSE...! KHERREDINE....!!!
27 juillet 2011, 11:22


SUR LA GOULETTE.

Je ne connais pas l’inventeur de la pâte à feuille de brik, moins encore l’inventeur du casse croute et encore pis celui du fil à couper le beurre ou le savon.

Je sais par contre que la femme juive tunisienne a marqué l’art culinaire et a su rendre par là son époux heureux, gourmand et bon vivant. Le juif tune est un bon vivant, un kiffeur et cela quelque soit sa situation. Mon père l’était ainsi que tous les autres.
J’ai déjeuné chez des gens pauvres, indigents, modestes, ââl cal zormom ( selon leur situation) et à chaque fois tout le bien de D ieu était étalé sur la table.

Le juif tune kiffeur culinaire… ? Certes oui, je le répète. L’homme de tous les ragouts par la grâce de son épouse, jeunes filles au début à qui les mamans ont inculquées la maniére de cuisiner, la tradition, et cela dans le but de ‘rassasier’ le futur époux.

D’ailleurs les samsarates’( courtières) à cette époque bénie avançaient souvent ce même leit motiv ‘…Bnéyè tââyeb brimé… ! Une fille qui cuisine à merveille. Cadaya ( dynamique) restait à voir.

Dans le cas d'une fainéante, la courtière faisait profil bas et pour cause de mensonge. D’où plus tard les malédiction sur sa tête.

Chez les granas ‘…Tkhaiet mnih ou ted’dréb él piano oulla el zrana… ! Elle coud très bien et joue à merveille du piano ou du violon… !’ le grana( le livournais de la haute bouffait donc plus de musique que de bsal ou loubia (ragout de haricots).

Améditer les amis. En plus la dot était conséquente.

Ces fameux ragouts à base d’huile frite et de sauce, ‘béch mét rajlét ye mrâa… ? De quoi est t’il mort ton mari…Dame… ?’ Donnaient au cholestérol ses lettres de noblesse. Des marres de graisses devaient stagnaient dans les vaisseaux de ces hommes là.

Une bassine de pois chiche sans aregma, (jarret) ou bléchi jel’da (sans peau) oullé bléchi babouss ( sans queue de vache) était considéré par le mari comme une offense.

Une bsal ou loubia sans viande grasse était un délit.
Une harissa tfina sans œuf de ‘sable’et sans la coukla (sorte de boulette) était un crime.

Un couscous sans le kaouss osbana ( arc de saucisse faite d’abats) qui ne répondait pas à la longueur souhaitée par je ne sais qui et où était matière à divorce.

Un akoud (ragout fait d’anneaux de morceaux de pénis cacher) sans sa bonne sauce ou qui refroidissait à vue d’œil était considéré comme un assassinat. Je peux aller encore très loin.

Heureusement qu’aujourd’hui, il y a TRAITEUR S.O.S pour les fainéantes et les adeptes des liposucions et autres liftings. Kobara ââli em. Bonjour les dégâts.

Tous ces ragouts maison étaient accompagnés par des salades. Dix au minimum, 20 lorsqu’il y’avait des invités sinon ‘ querelle’. Les époux à l’époque ne s’embarrassaient pas fustiger l’épouse qui ratait le plat essentiel.

Le samedi était un jour spécial. L’épouse se devait d’honorer le shabbat et quoi de mieux de préparer pour ce jour sacré trois plats, TFINET OU METFOUNET. Traduction les enterrés allez savoir pourquoi.

Donc il y avait TFINE HARISSA, TFINE NIKITOUCHE (petites pates rondes) TFINE BKAILA ( ragout noir à base de haricots) sans oublier la OSBANA YE HNINA, ( La saucisse l’affectueuse). Dés fois HOUT HREIMI (ragout fait de tranches de poisson à la sauce rouge épicée). L’épouse par respect pour sa GRANDEUR, lui servait tjs la queue. !!!! Les enfants le reste.

Tous ces plats étaient accompagnés par des salades et de la boukha. Bonjour Cholestérus.

Dc le mari après l’office religieux ( slioua) du matin comblait le creux de son ventre matinal par exemple par une TFINA NIKITOUCH. Vers les 14 heures, après la sieste, UNE TFINA HARISSA mgema ( bien grasse) et après l’office du soir le dernier plat. A croire que les saintes écritures, la TORAH donne bcp d’appétit à ces goinfres.

Je pense que tout ce qui est sacré donne faim. Du moins chez les religieux. J’ai eu une amère expérience de ce que je raconte mais ce sera une autre anecdote parisienne.

