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ISRAËL ET LE SYNDRÔME DE LA REUSSITE. UN BREF RAPPEL HISTORIQUE.

 

ISRAËL ET LE SYNDRÔME DE LA REUSSITE. UN BREF RAPPEL HISTORIQUE.

 

 L’importance de l’éducation dans l’Etat juif vient non seulement de la nécessité de se reposer sur le capital savoir, mais également du judaïsme. La religion juive accorde en effet une place de choix à l’éducation. Le professeur Alain Michel explique la portée de celle-ci : « Quand on remonte le plus loin possible dans le temps du judaïsme rabinique, on se rend compte que l’éducation est un point très important. De nombreux textes relient l’histoire du peuple juif à l’éducation. On peut ainsi relever qu’il n’y avait pas un enfant qui ne sût pas lire. On voit dans le Talmud une différence entre les milieux lettrés et les milieux populaires, non pas dans un sens négatif, mais dans son sens le plus générique : le peuple de la terre, les paysans.

Le livre avait pénétré tous les milieux du fait de sa centralité dans le judaïsme. Au sein la diaspora, 100% de la communauté savait lire. La découverte d’anciens exemplaires de la Torah écrits en grosses lettres dans les synagogues nous le prouve : afin que tous pussent suivre le déroulement de l’office, les caractères étaient gros. Un autre détail provenant d’une synagogue polonaise vient nous conforter dans cette idée : les paroles de la prière centrale, la Hamida, étaient écrites sur les murs de la salle. »

« Dans des temps plus anciens, les rabins de Babylone organisaient une à deux fois par an de grandes sessions d’étude. Selon les témoignages que nous avons trouvé, entre 500 et 1 000 personnes s’y rendaient. Les rabins avaient organisé ces sessions au printemps et en automne pour une raison très simple : à ce moment là les agriculteurs avaient fini les travaux des champs et pouvaient venir participer aux études. Les témoignages affirment d’ailleurs que ces sessions remportaient un franc succès auprès des populations agricoles. » (A. Michel)

En Pologne se sont ensuite amorcé les premières phases d’une révolution culturelle qui allait permettre aux femmes d’avoir accès au judaïsme. Un livre a ainsi été spécialement écrit pour ces dernières et les ultra-religieux ont fini par accepter la création d’écoles pour les femmes. « Il y avait dès lors un degré d’éducation plus fort dans les communautés juives de la Diaspora, les rendant ainsi plus « cultivées » que les populations hôtes ».

« En Israël, comme au sein de la Diaspora, la population est fière lorsqu’un Juif réussit. C’est extrêmement mobilisateur lorsqu’un Israélien réussit une carrière internationale. Tout cela est dû aux différents traumatismes qui ont parsemé l’histoire du peuple juif et leur a conféré une nécessité de reconnaissance. La réussite est ainsi une manière de reconnaissance après soixante-trois ans d’existence ».

Cependant, le syndrome de réussite tant étudié par les auteurs contemporains tendrait à se normaliser. « Un aspect fondamental de l’éducation israélienne est que les citoyens peuvent améliorer leurs connaissances à n’importe quel âge, il n’y a donc aucun couperet. Ainsi l’Université Hébraïque de Jérusalem a ouvert une section particulière dans laquelle les élèves sont acceptés selon leurs bons résultats aux tests psychométriques , même s’ils n’ont pas obtenu le baccalauréat.

Ils peuvent alors commencer leurs études supérieures tout en ayant la possibilité de rattraper leurs notes de baccalauréat. Ce genre de section particulière existe également au sein de l’armée. Il s’agit d’un concept particulier fondamentalement lié à la centralité de l’éducation » (A. Michel).

Par Roxane Tran van (IsraelValley)

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