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En Tunisie, «on peut être enfermé plus d’un an pour avoir fumé un joint»

Cérémonie d'hommage à Sidi Bouzid, pour l'anniversaire de l'immolation de Mohamed Bouazizi.

L'APRÈS RÉVOLUTION

En Tunisie, «on peut être enfermé plus d’un an pour avoir fumé un joint»

Par Fanny Evrard - Liberation.fr

 

  • Cinq ans après le déclenchement de la révolution, la situation reste tendue dans le pays. Abus policiers et arrestations sont régulièrement dénoncés. La plus récente concerne trois artistes accusés de fumer du cannabis.

Dans la banlieue de Tunis, le 19 novembre, Ala Eddine Slim voit son appartement perquisitionné à la suite de soupçons d’activités terroristes… car il reçoit des «individus barbus», selon le PV de la police. Son épouse, enceinte de huit mois, ainsi que le photographe et plasticien Fakhri El Ghezal et le peintre et dessinateur Atef Maâtallah, qui passaient l’après-midi chez lui, sont arrêtés tandis que les policiers fouillent le logement, en vain. Son épouse est relâchée. Les trois amis sont inculpés en vertu de la loi 52, pour détention et consommation de cannabis. Cette loi promulguée sous Ben Ali en mai 1992 dispose que«sera puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 1 000 à 3 000 dinars tout consommateur ou détenteur à usage de consommation personnelle, de plantes ou matières stupéfiantes, hors les cas autorisés par la loi». Pour l’ONG Human Rights Watch,interrogée par le Monde, «la loi 52 sert d’outil d’incrimination par défaut si on ne trouve rien contre la personne».

Prisons surchargées

Les trois artistes passent six jours aux mains de la police. Ils n'ont pas la possibilité de recevoir de visites et leurs avocats ne peuvent avoir connaissance des charges retenues contre eux avant leur comparution devant le procureur, selon un communiqué d’un comité de soutien. Un procédé qui n’a rien d’exceptionnel en Tunisie. Les jeunes artistes vont refuser trois fois des tests d’urine en présence de policiers, et non de médecins, au nom du respect de leur intégrité physique. Face à l’absence de preuves de consommation de cannabis, Atef, Fakhri et Eddine sont condamnés à un an de prison et 1 000 dinars (environ 500 euros) d’amende pour possession de substances illicites. Mais là encore, des doutes demeurent : les PV indiquent un morceau de 10 grammes puis 37 grammes de cette substance. Seule la condamnation a été rendue publique. Ni les familles ni Libération n’ont pu avoir accès au document officiel précisant les preuves. Interrogé par Libération, le ministère de l’Intérieur tunisien a renvoyé la balle dans le camp du procureur du tribunal de première instance de Nabeul. De son côté, Nada Ouederni, la compagne de Fakhri El Ghezal, affirme avoir reçu des «consignes de la part de la police : ne pas venir le voir avant la comparution, ne pas rester devant le poste ni parler de cette affaire, même au téléphone». Elle dénonce ensuite des conditions de détention particulièrement difficiles : «Les prisons sont surchargées et les conditions de vie catastrophiques. Pas d’accès à l’eau chaude, 50 personnes par cellules pour une seule toilette… On peut être enfermé dans ces conditions pendant plus d’un an juste pour avoir fumé un joint !»

A Tunis, un comité de soutien constitué de la famille et des amis des artistes emprisonnés s’est constitué assez naturellement, pour «faire parvenir des médicaments à Atef, qui est atteint de la maladie de Crohn, et rechercher des avocats», indique Nidhal Chamekh, lui aussi plasticien. Rejoints par «les familles des prisonniers 52», des avocats et des citoyens, le collectif organise le 18 décembre une exposition et un point presse en soutien aux trois jeunes emprisonnés. La mobilisation citoyenne autour des trois artistes a commencé sur les réseaux sociaux, mais assez peu dans l’espace public : «L’affaire est encore mal vue, d’un point de vue moral et éthique dans la société civile, explique Nidhal Chamekh, même au sein de la gauche. Les gens revendiquent rarement le fait de fumer comme un acte de liberté individuelle dont l’Etat ne devrait pas se mêler.» Nada Ouederni, elle, pointe également l’absurdité de la loi 52, qui favorise cette surpopulation carcérale : «Ben Ali a instauré cette loi pour contrer ses adversaires. Mais la prison est un terrain fertile pour le terrorisme, les fumeurs de "zlata" n’ont rien à faire là. Ce n’est pas grave si mes amis artistes servent de prétexte à cette lutte, même s’ils représentent la Tunisie dans le monde de l’art à l’étranger [Fakhri El-Ghezal a été exposé au Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée à Marseille, ndlr]. Il faut réformer la loi 52, qui est anticonstitutionnelle.»

Fanny Evrard

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Et vive la democratie tunisienne , et dire que les tunisiens et surtout les tunisiennes , sont fierts de ce pays , ils etaient plus libre , et surtout il y avait une veritable securité pour eux comme et surtout pour les touristes et etrangers vivant en tunisie . Aujourd hui , il ni a ni securité ni liberté , la tunisie est en ruine , le tourisme a zero , les ordures jonchent les rues , et certaines filles au chomage , se prostitues sous le voile pour vivre . Malheuresement

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