Mon oncle Ayouche par exemple et sa femme Hayouna et enfants, des tunisois, passaient leur vacances pas loin de chez nous, à la Goulette, Impasse Casino. Soit 50 mètres plus bas de chez moi.
J’étais souvent invité chez les cousins.
Hayouna était mal intendante. Son mari, pour la taquiner lui disait à voix basse…

‘…Ech’biya rabéEEEEc él tfina tharkot’lec… ? Ye Mrââ…? Mais pourquoi (juron) ton ragout à un arrière gout de brulé…Chère épouse…?
Alors l’autre répondait ‘….Chnoué é’li caAAAAAAAAl…. ? Qu’est ce qu’il a dit ye Bébert… !’

Par respect et par timidité je ne répondais pas mais je riais… !
A cette époque, les épouses passaient toute une journée à surveiller leur TFINET et les cuissons du jour saint. Cuissons qui se faisaient sur des canouns posés le plus souvent à l’extérieur devant le pas de porte d’entrée de la maison.

Il était une fois la Goulette,l'Ariana, Testour, Nabeul, le Kef, Sidi Mardoum, Tunis etc avec leur ambiance, leur convivialité, leur humour, leurs surnoms, ces manières de vivre qui font de NOUS DES JUIFS TUNES des gens du BON VIVANT.

Toutes les fois qu’une communauté juive s’installe quelque part dans le monde, l’air change, se purifie. Le ciel s’éclaircit sans doute pas à cause des TIFINETS mais parce qu’on est tout simplement JUIFS.
Toutes les fois qu’une communauté Juive immigre tout ce qui vient après n’est que DESOLATION.


Re: SALLE ELSA LA FIDELE*****.LA GOULETTE ENCHANTERESSE...! KHERREDINE....!!!
27 juillet 2011, 12:48
LA FUITE DU TEMPS PASSE.

Je vous parle d’un temps qui n’existe plus aujourd’hui.
Celui de ââm cacah, de l’an 2.

Au tout début, le CASINO, LA JETEE, les CAFE MILED, VERT, DES BOULEVARDS ( sic… !’) TAKKETS, CHALET GOULETTOIS, AMOR, GAVASINO etc… Des cafés ou restaurants/cafè de quartiers.

Ces endroits étaient des lieux de prédilection pour les familles juives. En générale des voisines qui s’installaient pour papoter et surtout geindre, soit sur les enfants, soit sur le mari ou la voisine absente. C’était souvent les après midi, à l’approche du Printemps et en été, qu’elles prenaient du bon temps. Se distraire d’un hiver de travail.

Les estivants grossissaient donc la Goulette par leur apport. Elle triplait de population en l’espace de trois mois.

Bien avant que la saison estivale ne commence, on voyait fleurir à la descente des TGM les samsarrates (courtières de location, aujourd’hui on dirait des commerciales. Elles étaient fort reconnaissables au son de leur trousseau de clefs qu’elles agitaient toutes les fois qu’un groupe d’hommes ou de femmes descendaient des trams. Ce tintement alertait les futurs estivants sur la présence de ces dames. Elles n’avaient pas besoin de s’afficher plus que cela. Ni écriteaux ni fond de commerce. Elles avaient leur clientèle. Le prix de la location variait d’une année à l’autre et les arrhes étaient versées après la visite de la maison ou de l’appartement. Tout se faisait en règle, sans papiers ni contrat, seule la parole promise faisait office de contrat de confiance bien avant DARTY.

Le Casino était comme je l’ai dit un endroit d’air marin. Large vue sur la mer. On y venait de tous les quartiers se ressourcer bien que la Goulette, cité balnéaire, ne manquait pas d’air.

A la Jetée, construite sur pilotis en béton armé, l’ambiance à l’intérieure était moins populaire. Plutôt française. La clientèle était sélectionnée et les autochtones n’avaient pas droit d’entrée. On y voyait plus de français du cercle nautique, des italiens et des maltais que des profils de musulmans. L’écho des remous des vagues parvenait jusque dans la salle, ce premier était ‘masqué’ par les musiques de l’orchestre habillé en costume blanc.
Boléro, slow, tcha tcha jazz, chaleston etc…Musique d’époque était jouée par un quintet.

Plus tard, après l’indépendance, l’ostracisme fut révolu. On y donnait des radios crochets animés par un jeune juif et par la suite par HAMADI DJAZIRI, si je ne me trompe pas.

