SI TUNIS M'ETAIT CONTE, par Kaddour Ben Nitram
Un sabir (altération du mot espagnol saber, « savoir »), est une langue de relation utilisée entre des locuteurs parlant des langues maternelles différentes mais placés devant la nécessité de communiquer, d'où l'emploi spécialisé de cette langue dans un domaine donné. On parle également de langue véhiculaire. Le type de sabir le plus connu est la lingua franca, parlée autrefois dans les ports de Méditerranée.
Les sabirs ont un lexique sommaire, limité aux besoins immédiats des locuteurs, et une syntaxe simplifiée par rapport aux langues d'emprunt. Les sabirs ne sont jamais des langues maternelles puisqu'ils naissent de la nécessité de communiquer. On emploie le terme de pidgin plutôt pour les sabirs d'origine anglaise même si cette appellation est restrictive (le pidgin-english du Cameroun, le bêche-de-mer du Pacifique). Pour les sociolinguistes, un pidgin désigne une langue résultant de l'imitation de la langue dominante de la part d'un groupe linguistique dominé (par la colonisation par exemple) et se distingue du sabir par le fait que celui-ci est d'un emploi plus spécialisé. Dans l'esprit utilitaire des sabirs, on peut noter la synthèse moderne des langues romanes, visant à optimiser la communication entre leurs 900 millions de locuteurs : le latin moderne (cf. www.langmaker.com/db/Modern_latin).
Dans un registre comique, Molière fait allusion au sabir, dans le Bourgeois Gentilhomme (1670).
Les Sabirs de Kaddour Ben Nitram
Kamouna par Kaddour Ben Nitram
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