La création avant Louria
Selon la cabale pré-lourianique et le Zohar, l’apparition du monde divin et terrestre dérive de l’apparition au sein de la divinité éternelle d’une idée primordiale, c’est-à-dire une volonté de créer quelque chose en dehors d’elle-même.
Louria remonte plus haut encore pour justifier la venue à l’existence de la réalité. Il pose tout d’abord une question logique : comment le divin aurait-Il pu envisager la création de quelque chose en dehors de Lui alors qu’il n’y avait rien, ni espace ni temps, hormis Lui-même ? Avant qu’une telle perspective pût être conçue, la divinité avait nécessairement dû créer un espace qui contenait autre chose que l’essence pure de la divinité.
Le tsimtsoum
Louria appelle tsimtsoum le processus de création de l’espace vide. Ce terme désigne la contraction de la divinité en elle-même, contraction qui eut pour effet de dégager un certain espace intermédiaire. Dans le Midrach, ce mot était employé à propos de la contraction de Dieu à l’intérieur du Saint des Saints dans le Temple de Jérusalem. Louria en fait un tout autre usage : il voit le tsimtsoum comme une auto contraction provoquant un appel d’air et permettant l’instauration du vide.
Dans une certaine mesure, le processus du tsimtsoum est une forme d’exil, comme si le premier événement dans l’histoire de la création n’était autre que l’exil de Dieu. A partir de cet évènement, la création peut se poursuivre sur le mode de l’émanation à partir du divin.
Source : Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, Le Cerf, 1993.