J’ai connu le café Miled et son haut parleur qui diffusait à longueur de journée Abdelweeb, Ferid El Atrache, Abdelahlim Hafez, OM KHOLTOM bref, les grands disparus d’aujourd’hui, ceux qui ont fait le bonheur de toute une génération de mélomanes. Lorsque le soleil décliné, le garçon de café arrosait le macadam d’eau. Il appréhendait le vent qui soulevait les grains de sable. Plus tard, le modernisme a fait que le proprio eut la bonne idée de munir son employé d’un long tuyau. La tache devenait plus aisée. D’ailleurs tous les cafés et restaurant usaient de cette pratique. EL ROCHAN, l’arrosage du macadam. D’où parfois on voyait des vapeurs chaudes s’élevaient vers le ciel.

Plus tard, mon lieu de prédilection fut le café VERT. Le temple de la jeunesse juive qui, vers les 18 heures, prenait possession du dit lieu.

Les tables et chaises au tout début étaient faites de ferraille, plus tard le proprio investit dans le bois vernis de couleur marron foncé. Le proprio HAMADI était un homme costaud, légèrement trapu, ancien haltérophile. Il portait de grosses lunettes sur un visage carré. Il avait un caractère pas très jovial. Renfermé. Enclin à surveiller les plateaux de ses employés qu’à palabrer sur le comptoir.
Les étudiants juifs venus de Paris auprès de leur famille aimaient à discuter sur leur projets d’avenir.

Aujourd’hui, pour la plupart médecins, chirurgiens etc… Jacquie Lam par exemple se morfondait de rater son bac à sa huitième session finalement il l’a eu vers ses 33 ans et il a pu enfin passer ses années de dentisterie. Arrive un second souci, sa copine qui n’était pas juive mais qu’il aimait. Il cherchait donc conseille auprès de ses amis durant trois étés. Finalement, il en a trouvé une de juive au grand bonheur de ses amis enfin débarrassé de ses jérémiades.

Après les matchs de foot, les kherredinois venaient discuter de leurs exploits et souvent ils haussaient la voix. On retiendra le COCO SEKNAZI grosse gueule, LE SYLVAIN SEBAG, LE PIERROT AMANOU ET SON FRERE ROGER, LE BADACHE, LE PIERROT goal aux cent mille buts encaissés, CARLO MADAR le cavalier z’al, BOCCARA le pêcheur et tous ceux qui ont marqué de leurs empreintes la grande scène du café VERT.
A Bientôt sur les lignes du PTFB.


Re: SALLE ELSA LA FIDELE*****.LA GOULETTE ENCHANTERESSE...! KHERREDINE....!!!
11 août 2011, 12:46
Du temps vécu et passé, j’ai gardé des images, des souvenirs ineffaçables qui donnent à ma nostalgie un parfum ‘naphtaliné’.

Aurais-je vécu dans un désert, que je rapporterai la vie des insectes, des rampants et autres petits mulots souverains dans cette immensité où l’écho du vent se fait seigneur. Et même la voix de D ieu.

Je rapporterai l’écho du vent et dessinerais les pas des chameaux imprimés sur le sable chaud des ergs et des regs. Aurais-je vécu sur la mer, sur un radeau, un rafiot comme Alain Bombard, que je raconterai la couleur des profondeurs marins, des courants, des levers de soleil, des aurores, des couchants, des poissons de passage, des navires croisés au large et des bouteilles à la mer à la merci des remous et les chants traitres des sirènes sans oublier tous les Dieux des océans.

Oui, je témoignerai de tout cela modestement, sobrement avec mes fautes mais sans faute.

Dans mon ancienne ville, citée, celle des milles merveilles où les fous et les normaux aimaient à se côtoyer, les cafés ont joué un grand rôle dans la convivialité.

Chaque quartier avait son café ou sa brasserie, son décor et sa clientèle.

Les cafés étaient les lieux de divertissements aussi bien pour les adultes que pour les enfants. Des familles entières s’y attablaient et bien souvent les voisins s’associaient à la table ronde en fer et aux chaises faites du même métal.

