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La centralité de Jérusalem: l'appel de Sion, par David Bensoussan

La centralité de Jérusalem: l'appel de Sion, par David Bensoussan

 

 

 

Au XIXe siècle, catholiques, protestants et orthodoxes chrétiens ont un regain d'intérêt pour les lieux saints et érigent des églises et des institutions qui témoignent du prestige de la nation qu'elles représentent.

Parallèlement, les Juifs qui ont tout au long des siècles continué d'affluer dans la ville pour des raisons religieuses en constituent la majorité. Le rêve de l'an prochain à Jérusalem ne se veut plus être utopie et le retour des juifs à Sion devient un projet politique.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, les Ottomans sont évincés du Moyen-Orient et les Britanniques inaugurent un mandat international de la Société des Nations sur la Palestine.

Une certaine convivialité règne dans la ville, mais la rumeur lancée par le mufti de Jérusalem en 1929 à l'effet que les Juifs veulent graduellement occuper le mont du Temple et son appel à la guerre sainte en 1936 résultent en des massacres.

La Transjordanie, c'est-à-dire la Palestine à l'est du Jourdain constitue un nouveau royaume de Jordanie en 1946. Les Britanniques peinent à faire régner l'ordre alors que les incidents entre Juifs et Arabes se succèdent. Suite à un vote onusien, la Cisjordanie est partagée entre Juifs et Arabes en 1948 et il est alors prévu que Jérusalem devienne une ville internationale.

Le partage de la Palestine est refusé par les pays limitrophes dont les armées envahissent le pays. Mais, contre toute attente, le nouvel État d'Israël en sort vainqueur. Par contre, la Cisjordanie et la vieille ville de Jérusalem sont annexées par la Jordanie. La bataille pour Jérusalem aura été particulièrement difficile et l'armistice entériné par les Nations unies confirme une division de facto de la ville.

Lors de la guerre des Six Jours, la Jordanie décide de bombarder la partie ouest de Jérusalem et Israël riposte. La vieille ville et la Cisjordanie tombent aux mains d'Israël qui découvre avec émotion les lieux de la genèse de son histoire.

Israël supprime les frontières existantes entre les deux anciens secteurs de la ville et la Knesset vote l'extension des lois et services publics de la zone occidentale à la zone orientale. L'accès aux lieux saints est alors ouvert à toutes les confessions. En 1967, près de 23 délégations diplomatiques sont établies à Jérusalem, mais les débats en regard du statut de la ville n'ont pas pour autant cessé.

Les États arabes qui ont historiquement concédé un statut inférieur aux non-musulmans ont de la difficulté à admettre que le nationalisme juif est tout aussi légitime que n'importe lequel des nationalismes arabes.

Mais il y a plus encore. Jérusalem, dans les mains d'Israël, a une signification théologique capitale. Au christianisme qui s'est évertué au fil des siècles à démontrer que l'exil et la misère d'Israël étaient la preuve patente de l'abandon divin du peuple de la «première alliance», l'existence de Jérusalem et d'Israël florissants constitue une contradiction théologique et psychologique de taille.

À l'Islam pour qui le judaïsme pouvait être «toléré», cela signifie qu'il y a lieu de traiter désormais à pied d'égalité avec Israël, fut-ce sur le plan théologique.

Plus que la possession de Jérusalem, la non-acceptation du fait que Jérusalem puisse être entre les mains des héritiers de la «toute première alliance» dérange. Plus important que la reconnaissance de l'État d'Israël, le statut de Jérusalem constitue la pierre angulaire des religions et des nations en regard de la place réelle qu'elles réservent à Israël.

Avec beaucoup de retard, le Vatican a fini par reconnaître l'État d'Israël. Par ailleurs, on voit tout juste poindre un christianisme qui effectue un retour timide aux sources juives. En outre, certains dirigeants musulmans vont jusqu'à nier le passé juif de Jérusalem et le radicalisme islamique s'oppose à tout compromis; les États périphériques font la surenchère de propagande anti-israélienne et les pays arabes modérés hésitent à se prononcer ouvertement pour une paix égalitaire, repoussant ainsi l'échéance de la paix en Terre sainte.

La rédemption de Sion - autre nom de Jérusalem - passe par la justice et la générosité (Isaïe 1-27) d'Israël et des nations. Il leur revient de créer des conditions propices à l'expression de la générosité pour que la justice trouve sa place. Dans la mesure où la justice est bien rendue, la générosité pourra éclore.

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