Les épouses, souvent mères de famille nombreuse, trouvaient là une sorte de récréation après une journée de dure labeur. Les époux étaient de la fête et toutes les conversations tournaient souvent autour, non pas de la politique du jour, mais des rumeurs qui circulaient. As-tu entendu pour celui là, pour celle là. On compatissait pour un défunt, on faisait l’éloge d’un mariage, la critique étaient de bon temps alors que pendant ce temps, les enfants s’amusaient autour des chaises et tables à collecter toutes sortes de bouchons de soda pour le plaisir de les collectionner ou alors gratter le liège, l’envers du bouchon, dans l’espoir de remporter un lot . Le marketing et la concurrence entre grandes marques allaient bon train.

Lorsque la famille tardait trop à rempiler, les petits, faute de lits, s’accommodaient du sommeil tordu sur deux chaises en bois rapprochées et lorsque arrive le moment de partir, le papa prenait son fils dans les bras, en lui disant ‘…Smala ââlic ye ouldi… !’ Que D ieu soit avec toi et au cas, où l’enfant se réveillait incidemment en pleurs, le papa ajoutait ‘….Chut mon fils, il pleut, voilà on rentre à la maison… !’

Cette ondée imaginaire faisait taire l’enfant.

Le café était un lieu où le masticage des pépites ( gloubs, blanches ou noires) étaient reconnue comme faisant partie comme denrée importante dans la détente.

Les anciens mandarins chinois, propriétaires des vastes champs de pastèques, melons ou courges ( krââ) offraient à leurs arracheurs une partie de leur récolte sous condition, celle de rapporter les pépites. Dans le but précis, de se détendre. Les tunes ont suivi cette tradition venue de Chine.

Je ne connais pas de café uniquement pour les jeunes ou de bars à alcool où ces derniers s’enivraient à outrance.

J'ai connu des matins où les cafés étaient prit d’assaut pour des parties de belote, de chkob, de rebbi, de jacquet, de rami etc…Mais pas de tripot. J’ai connu des brasseries où le midi l’épouse aimante apportait sa metfouna d’ harissa ragout de blé cuit dans sa sauce, sa tfina nikitouch, parfois un tajin de akoud (ragout fait d’anneaux de tcar (pénis de bœuf) le summum de l’apéro. Plat souvent mal vu par le proprios du café qui y voyait là une concurrence déloyale à sa cuisine mais bon joueur, il fermait les yeux pour cause de vente de huitième de boukha qui s’entassaient les uns sur les autres.

Parfois les époux pour ne pas être pris par leur femme, ordonnaient au serveur de ‘balayer’ le monticule de bouteilles avant que n’arrive le scandale.

Du coté de la PICCOLA SICILIA, les italiens et les maltais adorateurs de la bière et du vin, de la bonne chaire fraiche du poisson en tout genre sentaient la bonne marée de notre pays de cocagne. Ils avaient le monopole du poisson sur les quais de la Goulette. Les cafés mais plus les brasseries étaient fréquentés que par les hommes. Rares étaient les épouses autour de leur table à kif. Les adorateurs du poulpe, des ‘trillias’, des coquillages etc… Sans oublier le bon vin de la bonne treille ont marqué de leurs indélébiles affections, respect et gentillesse ce petit coin de paradis terrestre que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. A la veille du 15 AOUT, jour de l’Ascension et de la sortie de la MADONNE DE TRAPANNI, je leur présente mon profond respect. Sans eux la Goulette se serait trouvée, handicapée d’un énorme apport culturel.

Beaucoup d’entre eux étaient mes compagnons de classe et de jeux.
A Norito, à Buffa Rita, aux deux sœurs MARIE Croce, à Baldaquino, Camilléri etc…Un salut de ma part.

Il y a des vents qui passent et ne laissent pas d’empreintes mais celui dont je vous parle s’inscrit sur tous les murs de nos souvenirs. Et il risque encore de trouver de nouvelles pierres pour mieux soutenir sa fondation.

Albert Simeoni.



Re: SALLE ELSA LA FIDELE*****.LA GOULETTE ENCHANTERESSE...! KHERREDINE....!!!
11 août 2011, 14:03


DIAPOSITIVES II...MES CHERS ITALIENS.


Mais qui étaient t’ils nos italiens de la PICOLLA CHICHILIA…. ?
Des immigrés comme nous, juifs qui un jour furent surpris par le vent de la fortune qui les a poussé vers les contre-fort du fort CHARLES QUINT.

Ils étaient certainement ‘houira’, une poignée, comme nous. Une poignée que le vent a disséminé un peu partout autour de la Méditerranée MARE NOSTRUM…EL BAHR MATAOUSSET.

Qui étaient t’ils donc… ? Qu’ont t’ils fuient… ? Pour venir s’abriter sous ces muraille aux créneaux visibles. Ont t’ils étaient attirés par cette douce princesse sans grands attraits, un goulot de bouteille, qui me fait penser à ces bouteilles vertes remplies de mie dont le fond était percé pour piéger le mulet… ? Nous avons tous été piégés.
Dans une nasse où le bigorneau, le mulet, et la sardine ‘Malta hanina takel kobz ouel sardina ‘ se sont retrouvés coincés, jurant comme des ivrognes qu’ils trouveraient l’issue, la liberté. Hélas, la nasse s’est refermée et les voilà pris d’entre ses branches tressées d’osier. Telle la queue d’Isengrin. Ils doutaient de cet emprisonnement qui allait faire de leur vie, bien plus tard, un havre de paix sur une portion de terre prise entre une eau stagnante et le large.

Ils ont bâti une église avec un haut clocher car LE SEIGNEUR doit avoir un abri, un abri sans madone est comme un arbre sans racine.
Une cité sans D ieu est une cité qui se meurt.

Et ces trois poissons, sans se douter un seul instant de leur avenir, ont commencé à prendre gout à cette vie bigarrée dont seuls les goulettois ont le secret. Tous les nostalgiques vous le diront, il n’y a de pire que l’oubli.

Le fil de nylon collé entre leurs doigts, ils ont importé avec eux, le gout du travail marin. LA PECHE. Ils ont apportés avec eux leur A FAN CULO…Ils ont apporté leur patois, leurs mœurs, leur foi, leurs jurons, leur fierté, l’honneur de la famille qui ont fait de leur filles des ‘intouchables’. Rares sont ceux qui prétendent avoir gouté aux lèvres salées d’une PICOLLIENNE CHICHILIANA. Et pourtant, contre tous les défis, elles ont aimé en cachette, flirté en cachette, cachés leurs dessous de jupons et fait naitre aussi en cachette ce sentiment qui lie un jeune homme et une jeune fille.

Ils ont apporté le respect de LA MAMA. Leurs chants et prières. Leur savoir faire car nul mieux qu’un italien ne connait l’art de la pêche. Ils ont construit des balancelles sur les quais de l’AMIRAL COURBET. Et à l’ombre de leur coque, ils ont sué le vin des Padre. Mouillés leur bérets, pleuré des chers amis engloutis par la mauvaise mer. Ils ont chanté sur les proues de leurs navires lorsque le poisson était abondant, ils ont criée sur les quais la vente de leurs ‘tirars’. Ils ont hurlé de joie lorsqu’apparaissait la sentinelle du port, du bouraz, LE GRAND SEMAPHORE LUMINEUX.

SUL MARE LUCICA…L’ASTRO D’ARGENTO…§§§§§

Sur les quais, je voyais ces vieilles femmes, veuves, vêtues de robe noire, la tête couverte de la mantille brodée, courbées, rafistoler les filets sans fin par leurs mains ridées, sans geindre sous le poids du soleil de plomb des après midi sans fin.

J’ai vu ces jolies vierges italiennes en tenues de communiées, plus belles qu’un jasmin cueillit à l’aurore de chaque nouveau printemps.
J’ai vus des hommes sur le marché aux poissons adossé au fort Charles Quint à la nuit tombée, vendre leur marée.

J’ai vu les maltais vendre leur petit lait, les tondeurs de chiens, les vitriers, les ‘rafistoleurs’ de chaises en osier à l’œuvre.
J’ai vu en chacun d’eux un CHRIST DE BONTE, UNE SACRE CŒUR DE LA CHARITE, je n’ai pas vu plus que ce je voulais voir à mon âge.

Et depuis, je ne vois plus rien d’aussi beau.
D’ailleurs, plus rien ne vaut que ce j’ai vu et vécu.

Albert Siméoni.

Ce soir, je fais l'effort de boire le champagne de Girelle.
Encore merci.



Je vois que tu as inondé ta rubrique. Tu as promis de raconter qq chose, j'attends.
le ciel, le soleil et la mer prennent pour l'instant tout mon temps libre .... mon cher proprio !! des mon retour au bercail je tapisserai notre salle, t'inquiete !!
Re: SALLE ELSA LA FIDELE*****.LA GOULETTE ENCHANTERESSE...! KHERREDINE....!!!
13 août 2011, 12:11
C'est réconfortant, nous nous raconterons nos vacances si D. veut.
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter






HARISSA
Copyright 2000-2024 - HARISSA.COM All Rights Reserved